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Stavroguine 06/06/2008 @ 15:45:02
Bonjour à tous,

Comme je l'écris dans ma critique, j'aimerais poursuivre un peu la discussion à propos de ce livre exceptionnel et extraordinairement marquant. Comme cette critique est assez longue et qu'elle spoile pas mal, je pense que c'est mieux de la poster ici que dans les critiques éclaires. Et puis, ça vous permettra de réagir - si vous le souhaitez bien sûr.

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The Road est une espèce de western initiatique, une sorte de road movie à cela prêt qu’on y fuit les rencontres. Violent, pessimiste, extrêmement sombre, c’est une œuvre magistrale portée par le style splendide de McCarthy, fait de phrases courtes, haché et qui nous place dans un état de tension permanente. Il résonne de façon étrange en ces périodes de réchauffement climatique, de crise alimentaire et énergétique… comme une inquiétante prémonition…
The Road est très réussi en ce fait qu’il est universel tout en étant ancré dans une symbolique profondément américaine. On y retrouve ce côté pionnier sur lequel est bâtie l’Amérique, cette fuite en avant, cette idée que la vie sera meilleure si on continue d’avancer. Un espèce d’espoir fataliste, irrationnel, une volonté de toujours pousser la frontière plus loin, jusqu’au bout. On traverse ainsi des territoires hostiles où chaque homme est un ennemi, où l’inconnu – d’une maison abandonnée – est tout autant source d’espoir que d’angoisse. On vit dans un état de paranoïa permanent, magnifiquement communiqué au lecteur par l’écriture de McCarthy.
A chaque nouvel événement, à chaque fois qu’on sort de la routine à laquelle il nous habitue durant les cinquante premières pages, on est en proie à la tension. Comme l’homme sur le bateau, on s’attend au pire, à voir quelque horreur, mais non. Une des forces de McCarthy est justement de nous laisser sur notre faim. La plupart du temps, alors que la tension est à son comble, il ne se passera rien : la maison est bien abandonnée, personne ne se cache, ils y trouveront même des vivres. On n’est pas ici devant un roman d’horreur, encore moins devant un livre de voyeurs. La tension est toujours palpable, on devient aussi paranoïaque que l’homme… Souvent pour rien. Si bien qu’on finit par s’habituer à cet état de constante vigilance, à toujours s’attendre au pire. La peur et l’horreur deviennent normales, on n’y prête plus vraiment attention, on s’y est fait.
Alors, c’est quand on s’y attend le moins, qu’on a baissé notre garde, qu’on se fait surprendre, que McCarthy et le monde qu’il nous a créé – ou plutôt déconstruit – nous frappent en pleine face. Telle cette nouvelle visite de maison où l’on tombe sur cette cave remplie d’humains dont les bouchers sont à ça de nous tomber dessus à leur tour. Ou quand on s’apprête à quitter une ville, persuadé qu’elle n’a plus rien à offrir et qu’une flèche nous transperce la cuisse. Surpris, apeuré, rageant contre notre relâchement, on se prend à crier « You bastard » avec le père contre notre assaillant. On ne nous y reprendra plus !
Du coup, on est tout le temps sur nos gardes, même sur la route. Car la route, finalement, illustre toute l’ambiguïté du roman : c’en est l’endroit le plus dangereux, celui où on est sans cesse exposé, celui où l’on ne peut se reposer ; mais c’est aussi celui où l’on avance le mieux, le seul où l’on peut transporter ses victuailles, même s’il faut pour cela faire slalomer le caddie entre les corps calcinés et les débris en décompositions. Car, en effet, c’est le jeu de McCarthy de nous obliger à aller là où on ne veut pas, là où on ne devrait pas, à nous rendre tout lieu aussi hostile qu’accueillant, faisant de chaque refuge un champ de mines – et vice-versa. Plus que n’importe quoi de concret, c’est cette peur de l’inconnu qui constitue cette menace fantôme qui nous accompagne tout au long du roman.
La route qu’on emprunte, elle est noire, vide, effrayante. Long serpent brillant dans le noir humide de la nuit, dangereuse et envoûtante car si elle est parsemée d’embûches et de dangers, au bout se trouve aussi l’espoir, un espoir vain et inaccessible car la route est infinie, elle ne mène nulle part, il n’y a pas de terre promise, pas d’eldorado, mais un espoir quand même que, quelque part, quelque chose de mieux existe – même si on sait depuis le début qu’on n’y croit pas, qu’il n’y a rien à attendre. La route, c’est le serpent qui nous dit de ne pas accepter ce qu’on a décidé pour nous, qui nous dit que c’est à nous de prendre en main notre destin, quoi que cela implique.

