Puisque je suis allé à la Mostra de Venise, je vous donne mes impressions. C’était la 74e édition cette année. Fût-ce une bonne cuvée ? Je n’en sais bigrement rien, car sur la centaine de films projetés, je n’en ai vu que 20 %. Je n’ai notamment pas vu la plupart des films primés. Et, dans l'ensemble, ce n'était pas très gai. Beaucoup de films sur les adolescents à la dérive, par exemple.
Essayons de dire un mot de ceux qui m’ont marqué (en bien pour la plupart, en mal pour le dernier).
D’abord, les films italiens ; j’en ai vu quatre. Trois comédies et un mélodrame. Parmi les comédies, "Brutti e cattivi" [Brutes et mauvais], de Cosimo Gomez, m’a frappé par sa virulence, c’est "Affreux, sales et méchants" transportés dans le monde de "Freaks". Quatre de ces freaks, un homme en fauteuil roulant sans jambes (chef du groupe), sa femme qui n’a pas de bras, leur ami rasta complètement défoncé et un nain lubrique, décident de réaliser un hold-up, qu’ils réussissent d’ailleurs : une mallette contenant 4 millions d’euros leur échoit. C’est après que tout se complique. Chacun voudrait avoir l’argent pour soi tout seul, donc ils finissent par s’entretuer, aidés, il faut le dire, par la mafia chinoise à qui appartenait la mallette. Je n’en dis pas plus. Pour ceux qui aiment le grotesque et le sublime, voilà un objet filmique qui devrait faire un tabac, si jamais il sort en France. Fort bien joué et réalisé, sans un temps mort... Évidemment, faut aimer le thème. J’étais plié.
"La vita in commune" [La vie dans une commune] d’Edoardo Winspeare, est une sorte de Clochemerle à l’italienne, avec des personnages déjantés et un maire dépassé par les événements dans ce village perché sur une commune en bord de mer. Bien aimé aussi.
"Happy winter", de Giovanni Totaro [les Italiens aussi succombent à l’américanisation des titres !], est une sorte de "Camping" à l’italienne. Les vacanciers italiens y sont montrés aussi abrutis que les Français.
Quant au mélo, histoire d’amour contrarié entre une ostéopathe aveugle trentenaire et un publicitaire quadragénaire et volage qui, pour la première fois de sa vie, tombe vraiment amoureux, "Emma", de Silvio Soldini, c’est un très beau film que le Gide de "La symphonie pastorale" n’aurait pas renié.
Films français : "Mektoub, my love, chant 1", d’Abdellatif Kechiche, se laisse voir sans ennui, mais sans enthousiasme non plus. Ces histoires d’hommes, souvent machos, qui tournent autour de femmes du côté de Sète, avec un héros jeune et timide qui les observe, tourne un peu en rond (et pendant 3 h 15 !). Film ambitieux, mais qui m'a paru moins réussi que les précédents.
J’ai beaucoup plus apprécié le film nettement plus modeste de Rachid Hami, "La mélodie", qui conte le combat des professeurs créant une classe de violon dans un collège de banlieue. C’est sans doute le seul film qui m’a tiré des larmes, mélange de comédie (avec tous ces jeunes collégiens d’environ 13/14 ans) et de finesse (Kad Merad parfait en prof de violon) : ou comment tirer des élèves perdus vers le haut !
"Les bienheureux" est un film franco-algérien de Sofia Djama, avec Sami Bouajila. Le titre doit être pris à contrepied, car en fait, il montre l’impossibilité de s’en sortir dans une Algérie gangrenée par la corruption et les passe-droits.
"Espèces menacées", de Gilles Bourdos est un film assez marrant sur les amours des jeunes déplaisant à leurs parents. Grégory Gadebois est magnifique dans un des rôles de père.
Ce même acteur est encore plus époustouflant dans le rôle d’un prolo (on dirait que le rôle a été écrit par Emmanuel Macron !) père d’un homosexuel dans "Marvin", le nouveau et superbe film d’Anne Fontaine.
Film suisse de langue française et allemande, "Sarah joue un loup-garou", de Katharina Wyss, conte l’histoire de Sarah, jeune lycéenne complètement étouffée par un père qui sait tout et une mère trop effacée. Elle espère trouver son salut dans l’atelier-théâtre du lycée. Mais ce n’est pas gagné.
L’excellent film marocain "Volubilis", de Faouzy Bensaïdi, a été une des bonnes surprises du festival, et un des films les plus longuement applaudis. C’est un film très dur sur les conflits de classes sociales dans un pays où l’écart entre immensément riches et la majorité de la population est criant ! J’espère qu’ils sortira en France...
L’Anglais Stephen Frears présentait son dernier film, "Victoria & Abdul", un biopic des dernières années de la reine Victoria, qui semble retrouver une nouvelle jeunesse grâce à son serviteur indien, qui se moque à juste titre de l’étiquette de la cour royale. Les acteurs sont fabuleux, c'est très drôle. Va sortir en France sous le titre "Confident royal" au mois d’octobre.
"Under the tree", du Finlandais Hafstein Gunnar Sigurõsson, est une excellente étude sur les mauvaises relations de voisinage dans un quartier de banlieue résidentielle. Un vrai thriller !
Deux films argentins : "Temporada de caza" [saison de chasse], de Natalia Garagiola, déroule dans les magnifiques paysages de Patagonie les affres d’un adolescent mal dans sa peau et violent, placé dans une famille d’accueil qui va lui faire accepter de se confronter à lui-même.
