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Dirlandaise

avatar 22/05/2009 @ 04:57:22
Film que je viens de voir à Télé-Québec et qui m'a enchantée.

Je recopie ici le résumé de l'histoire que j'ai pris sur le site Cinemovies.fr :

"Lampedusa, une petite île aride, au sud de la Sicile, où la vie s'écoule immuable. Pasquale, 13 ans, partage son temps entre sa bande de copains, volontiers bagarreurs, le port, où il donne un coup de main à son père, Pietro, ou aux autres pêcheurs, et sa mère, Grazia, maniaco-dépressive, sur laquelle il veille amoureusement avec son jeune frère, Filippo. La fantasque Grazia cherche à rendre heureux ceux qu'elle aime. Mais sa personnalité et sa soif de liberté s'accommodent mal des conventions de la petite communauté. Laquelle fait pression sur Pietro pour faire interner la jeune femme dans un institut milanais... "

Un très beau film avec des décors naturels d'une beauté à couper le souffle et des jeunes comédiens attachants et si beaux...

La façon dont Pasquale prend soin de sa mère, c'est d'une infinie tendresse et d'une émotion si pure et si belle. Cette femme est amoureuse de la vie et elle semble vouloir s'échapper de ce village qui est trop limité pour elle. La scène du bateau en témoigne. Cette femme veut découvrir le monde, partir vers d'autres rivages. Les autres habitants de la petite communauté ne la comprennent pas et la jugent folle. Mais elle peut compter sur l'amour inconditionnel de son mari et de ses enfants et pour ça, elle possède un véritable trésor. Un film très humain, un hymne à la vie, à la beauté de ce coin de Sicile magnifique et qui ressemble au Paradis.

Quelques scènes marquantes :

Les deux bandes de garçons ennemis qui s'affrontent en combats rudes et cruels.

Grazia qui libère la meute de chiens enfermées dans une cabane en dehors du village et que les habitants doivent tous tuer à la carabine afin de protéger les villageois.

Grazia qui demande à deux gars sur un voilier si elle peut les accompagner. Les deux acceptent avec plaisir mais le mari surgit et rudoie sa femme. Un des deux types s'interpose et la bagarre éclate.

Grazia qui se baigne avec ses deux garçons et qui décide d'enlever le haut de son vêtement malgré les protestations indignés (mais pas tant que ça) de ceux-ci...

Grazia qui s'impose dans une conversation de son mari avec quelques pêcheurs de ses amis et celui-ci qui tente de lui faire comprendre qu'elle est importune et déplacée.

Et je pourrais continuer longtemps...

Ah oui, la scène de la fin...très belle et qui démontre une belle solidarité de tous les habitants !

Un film à voir si ce n'est déjà fait. Il est si beau ce petit Pasquale.

http://telequebec.tv/cinema/film.aspx/…

Veneziano
avatar 22/05/2009 @ 08:01:41
C'est un très beau film, plastiquement solaire et très sombre au fond. Il date, si je me souviens bien, de la fin de l'année 2002, ou de début 2003.

Stavroguine 22/05/2009 @ 10:21:11
Très beau film en effet. Je l'avais vu au ciné et ça me donne envie de le revoir.

Dirlandaise

avatar 22/05/2009 @ 15:59:35
Pour préciser : c'est un film du réalisateur italien Emanuele Crialese tournée en 2002.

Grand Prix de la Semaine de la critique et Prix du public, Festival de Cannes 2002; prix David di Donatello du meilleur producteur, Rome 2003; et d'autres prix.

C'est un film qui nous plonge au coeur de ce petit village de Sicile et nous fait partager la vie de ses gens avec une grande habileté et un regard tendre, tendre mais aussi un peu moqueur.

Difficile de résister à la beauté masculine qui parsème le village et en particulier à celle de Pietro et de quelques-uns de ses amis. Mais il y a plus que cela, c'est la solidarité entre les membres de la communauté que j'ai trouvée touchante et vraie. Malgré le fait que personne n'approuve le comportement de Grazia, lorsqu'elle disparaît, tout le village se mobilise pour tenter de la retrouver. Et la peine de Pietro était si criante et désespérée lorsqu'il l'a croit noyée. De beaux sentiments humains.

Et cette mer si bleue, et ces falaises magnifiques, incroyablement belles et imposantes, ces paysages qu'on croirait inventés...

Dirlandaise

avatar 22/05/2009 @ 16:18:01
Dernière chose : je crois que le plus important dans ce film et ce que le réalisateur a voulu exprimer, c'est le traitement que l'humain réserve à ceux qui sont différents, qui ne veulent pas entrer dans le moule, qui n'acceptent pas les conventions ni le manque de liberté que la société leur impose. On les qualifie de fous, ils dérangent alors une seule solution possible existe : les enfermer. C'est le sort qui menace Grazia mais c'était sans compter sur l'amour des siens.

Car elle dérange cette Grazia par sa soif de bonheur, son amour de la liberté et son désir immense de vivre, d'être heureuse au lieu de courber la tête comme les autres, de braver les interdits et la place toute faite que le village voudrait lui voir adopter.

Pour cela, le film porte à une belle réflexion. Le confort d'être comme tout le monde l'emporte-t-il sur votre individualité ?

On rejoint presque Mauriac et Thérèse...

Veneziano
avatar 22/05/2009 @ 18:26:33
Oui, cette femme crie dans le désert, hurle son ennuie en exhibant son identité, en saisissant, par la force, son droit à la différence, à dire non aux conservatismes.

Bluewitch
avatar 10/01/2010 @ 14:14:40
On a beau être au grand air et baignés de soleil, ce film dégage un sentiment d'oppression...

Revu il y a peu parce que l'atmosphère m'avait touchée (ponctuée par une bande-son à la fois répétitive, mystérieuse et nonchalante), je garde un sentiment mitigé. Hormis Grazia, les personnages sont peu attachants, limite caricaturaux (comme doivent l'être, je le conçois, les mentalités insulaires dans des espaces si réduits). Le rythme souffre de quelques longueurs et en dehors de passages esthétiques ajoutés au splendide décor, j'avoue m'être un peu ennuyée.

La scène finale est effectivement très belle.

On joue sur la thématique du jugement dans une micro-société très machiste et peu ouverte à la poésie et la sensibilité. Un petit monde dur, limité à la jalousie, l'hypocrisie et les toute-puissances matriarcales, exacerbées par les difficultés basiques (comme la pêche, la sécheresse, etc.)

Visuellement, je pense que je garderai toujours le souvenir des espaces arides, de la mer azur, présences permanentes et pourtant si peu appréciées de la majorité des protagonistes.

Veneziano
avatar 10/01/2010 @ 14:57:58
Oui, la protagoniste fuie l'oppression du conservatisme social qui l'étouffe, dans ce climat sec et ce paysage solaire, entre mer et rocaille.

Nomade 10/01/2010 @ 16:55:21
J'avais apprécié la musique surtout celle des derniers moments du film.

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