Mallollo

avatar 11/02/2008 @ 20:50:22
J'ai un peu de mal à comprendre ta position... parce que justement, ce sont les "pédants d'académiciens" qui ont fixé les règles d'orthographe et de grammaire que tu défends aujourd'hui! Arbitrairement, d'ailleurs...
Plus ou moins, il me semble.. Les académiciens n’ont souvent fait qu’entériner l’usage, imposé par les utilisateurs, c’est-à-dire nous, et souvent leurs règles ne sont pas entrées dans l’usage..

C’est nous qu’on décide, et c’est bien comme ça !! :o)


Sauf que l'usage n'était pas uniforme, et les académiciens ont bien dû trancher, non?



Quant à la fameuse simplicité de l’anglais.. Il me semble que l’anglais n’est vraiment simple que quand on l’utilise simplement ? :o)


C'est bien pour ça que je ne parlais que de l'orthographe ; )
Je suis la première à rigoler quand on parle de la simplicité de l'anglais.... arf, oui c'est vrai, aujourd'hui tout le monde parle anglais! Mais quel anglais...

Mallolo, toujours en vigueur : une espace après ET AVANT le « ? » !
Comme avant « ! », avant « : » et avant « ; » … :o)

Tu as raison, buvons un coup. Longue vie à la langue française et au jaja ! .. :o))

Je mettrai les espaces dans mes messages quand on pourra les choisir insécables dans le cadre de frappe, na! :-)))
Tu sais que normalement, l'espace qui précède le ; n'est qu'une demi-insécable? ; )

Allez, tu as raison, un petit coup de jaja pour se remettre de tant d'émotions...

Antinea
avatar 11/02/2008 @ 22:40:38
Cette envie irrésistible de modifier une langue... Dirlandaise a raison de dire qu'une langue évolue, mais doit-on la faire évoluer d'un coup, comme ça, parce que les jeunes générations ne sont plus capables de s'appliquer à écrire correctement ?

L'évolution d'une langue dénote son histoire. Si maintenant on doit fiche par terre tout ça pour "ognon"...
En portugais, ils en sont au moins à la seconde réforme. Il veulent faire entrer les lettes, k, w et y dans la langue car celles-ci n'y sont pas, alors qu'on les trouve en "brésilien".

Patience, francophones, notre langue n'est pas seule victime de la re-modélisation...

Saint Jean-Baptiste 11/02/2008 @ 22:49:12
L'anglais à ceci de très curieux que c'est à la fois la langue la plus compliquée et la plus simple.
Elle est tellement compliquée qu'il faut, paraît-il, être né Anglais – et depuis longtemps, c'est à dire être âgé – pour la parler correctement...
Et par ailleurs, il existe un anglais "basique" qu'on peut comprendre et parler assez facilement.
Si bien que moi je serais d'avis, que celui qui veut apprendre une langue, doive d'abord prouver qu'il sait tirer son plan en anglais.
On en arriverait au vieux rêve de l'humanité, d'avant la tour de Babel, d'une langue où tous les humains se comprendraient.

Allez, un petit coup de Jaja pour mieux rêver... hips...

Saint Jean-Baptiste 11/02/2008 @ 22:53:25
".

Patience, francophones, notre langue n'est pas seule victime de la re-modélisation...

Encore un signe des temps ! c'est la chirurgie esthétique qui veut ça...
;-))

Phil-MM 11/02/2008 @ 23:17:48

Je n'aime pas du tout que des pédants d'Académiciens me disent comment parler et orthographier...


J'ai un peu de mal à comprendre ta position... parce que justement, ce sont les "pédants d'académiciens" qui ont fixé les règles d'orthographe et de grammaire que tu défends aujourd'hui! Arbitrairement, d'ailleurs...

J'irais plutôt dans le sens de Bolcho. J'aime l'idée d'en parler, d'essayer de comprendre pourquoi on tient tant à toutes ces différences orthographiques non-distinctives (entendez par là: qui n'ont pas de fonction communicative). Sociologiquement, il paraitrait que les classes aisées tiennent à ces nuances orthographiques et grammaticales, parce qu'elles sont (en partie) ce qui les distingue des autres classes. En gros, quoi... je laisses les vrais fondus de socio s'exprimer là-dessus ; )

Mais il faut se rendre compte d'une chose quand même: le français est vraiment une langue à part... (artificiellement?) complexe, (délibérément?) piégeuse. L'anglais, l'espagnol, le roumain ont des orthographes plus "simples"... sont-elles pour autant des langues à dévaloriser? Moins précises ou efficaces que le français?

Je ne suis pas partisane du moindre effort, et je ne rechigne pas (toujours) à me plier aux règles, mais je ne pense pas qu'une réforme (intelligente) de l'orthographe soit un scandale ou une honte. Et malgré mon respect naturel pour l'orthographe, je ne suis pas contre son évolution...



Vous me prêtez une intention que je n'ai pas exprimée dans mes propos. Je ne compare pas la langue française aux autres mais bien face à elle-même. Ce qui fait la particularité de notre langue c'est en partie sa faroucheté, son hermétisme et sa richesse incroyable. La simplifier la dénaturerait et lui ferait perdre son cachet particulier, à mon humble avis.

Les autres langues ont d'autres particularités... Je n'ai rien contre simplifier les autres langues qui n'ont pas le cachet particulier de la langue française. Chaque langue a son utilité. Par exemple, il est bien pratique d'utiliser l'anglais pour les termes techniques et les nouvelles technologies.

je ne suis pas d'accord lorsque vous avancez que ce sont les Académiciens qui ont réformés la langue. C'est plutôt d'abord grâce à l'initiative d'individus amoureux de la langue - parfois jusqu'à l'excès- comme françois de Malherbe que l'on a une structure si rigide.

Enfin... l'argument des classes sociales est fallacieux, du moins de nos jours - je ne nie pas que, historiquement, cela pu être vrai - . Bien écrire, c'est une question d'éducation et de culture, et tous les enfants de classe moyenne et aisée ont la même chance de départ en éducation de nos jours. Si on suit votre raisonnement, trouvez-vous Paris Hilton particulièrement brillante? ^^

Saint Jean-Baptiste 11/02/2008 @ 23:23:17

Je n'aime pas du tout que des pédants d'Académiciens me disent comment parler et orthographier...


J'ai un peu de mal à comprendre ta position... parce que justement, ce sont les "pédants d'académiciens" qui ont fixé les règles d'orthographe et de grammaire que tu défends aujourd'hui! Arbitrairement, d'ailleurs...

J'irais plutôt dans le sens de Bolcho. J'aime l'idée d'en parler, d'essayer de comprendre pourquoi on tient tant à toutes ces différences orthographiques non-distinctives (entendez par là: qui n'ont pas de fonction communicative). Sociologiquement, il paraitrait que les classes aisées tiennent à ces nuances orthographiques et grammaticales, parce qu'elles sont (en partie) ce qui les distingue des autres classes. En gros, quoi... je laisses les vrais fondus de socio s'exprimer là-dessus ; )

Mais il faut se rendre compte d'une chose quand même: le français est vraiment une langue à part... (artificiellement?) complexe, (délibérément?) piégeuse. L'anglais, l'espagnol, le roumain ont des orthographes plus "simples"... sont-elles pour autant des langues à dévaloriser? Moins précises ou efficaces que le français?

Je ne suis pas partisane du moindre effort, et je ne rechigne pas (toujours) à me plier aux règles, mais je ne pense pas qu'une réforme (intelligente) de l'orthographe soit un scandale ou une honte. Et malgré mon respect naturel pour l'orthographe, je ne suis pas contre son évolution...



Vous me prêtez une intention que je n'ai pas exprimée dans mes propos. Je ne compare pas la langue française aux autres mais bien face à elle-même. Ce qui fait la particularité de notre langue c'est en partie sa faroucheté, son hermétisme et sa richesse incroyable. La simplifier la dénaturerait et lui ferait perdre son cachet particulier, à mon humble avis.

Les autres langues ont d'autres particularités... Je n'ai rien contre simplifier les autres langues qui n'ont pas le cachet particulier de la langue française. Chaque langue a son utilité. Par exemple, il est bien pratique d'utiliser l'anglais pour les termes techniques et les nouvelles technologies.

je ne suis pas d'accord lorsque vous avancez que ce sont les Académiciens qui ont réformés la langue. C'est plutôt d'abord grâce à l'initiative d'individus amoureux de la langue - parfois jusqu'à l'excès- comme françois de Malherbe que l'on a une structure si rigide.

Enfin... l'argument des classes sociales est fallacieux, du moins de nos jours - je ne nie pas que, historiquement, cela pu être vrai - . Bien écrire, c'est une question d'éducation et de culture, et tous les enfants de classe moyenne et aisée ont la même chance de départ en éducation de nos jours. Si on suit votre raisonnement, trouvez-vous Paris Hilton particulièrement brillante? ^^

Paris Hilton, brillante ?
Ben oui ! ça dépend de quel côté on la regarde...
;-))

Phil-MM 11/02/2008 @ 23:26:42
"Notre langue est réputée pour sa belle complexité. Bien s'exprimer et l'écrire est d'autant plus satisfaisant... la simplifier c'est aussi se condamner à simplifier sa pensée."

Je ne suis pas d'accord. Trop de complexité rend la lecture tout simplement inaccessible sauf à une minorité d'experts et de lettrés. Et puis, pourquoi la langue doit-elle absolument être complexe pour être belle ? Pour permettre à une minorité de pouvoir se gargariser de la connaître à fond et ainsi, rabaisser tout ceux qui ont d'autres choses à faire que de l'étudier en profondeur ?

Et puis, les plus beaux livres n'ont pas une grande complexité d'écriture à mon avis. Quand on n'a que la complexité à étaler, ce n'est pas fort...
Je ne suis pas en désaccord avec toi, Dirlandaise, mais il ne faudrait pas croire que la langue n’est faite que pour la joliesse de la littérature.

La langue est faite avant tout pour penser, pour raisonner. Pour moi, elle est la réalisation de la pensée, sa matérialisation, en quelque sorte. En fait, elle est plus que ça : elle est véritablement une partie de la pensée, parce que pour se former, se reprendre, se corriger, se préciser, la pensée a besoin de la langue. Pour exister vraiment (et pour être transmise) une pensée a besoin du langage. Aussi longtemps qu’on n'a pas mis des mots sur sa pensée, on n’a pas vraiment pensé. Et plus la pensée est précise, ou subtile, plus la langue doit être précise, ou subtile.

Et tu ne seras peut-être pas d’accord avec moi, mais penser en anglais (par exemple, puisque c’est actuellement la langue dominante), ce n’est pas penser en français.

C’est sans doute pour toutes ces raisons que la langue fait si intimement partie de soi, et c’est probablement pour ça que les gens généralement n’aiment pas qu’on y touche, ou acceptent mal de la voir s’affaiblir face à d’autres langues. Toucher à la langue, c’est toucher à la culture, à l’identité.

Mais je ne crois pas que les vrais amoureux de la langue française souhaitent qu'elle se fige pour toujours, et je suis d’accord avec toi pour dire que l’excès de rigidité est aussi malvenu que l'excès de laisser-aller.
In medio stat virtus.. :o)



Alléluia! Enfin quelqu'un qui comprend à quoi je veux en venir... Je suis d'accord à 110% avec ce que tu dis ici!

Phil-MM 11/02/2008 @ 23:47:51
@Tomtom... Relis Provis si tu n'est pas capable de me comprendre... Simplifier l'orthographe est une première étape de cette mentalité moderne de vouloir tout alléger... C'est toi qui est endoctriné par je-ne-sais-quelle-illusion si tu ne vois pas le lien logique entre la volonté de simplifier l'orthographe sous prétexte que c'est trop empesé, difficile, et simplifier éventuellement le vocabulaire.

Autrement dit, si c'est trop difficile de bien écrire, ça doit être aussi trop difficile de choisir le mot juste non ?


NB: Je ne suis pas contre l'évolution normale de la langue à travers l'usage que les peuples en font, des contextes socio-politiques différents formant des régionalismes particuliers. Il est relativement facile d'officialiser un changement passé dans l'usage. Si j'étais puriste, je serais obligé de renier mes origines québécoises... quoique l'on pourrait s'obstiner que le joual québécois est un dialecte plus "pur" car c'était de cette manière que s'exprimait le roi Soleil haha En passant, j'adore les néologismes et les emprunts intelligents aux autres langues !

Ce que je n'aime pas, c'est le changement radical qu'impose une institution qui représente une infime minorité à l'ensemble de la population... soit précipiter l'évolution naturelle d'une langue pour des prétextes fallacieux de "simplicité".

Phil-MM 11/02/2008 @ 23:53:57
@ SJB

Paris Hilton brillante? Brillante de stupidité oui!

Je suis curieux de savoir quel côté de Paris tu considères brillant... et si on a la même déifnition de ce mot!

Provis

avatar 13/02/2008 @ 13:39:08
C’est nous qu’on décide, et c’est bien comme ça !! :o)
Sauf que l'usage n'était pas uniforme, et les académiciens ont bien dû trancher, non?
Oui, je suis d'acord, Mallollo, l’Académie joue un rôle important, et c’est tant mieux.
Eux au moins sont dans leur sujet quand ils parlent de la langue, ce qui n'est pas le cas des politiques qui souvent voudraient se mêler de tout et décider de tout. Ce qui pourrait leur donner l'impression de n'être pas trop inutiles ? .. :o)..
On a même eu en France quelques emplâtres qui voulaient faire voter des lois sur des points d’histoire ! Il faut dire que l’exemple leur vient de haut - du haut de l’état, je veux dire.. (oui, je sais, c’est petit.. :o)..)


Mallolo, toujours en vigueur : une espace après ET AVANT le « ? » !
Comme avant « ! », avant « : » et avant « ; » … :o)
Je mettrai les espaces dans mes messages quand on pourra les choisir insécables dans le cadre de frappe, na! :-)))
Tu sais que normalement, l'espace qui précède le ; n'est qu'une demi-insécable? ; )
Demi-insécable ? non je sais pas.. qui reste attaché obligatoirement au mot qui précède mais pas forcément à celui qui suit ?
Ce n’est pas le cas avec tous les éditeurs ? Et c'est vrai aussi pour ! ; : ... non ?

Allez, tu as raison, un petit coup de jaja pour se remettre de tant d'émotions...
A la bonne tienne !! :-)

Provis

avatar 13/02/2008 @ 13:53:26
Alléluia! Enfin quelqu'un qui comprend à quoi je veux en venir... Je suis d'accord à 110% avec ce que tu dis ici!
Alors disons qu'on est tous les deux d'accord avec ce que dit Bourdieu ? :o)

Et oui, la langue est l’affaire de tous, c’est donc la nôtre.. Je remets ici le petit extrait dont parle Bolcho (je suppose que c'est celui-ci), dans cet énième fil sur le même sujet (l’extrait porte plus particulièrement sur l’utilisation du français dans le domaine scientifique) :



LA RÉSISTANCE

Il n'est pas facile d'intervenir scientifiquement à propos de questions qui, comme celle de la langue touchent a l'identité, c'est-à-dire aux valeurs vitales. On est sur le terrain de la guerre civile, qui prend naturellement les formes de la tragédie, parce qu'il n'y a pas de compromis entre ceux qui acceptent de pactiser, de collaborer, et ceux qui prennent le parti de la résistance.
Il y a une économie des relations linguistiques internationales. Et l'on peut fonder la lutte pour la défense de la langue maternelle dans un calcul des coûts et des profits : l'invasion de la langue étrangère menace la production culturelle indigène ; elle réduit les emprunteurs au rôle d'utilisateurs passifs, dotés d'une compétence suffisante pour recevoir, ou subir, les messages émis dans la langue dominante, mais insuffisante pour produire des messages originaux et légitimes : bref, elle institue entre les détenteurs de la légitimité linguistique et les populations linguistiquement dominées une relation d'échange inégal, dans laquelle le dominant produit à un moindre coût des produits par définition supérieurs.
Mais cette économie des échanges linguistiques serait tout à fait incapable de rendre raison des prises de position en matière de langue si elle ne prenait pas en compte que le fait de se plier à la langue d'un autre groupe est une des manifestations les plus éclatantes de la soumission - et de la démission - culturelle. On a ainsi remarqué que c'est-dans les catégories qui sont socialement prédisposées à la docilité, et en particulier à cette forme de docilité que suscite et suppose la mobilité, entre autres dans la petite bourgeoisie, que s'observait l'inclination la plus forte à adopter, au au sein d'une même communauté linguistique, les formes d'expression dominantes, à corriger par exemple les accents populaires ou régionaux. Et que, à l'opposé, les classes populaires tendaient à s'attacher à des formes de prononciation fortement stigmatisées auxquelles elles associent le sentiment de leur identité
Par delà toutes les différences, les positions dominées et les dispositions qu'elles favorisent présentent des traits invariants et les chercheurs français sont placés devant une alternative que connaissent bien tous les « provinciaux » de toutes les capitales : ou s'attacher à leur langue dévaluée, et s'attirer l'accusation de « provincialisme », ou accepter de s'exprimer en anglais - avec tous les coûts corrélatifs - et contribuer ainsi à la réduction de leur langue, déjà entamée, à l'état de dialecte.
L'adoption d'une langue étrangère est un acte de reconnaissance, un hommage apprécié comme tel par les destinataires : et il faut inclure parmi les profits et les pertes, les intérêts qui touchent à l'identité, à la dignité et qui, bien qu'ils se laissent moins directement apercevoir et apprécier que les avantages associés à la mention dans la Science Citation Index, ne sont pas moins vitaux. Ce qui explique que les luttes linguistiques prennent si souvent la forme de conflits ultimes, indépassables, où est engagée l'idée même que chacun se fait de son humanité.

Provis

avatar 13/02/2008 @ 13:58:13
J'ai tort de dire qu'il s'agit du même sujet : disons que c'est une bonne occasion de reparler de multilinguisme et de défense de la langue française.. :o)

Tistou 13/02/2008 @ 20:12:41
Coup de chapeau à Provis inlassable défenseur de notre belle langue, bravo à tous les débatteurs pour des considérations d'une telle tenue.
Mais de toutes façons, fréquenter et s'exprimer sur ce site me semble à la base dénoter d'un réel engouement pour notre langue, non ?

Phil-MM 15/02/2008 @ 16:27:38
J'ai tort de dire qu'il s'agit du même sujet : disons que c'est une bonne occasion de reparler de multilinguisme et de défense de la langue française.. :o)


quote]J'ai tort de dire qu'il s'agit du même sujet : disons que c'est une bonne occasion de reparler de multilinguisme et de défense de la langue française.. :o)


Pertinente remarque de Bourdieu, mais j'éprouve quelques difficultés à ressentir la présence d'une menace linguisitique en France. Je crois plutôt qu'on mélange état de la langue et état de la culture.