"Invisible", de Pablo Giorgelli (dont j’avais beaucoup aimé il y a quelques années "Les acacias"), s’attache à narrer les aventures d’une adolescente de seize ans, enceinte, qui continue à vivre comme si de rien n'était...
"No date, no signature", de l’Iranien Valid Jalilvand, raconte la tempête sous un crâne d’un médecin face à une mort accidentelle dont il est peut-être la cause. Filmé en couleurs très proches du noir et blanc, c’est un très bon film.
"The insult", du Libanais Ziad Doueiri, évoque les traces laissées dans le Liban d’aujourd’hui par les guerres fratricides des années 90. Un des meilleurs films de ceux que j’ai vus. L’acteur principal a obtenu la Coupe Volpi d’interprétation masculine.
Deux films asiatiques : "Angels wear white", film chinois de Vivan Qu, nous conte l’histoire d’une jeune fille témoin d’un crime, mais qui est obligée de se taire pour éviter de perdre son emploi. Impressionnant.
"Le troisième meurtre", du Japonais Hirozaku Kore-Eda, est une sorte de polar, dans lequel un avocat mène l’enquête et s’interroge sur les responsabilités de la justice. Efficace.
"Los versos del oblivion" [La poésie de l’oubli ?], du Chilien Alireza Khatami, se passe dans une morgue en voie de désaffection et le cimetière qui lui est contigu. Le héros, retraité, mais qui a gardé une clé de la morgue, découvre qu’on y a laissé le cadavre d’une jeune fille : il va s’efforcer, avec la complicité du fossoyeur, de lui offrir une sépulture. Impressionnant, malgré son thème un peu macabre !
Je n’ai vu qu’un seul film restauré, une rareté signée James Whale, un film gothique intitulé "The old dark house", datant de 1932, avec Boris Karloff et Charles Laughton. Deux couples anglais perdus dans une nuit de tempête sont contraints de passer la nuit dans une grande maison étrange. Dans le style des films horrifiques de cette époque, il se laisse voir avec gourmandise, pour peu qu’on aime le genre, ce qui est mon cas. Noir et blanc splendide.
Je garde pour la fin le seul film que j’ai trouvé nul, absurde et idiot : "Loving Pablo", avec les ineffables Javier Bardem et Pénélope Cruz, réalisé par l’Espagnol Fernando León de Aranoa. C’est l’histoire du baron de la drogue colombien, Pablo Escobar. Le seul mais énorme défaut du film est qu’il est joué en anglais presque tout le temps, alors qu’il est censé se passer en Colombie. On voit donc les chefs du cartel de la drogue qui discutent le bout de gras en anglais, les députés colombiens qui font leurs discours en anglais à la Chambre des députés, et ainsi de suite. C’est totalement absurde ! À moins qu’on ne nous ait présenté que la version destinée au public US et qu’il existe peut-être une version en espagnol...
Voilà en gros ma Mostra de Venise !
Essayons de dire un mot de ceux qui m’ont marqué (en bien pour la plupart, en mal pour le dernier).
D’abord, les films italiens ; j’en ai vu quatre. Trois comédies et un mélodrame. Parmi les comédies, "Brutti e cattivi" [Brutes et mauvais], de Cosimo Gomez, m’a frappé par sa virulence, c’est "Affreux, sales et méchants" transportés dans le monde de "Freaks". Quatre de ces freaks, un homme en fauteuil roulant sans jambes (chef du groupe), sa femme qui n’a pas de bras, leur ami rasta complètement défoncé et un nain lubrique, décident de réaliser un hold-up, qu’ils réussissent d’ailleurs : une mallette contenant 4 millions d’euros leur échoit. C’est après que tout se complique. Chacun voudrait avoir l’argent pour soi tout seul, donc ils finissent par s’entretuer, aidés, il faut le dire, par la mafia chinoise à qui appartenait la mallette. Je n’en dis pas plus. Pour ceux qui aiment le grotesque et le sublime, voilà un objet filmique qui devrait faire un tabac, si jamais il sort en France. Fort bien joué et réalisé, sans un temps mort... Évidemment, faut aimer le thème. J’étais plié.
"La vita in commune" [La vie dans une commune] d’Edoardo Winspeare, est une sorte de Clochemerle à l’italienne, avec des personnages déjantés et un maire dépassé par les événements dans ce village perché sur une commune en bord de mer. Bien aimé aussi.
"Happy winter", de Giovanni Totaro [les Italiens aussi succombent à l’américanisation des titres !], est une sorte de "Camping" à l’italienne. Les vacanciers italiens y sont montrés aussi abrutis que les Français.
Quant au mélo, histoire d’amour contrarié entre une ostéopathe aveugle trentenaire et un publicitaire quadragénaire et volage qui, pour la première fois de sa vie, tombe vraiment amoureux, "Emma", de Silvio Soldini, c’est un très beau film que le Gide de "La symphonie pastorale" n’aurait pas renié.
Films français : "Mektoub, my love, chant 1", d’Abdellatif Kechiche, se laisse voir sans ennui, mais sans enthousiasme non plus. Ces histoires d’hommes, souvent machos, qui tournent autour de femmes du côté de Sète, avec un héros jeune et timide qui les observe, tourne un peu en rond (et pendant 3 h 15 !). Film ambitieux, mais qui m'a paru moins réussi que les précédents.
J’ai beaucoup plus apprécié le film nettement plus modeste de Rachid Hami, "La mélodie", qui conte le combat des professeurs créant une classe de violon dans un collège de banlieue. C’est sans doute le seul film qui m’a tiré des larmes, mélange de comédie (avec tous ces jeunes collégiens d’environ 13/14 ans) et de finesse (Kad Merad parfait en prof de violon) : ou comment tirer des élèves perdus vers le haut !