The Road est aussi un roman initiatique. Une initiation violente, digne d’un rite tribal ancestral. On voit l’enfant grandir, vite, trop vite, confronté qu’il est à une réalité d’une horreur insupportable, plongé comme nous dans un état de peur permanente. On voit se battre en lui l’innocence de l’enfance, mise à mal au fil du roman, mais qui tente néanmoins de survivre, jusqu’au bout, seul relent d’une humanité qui semble à jamais avoir abandonné ce monde, ce monde où même les good guys sont lourdement armés et n’hésitent pas à tirer pour tuer, tels son père et l’homme rompu au combat qui apparaît à la fin. L’enfant incarne cette humanité qui résiste dans un monde en proie à la violence et à la barbarie.
Pourtant, l’enfant grandit. Même si l’on a perdu le fil du temps, qu’on ne sait pas vraiment combien d’hivers on a traversé en compagnie de l’homme et du garçon – est-ce le même long hiver ou l’enfant de huit ans est-il devenu un adolescent ? – toujours est-il qu’il a bien vieilli le garçon, si bien qu’à la fin, c’est lui qui ouvre la marche alors qu’il n’avançait il y a peu qu’en se cramponnant aux habits de son père. C’est lui qui finit par veiller sur son père, une première fois quand il est malade puis jusqu’à la fin quand ils arrivent à destination. La plage est le passage de relais. La fin de l’espoir. L’enfant est définitivement désenchanté, la mer n’est pas bleue, le monde n’est pas meilleur ici. Il n’y a pas de sens à la survie (« The boy looked away. – What ? the man said. – He shook his head. I dont know what we’re doing, he said. »). L’enfant est devenu homme – avec tout ce que ça implique de désenchantement. D’ailleurs, c’est lui qui devient « he » ; l’homme, agonisant, n’est plus que « his father » (quand, durant tout le roman, on les appelait respectivement « the boy » ou « his son » et « the man » ou « he »). Peut-on y voir un espoir, un salut ? Certes, l’enfant reste humain, certes, il refuse de tuer ou d’abandonner un voleur à une mort certaine, mais de plus en plus, c’est lui qui porte l’arme, de plus en plus l’innocence recule, tout comme l’espoir.

Où donc est-il l’espoir ? Quand les enfants grandissent, quand la mort fauche ceux qui les protégeaient, quand l’océan avale ce qu’ils bâtissent, quand la nuit leur fait perdre leur chemin ? Est-il sur le dos écailleux des truites ? Où sont dessinés les plans et les labyrinthes d’un monde qui ne pourra plus jamais être reconstruit ? D’un monde qui existait bien avant l’Homme. Et lui survivra. A moins que celui-ci ne l’entraîne dans sa chute…

Un chef d’œuvre qui sonne comme une triste mise en garde…

Philduch 01/08/2008 @ 23:01:29
Belle analyse.
Moi, ce qui m'a le plus marqué, c'est la relation entre le père et le fils, la rage du père à voir son fils survivre, et la pureté stupéfiante de l'enfant. Finalement, je ne pense pas que The Road puisse être qualifié de glauque ou de pessimiste. Il nous montre que même après la pire des catastrophes, l'homme est encore capable de garder une forme de dignité

Aria
avatar 02/08/2008 @ 23:27:09
Belle idée d'avoir mis ce post en page d'accueil !
Cela donne envie de lire "La route", bien sûr, mais aussi cela donne une image intéressante du site.
Merci Stavroguine !

