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Farfalone
25/10/2009 @ 20:02:58
Le ruban blanc
Michael HANEKE

L'utilisation du noir et blanc nous plonge dans l'univers de Haneke, cet univers où le mal nait de la volonté du bien et de la contrainte imposée aux corps et aux coeurs "pour leur bien".

Il y a un fil, des évènements provoqués ou subis par des personnages, un enchaînement dont le premier maillon est la contention, première forme de violence infligée à l'enfance au "nom du Père". Univers puritain dit par un narrateur qui est à la fois protagoniste et témoin et qui raconte, en voix off, avec le recul (l'age?), les évènements qui ont marqué ce village un an avant que la violence contenue dans la société autrichienne (européenne plus largement) n'éclate, libérée par le coup de feu de Sarajevo.

Le message est clair: la violence est en germe depuis l'enfance dans les êtres humains (je dirai même les gens), dans les rapports qu'ils ont appris à subir et qu'ils reproduisent dès ce moment où l'innocence est perdue. Et ce qui vaut pour leurs membres individuels vaut pour les sociétés, corps vivants.

L'enfance ici est assassinée, pas dans sa chair malgré la violence qu'elle subit pourtant (le fouet, le ruban blanc) ou inflige par un retour évident des choses, à plus faible qu'elle -un idiot, un oiseau-, mais dans la mutilation de son innocence, innocence perdue irrémédiablement et suffisamment pour n'avoir comme exutoire que cette violence en retour infligée. A plus faible que soi.

Pour arriver à cette violence, rien de tel qu'une bonne haine de soi, cette haine inoculée par une éducation trop rigoriste perpétuée pour maintenir du haut en bas de l'échelle sociale les distances.

Violence née du ressentiment aussi contre les puissants qui peuvent eux exercer sans risques cette violence. Mort de la mère, mort des choux du baron décapités par le fils, mort du père ruiné par cette haine. Le ressentiment contre les puissants ne se résout que dans l'exaction, mais ruine les seuls dominés.

Qui a tendu sur le parcours du docteur un fil de fer pour provoquer la chute de cheval, qui a fessé au sang le fils du baron, qui a mutilé le pauvre idiot?

Le faisceau de présomptions tissé tout au long du film ne permet aucune résolution du problème. Tous coupables.

La dernière scène parachève la métaphore de la violence contenue: les conscrits partant à la grande boucherie, et arborant cocarde sont, simples fils de paysans, invités à s'asseoir au premier rang du Temple.

Justinien 27/10/2009 @ 12:42:32
J'y étais hier soir.
Autant le dire tout de suite je ne vais pas te suivre dans ta critique car je suis vraiment embêté par ce film. L'esthétique est réussie, les personnages sont relativement bien travaillés - cependant sans nuance et très conventionnels (l'instituteur intelligent, le paysan brutal, le baron viril), etc mais il manque l'essentiel à savoir une idée de cinéma.
La forme sans le fond n'accouche ici que d'un rien, un rien obèse de 2h30 durant lequel on oscille de gauche à droite entre souffrance et ennui pour reprendre Schopenhauer. Du début à la fin tout est trop long, à commencer par le générique d'entame qu'on croit parti pour une éternité, l'histoire de pseudo amour entre le narrateur et Eva (d'un ridicule sans fin), le pseudo contexte historique auquel on ne croit pas une seconde.
Bref ce film est une catastrophe soignée. Le seul talent d'Haneke finalement c'est de savoir si bien filmer les gifles.

Justinien 27/10/2009 @ 12:42:55
J'y étais hier soir.
Autant le dire tout de suite je ne vais pas te suivre dans ta critique car je suis vraiment embêté par ce film. L'esthétique est réussie, les personnages sont relativement bien travaillés - cependant sans nuance et très conventionnels (l'instituteur intelligent, le paysan brutal, le baron viril), etc mais il manque l'essentiel à savoir une idée de cinéma.
La forme sans le fond n'accouche ici que d'un rien, un rien obèse de 2h30 durant lequel on oscille de gauche à droite entre souffrance et ennui pour reprendre Schopenhauer. Du début à la fin tout est trop long, à commencer par le générique d'entame qu'on croit parti pour une éternité, l'histoire de pseudo amour entre le narrateur et Eva (d'un ridicule sans fin), le pseudo contexte historique auquel on ne croit pas une seconde.
Bref ce film est une catastrophe soignée. Le seul talent d'Haneke finalement c'est de savoir si bien filmer les gifles.

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