"Les bienheureux" est un film franco-algérien de Sofia Djama, avec Sami Bouajila. Le titre doit être pris à contrepied, car en fait, il montre l’impossibilité de s’en sortir dans une Algérie gangrenée par la corruption et les passe-droits.
"Espèces menacées", de Gilles Bourdos est un film assez marrant sur les amours des jeunes déplaisant à leurs parents. Grégory Gadebois est magnifique dans un des rôles de père.
Ce même acteur est encore plus époustouflant dans le rôle d’un prolo (on dirait que le rôle a été écrit par Emmanuel Macron !) père d’un homosexuel dans "Marvin", le nouveau et superbe film d’Anne Fontaine.
Film suisse de langue française et allemande, "Sarah joue un loup-garou", de Katharina Wyss, conte l’histoire de Sarah, jeune lycéenne complètement étouffée par un père qui sait tout et une mère trop effacée. Elle espère trouver son salut dans l’atelier-théâtre du lycée. Mais ce n’est pas gagné.
L’excellent film marocain "Volubilis", de Faouzy Bensaïdi, a été une des bonnes surprises du festival, et un des films les plus longuement applaudis. C’est un film très dur sur les conflits de classes sociales dans un pays où l’écart entre immensément riches et la majorité de la population est criant ! J’espère qu’ils sortira en France...
L’Anglais Stephen Frears présentait son dernier film, "Victoria & Abdul", un biopic des dernières années de la reine Victoria, qui semble retrouver une nouvelle jeunesse grâce à son serviteur indien, qui se moque à juste titre de l’étiquette de la cour royale. Les acteurs sont fabuleux, c'est très drôle. Va sortir en France sous le titre "Confident royal" au mois d’octobre.
"Under the tree", du Finlandais Hafstein Gunnar Sigurõsson, est une excellente étude sur les mauvaises relations de voisinage dans un quartier de banlieue résidentielle. Un vrai thriller !
Deux films argentins : "Temporada de caza" [saison de chasse], de Natalia Garagiola, déroule dans les magnifiques paysages de Patagonie les affres d’un adolescent mal dans sa peau et violent, placé dans une famille d’accueil qui va lui faire accepter de se confronter à lui-même.
"Invisible", de Pablo Giorgelli (dont j’avais beaucoup aimé il y a quelques années "Les acacias"), s’attache à narrer les aventures d’une adolescente de seize ans, enceinte, qui continue à vivre comme si de rien n'était...
"No date, no signature", de l’Iranien Valid Jalilvand, raconte la tempête sous un crâne d’un médecin face à une mort accidentelle dont il est peut-être la cause. Filmé en couleurs très proches du noir et blanc, c’est un très bon film.
"The insult", du Libanais Ziad Doueiri, évoque les traces laissées dans le Liban d’aujourd’hui par les guerres fratricides des années 90. Un des meilleurs films de ceux que j’ai vus. L’acteur principal a obtenu la Coupe Volpi d’interprétation masculine.
Deux films asiatiques : "Angels wear white", film chinois de Vivan Qu, nous conte l’histoire d’une jeune fille témoin d’un crime, mais qui est obligée de se taire pour éviter de perdre son emploi. Impressionnant.
"Le troisième meurtre", du Japonais Hirozaku Kore-Eda, est une sorte de polar, dans lequel un avocat mène l’enquête et s’interroge sur les responsabilités de la justice. Efficace.
"Los versos del oblivion" [La poésie de l’oubli ?], du Chilien Alireza Khatami, se passe dans une morgue en voie de désaffection et le cimetière qui lui est contigu. Le héros, retraité, mais qui a gardé une clé de la morgue, découvre qu’on y a laissé le cadavre d’une jeune fille : il va s’efforcer, avec la complicité du fossoyeur, de lui offrir une sépulture. Impressionnant, malgré son thème un peu macabre !
Je n’ai vu qu’un seul film restauré, une rareté signée James Whale, un film gothique intitulé "The old dark house", datant de 1932, avec Boris Karloff et Charles Laughton. Deux couples anglais perdus dans une nuit de tempête sont contraints de passer la nuit dans une grande maison étrange. Dans le style des films horrifiques de cette époque, il se laisse voir avec gourmandise, pour peu qu’on aime le genre, ce qui est mon cas. Noir et blanc splendide.
Je garde pour la fin le seul film que j’ai trouvé nul, absurde et idiot : "Loving Pablo", avec les ineffables Javier Bardem et Pénélope Cruz, réalisé par l’Espagnol Fernando León de Aranoa. C’est l’histoire du baron de la drogue colombien, Pablo Escobar. Le seul mais énorme défaut du film est qu’il est joué en anglais presque tout le temps, alors qu’il est censé se passer en Colombie. On voit donc les chefs du cartel de la drogue qui discutent le bout de gras en anglais, les députés colombiens qui font leurs discours en anglais à la Chambre des députés, et ainsi de suite. C’est totalement absurde ! À moins qu’on ne nous ait présenté que la version destinée au public US et qu’il existe peut-être une version en espagnol...
Voilà en gros ma Mostra de Venise !
Merci Cyclo, ça donne envie de voir tout ces films (enfin sauf le dernier, saut peut-être pour Pénélope Cruz).
Merci pour ce compte-rendu Cyclo !
"Les acacias" j'avais beaucoup aimé aussi, un film tout en silence et en humanité. Je prends note alors de "Invisible" !