Stavroguine 03/08/2008 @ 02:12:29
Bah de rien...
C'est plutôt moi qui remercie CL de m'offrir les honneurs de sa première page. Je suis flatté.
Et j'espère surtout que ça donnera à certains l'envie de lire La Route.

Didoumelie
avatar 08/09/2008 @ 22:16:57
Bravo pour l'analyse, cela me donne envie de lire ce livre, de cet auteur que je ne connais pas du tout...

Stavroguine 08/09/2008 @ 22:23:15
Merci Didoumélie. Content que ma critique t'incite à lire ce livre, il vaut vraiment le coup. C'est aussi le livre qui m'a fait découvrir McCarthy et depuis il est en train de devenir un de mes auteurs préférés.

Jules
09/09/2008 @ 11:06:10
Excusez-moi de m'introduire dans votre conversation mais je ne peux m'en empêcher ! En effet, moi qui suis un passionné de McCarthy depuis bien longtemps, et de la littérature américaine du même niveau, je ne peux que prendre mon pied quand j'en vois d'autres qui semblent me comprendre.

Avez-vous vu à quel point le nombre des critiques est petit sous la plupart des critiques que j'ai faite sur des livres de cet auteur ?... Bon, il y en a beaucoup sous "La route" mais c'est un phénomène de librairie et de mode. Chacun estime qu'il doit avoir lu ce livre tellement on en parle (et pas à tort).

Bref, je suis heureux ! Tout cela aidera peut-être pas mal de gens à découvrir dans la foulée un Jim Harrison et "Dalva", Russell Banks et "Continents à la dérive" et bien d'autres merveilles... Il y a aussi, bien sûr, mais dans un genre très différent, Philip Roth et Paul Auster etc.

Avada

avatar 09/09/2008 @ 19:52:51
Je suis d’accord avec vous pour dire que « La route » est un roman exceptionnel. Je ne pourrais pas en faire une critique car cela fait maintenant plusieurs mois que je l'ai lu (et pour rassurer Jules :), j’ai lu aussi « Non ce pays n'est pas pour le vieil homme » et « De si jolis chevaux » et je compte lire la suite…).
Ce qui m’avait marqué en lisant le livre, comme le dit Philduch , c’est la rage du père à vouloir protéger et sauver son fils et la tension, au rythme des battements de cœur des personnages, que j’ai ressentie.

Avec le recul, voici ce qui me reste de cette lecture :

- un style et une maîtrise de la narration extraordinaires qui mettent le lecteur sous pression (et que j’ai retrouvés dans certains passages de « De si jolis chevaux »);

- une question très crue : pourquoi continuer à vivre quand il n’y a pas d’espoir ? « La route » semble être une métaphore de la vie. Pas de lendemain, pas d'au-delà et pourtant l'homme continue la route, s'accroche même à la vie. L’enfant représente pour le père une forme d’avenir qui justifie sa lutte pour leur survie car il continuera à exister à travers lui. Voici ce que dit la femme à l‘enfant à la fin du roman : « Elle disait que le souffle de Dieu était encore le souffle de son père bien qu’il passe d’une créature humaine à une autre au fil des temps éternels. »


- l’impression d’avoir lu un livre qui se nourrit de tous les thèmes bien connus de la SF, les traite jusqu'au bout et les dépasse. Le monde post-apocalyptique est, après tout, un classique de la littérature et du cinéma SF. On trouve la lutte pour la survie, la cave protectrice et dangereuse dans l’adaptation de Spielberg du « meilleur des mondes » de Wells, la violence et l'individualisme des êtres humains de « Mad max », le danger que représente l’homme pour lui-même et même la scène de la plage de « La planète des singes ». Et bien sûr on pense à Ravage de Barjavel (que j’ai relu ensuite) où McCarthy a peut-être puisé son inspiration pour décrire le feu et les cendres ( et plus encore...).
On ne peut pas s’empêcher non plus de penser aux 11 septembre, une sorte d’Apocalypse américaine, et aux horreurs de la Shoah avec ces cendres partout et ces hommes qui servent de garde-manger dans les caves.
Contrairement à Stavroguine, je ne vois pas trop le livre comme une mise en garde contre ce qu’est capable de faire l’homme. C’est comme si McCarthy ne voulait pas ou plus aborder ce sujet, largement traité avant lui, comme s’il nous disait « on y est, ça se passe comme ça maintenant, qu’est-ce qu’on fait , comment on choisit de se comporter, est-ce qu'on peut tout faire pour rester en vie ? ». D’ailleurs, le roman ne nous fournit aucune explication sur les événements qui ont conduit à la destruction de la Terre.

- les références bibliques surtout à la fin du roman sur lesquelles il faudrait sans doute se pencher;

- la fin sur laquelle je m’interroge souvent et que je n’ai pas encore bien comprise. Elle est étonnante car bien plus positive que le reste du livre (il me semble que je la vois plus positive que Starvoguine – on peut en discuter :)). On redoutait par-dessus tout la mort du père parce qu’il protègeait son fils. Pourtant le lecteur est rassuré sur le sort du garçon dans les dernières pages : un couple adopte l’enfant – non par intérêt (ils ont déjà des enfants et ils ne souhaitent pas le manger) mais par humanité !
Jusqu’à présent, je n’avais pas du tout pensé que le roman pouvait être lu comme un roman initiatique, comme tu le dis Stavroguine. Mais je crois que tu as raison et tu le montres très bien, le fils « grandit » et c’est lui qui prend les rênes à la fin du livre ; c’est d’ailleurs à ce moment, que le père peut mourir, peut-être (?) au moment où il est sûr d’avoir transmis « l’humanité » à son fils. Comme j'aimerais être capable de lire ce type de livre en anglais !

- plus légèrement :))), j’ai, depuis cette lecture l’obsession des dates de péremption que je vérifie systématiquement. Et, dans une certaine mesure, je suis rassurée: beaucoup de boîtes alimentaires (et de médicaments) peuvent être consommées jusqu’en 2011 ! C’est aussi un signe de l’abondance dans laquelle les sociétés occidentales vivent actuellement ;). A la rigueur, le livre pourrait même se lire comme une métaphore d'un monde ultra-capitaliste. Mais je pense que ce serait réducteur ^^.



Une bonne nouvelle : le livre va être adapté au cinéma : je ne sais rien sur le réalisateur mais l’acteur qui joue le père est Viggo Mortensen (qui, à mon avis, par sa personnalité et son physique, colle bien au rôle). C’est un bon acteur et il a joué dans d’excellents films comme « Une histoire de la violence » et « les Promesses de l’ombre » de Cronenberg. Dans « Le Seigneur des anneaux » il incarnait avec brio le personnage d’ Aragorn.
http://allocine.fr/film/…

Stavroguine 09/09/2008 @ 19:57:38
Excusez-moi de m'introduire dans votre conversation mais je ne peux m'en empêcher ! En effet, moi qui suis un passionné de McCarthy depuis bien longtemps, et de la littérature américaine du même niveau, je ne peux que prendre mon pied quand j'en vois d'autres qui semblent me comprendre.

Avez-vous vu à quel point le nombre des critiques est petit sous la plupart des critiques que j'ai faite sur des livres de cet auteur ?... Bon, il y en a beaucoup sous "La route" mais c'est un phénomène de librairie et de mode. Chacun estime qu'il doit avoir lu ce livre tellement on en parle (et pas à tort).

Bref, je suis heureux ! Tout cela aidera peut-être pas mal de gens à découvrir dans la foulée un Jim Harrison et "Dalva", Russell Banks et "Continents à la dérive" et bien d'autres merveilles... Il y a aussi, bien sûr, mais dans un genre très différent, Philip Roth et Paul Auster etc.


