Hann
avatar 15/10/2009 @ 20:44:15
Déborah Walter dans le Monde écrit ceci :

Karim Sarroub , psychanalyste et romancier, accuse Yasmina Khadra d’avoir, dans son dernier roman Ce que le jour doit à la nuit (2008), plagié le récit Les amants de Padovani de l’écrivain algérien Youcef Dris , sorti en 2004 seulement en Algérie. Il reproche à l’ancien officier de l’armée algérienne de s’être largement inspiré du livre de Youcef Dris tout en dénaturant l’histoire de ses deux amants qui ont réellement existé dans l’Algérie des années 30. Le psychanalyste a publié sa note sur son blog (Nouvel Obs) où il donne tous les détails, y compris des photos des deux amants, et qualifie par la même occasion le roman de Yasmina Khadra de sous littérature. Tout le monde en prend pour son grade. (D. W.)

Novi
avatar 15/10/2009 @ 21:24:49
Je comprends mal : plagier en littérature, c'est recopier...pas s'inspirer d'une histoire ?

Bon de toute façon, les auteurs se haissent entre eux,c"est bien connu...

Garance62
avatar 15/10/2009 @ 21:41:46

Bon de toute façon, les auteurs se haissent entre eux,c"est bien connu...

Ici, lance une absurdité (même pas un lieu commun) pour être certain que les poissons vont mordre à l'appât. Pourra ainsi déclencher une polémique, carburant de sa personnalité.
La provocation fait partie du schéma.

Novi
avatar 15/10/2009 @ 21:50:34
C'est historique et connu de la part des grands auteurs français d'autrefois, et je suis loin d'étre féru en littérature blanche.

A l'époque, ils s'écrivaient entre eux de longues correspondances qui valent aujourd'hui de l'or - de trés belles joutes d'ailleurs.

Argumentez et documentez vous au lieu de toujours attaquer la personne...

Novi
avatar 15/10/2009 @ 21:57:36
Proust et Mallarmé entre autres, et aussi ...

''''ROGER PEYREFITTE vs FRANÇOIS MAURIAC
AVRIL 1964
 
 
Au printemps 1964, une violente polémique éclata entre les écrivains Roger Peyrefitte et François Mauriac, puis s'étendit à leurs admirateurs respectifs.  Une des causes, relativement lointaine, en était un article de Mauriac paru en octobre 1963, lors de la mort de Jean Cocteau.  Après un sursaut prémonitoire, "Ah! l'envie me prend tout à coup d'être sec, net, de ne rien écrire qui ne soit vrais dussé-je choquer.",  Mauriac y avouait que Cocteau l'avait agacé, et s’étonnait " qu’il ait pu faire quelque chose''''

L'histoire de la littérature n'est faite que de cela...

Dirlandaise

avatar 15/10/2009 @ 21:59:52
Il vaudrait mieux en effet éviter les procès d'intention sinon plus personne n'osera s'exprimer sur le forum.

Novi, je ne crois pas que tous les auteurs se détestaient ou se détestent encore de nos jours. Certains oui mais pas tous, il ne faut pas généraliser.

Novi
avatar 15/10/2009 @ 22:10:29
Il vaudrait mieux en effet éviter les procès d'intention sinon plus personne n'osera s'exprimer sur le forum.

Novi, je ne crois pas que tous les auteurs se détestaient ou se détestent encore de nos jours. Certains oui mais pas tous, il ne faut pas généraliser.



Oui bien sûr, D'ailleurs j'ai eu Son Altesse Sérenissime De Villiers comme voisin, un type charmant et d'excellente conversation. Pourtant il est détesté, allez comprendre...

Plus sérieusement, j'avais suivi sur un forum un débat sur le sujet à propos de Proust en particulier. Sans nul doute ,ces gens n'avaient pas encore internet et des forums pour s'etriper littérairement, mais je pense que cela devait correspondre chez eux à une émulation créatrice, ces fléches qu'ils s"envoyaient et peut-étre même que la littérature en a profitée.

Dirlandaise

avatar 15/10/2009 @ 22:22:02
Quand on lit des biographies d'écrivains, très souvent on peut constater des amitiés littéraires très profondes et durables. Je pense à Matzneff qui admirait beaucoup Hergé entre autres mais il y en a tant... Les écrivains se nourrissent les uns les autres tout comme les cinéastes et les peintres. Ils s'échangent des idées, des points de vue et cela profite à leur art sans aucun doute, tu as raison sur ce point.

C'est une beau sujet que ces amitiés littéraires. Je vais porter attention à cela dans mes futures lectures et noter ce que je constaterai, ce sera très enrichissant tu ne crois pas ?

Novi
avatar 15/10/2009 @ 22:33:33
AH, je viens de retrouver aprés un léger trou de mémoire !

""Une histoire des haines d'écrivains"" de A Boquelet E Kern, paru chez Flammarion.

Qui dit haine ( le mot me semble fort à l'echelle d'aujourd'hui )pour les uns, dit aussi sans doute amitiés pour d'autres.