De mon côté j'ai découvert deux films dans lesquels joue Patrick Dewaere : " Lily aime-moi", une comédie douce-amère avec Rufus dans le rôle principal: pas mal mais pas enthousiasmant non plus. J'ai beaucoup aimé par contre "F comme Fairbanks", histoire d'un jeune ingénieur (Patrick Dewaere) qui n'arrive pas à trouver de boulot et dont cet échec professionnel va influencer (en mal) sa vie sentimentale (sa petite amie est jouée par une miou-Miou resplendissante).
"Invisible", de Pablo Giorgelli (dont j’avais beaucoup aimé il y a quelques années "Les acacias"), s’attache à narrer les aventures d’une adolescente de seize ans, enceinte, qui continue à vivre comme si de rien n'était...
"Les acacias" j'avais beaucoup aimé aussi, un film tout en silence et en humanité. Je prends note alors de "Invisible" !
De mon côté j'ai découvert deux films dans lesquels joue Patrick Dewaere : " Lily aime-moi", une comédie douce-amère avec Rufus dans le rôle principal: pas mal mais pas enthousiasmant non plus. J'ai beaucoup aimé par contre "F comme Fairbanks", histoire d'un jeune ingénieur (Patrick Dewaere) qui n'arrive pas à trouver de boulot et dont cet échec professionnel va influencer (en mal) sa vie sentimentale (sa petite amie est jouée par une miou-Miou resplendissante).
Bonjour à toutes et à tous.
Je sais qu'il n'est pas évident pour vous de vous rendre à Paris, mais, dans la mesure où cela est possible, je vous informe que, depuis quelques mois, il est fondé un petit groupe dénommé "Parlons cinéma", pour traiter cordialement d'une passion commune. Les réunions ont lieu le deuxième mardi de chaque mois. L'idée est de présenter ou proposer un thème de discussion. J'ai pu proposer Antonioni, Almodovar, Eric Rohmer, Paul Verhoeven, François Truffaut, les cinéastes féminines notamment. Ce peut être un film ou un thème. Jean-Jacques Le Coz, l'autre "co-fondateur", est "spécialisé" dans le cinéma des années 1920 à 1950. Tout est ouvert.
Ainsi, nous nous rencontrerons le mardi 10 octobre 2017, à 20 heures, au restaurant Le Café Livres, au 10, rue Saint-Martin, entre la place du Châtelet et le Centre Georges Pompidou.
La formule est déclinable partout et "à la carte", si l'idée vous tente.
Je sais qu'il n'est pas évident pour vous de vous rendre à Paris, mais, dans la mesure où cela est possible, je vous informe que, depuis quelques mois, il est fondé un petit groupe dénommé "Parlons cinéma", pour traiter cordialement d'une passion commune. Les réunions ont lieu le deuxième mardi de chaque mois. L'idée est de présenter ou proposer un thème de discussion. J'ai pu proposer Antonioni, Almodovar, Eric Rohmer, Paul Verhoeven, François Truffaut, les cinéastes féminines notamment. Ce peut être un film ou un thème. Jean-Jacques Le Coz, l'autre "co-fondateur", est "spécialisé" dans le cinéma des années 1920 à 1950. Tout est ouvert.
Ainsi, nous nous rencontrerons le mardi 10 octobre 2017, à 20 heures, au restaurant Le Café Livres, au 10, rue Saint-Martin, entre la place du Châtelet et le Centre Georges Pompidou.
La formule est déclinable partout et "à la carte", si l'idée vous tente.
Bonjour à toutes et à tous.
Je sais qu'il n'est pas évident pour vous de vous rendre à Paris, mais, dans la mesure où cela est possible, je vous informe que, depuis quelques mois, il est fondé un petit groupe dénommé "Parlons cinéma", pour traiter cordialement d'une passion commune. Les réunions ont lieu le deuxième mardi de chaque mois. L'idée est de présenter ou proposer un thème de discussion. J'ai pu proposer Antonioni, Almodovar, Eric Rohmer, Paul Verhoeven, François Truffaut, les cinéastes féminines notamment. Ce peut être un film ou un thème. Jean-Jacques Le Coz, l'autre "co-fondateur", est "spécialisé" dans le cinéma des années 1920 à 1950. Tout est ouvert.
Ainsi, nous nous rencontrerons le mardi 10 octobre 2017, à 20 heures, au restaurant Le Café Livres, au 10, rue Saint-Martin, entre la place du Châtelet et le Centre Georges Pompidou.
La formule est déclinable partout et "à la carte", si l'idée vous tente.
Si vous comptez vous joindre à nous; il serait utile de me prévenir, afin de pouvoir réserver le nombre de places et couverts.
Je viens de revoir Le Tout Nouveau Testament, en streaming sur Rtbf auvio, et j'ai ressenti le même plaisir que lors de la vision ciné. Les petits défauts et les petites longueurs que j'avais repérées alors sont toujours là, mais elles sont amplement compensées par la poésie, l'humour et l'émotion qui se dégagent tout au long du film de Jaco Van Dormael (et de Thomas Gunzig au scénario).
https://rtbf.be/auvio/… (mais je crois que la vision n'est possible que depuis la Belgique)
https://rtbf.be/auvio/… (mais je crois que la vision n'est possible que depuis la Belgique)
Cache Investigation "Travail, ton univers IMPITOYABLE"
Une fois n'est pas coutume, je suis allé deux fois au cinéma cette semaine, pour voir deux films très différents.