D'ailleurs, merci à toi, Jules, pour avoir fait la première critique de La Route et de pas mal d'autres livres de McCarthy ou pas que j'ai pu découvrir grâce à tes critiques sur CL. En tout cas, je note pour le Banks... Assez honteusement, j'ai encore rien lu de lui, tu recommanderais donc "Continents à la dérive" for a starter ?
C'est quand même assez génial ce site: on prend plaisir à découvrir les choses que d'autres ont lu et on prend autant plaisir à savoir que d'autres ont découvert ce qu'on a aimé grâce à nous. Finalement, c'est gagnant-gagnant pour tout le monde. Comme quoi, la mise en commun (des connaissances), ça a du bon !!

Stavroguine 10/09/2008 @ 04:12:55
Avada, je serais ravi de discuter de la fin avec toi. C'est vrai qu'elle est troublante... Je donne mon interprétation dans ma critique mais je ne suis pas du tout sûr de l'avoir "bien" interprétée.
Et j'aime beaucoup ta réflexion de la route métaphore pour la vie...

Quant à un film, Viggo Mortensen, c'est plutôt un gage de qualité. Reste à voir qui ils comptent mettre comme réalisateur... Une récidive des frères Cohen...?

Pendragon
avatar 10/09/2008 @ 09:10:35
Hello, d'après IMDB, ZE référence mondiale au niveau cinématographique, le film est terminé : http://www.imdb.com/title/tt0898367/

C'est un film de John Hillcoat que je ne connais pas mais effectivement, avec Viggo, cela devrait être une bonne adaptation !

Et à propos d'adaptation, notez aussi que "No country for old men" est aussi adapté au cinéma, par les frères Cohen s'il vous plait bien (je les adore, moins que Lynch, mais je les adore), avec Tommy Lee Jones et le film est vraiment excellent (j'ai vu le film mais je n'ai pas encore lu le livre, je ne peux donc comparer, si tant est que... of course) : http://www.imdb.com/title/tt0477348/

Et pour revenir sur Banks, Continents à la Dérive est effectivement un summum de la littérature américaine, à lire de toute urgence ! Il a quand même 100 % d'approbation : 5 étoiles sur 5 sur une base de 7 critiques, c'est assez rare pour être signalé.

P.

Jules
10/09/2008 @ 10:16:20
Oui, comme confirmé par Pendragon et d'autres lecteurs, je maintiens "Continents à la dérive" ce qui ne m'a pas empêché d'adorer "Affliction" ainsi que d'autres mais surtout pas son dernier "La réserve" car, comme l'a dit Saint-Germain également "où a-t-il été se perdre là ?..." C'est touit sauf un Banks !

Bref, une fois de plus il me semble que critiques libres et ses critiqueurs devrait être un bon guide quant au choix d'un livre par rapport à un autre du même auteur.

Amitiés

Jules

Avada

avatar 10/09/2008 @ 10:42:44
Avada, je serais ravi de discuter de la fin avec toi. C'est vrai qu'elle est troublante... Je donne mon interprétation dans ma critique mais je ne suis pas du tout sûr de l'avoir "bien" interprétée.
Et j'aime beaucoup ta réflexion de la route métaphore pour la vie...

Quant à un film, Viggo Mortensen, c'est plutôt un gage de qualité. Reste à voir qui ils comptent mettre comme réalisateur... Une récidive des frères Cohen...?


Les frères Cohen pour la route, ce serait un peu comme Danny Boon pour jouer le père :))…