Dirlandaise

avatar 15/10/2009 @ 22:37:43
Le voilà :

http://amazon.fr/histoire-haines-d%C3%A9crivains-B…

J'aurais préféré "Une histoire des amitiés d'écrivains" mais il me semble assez intéressant ce livre pour qu'on s'y arrête.

Merci pour la suggestion.

Novi
avatar 15/10/2009 @ 22:38:28
""""""""""Les écrivains se nourrissent les uns les autres tout comme les cinéastes et les peintres. Ils s'échangent des idées, des points de vue et cela profite à leur art sans aucun doute, tu as raison sur ce point.
"""""""""""""

C'est un bon concept en effet, enfin cela devrait...

SI l'on considére ce qui se passe aujourd'hui, chaque auteur à son blog, trés peu en sortent pour echanger ( les éditeurs interdisent de se répandre sur le ouébe )et il ya relativement trés peu d'échange.

Dantec venait autrefois, redoutable bréteur, puis il s'est lassé des trolleurs etc...

Dirlandaise

avatar 15/10/2009 @ 22:49:35
Ah oui... Maurice Dantec. Lui et Falardeau ne s'appréciaient pas du tout... oh là là !

Dirlandaise

avatar 15/10/2009 @ 23:03:18
Je viens de réserver le livre de Boquel et Kern à ma biblio. Il a déjà été critiqué sur le site.

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/19149

Je crois que ce sera une lecture très distrayante et j'en ai besoin ces temps-ci.

Novi
avatar 15/10/2009 @ 23:06:00
Je suis loin d'étre fan de Dantec, ni des livres, ni de ses théses, mais sur un forum : il était redoutable d'intelligence, une plume incroyable, un talent à l'état pur.

Je crois que l'on étaient pas mal à suivre ces joutes jusqu'à tard dans la nuit, ces phrases qui jaillissaient de posts en posts...les modérateurs faisaient pas le poids, les trolleurs non plus et nous on lisaient : fascinés.

Novi
avatar 15/10/2009 @ 23:09:02
Je viens de réserver le livre de Boquel et Kern à ma biblio. Il a déjà été critiqué sur le site.

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/19149

Je crois que ce sera une lecture très distrayante et j'en ai besoin ces temps-ci.



"""" la différence est que les écrivains le font avec un talent et une verve qui font défaut au vulgaire péquin, soit """

Belle critique en plus, ça définit bien...plus drôle que vulgaire et méchant.

Avec Flaubert, du grand art...

Dirlandaise

avatar 15/10/2009 @ 23:21:38
Oui la critique de Numanuma est excellente !

J'aime bien ces joutes verbales moi aussi avec plein d'injures et de gros mots. Je ne sais pas pourquoi mais cela me met de bonne humeur. Pierre Falardeau était un expert en la matière.

Ah misère, je vais encore passer pour "je sais pas quoi ou je le sais trop bien" mais je m'en contrefous !

Bon je quitte. Contente d'avoir échangé avec toi Novi.

Hann
avatar 15/10/2009 @ 23:47:14
ça n'a pas l'air d'une affaire légère !
apparemment, yasmina khadra est un vrai plagiaire; et ce n'est pas la première fois !

autre chose : le psy s'était déjà embrouillé avec lui l'année dernière lors d'un débat où le psy l'avait titiller sur la liberté d'expression en algérie; yasmina khadra avait usé de la langue de bois et s'est plutot mis à parler de sa fortune et de son courage; ce qui a énervé le psy qui lui a demandé : "non mais vous vous entendez parler ?" avant de lui gueuler dessus;

ce karim sarroub, franchement, moi j'aime bien; j'adore ce genre d'individu qui sortent du lot, qui sont insaisissables, irrécupérable au sens politique, et qui savent descendre le racisme, l'antisémitisme; bref qui sont intélligent

la vidéo de leur débat sur dailymotion est hilarante quand on voit avec quelle précision le spy avait piégé yasmina khadra, à tel point que ce dernier s'est mis a raconter des trucs que je ne peux répéter tellement c'est incroyable

l'article de karim sarroub (c'est à la fin qu'il révèle le plagiat, malin...) est d'une justesse et d'une précision incroyable, avec les numéros de pages à chaque fois, et même des photos du livre plagié !

si j'étais lui, je me mettrais à lire nos écrivains célèbres, ceux qui vendent comme yasmina khadra

vive les psys !
chanalystes...

Débézed

avatar 16/10/2009 @ 01:33:18
A force de faire de la zoubia à la pelle on finit par manquer d'idées !