Tout d'abord "Faute d'amour", d'Andreï Zviaguintsev. C'est un film à la fois beau et dur, qui met en scène des personnages égoïstes enfermés dans leur solitude, incapables de communiquer sans s'affronter et prisonniers des écrans (téléphone, télévision, vitres des fenêtres ou des voitures, etc.). Néanmoins, c'est un film qui va bien au-delà du cinéma social (même s'il est clairement le reflet d'une époque) et le cinéma de Zviaguintsev n'a pas été comparé à tort avec celui de Tarkovski. Il y a un art formel qui parvient à susciter des images fortes, tantôt très belles (comme la scène d'ouverture qui souligne l'harmonie de la nature) tantôt très poignantes.
Puis, ce soir, "L'intelligence des arbres". Autant le dire, je suis sorti de la salle déçu et un peu énervé. Pourquoi vouloir projeter un film en salle quand on n'a rien à montrer ?!!! Il s'agit en fait du montage de deux documentaires juxtaposés qu'on croirait avoir été tournés pour la télévision. Contrairement à "Microcosmos", au "Peuple migrateur" ou "La marche de l'empereur", le spectacle de la nature est cruellement absent et les auteurs se sont contentés d'accumuler des entretiens en face caméra... En outre, même si certaines interventions sont intéressantes et argumentées (notamment celles relatives à la nécessité de comprendre une forêt comme un être global ou celles relatives à la sensibilité des plantes à leur environnement), le film est bavard et se perd à plusieurs reprises dans un jargon pseudo-scientifique, qui pèche clairement par angélisme mystico-politico-écologique (mise en phase des êtres vivants par "la fréquence de Schumann", éloge de la décroissance, évocation de la forêt comme un exemple de communisme réussi, etc.) et par anthropocentrisme (notamment dans le vocabulaire : intelligence, sentiments, communauté d'arbres solidaires, arbres-mères, etc.), comme si les auteurs voulaient à tout prix nous convaincre que les arbres sont capables d'empathie et d'intentionnalité... Pour ma part, je continuerai à lire Jean-Marie Pelt !
Tout d'abord "Faute d'amour", d'Andreï Zviaguintsev. C'est un film à la fois beau et dur, qui met en scène des personnages égoïstes enfermés dans leur solitude, incapables de communiquer sans s'affronter et prisonniers des écrans (téléphone, télévision, vitres des fenêtres ou des voitures, etc.). Néanmoins, c'est un film qui va bien au-delà du cinéma social (même s'il est clairement le reflet d'une époque) et le cinéma de Zviaguintsev n'a pas été comparé à tort avec celui de Tarkovski. Il y a un art formel qui parvient à susciter des images fortes, tantôt très belles (comme la scène d'ouverture qui souligne l'harmonie de la nature) tantôt très poignantes.
Puis, ce soir, "L'intelligence des arbres". Autant le dire, je suis sorti de la salle déçu et un peu énervé. Pourquoi vouloir projeter un film en salle quand on n'a rien à montrer ?!!! Il s'agit en fait du montage de deux documentaires juxtaposés qu'on croirait avoir été tournés pour la télévision. Contrairement à "Microcosmos", au "Peuple migrateur" ou "La marche de l'empereur", le spectacle de la nature est cruellement absent et les auteurs se sont contentés d'accumuler des entretiens en face caméra... En outre, même si certaines interventions sont intéressantes et argumentées (notamment celles relatives à la nécessité de comprendre une forêt comme un être global ou celles relatives à la sensibilité des plantes à leur environnement), le film est bavard et se perd à plusieurs reprises dans un jargon pseudo-scientifique, qui pèche clairement par angélisme mystico-politico-écologique (mise en phase des êtres vivants par "la fréquence de Schumann", éloge de la décroissance, évocation de la forêt comme un exemple de communisme réussi, etc.) et par anthropocentrisme (notamment dans le vocabulaire : intelligence, sentiments, communauté d'arbres solidaires, arbres-mères, etc.), comme si les auteurs voulaient à tout prix nous convaincre que les arbres sont capables d'empathie et d'intentionnalité... Pour ma part, je continuerai à lire Jean-Marie Pelt !
Je suis allé voir, cette après-midi, Au revoir là-haut, d'Albert Dupontel, avec Emile Dequenne, Mélanie Thierry, Niels Arestrup, Laurent Laffitte, de la Comédie française, Nahuel Pérez-Biscayart, et lui-même. Je n'ai pas lu le livre, mais cette histoire de fuite en avant, par la disparition quasi-fantastique d'une gueule cassée fuyant sa famille, se lançant dans une vie rêvée et masquée et une tentative d'escroquerie de grande ampleur qui se confronte à une autre de même ampleur menée par une vieille connaissance s'avère savoureuse, tragicomique, tantôt violente et sensible. C'est bien mené.
Me suis bien amusé ce matin avec les gosses de mon asso.
"Zombillénium" ne révolutionne pas le film d'animation, mais il fait preuve de beaucoup d'originalité.
Au programme, des vampires, des loups-garous, des zombies etc. bien sûr, mais ce qui est intéressant, c'est que les réalisateurs parviennent à y intégrer des questions sociales comme le statut des travailleurs dans l'entreprise ou la place de cette entreprise sur "le marché",. D'ailleurs, sans être explicite, on sait que les Corons sont le cadre de l'action.
Pour l'intrigue, un vampire arriviste, Une petite bluette naissante mais pas envahissante ou sirupeuse comme du Disney, mais de l'émotion quand même grâce à cette petite fille qui cherche son papa. Beaucoup de rock'n'roll aussi, et un humour au second degré qui fait mouche (sur moi). Enfin, un graphisme tout à fait dans la tendance actuelle du mag Spirou, parfaitement maitrisé dans sa transposition ciné.
Je recommande pour les 8-13 ans, mais c'est "adultes admis"
"Zombillénium" ne révolutionne pas le film d'animation, mais il fait preuve de beaucoup d'originalité.
Au programme, des vampires, des loups-garous, des zombies etc. bien sûr, mais ce qui est intéressant, c'est que les réalisateurs parviennent à y intégrer des questions sociales comme le statut des travailleurs dans l'entreprise ou la place de cette entreprise sur "le marché",. D'ailleurs, sans être explicite, on sait que les Corons sont le cadre de l'action.
Pour l'intrigue, un vampire arriviste, Une petite bluette naissante mais pas envahissante ou sirupeuse comme du Disney, mais de l'émotion quand même grâce à cette petite fille qui cherche son papa. Beaucoup de rock'n'roll aussi, et un humour au second degré qui fait mouche (sur moi). Enfin, un graphisme tout à fait dans la tendance actuelle du mag Spirou, parfaitement maitrisé dans sa transposition ciné.
Je recommande pour les 8-13 ans, mais c'est "adultes admis"
L'Ecole buissonnière est un bon film familial.
Je suis allé voir, cette après-midi, Au revoir là-haut, d'Albert Dupontel, avec Emile Dequenne, Mélanie Thierry, Niels Arestrup, Laurent Laffitte, de la Comédie française, Nahuel Pérez-Biscayart, et lui-même. Je n'ai pas lu le livre, mais cette histoire de fuite en avant, par la disparition quasi-fantastique d'une gueule cassée fuyant sa famille, se lançant dans une vie rêvée et masquée et une tentative d'escroquerie de grande ampleur qui se confronte à une autre de même ampleur menée par une vieille connaissance s'avère savoureuse, tragicomique, tantôt violente et sensible. C'est bien mené.
Je suis allé le voir ce week-end ! Je n'ai pas toujours tout aimé ce que fais Dupontel, mais là je dois dire qu'en tant que réalisateur il a vraiment franchi un cap avec ce film. Il sort de la comédie un peu grosse, et même s'il y a encore quelques facilités, le film est bien agréable et bien fichu.
Cinémed à Montpellier
Ce fetival du cinéma méditerranéen est, comme toujours excellent.
"Vent du nord", du Tunisien Walid Mattar, évoquait le problème : une usine du Nord de la France est délocalisée en Tunisie. Le héros français, Hervé, quinquagénaire avancé, tente de se reconstruire une vie grâce à l’indemnité de licenciement économique, en s’achetant un bateau et s’improvisant patron-pêcheur, tandis que son homologue tunisien, Fouad, se fait embaucher, pensant ainsi gagner assez d’argent pour soigner sa mère et gagner l’amour de sa belle. Tous deux seront perdants : « Faut pas jouer les riches, quand on n’a pas le sou », chantait très justement Jacques Brel dans Ces gens-là. Film saisissant, au réalisme puissant, très bien joué.
Le film qui a emporté l’Antigone d’or et le prix de la critique est italien : "Manuel" (sortie en Francele 14 février), de Dario Albertini. Le héros, dix-huit ans, sort du foyer éducatif, où on l’a placé quelques années auparavant, quand sa mère a été mise en prison. Elle doit sortir prochainement, en liberté conditionnelle avec assignation à résidence. Manuel, qui voudrait reprendre sa mère dans leur ancien appartement, doit prouver aux autorités qu’il va être capable de la surveiller, tout en travaillant. Très beau film sur un adolescent que le malheur a mûri et sur la résilience. La fin reste ouverte.
Parmi les autres films en compétition que j’ai vus, j’ai beaucoup aimé le film palestinien Wajib (sortie le 14 février), qui se passe à Nazareth au moment du mariage de la fille d’un vieux professeur, le film géorgien Dede (prix du public), qui montre la révolte d’une jeune femme contre les traditions locales (elle préfère un mariage d’amour à un mariage arrangé) et le film serbe Requiem pour Madame J, quinquagénaire qui décide de mettre fin à ses jours au moment de l’anniversaire de la mort de son mari. Deux autres films sortaient de la Mostra de Venise (Volubilis et Les bienheureux), j’en ai déjà parlé. Donc une sélection austère, rude même. Mais le monde n’est-il pas rude ? Le cinéma n’en est que le reflet.
Une autre catégorie de longs métrages de fiction, "Panorama", présentait aussi de beaux films inédits.
"Blue silence", film turc, expose la difficulté de renouer avec sa famille quand on sort d'un hôpital psychiatrique. Sur un thème voisin, le film italien "Il piu grande sogno", évoque la tentative de réhabilitation d’un détenu rentrant dans son quartier après huit ans d’absence. Le film espagnol "No sé décir adíos", nous montre deux sœurs aux prises avec la fin de vie de leur père. Autre film espagnol, "La meilleure option", conte la difficile intégration d’un jeune immigré mauritanien. Le film tunisien "L’amour des hommes" (sortie prévue le 28 février), raconte la difficile émancipation d’une jeune femme photographe, désireuse de réaliser des photos sensuelles des hommes. Impressionnant, mais sera-t-il visible en Tunisie ? Enfin, l’excellent film franco-marocain, "Tazzeka", un des rares films optimistes, décrit l’apprentissage d’un jeune cuisinier marocain qui a découvert les plaisirs de faire la cuisine avec sa grand-mère.
Parmi les documentaires, j’ai choisi "Entre la roca y la ola", ou la dure vie des percebeiros, pêcheurs galiciens de pouce-pied (crustacés à pédoncule charnu fixés sur les rochers battus par les vagues), qu'ils doivent décrocher du rocher au risque de leur vie. Et j'ai beaucoup aimé aussi "La danse du soleil", ou « Căluş », rituel roumain de danses et de chants venant des temps anciens et qui se déroule encore chaque année pour la Pentecôte. J'avoue que si je dois aller en Roumanie un jour, je choisirai cette période.
Parmi les rétrospectives, toujours intéressantes dans les festivals, je me suis régalé avec deux films de l’Algérien Merzak Allouache, "Bab el web", est une excellente comédie sur l’introduction d’internet en Algérie au dbut des années 2000 et "La baie d’Alger", d'après un roman de Louis Gardel, est un beau film sur la fin de l’Algérie française. Autre film algérien, "Mascarades", de Lyes Salem, est aussi une comédie bien enlevée qui nous a fait rire aux larmes. Dans la rétrospective Trueba, j’ai apprécié l'étonnant "El baile de la victoria" (jamais sorti en France), qui se passe au Chili à la suite de l’amnistie qui met fin à l’ère Pinochet.
Mais le meilleur était la rétrospective Alberto Lattuada, petit-maître du cinéma italien des années 40 à 70 ; je n’ai pu voir que deux comédies un peu amères, "La pensionnaire" (1954), avec la pulpeuse Martine Carol et le bellâtre mais excellent acteur Raf Vallone, description au vitriol de la bourgeoisie italienne en vacances en bord de mer et "La grosse tête" (1975) avec Giancarlo Giannini, où le héros, laveur de carreaux le jour et figurant à la Scala la nuit, rêve de devenir célèbre et va en trouver l’occasion en s’accusant d'un meurtre qu’il n’a pas commis. Sans oublier l’excellent "Les feux du music-hall" (1950), coréalisé par Lattuada et Federico Fellini (dont c'est le premier film, une rareté n'existant pas en dvd et dont on nous a projeté une excellent copie 35 mm de cinémathèque) et que je n’avais jamais vu : le film suit l’itinérance à travers l’Italie de l’après-guerre d’une troupe de comédiens, chanteurs et danseurs miteux, l’occasion d’admirer Giulietta Masina dans un de ses premiers rôles avant "La Strada".
Ce fetival du cinéma méditerranéen est, comme toujours excellent.
"Vent du nord", du Tunisien Walid Mattar, évoquait le problème : une usine du Nord de la France est délocalisée en Tunisie. Le héros français, Hervé, quinquagénaire avancé, tente de se reconstruire une vie grâce à l’indemnité de licenciement économique, en s’achetant un bateau et s’improvisant patron-pêcheur, tandis que son homologue tunisien, Fouad, se fait embaucher, pensant ainsi gagner assez d’argent pour soigner sa mère et gagner l’amour de sa belle. Tous deux seront perdants : « Faut pas jouer les riches, quand on n’a pas le sou », chantait très justement Jacques Brel dans Ces gens-là. Film saisissant, au réalisme puissant, très bien joué.
Le film qui a emporté l’Antigone d’or et le prix de la critique est italien : "Manuel" (sortie en Francele 14 février), de Dario Albertini. Le héros, dix-huit ans, sort du foyer éducatif, où on l’a placé quelques années auparavant, quand sa mère a été mise en prison. Elle doit sortir prochainement, en liberté conditionnelle avec assignation à résidence. Manuel, qui voudrait reprendre sa mère dans leur ancien appartement, doit prouver aux autorités qu’il va être capable de la surveiller, tout en travaillant. Très beau film sur un adolescent que le malheur a mûri et sur la résilience. La fin reste ouverte.
Parmi les autres films en compétition que j’ai vus, j’ai beaucoup aimé le film palestinien Wajib (sortie le 14 février), qui se passe à Nazareth au moment du mariage de la fille d’un vieux professeur, le film géorgien Dede (prix du public), qui montre la révolte d’une jeune femme contre les traditions locales (elle préfère un mariage d’amour à un mariage arrangé) et le film serbe Requiem pour Madame J, quinquagénaire qui décide de mettre fin à ses jours au moment de l’anniversaire de la mort de son mari. Deux autres films sortaient de la Mostra de Venise (Volubilis et Les bienheureux), j’en ai déjà parlé. Donc une sélection austère, rude même. Mais le monde n’est-il pas rude ? Le cinéma n’en est que le reflet.
Une autre catégorie de longs métrages de fiction, "Panorama", présentait aussi de beaux films inédits.
"Blue silence", film turc, expose la difficulté de renouer avec sa famille quand on sort d'un hôpital psychiatrique. Sur un thème voisin, le film italien "Il piu grande sogno", évoque la tentative de réhabilitation d’un détenu rentrant dans son quartier après huit ans d’absence. Le film espagnol "No sé décir adíos", nous montre deux sœurs aux prises avec la fin de vie de leur père. Autre film espagnol, "La meilleure option", conte la difficile intégration d’un jeune immigré mauritanien. Le film tunisien "L’amour des hommes" (sortie prévue le 28 février), raconte la difficile émancipation d’une jeune femme photographe, désireuse de réaliser des photos sensuelles des hommes. Impressionnant, mais sera-t-il visible en Tunisie ? Enfin, l’excellent film franco-marocain, "Tazzeka", un des rares films optimistes, décrit l’apprentissage d’un jeune cuisinier marocain qui a découvert les plaisirs de faire la cuisine avec sa grand-mère.
Parmi les documentaires, j’ai choisi "Entre la roca y la ola", ou la dure vie des percebeiros, pêcheurs galiciens de pouce-pied (crustacés à pédoncule charnu fixés sur les rochers battus par les vagues), qu'ils doivent décrocher du rocher au risque de leur vie. Et j'ai beaucoup aimé aussi "La danse du soleil", ou « Căluş », rituel roumain de danses et de chants venant des temps anciens et qui se déroule encore chaque année pour la Pentecôte. J'avoue que si je dois aller en Roumanie un jour, je choisirai cette période.
Parmi les rétrospectives, toujours intéressantes dans les festivals, je me suis régalé avec deux films de l’Algérien Merzak Allouache, "Bab el web", est une excellente comédie sur l’introduction d’internet en Algérie au dbut des années 2000 et "La baie d’Alger", d'après un roman de Louis Gardel, est un beau film sur la fin de l’Algérie française. Autre film algérien, "Mascarades", de Lyes Salem, est aussi une comédie bien enlevée qui nous a fait rire aux larmes. Dans la rétrospective Trueba, j’ai apprécié l'étonnant "El baile de la victoria" (jamais sorti en France), qui se passe au Chili à la suite de l’amnistie qui met fin à l’ère Pinochet.
Mais le meilleur était la rétrospective Alberto Lattuada, petit-maître du cinéma italien des années 40 à 70 ; je n’ai pu voir que deux comédies un peu amères, "La pensionnaire" (1954), avec la pulpeuse Martine Carol et le bellâtre mais excellent acteur Raf Vallone, description au vitriol de la bourgeoisie italienne en vacances en bord de mer et "La grosse tête" (1975) avec Giancarlo Giannini, où le héros, laveur de carreaux le jour et figurant à la Scala la nuit, rêve de devenir célèbre et va en trouver l’occasion en s’accusant d'un meurtre qu’il n’a pas commis. Sans oublier l’excellent "Les feux du music-hall" (1950), coréalisé par Lattuada et Federico Fellini (dont c'est le premier film, une rareté n'existant pas en dvd et dont on nous a projeté une excellent copie 35 mm de cinémathèque) et que je n’avais jamais vu : le film suit l’itinérance à travers l’Italie de l’après-guerre d’une troupe de comédiens, chanteurs et danseurs miteux, l’occasion d’admirer Giulietta Masina dans un de ses premiers rôles avant "La Strada".
Pour continuer avec Dupontel on a vu hier soir un Thriller français, "La Proie", un film de Eric Eric Valette, où Dupontel joue un détenu qui s'évade. Pas mal du tout avec des scènes spectaculaires et un acteur que je ne connaissais pas mais que j'ai trouvé très bon: Stéphane Debac.
Je signale la sortie du film "Le Semeur" de Marine Francen, avec notamment Pauline Burlet et Alban Lenoir. Dans mon quasi-désert cinématographique, je n'ai pas encore vu ce film; mais je ne désespère pas. Il s'agit de l'adaptation, apparemment fidèle d'après les critiques, du livre "L'homme semence" de Violette Ailhaud qui a été le sujet de ma première critique sur ce site. Si vous n'allez pas voir le film, je vous incite de nouveau à lire ce livre, court (34 pages), étonnant, dérangeant et si bien écrit. J'aurais presque envie de saisir cette occasion pour en refaire une critique. Si je vois ce film, je vous en reparlerai sûrement.
J'ajoute que le titre du livre, "L'homme semence", est à mon sens bien meilleur que celui du film, "Le semeur", affadi, affaibli et s'éloignant de la réalité du récit, en lui-même tellement fort et charnel.
J'ajoute que le titre du livre, "L'homme semence", est à mon sens bien meilleur que celui du film, "Le semeur", affadi, affaibli et s'éloignant de la réalité du récit, en lui-même tellement fort et charnel.
J'ai pu voir "Le semeur" au cours du Festival Jean Carmet à Moulins, j'ai été mitigé sur le film, très beau esthétiquement pourtant mais un peu en manque d'émotion (pour moi en tout cas). La réalisatrice et deux actrices étaient présentes, elles ont échangé avec le public, c'était très intéressant et la réalisatrice a bien sûr évoqué "L'homme semence" de Violette Ailhaud, qui l'avait aussi tant touché qu'elle a décidé d'en faire une œuvre cinématographique. Je pense que je vais le mettre dans ma lal, surtout après ce que tu en dis Falgo !
Pour le film en lui-même, je serais curieux d'avoir ton avis !
Fanou. Quelle chance que d'avoir pu voir ce film. Hélas, il faut que j'attende qu'il passe dans mon coin. Je me suis attelé à stimuler les intervenants concernés. Par contre l'éditeur du livre, Editions Parole, n'est pas trop loin à Aubignosc-sur-Verdon (il faut le faire) et je vais tenter de l'intéresser. Je viens de relire le livre, il est, lui, chargé d'une sorte d'émotion un peu distanciée qui fait une partie de son charme. Ton avis m'intéresse également sur le livre. Le lire prend une bonne demi-heure..
J'ai vu le film mercredi dernier, jour de sa sortie. Nous étions quatre pelés. C'est le type de film très bien fait, très bien joué, beau esthétiquement, qui malheureusement n'attire pas grand-monde : pas d'acteurs connus, réalisatrice inconnue. Mais je l'ai beaucoup aimé !
Voir mon commentaire sur mon blog :
https://cyclo-lecteur.blogspot.fr/2017/11/…
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Cyclo. Merci pour ce commentaire. As-tu lu le livre? A vous lire, ainsi que les critiques du film, je suppose que le film éclaire le sujet d'une manière différente du livre ou il y a une compréhension plus "moderne" du film qui ne se concrétise pas à la lecture du livre. A suivre... jusqu'à ce que je voie le film au cinéma Cigalon de Cucuron (!).
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