Tu as donc trouvé, toi aussi, la fin inattendue. C'est en tout cas une fin ouverte… Tu dis que l'enfant récupère l'arme... ça ne m'avait pas vraiment sauté aux yeux dans ma lecture mais c'est vrai que ce n’est pas anodin, avec tout ce qui s’est passé avant. On dirait que l’enfant ne sait pas quoi en faire, en tout cas, l’homme qui le recueille n’en veut pas :
« Le petit essayait de lui tendre le revolver mais il ne voulait pas le prendre. »
Je ne sais pas trop comment il faut comprendre la transmission du revolver...
Je m’étais plutôt focalisée sur la situation de l’enfant qui, de façon très inattendue, retrouve une famille comme dans un « happy end » de film américain.
L’avant-dernier paragraphe a des connotations bibliques. On dirait que le père prend la place de Dieu. Comme je l’ai dit plus haut, « le père » semble continuer à vivre à travers « le fils » en lui transmettant ce qu’il avait de meilleur (à part l’arme :) ! Décidément !). Ce qui pourrait corroborer cette idée, c’est que McCarthy a dédié son livre à son fils de huit ans qu’il a dû avoir à un âge assez avancé. Que doit-il lui transmettre ? Comment l’accompagner ? Comment préserver et faire vivre le « souffle » qui « passe d’une créature humaine à une autre au fil des temps éternels » ? Ce sont sans doute des questions que l’auteur doit se poser.
Je me demande si mon interprétation n’est pas trop subjective. Sans doute… C’est le propre des grands livres d’ouvrir la porte à des interprétations multiples.


Merci Pendragon pour le lien. Les photos du film sont plutôt bien.

Personnellement j'ai préféré de loin "American Darling" à "Continents à la dérive" de R. Banks. Un véritable chef-d'oeuvre !

Pendragon
avatar 10/09/2008 @ 11:36:21
Les frères Cohen pour la route, ce serait un peu comme Danny Boon pour jouer le père :))…


Je ne saisis pas bien l'allusion là !? Danny Boon est une espèce de comique de boulevard qui plait aux masses... Tu ne vas quand même pas comparer ça aux frères Cohen !?

D'eux, j'ai vu Barton Fink, Fargo, The Big Lebowski, O Brother where art thou, Ladykillers et No country for old men... et je ne retrouve dans aucun de ces films l'humour (l'humour ???) de Danny Boon. Les frères Cohen jouent sur l'absurde, sur le décalage, sur les références, sur l'importance du contexte... avec une forme d'humour, certes, mais un humour un peu grinçant, un humour qui fait sourire plus que rire... Et dans No country, on ne rit pas du tout... même si certaines situations peuvent être vues comme "décalées jusqu'au cocasse" !

Bref ! On ne touche pas aux frères Cohen !

P.

Avada

avatar 10/09/2008 @ 12:34:38
Ce n'était pas une critique contre les frères Cohen. Je voulais simplement dire que tous leurs films contiennent de l'humour, humour qu'ils auraient bien du mal à trouver dans "la route". Tout ça pour dire que je ne les vois pas du tout réaliser cette adaptation.
J'essayais juste de faire de l'humour ;) ...

Pendragon
avatar 10/09/2008 @ 13:42:24
alors ça va !

;-)

Cela dit, No Country, n'est pas réellement drôle... mais bon, admettons que j'aie compris ce que tu voulais dire, cela dit, Danny Boon, quand même !!!!!

Yayimami 12/09/2008 @ 10:23:00
Bonjour à tous
Je viens de m'inscrire sur ce forum, je suis donc très novice !
Je ne connais ni le livre, ni l'auteur , mais vos articles en disent long !
Je voudrais donc satisfaire ma curiosité et combler ce manque , mais une question : ce livre est-il traduit en français et sous quelle édition ?
A bientôt !

Avada

avatar 12/09/2008 @ 12:41:56
Bienvenue à toi !

Le livre est traduit en français et publié aux éditions de l'Olivier.

Jo

avatar 12/09/2008 @ 22:45:57
Bonjour à tous
Je viens de m'inscrire sur ce forum, je suis donc très novice !
Je ne connais ni le livre, ni l'auteur , mais vos articles en disent long !
Je voudrais donc satisfaire ma curiosité et combler ce manque , mais une question : ce livre est-il traduit en français et sous quelle édition ?
A bientôt !


Welcome!

Yayimami 12/09/2008 @ 23:07:42
Merci à vous pour votre accueil !

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