Oui, les films américains volent le haut du pavé aux films locaux, oui la musique d'expression anglaise est 100 fois plus populaire que celle de langue française... mais, je ne me vois pas me projeter dans un siècle et voir une patrie France parler majoritairement anglais!

Une situation qui est différente au Québec, qui doit à la fois gérer des relations amour-haine avec la France et les États-Unis. Cela donne des sujets d'actualité assez contradictoires...

Par exemple, cette semaine, Pauline Marois,la chef du PQ a été accusée de "haute trahsion" car elle souhaite renforcer l'enseignement de l'anglais au secondaire... sauf que depuis plusieurs semaines, cette même Pauline est la risée car elle n'arrive qu'à baragouiner un anglais très approximatif!

http://www.youtube.com/watch?v=iFWloJMjg60

Aria
avatar 16/02/2008 @ 03:31:02
Phil, je ne crois pas qu'en France on mélange état de la langue et état de la culture.
C'est vrai que les deux sont liés.
Mais j'ai pu constater au cours des années, avec l'arrivée de jeunes collègues pourtant très diplômés (pas en lettres, mais venant de grandes écoles qui exigent un excellent niveau de français), à quel point ils ignoraient certains mots qui n'ont rien de pédant ni d'intellectuel.

Je ne retrouve pas d'exemple frappant, malheureusement.
Mais je revois les yeux écarquillés de trois jeunes de 23 à 28 ans, tous brillants et cultivés, un jour où j'ai utilisé une expression peut-être un peu familière...mais que toutes les personnes de ma génération utilisaient : "le pékin moyen"...j'aurais parlé pékinois, l'effet aurait été similaire.

Inutile d'évoquer l'incroyable appauvrissement de la langue de manière générale...
Certains finiront par parler avec 1000 mots au plus !

De surcroît, pour faire jeunes, les parents adoptent les mêmes tics de langage : "ça le fait", "elle est grave de chez grave", "c'est pas cool", "trop fort", et de nombreuses autres expressions un peu vulgaires...j'évite car j'ai toujours peur que ce ne soit une expression "hard". Voilà, par exemple : on ne dit plus que "tu es sûr que ce n'est pas un film trop hard", "c'est carrément trash" etc.

Certains de nos journalistes connus emploient des termes de façon totalement impropre, je n'évoque même pas la plupart de nos "politiques", dont la culture est inexistante...

"Le Monde", qui, il y a 30 ans, pouvait servir d'exemple, propose un mélange d'articles écrits n'importe comment et, fort heureusement, de belles pages.

Saule

avatar 16/02/2008 @ 09:28:05
Pour renchérir sur Aria, je travaille dans le secteur IT (Technologie de l'information et l'écrit est en général pitoyable, que ce soit en anglais ou en français. J'ai échangé des mails avec mon directeur cette semaine; son anglais est celui d'une vache espagnole et son français est bourré de fautes. Et pour que ses fautes d'accord parviennent à me choquer c'est que c'est vraiment grave...

Provis

avatar 16/02/2008 @ 16:36:35
Coup de chapeau à Provis inlassable défenseur de notre belle langue, bravo à tous les débatteurs pour des considérations d'une telle tenue.
Mais de toutes façons, fréquenter et s'exprimer sur ce site me semble à la base dénoter d'un réel engouement pour notre langue, non ?
Je suis bien d'accord avec toi, Tistou, pour la très grande majorité, mais quelques-uns n'en ont vraiment rien à faire..
Par exemple ceux qui ne savent pas où ils mettent les pieds et tentent le langage SMS !! :o)

Provis

avatar 16/02/2008 @ 16:49:50
Pertinente remarque de Bourdieu, mais j'éprouve quelques difficultés à ressentir la présence d'une menace linguisitique en France. Je crois plutôt qu'on mélange état de la langue et état de la culture.
Pertinente remarque de Bourdieu, oui..
On pourrait même dire « brillante analyse », où on ne parle pas de la disparition de la langue française, mais de la langue française ravalée au rang de dialecte, un peu comme le sont aujourd’hui le corse ou le breton (j’imagine, du moins !! pardon aux corses et aux bretons ! :o)..).

Un exemple ou deux : sais-tu par exemple que Christine Lagarde, ministre de la république française, envoie à ses subordonnés des notes rédigées en anglais ??

Et que penses-tu de cette adresse professionnelle d’un prof. d’université : « Y. Pauleau, National Polytechnic Institute of Grenoble, B.P. 166, 25 Rue des Martyrs, 38042 Grenoble Cedex 9, France » ?
Ellle est pas grandiose et éloquente, celle-là ??


Oui, les films américains volent le haut du pavé aux films locaux, oui la musique d'expression anglaise est 100 fois plus populaire que celle de langue française...
Ce n’est pas étonnant quand on sait que tout s’appuie sur le fric et la puissance commerciale. Les moyens de communication en particulier, précisément..
Difficile de séparer la langue, la culture, l'art, la chanson,... ET le fric..

La Fée 16/02/2008 @ 16:52:33
Alors komen kon Fée ???
pour se parler ?
Se dire des choses... il y a tant de mots pour signifier parfois une seule chose.
On n'a que l'embarras du choix.
Par contre, un mot représentant une chose ou un concept, dès lors qu'il présente une seule toute petite erreur, peut très vite devenir un autre mot ayant une autre signification.
C'est comme cela que se construisent les langues. Heu... enfin, je crois... ainsi que les malentendus.
Même si c'est plus normal de trouver un mal entendu à l'oral qu'à l'écrit.
Alors qu'un mallant tendu serait une sorte de gros cabas en forme de malle bourré à bloc.
Qu'est-ce qu'on ne pourrait pas inventer encore en partant de quelques poignées de lettres ?
Un mal entend dû ?
Mais tout de même l'invention de l'alphabet est quelque-chose d'étonant.
Ainsi, toute petite, lorsque j'interrogeais sur des choses d'avant ma naissance on me disait toujours :
"c'est quand tu n'étais pas née"... rigolo n'est-ce pas ?
tout de suite je me visualisais en escalope de veau...
Lorsque j'ai compris la nuance, quelque-chose dans ma tête a dû faire un déclic.
Depuis lors, je suis très attentive à l'emploi stricto sensu de chaque terme. ça laisse des traces... surtout la panure... des miettes ancestrales de savoir oublié.

Un "créateur" dans une oeuvre originale peut se per
mettre de malmener la langue, (pas de veau) et même de la réinventer dans la mesure où ces "erreurs" dirigées vont faire évoluer la réflexion du lecteur. Par contre, je suis très attachée au respect pur et dur de la "lettre" dans toute autre forme d'écrit.
Ainsi lorsque je lis l'edito d'un certain Salon du Livre, Mouans-Sartoux cette année, pour ne pas le nommer, et dont je ne pourrai absolument pas citer l'auteur, (normal seuls me restent à l'esprit les auteurs qui me séduisent de façon positive) et que j'y trouve quelques fautes de grammaires, de syntaxe et/ou d'orthographe, le tout en quelques lignes seulement, je m'interroge sur l'avenir des "belles lettres " et me dit que bientôt nous allons toucher le "pompon".
La forme est parfois plus importante que le fonds. Car elle est ce qui lui donne un sens.
A vous lire dans les suites de ce sujet auquel je demeure très sensible.
La Fée

La Fée 16/02/2008 @ 17:05:42
errare humanum est et fourchire possibilit doigtus...

il faut lire "étonnant" au lieu de "étonant".

pfff... poussé à ce point c'est un trouble obsessionnel compulsif.
Bien sûr que vous auriez compris avec un seul n...
Mais je ne pouvais pas, honnêtement, sous peine de ne pas en dormir de la nuit, laisser ce pauvre petit n finir sa vie sur cette page, sans son frère jumeau.
So long.
La Fée-librige...

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