Haiter
16/10/2009 @ 16:08:02
Il me fait chier ce Karim Sarroub, je n'ai même pas fini de lire le bouquin (page 260) et voilà qu'il sort sa toxine. Sur le fond je suis d'accord qu'à partir de la page 70, on sent Khadra flemmard, son personnage est moins enthousiasmant. Je dirais même que le passage de Younes à Jonas ne tient pas du tout. Le reste ça se lit sans plus (ça manque de crédibilité). Sur la forme je ne me permets pas de juger. "Chez Julliard, ils disent qu’ils ne font que le corriger. Mais on sait qu’on lui réécrit ses livres", je ne sais pas d’où sort-il cette info ? On peut critiquer Khadra sur certains passages gnangnan, mais de là à remettre en question son aptitude à écrire des romans…

Je crois qu’il a assez prouvé par le passé ses qualités. Relire le quatuor algérien, ou Khadra est au summum de sa forme, pourfendant l’obscurantisme et la corruption. Son personnage Brahim Llob exprime parfaitement les convictions personnelles de l'auteur et/ou son embarras (sans doute sa carrière militaire qui le veut).

Maintenant concernant cette histoire de plagiat, c’est difficile de juger. Qu’il ait emprunté certains personnages du récit de Youcef Dris soit, mais certains passages du blog de Sarroub sont assez troublants (Je n’ai pas lu « Les amants de Padovano »).
Enfin, ceux qui sont coutumiers de l’Algérie française, savent bien que ce genre d’histoire est assez fréquent, ceux qui en témoignent un peu moins.

Hann
avatar 16/10/2009 @ 16:20:36
Le plagiat est apparemment bien là; le psy (lui-même romancier) termine son article ainsi :

Pourquoi toutes ces hésitations et ces revirements de situation qui donnent le vertige ? Je n’avais pas l’ombre d’une explication sur cette non-histoire d’amour sans queue ni tête, jusqu’au moment où j’ai lue l’histoire d’Emilie ailleurs, dans un autre livre. C’est finalement une histoire véridique d’un amour déchirant et impossible entre une pied-noir et un Algérien, une histoire qui a déjà été racontée, photos à l’appui, quatre ans auparavant (en 2004), par l’écrivain algérien Youcef Dris dans un livre de 142 pages : Les amants de Padovani, un excellent récit, bouleversant, magnifiquement dostoïevskien, sans dialogues superficiels ni niaiseries, un récit publié aux éditions Dalimen, et uniquement en Algérie.

Voici ce qu’en dit un lecteur troublé, Abdallah :

« Ce roman de Yasmina Khadra (2008) me fait penser étrangement a du déjà vu ou lu. En effet, l’histoire ressemble étrangement à celle d’un autre roman LES AMANTS DE PADOVANI de l’auteur algérien Youcef Dris paru en mars 2004 et présenté au Salon du livre à Paris où je l’ai acheté. Le héros de Khadra débarque à Oran, celui de Dris à Alger. De modeste condition, ils sont tous deux scolarisés ; chose pas aisée en cette période coloniale pour des indigènes. Ils tombent amoureux tous deux d’une européenne, Emilie pour Khadra et Amélie pour Dris. Ils assistent tous deux au départ massif des français d’Algérie et tous deux vont se recueillir sur la tombe de leur dulcinée à Aix en Provence pour Khadra et à Saint-Raphaël pour Dris. Et les coïncidences sont légion dans les deux textes. Qui s’est "inspiré" de l’autre ? »

Dans le livre de Youcef Dris, le petit Arabe (Dahmane) reste toujours Arabe, jusqu’à la fin. Dans Ce que le jour doit à la nuit, le petit Younes fait comme l’auteur du livre : dès la page 70 il change d’identité et devient Jonas, un français qui vivra en Algérie parmi les Français, isolé des « siens. » Quant à Emilie, dans le récit de Youcef Dris (2004), elle s’appelle Amélie et, comme Emilie, mourra en France après avoir écrit une lettre à Jonas.

Comme le jeune Younes, Yasmina Khadra a été confié à l’armée algérienne par son père à l’âge de neuf ou dix ans. Comme le jeune Jonas, c’est une nouvelle famille que Yasmina Khadra avait retrouvée au sein de l’armée, une « famille » avec laquelle il vivra plusieurs décennies. Ce n’est pas le plus gênant mais on aurait aimé ne pas y penser, car il est impossible de ne pas faire le parallèle, durant la lecture, entre le personnage du roman principal confié à une famille de pied noir à l’âge de dix ans, et à la vraie vie de l’auteur.

Bernard Barrault, l’éditeur de Yasmina Khadra (Julliard), a-t-il lu « Les amants de Padovani » ? J’en doute. De même qu’il n’avait jamais lu, du moins avant sa publication, Frenchy, le roman que Yasmina Khadra avait publié aux éditions Fayard en 2004 sous le nom de Benjamin Cros. Un roman vendu à 460 (quatre cent soixante) exemplaires.

Un important éditeur parisien – si ce n’est le plus important – m’avait dit à propos de Yasmina Khadra : « Chez Julliard, ils disent qu’ils ne font que le corriger. Mais on sait qu’on lui réécrit ses livres. » Sur France Culture, en 2007, l’excellent Tewfik Hakem m’a recommandé dans un éclat de rire de lire au moins un roman de Yasmina Khadra. Eh bien, je n'aurais pas dû.



Ce que le jour doit à la nuit a obtenu le prix France Télévision et a été élu « Meilleur livre de l’année 2008 » par le magazine Lire.

Page 1 de 2 Suivante Fin
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier