Rotko
avatar 17/04/2004 @ 11:53:14
je ne m'attarde pas sur le mot de merlin.
Je m'amuse à lire ce cri du coeur de fée-gnasse qui rejoint ce que j'avais deja dit dans le post "il a recidivé (mdr)". Voila un ouvrage, Madame Bovary, qui n'est pas adapté à son public, et que parfois les enseignants assénent sans trop de précaution, à fortes doses, comme le ressent cette jeune fille confrontée à une dissertation.
On pourrait tenter de comprendre pourquoi : le livre répond à des méthodes d'analyse qui sont les fondamentaux de l'enseignement actuel, les enseignants disposent d'une documentation plus qu'abondante sur le sujet etc... dirons-nous que le programme le rend obligatoire ? piètre justification ! quant à la valeur des tests d'écriture en temps limité (rire)...
"Flaubert n'y va pas mollo" ! diraient des lycées délurés. C'est vrai qu'il accable ses personnages !
La littérature ne manque pas d'ouvrages intéressants et pourtant peu étudiés."La vie de Marianne" et "le paysan parvenu", par exemple. Pourquoi servir aussi souvent "Candide", et "le père Goriot", notamment, alors que dans le même temps on vante l'oeuvre immense de Voltaire et Balzac ? Comme Bolcho, dont j'apprécie l'ouverture d'esprit et le ton mesuré, je pense que l'intervention de Maya et de fée-gnasse méritent l'attention et posent de vrais problèmes. A priori, malgré toutes ses bonnes intentions et son savoir-faire, le professeur de la "pitite" aura du mal à séduire son auditoire. Conséquences ? :-(

Jules
17/04/2004 @ 12:25:14
A mes yeux, féée-gnasse a un avis parfaitement copmpréhensible ! Pourquoi donner de tels livres à des jeunes que l'on est censé ouvrir aux plaisirs de la lecture !...

"Vipère au poing" de Bazin ou les Pennac me sembleraient parfaitement convenir ! Pourquoi pas "L'être et le néant" tant qu'ils y sont !...

Duncan
avatar 17/04/2004 @ 14:52:18
Moi je n'ai qu'une chose à dire au sujet de la dernière "critique" coup-de-poing:

Les jeunes d'aujourd'hui aiment le luxe, ils sont mal élevés, méprisent l'autorité, n'ont aucun respect pour leurs aînés et bavardent au lieu de travailler.
Socrate. 470-399 av.J-C

Cette jeunesse est pourrie depuis le fond du coeur. Les jeunes sont malfaisants et paresseux. Ils ne seront jamais comme la jeunesse d'autrefois. Ceux d'aujourd'hui ne seront pas capables de maintenir notre culture.
Inscription babylonienne. Plus de 3000 av.J-C

Notre monde a atteint un stade critique. Les enfants n'écoutent plus leurs parents. La fin du monde ne peut être très loin.
Prêtre égyptien. 2000 av. J-C

Lorsque les pères s'habituent à laisser faire leurs enfants,
Lorsque les fils ne tiennent plus compte des paroles des pères,
Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves, et préfèrent les flatter,
Lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au dessus d'eux, l'autorité de rien ni de personne,
Alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie.
Platon


Comme quoi, les "jeunes incultes" ça ne date pas d'hier... les "vieux râleurs" non plus d'ailleurs ;-).

Rotko
avatar 17/04/2004 @ 18:00:49
A mes yeux, féée-gnasse a un avis parfaitement copmpréhensible ! Pourquoi donner de tels livres à des jeunes que l'on est censé ouvrir aux plaisirs de la lecture !...

"Vipère au poing" de Bazin ou les Pennac me sembleraient parfaitement convenir ! Pourquoi pas "L'être et le néant" tant qu'ils y sont !...

reponse :
a ceci près quand meme qu'elle doit être en première, et que bazin, a ce niveau, reste unpeu fluet :-)

ALF 17/04/2004 @ 19:24:28
salut! je suis outré par la critique de Merlin, j'y ai répondu et j'espère que vous ne m'en voudrez pas! comment peut-on vivre avec autant de préjugés????

en revanche les propos de Duncan et de Jules (c'est plutôt rare quelqu'un de son âge à oser se mettre dans la peeau des plus jeunes en ce qui concerne l'intérêt des plus jeun, chapeau bas) sont vraiment justes.

tolérance.

à+
ALF

Jules
17/04/2004 @ 19:39:05
J'avoue que la critique de Merlin m'a vraiment heurté ! Quelle attaque directe avec quelqu'un de 15 ans qui, en plus, émet une opinion qui peut se comprendre. D'ailleurs, elle n'est pas la seule à ne pas avoir aimé ce livre et c'est son droit, même si c'est une merveille d'écriture.

Devrais-je ici, sur ce site, attaquer tous ce_ux qui n'aimeraient pas Faulkner ou Dostoïevski ?

Nous ne sommes pas là pour cela et il me semble qu'encourager est plus utile que de démolir...

Yali 17/04/2004 @ 20:06:59
C’est Flaubert qu’on assassine !
Qui à un couteau bien aiguisé qu’on en finisse ?
À mon humble avis fée-gnasse est dans le vrai, sa réaction est saine, légitime, Flaubert est un auteur pour adultes. Pour s’identifier aux personnages de Madame Bovary, il faut savoir ce qu’est l’ennui, la lassitude, l’échec, et toutes les déceptions, petites et grandes, ordinaires, qui jalonnent un parcours, une vie quoi.
Flaubert à 15 ans, et pourquoi pas Proust, Tolstoï, Lautréamont… et derrière quinze séances chez un psy.
Je l’ai relu, il a peu, (comme beaucoup d’entre nous visiblement) et franchement, je ne l’ai pas aimé d’avantage qu’hier. Même si ses qualités littéraires sont indiscutables, reconnaissons que c’est long, mortellement ennuyeux, et d’un style d’outre-tombe. Pardon Flaubert, mais je crains que vous ne soyez passé. Et fréquenter les lycées à votre âge, Tssssss… c’est limite pervers.
Mais si ce n’est lui, qui s’y collera ?

Merlin : toutes mes condoléances pour votre gentillesse, c’est moche, de l’avoir perdu si jeune…

ALF 17/04/2004 @ 20:20:50
le problème avec l'âge, c'est que l'on a tendance à raisonner à ses propres idées pour un monde auquel on n'appartient plus. Désolé, mais beaucoup de "vieux" pensent être capables de se mettre dans la peau d'un adolescent parce qu'ils eux-même été jeunes. C'est impossible!

regardez, est-ce qu'un enfant de dix ans aimera James Joyce? Non. Est-ce qu'un lecteur de James Joyce aimera le Picsou Magazine de son enfant? Probablement pas! Ca ne veut rien dire, si ce n'est que ni Ulysses ni Picsou Magazine sont de mauvais livres. Chaque âge a ses plaisirs après tout!!!

Je rejoins Jules, un Bazin, un Hemingway, un Steinbeck prendront plus un jeune qu'un Flaubert. Et on en revient au même problème, un vieux prof vous répondra "mais c'est très bien Flaubert ou Malraux, MOI j'aime". Oui, mais quel âge avez-vous monsieur? Et quel âge ont vos élèves?

à+
ALF

Bolcho
avatar 18/04/2004 @ 11:51:36
Bien le bonjour à tout le monde,

Les passions grondent sur le site dirait-on… Souvenons-nous de ce mot de Flaubert que l’on pourra trouver sur http://perso.wanadoo.fr/jb.guinot/pages/…
« Nos passions sont comme les volcans : elles grondent toujours, mais l'éruption n'est qu'intermittente. » Joli, non ?
A propos de « Madame Bovary », on trouvera sur ce même site des commentaires de Flaubert, faits pour la plupart à Louise Colet sa maîtresse. Exemples :

« Quelle chienne de chose que la prose ! Ça n'est jamais fini ; il y a toujours à refaire. Je crois pourtant qu'on peut lui donner la consistance du vers. Une bonne phrase de prose doit être comme un bon vers, inchangeable, aussi rythmée, aussi sonore. »

« Ce sera, je crois, la première fois que l'on verra un livre qui se moque de sa jeune première et de son jeune premier. »

« Ce livre me tue ; je n'en ferai plus de pareils. Les difficultés d'exécution sont telles que j'en perds la tête dans des moments. On ne m'y reprendra plus, à écrire des choses bourgeoises. La fétidité du fonds me fait mal au coeur. »

« J'ai un casque de fer sur le crâne. Depuis 2 heures de l'après-midi (sauf 25 minutes à peu près pour dîner), j'écris de la Bovary. Je suis à leur Baisade, en plein, au milieu. On sue et on a la gorge serrée. Voilà une des rares journées de ma vie que j'ai passée dans l'Illusion, complètement, et depuis un bout jusqu'à l'autre. Tantôt, à six heures, au moment où j'écrivais le mot ‘attaque de nerfs’, j'étais si emporté, je gueulais si fort, et sentais si profondément ce que ma petite femme éprouvait, que j'ai eu peur moi-même d'en avoir une. (...) N'importe, bien ou mal, c'est une délicieuse chose que d'écrire ! que de ne plus être soi, mais de circuler dans toute la création dont on parle. Aujourd'hui, par exemple, homme et femme tout ensemble, amant et maîtresse à la fois, je me suis promené à cheval dans une forêt, par un après-midi d'automne, sous des feuilles jaunes, et j'étais les chevaux, les feuilles, le vent, les paroles qu'ils se disaient et le soleil rouge qui faisait s'entre-fermer leurs paupières noyées d'amour. »

« J'en suis maintenant aux deux tiers, je ne sais plus comment m'y prendre pour éviter les répétitions. La phrase la plus simple comme "il ferma la porte" , "il sortit", etc., exige des ruses d'art incroyables ! Il s'agit de varier la sauce continuellement et avec les mêmes ingrédients. »

A Edma Roger des Genettes
« On me croit épris du réel, tandis que je l'exècre. C'est en haine du réalisme que j'ai entrepris ce roman. Mais je n'en déteste pas moins la fausse idéalité, dont nous sommes bernés par le temps qui court. »

Et, pour finir, cette confidence qui permettra à ceux qui n’aiment pas « Madame Bovary » de se sentir en bonne compagnie :
« Mais ce livre, quelque bien réussi qu'il puisse être, ne me plaira jamais. Maintenant que je le comprends bien dans tout son ensemble, il me dégoûte. » Flaubert

Rotko
avatar 18/04/2004 @ 17:48:05


« Ce sera, je crois, la première fois que l'on verra un livre qui se moque de sa jeune première et de son jeune premier. »

«

bonjour Bolcho :-) certes, ta documentation est bonne, et tu la presentes bien. Mais a mon sens flaubert n'est pas le seul a se moquer de sespersonnages. Deja dans "aucassin et nicolette", l'auteur riait de son personnage principal qui, amoureux et pensant à sa belle, faisait une chute de cheval:-)
Mais il y a moquerie et moquerie. Stendhal le montre bien. Chez Flaubert, n'y a t il pas une tendance à la hargne ? ses bouvard et pecuchet ne sont pas épargnés, et le lecteur peut être gêné par un rictus permanent.
Que la création litteraire ait été douloureuse particulièrement chez Flaubert peut expliquer cette tendance. (là je m'aventure imprudemment !)
Le perfectionnisme de son écriture peut, aux yeux de certains :-), paraître glaçant.

Jules
19/04/2004 @ 10:18:41
Le reproche que fait Rotko à l'écriture de Flaubert a déjà été fait à Yourcenar et pas nécessairement à tort même si je l'adore. Cela peut se comprendre.

Mais je souhaiterais surtout revenir sur certains reproches que fait Merlin aux jeunes d'aujourd'hui.

- Cela fait des lunes que chaque génération plus âgée ne cesse de clamer que, "de son temps", les choses allaient mieux. C'est parfois vrai et souvent faux.

- Nous vivons indiscutablement mieux en 2004 qu'en 1870 quand les enfants descendaient dans les mines à l'âge de huit ans ! Et le mouvement syndical a fait que la moyenne de vie des masses est nettement supérieure aujourd'hui qu'il y a à peine 70 ans !

- Je me permettrai aussi d'insister sur le fait que décrier la jeunesse de son époque revient à se critiquer soi-même. Qui a formé et éduqué cette jeunesse ? Celui qui la critique ! Qui a fait le monde dans lequel elle évolue ? La génération de celui qui la critique et les précédentes ! Bien sûr nous ne sommes pas individuellement responsables de tout mais nous avons suivi un mouvement global.

- Je vais en faire hurler certains, mais parlons deux minutes de mai 68... J'étais en première licence à l'ULB à l'époque et je comprenais très bien ce mouvement. Il s'agissait de sortir d'une société figée, alors que les résultats du "baby boom" étaient là: les jeunes constituaient pratiquement la majorité de la population et n'avaient quasiment aucun poids dans la vie de cette société. Cela ne pouvait durer.

- Le malheur veut que tout mouvement, aussi bon soit-il, porte en lui ses défauts et veut toujours aller trop loin. Si l'autorité était excessive, ce mouvement l'a quasiment totalement renversée et cela presque dans tous les domaines. Là était le défaut...

- Est-ce la faute des jeunes de l'époque que sous les effets de la trouille tout le monde a abdiqué devant ces jeunes qui semblaient tout à coup tellement effrayants et incompréhensibles ?... A commencer par les parents !

- Aussi utile qu'il ait pu être, j'estime aujourd'hui que c'est ce mouvement qui est en bonne partie responsable de la vaste déglingue de nos sociétés. La loi de la consommation à outrance, sur laquelle repose notre bien être actuel, fera le reste pour tuer bien des valeurs.

- A nouveau, est-ce la jeunesse d'aujourd'hui qui en est la responsable ?... Répondre oui à cette question me semblerait un rien hâtif...

- Quelles valeurs lui avons-nous proposées ?... Le culte des belles voitures ? Celui du sport "roi" ? Celui des vêtements "griffés" avec lesquels la pub nous agresse sans cesse ? J'en passe et des meilleures... Une société mercantile qui tourne en rond et finira par se mordre la queue !

Oui, ils ont des défauts, ces jeunes, comme nous en avions nous-mêmes, mais il me semble que nos sociétés des années 50 et 60 étaient bien moins difficiles. Ne fut-ce qu'au niveau de l'emploi et de la drogue dont la consommation était quasiment nulle à l'époque.

L'autorité n'avait pas que des mauvais côtés et elle avait au moins l'avantage de ne pas nous donner la sensation d'être abandonnés dans un monde fou et sans âmes.

- Enfin, n'oublions pas le nombre de jeunes qui, malgré tous ces problèmes, sont vachement bien quand-même !

Voilà ce qu'un vieux barbons souhaitait dire...

Yali 19/04/2004 @ 13:02:22
Le vieux barbon à la lucidité implacable de l’expérience, et le ton passionné du jeune homme.
Jules, mes respects.

Isaluna 19/04/2004 @ 15:13:44
Je n'ai pas lu les propos de Merlin (je ne m'y retrouve plus dans tous ces forums!), je voulais juste réagir aux propos de Jules, enfin réagir... applaudir plutôt... ben oui, ils ont des défauts, nos petiots, et quand je reçois des groupes scolaires à la bibliothèque, je suis parfois effarée de leur ignorance de ce qui fait notre patrimoine culturel, littéraire ou autre, mais à qui la faute, comme tu le dis, Jules? aux divers médias qui matraquent de la c... à tour de bras, et aux adultes référents qui abdiquent... J'ai trois enfants, je partage avec eux ce que j'aime, parfois un tantinet contre leur gré, mais que de fois partis avec des pieds de plomb à un spectacle ou à une expo (qu'est ce que maman a encore inventé!), ils en sont revenus contents, et combien de chouettes moments nous avons partagés...
Transmettre ce qu'on aime, c'est un des plus chouettes aspects de l'éducation, non?

Jules
19/04/2004 @ 15:45:27
Bien d'accord avec toi que c'est un des buts premiers de l'éducation, même si, au moment où nous tentons de le faire, nous avons souvent l'impression de parler dans le vide. Des années plus tard, il nous arrive tout à tout de découvrir que quelque chose en est resté et remonte vers la surface...

J'irais même plus loin que cela ! Pour le commun des mortels que nous sommes (nous ne sommes ni grands écrivains, ni grands artistes, tout au moins pas moi!) c'est presque le seul moyen que nous avons (avec la tendresse et la patience) de nous survivre quelque peu ! Les bons profs, ceux qui ont marqué des enfants par leur art de rendre leurs cours intéressants y arrivent aussi et j'ai eu la chance d'en avoir.

Il n'y a pas de mois qui se passent sans que je pense au moins une fois à mon grand-père maternel qui m'a transmis ses passions pour la lecture, pour le livre en soi, ainsi que pour l'histoire au travers des "Trois mousquetaires" et de Napoléon.

Aussi, si j'ai un peu raté la littérature avec mes filles, j'ai par contre très bien réussit avec la peinture et les arts visuels.

Avec mon petit-fils, c'est encore plus gai, car je lui ai transmis la passion pour Paris, pour l'Histoire et même pour les livres.... Mais il n'a que huit ans et cinq mois... A suivre donc et à cultiver !

Nous avons déjà fait Le Louvre (en partie), le musée d'art moderne (sa passion), le musée Rodin, Notre-Dame, le Sacré Choeur et Montmartre, la Conciergerie, l'expo sur Pompéi, Versailles (en détails), l'Île Saint-Louis (où il voudrait vraiment habiter un jour, on peut rêver, c'est l'âge !) et Fontainebleau. Au programme le tombeau des rois de France à Saint-Denis et Vaux-Le-Vicomte car il veut comprendre pourquoi Louis XIV a fait arrêter Fouquet par d'Artagnan suite à son premier séjour dans ce château... L'étape suivante sera pour les châteaux de la Loire trois jours à deux à l'hôtel: un régal !

Un peu d'égoïsme: je me dis qu'il ne pourra jamais se rendre à Paris plus tard sans penser, ne fut ce qu'un petit moment, à son grand-père. Et tout cela ne nous empêche pas non plus de souvent beaucoup rire ensemble !

C'est une joie pour moi de le faire avec lui, mais de l'égoïsme aussi.

Une utopie peut-être, mais je me dis également qui si j'arrivais à bien installer ces passions en lui, cela l'aidera peut-être un jour à mieux passer les troubles normaux de l'adolescence et à éviter les pièges qui accompagnent cette période de révolte, tout à fait naturelle par ailleurs !

Chat pitre 19/04/2004 @ 16:56:19
Chapeau bas, jules, la passion.... c'est ce qu'il y a de plus beau et de plus indispensable à l'épanouissement personnel.

Isaluna 20/04/2004 @ 08:43:39
... et pour alimenter le débat sur la culture ou la non-culture de nos chers petits, une anecdote qui date d'hier soir : mon fils Baptiste, 9 ans doit trouver une définition du mot "claustrophobe" ce qu'il fait fort bien, et sans l'aide du dictionnaire. J'admire sa science (les mères sont de toute façon toujours prêtes à admirer leur rejeton!), et il me répond : "J'ai appris ça dans les tortues Ninja". Comme quoi il est possible de se cultiver à partir de n'importe quoi....

Tophiv
20/04/2004 @ 09:34:37
Je suis bien d'accord avec Isaluna, il faut essayer de transmettre aux enfants ce qui nous semble intéressant. Le plus souvent, il sont ravis de partager quelque chose avec les adultes et sont rapidement passionnés par le sujet si l'on sait le rendre vivant, leur donner du temps.

Formidable, Jules, ce que tu fais pour ton petit fils ! J'aurais aimé que mon grand père ait pu en faire autant avec moi ! Même si j'ai eu une enfance très heureuse, je n'ai eu personne dans mes proches pour me donner le goût des arts ou de la nature et de l'écologie ... J'aurais vraiment aimé. Et j'aurais sûrement fait un autre choix de carrière par la suite, plus proche de la nature.

Seuls deux profs restent dans ma mémoire pour m'avoir donné le goût de la lecture. ils ne l'ont jamais su puisqu'à l'époque, j'étais très discret. J'aimerais bien revoir celui des 2 qui est encore en vie pour lui en parler ...

Merlin 21/04/2004 @ 11:06:40
salut! je suis outré par la critique de Merlin, j'y ai répondu et j'espère que vous ne m'en voudrez pas! comment peut-on vivre avec autant de préjugés????

en revanche les propos de Duncan et de Jules (c'est plutôt rare quelqu'un de son âge à oser se mettre dans la peeau des plus jeunes en ce qui concerne l'intérêt des plus jeun, chapeau bas) sont vraiment justes.

tolérance.

à+
ALF


Apparement, mes propos ont été mal compris. Je ne suis pas ANTI jeunes, j'ai d'ailleurs travaillé pendant près de 20 ans avec des jeunes. Il y a juste un constat qui s'impose : un jeune de 15 ans d'aujourd'hui n'est plus du tout le même qu'un jeune de 15 ans en 1990 qui lui même n'était plus un jeune de 15 ans de 1980 ! La faute en incombe en très grande partie au système éducatif (tout du moins pour ce qui est de la Belgique francophone, je ne peux juger de ce qui se passe en France). Le déficit scolaire s'aggrave d'année en année, et beaucoup de gens qui travaillent avec des jeunes peuvent en attester. Il est malheureusement devenu évident que Madame Bovary, ça ne passe plus chez des jeunes de 15 ans aujourd'hui. Trop compliqué, trop indigeste ... Ce n'est bien sûr pas leur faute, mais la nôtre: enseignants, éducateurs, parents, qui n'ont plus la "discipline" (je sais, ce mot vous fait peur) pour réellement former et éduquer. Les jeunes sont livrés à eux mêmes et font leur apprentissage autrement. Sous prétexte de nouvelles technologies, on a délaissé le livre, tout est maintenant "formaté" pour être le plus "accessible" et "assimilable" au plus vite... mais est-ce un mieux.
Quelques exemples : Un ami m'a relaté l'anecdote suivante : son fils n'a pas eu son contrôle de Français récemment parce que ...la photocopieuse de l'école était en panne ! Le professeur ne pouvait-il pas écrire les questions au tableau ?
Une critique lue dans un journal il y a peu concernant un premier roman d'une jeune auteur(e). "C'est un excellent roman, même si l'on peut déplorer régulièrement un problème de décalage des modes et des temps, mais ça n'est que peu de chose...." (je cite de mémoire)... Un écrivain qui ne connait pas ses conjugaisons c'est peu de chose !
Passons sur l'ignorance du passé devenue chronique (un jeune de 14 ans m'a demandé il n'y a pas si longtemps qui était Napoléon. Comme je m'étonnais et lui demandait ce qu'il avait appris en Histoire, il m'a répondu que pour l'instant ils étudiaient l'Antiquité...il n'était forcément pas encore arrivé au Petit Corse.)
Quand à tes autres allusions, Cher Alf, non, tous les Juifs ne sont pas banquiers (ils sont aussi diamantaires à Anvers ou tankiste à Gaza), les homosexuels font ce qu'ils veulent de leurs fesses, et tous les Arabes ne volent pas de mobylettes (ils sont aussi épiciers à Paris ou kamikazes à Tel Aviv)...

Eniotna 27/06/2004 @ 22:04:49
Je tenais à préciser que Madame Bovary est un livre qui peut sans doute être lu de plusieurs façons: un été à petites doses auprès d'un jus d'orange ou dans un bus avec l'échéance de la redoutable fiche de lecture qu'il faut rendre une semaine après.
J'ai lu ce livre formidable en 3ème (à 14 ans) et je suis persuadé d'être passé à côté de nombreux aspects qui auraient mérité une attention plus soutenue. Cependant, je me souviens d'avoir été particulièrement sensible à une chose: la désillusion profonde qui règne tout au long de l'oeuvre mêmée à l'ironie de Flaubert. On peut voir dans Madame Bovary toutes sortes de critiques sociales, de références implicites etc. mais je pense qu'à notre jeune âge il est important de bien sentir ceci.
Il est vrai que j'ai lu le livre sans contraintes, avec un a priori positif, et je comprends tout à fait l'indigestion qu'a dû ressentir cette lectrice: tout le monde connaît le degré d'ennui que l'on peut éprouver quand on étudie d'une telle oeuvre dans une classe qui généralement n'en a pas grand chose à faire.
Si j'avais un conseil à donner, ce serait donc de reprendre ce livre qui, je crois, peut vraiment nous parler, dans un climat beaucoup plus favorable (au plus fort de la canicule, pourquoi pas?) et de se laisser séduire par l'inquiétante progression qu'opère Flaubert chez son personnage tout au long du récit.

Fée-gnasse 06/08/2004 @ 15:58:15
De retour sur ce site, j'aperçois le gentil mot doux laissé par Merlin a mon égard =)L'inconsience de la jeunesse me fait tout d'abord rire; avant que j'y perçoive le manque de respect qu'il m'y a porté. Je ne juge rien ni personne, ce site est sujet de débats,je n'ai fait qu'exprimer mes pensées et le reflet de la triste réalité que j'ai observé durant mon année scolaire. Pas forcément des jeunots junky et stars "Académisés" groupies comme on semble le penser. Des élèves voulant apprendre; mais devant un tel livre, comment en garder la motivation? Sur les 30 élèves que nous formions, 10 maximum l'ont lu, 2 sont donné la peine de louer le film, le reste s'est contenté du résumé. J'y ai passé mes vacances de Noel, et je n'en n'ai pas sauté une ligne malgré l'ennui qu'il me provoqué. Je trouve ca d'une exiguité morale "déplacée" de mettre toute la jeunesse dans un même sac pour une histoire de gout. Vous semblez cultivé et attaché à certaines valeurs des siècles précédents, mais les gens n'étaient-ils pas courtois a l'époque?
sachez pour anecdocte, qu'en laissant trainer un livre de Marc Levy en classe, il a fini par etre dévoré par 11 de mes camarades et 3 de mes professeurs, dont celle de Francais qu'il l'a adoré. Mais comme celle-ci m'a expliqué, il faut d'abord lire les classiques, car ce sont eux qui inspirent nos auteurs contemporains, car c'est au programme et que c'est son métier à elle de nous le transmettre. Je l'ai accepté. Je pense etre quelqu'un de tolérant, contrairement a certains qui n'acceptent pas la société actuelle. Même si elle est en déclin, il y aura toujours des gens pour s'en rendre compte et des gens ouverts d'esprit. Merci a ceux qui m'ont défendu, (je ne voulais pas vraiment provoqué un débat), merci à ceux qui s'inpirent et à une nouvelle air aspire.. Comme le dit la phrase : "C'est pas nous qui marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers.."

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