Vda
avatar 10/04/2006 @ 21:47:36
Je viens de refermer La promesse de l'aube et durant ma lecture, il m'est venu à l'esprit Le labyrinthe du monde de Marguerite Yourcenar.

Les deux oeuvres sont des autobiographies. Toutes deux d'auteurs ayant un style bien particulier et particulièrement travaillé, des plus agréables à lire. Et pourtant, rien n'est plus dissemblable.

Gary me semble impudique au possible, fanfaron, se mettant en avant tout en "travaillant" ses moments de pudeur : l'évocation de sa fiancée hongroise Ilona, la découverte de la mort de sa mère.
Yourcenar écrit son autobiographie, elle le fait en trois temps est n'apparaît qu'au travers des membres de sa famille. Elle s'inscrit dans une lignée familiale, dévoile des évènements intimes de la vie des ses ascendants (mort de sa mère lors d'un avortement clandestin, liaison de son père avec une femme dont le mari est homosexuel), mais reste toujours en retrait. Elle s'efface et pourtant, en faisant le portrait de ses parents, c'est d'elle-même qu'elle nous parle, du monde dans lequel elle est naît, celui dans lequel elle a grandit et apprit.

Et à chaque livre, quelle écriture magistrale. A la phrase ciselée de Yourcenar, désentimentalisée, répond celle de Gary, l'art du contre-pied et de l'enflure des sentiments.

A se dissimuler derrière les siens, l'une se dévoile et l'on a l'impression d'appréhender la personne ; à se surexposer, l'autre se constitue un masque derrière lequel on ne peut que se demander qui est-il ?

Sibylline 10/04/2006 @ 22:56:43
à se surexposer, l'autre se constitue un masque derrière lequel on ne peut que se demander qui est-il ?

Très juste, ce que tu dis. Je pense que tu serais intéressée par l'essai que je viens de lire, de pierre Bayard "Il était deux fois Romain Gary" qui est justement une étude de plusieurs livres de Gary, mais en tout premier lieu de "La promesse de l'aube". J'y ai trouvé un nouvel éclairage. Sans doute pas le seul possible, mais bien intéressant.
C'est un essai assez court, qui se lit agréablement.

Saule

avatar 11/04/2006 @ 16:44:11
Ce que tu dis de Gary me semble très juste. Il y a chez lui une sorte de suffisance matinée d'auto-dérision qui semble un peu calculée qui peut par moment déplaire. J'ai lu quatre romans de Gary d'affilée et à longue c'est lassant, ceci dit je trouve que La Promesse de l'Aube et les Racines du ciel sont des chef-d'oeuvres. Par conte je ne suis jamais parvenu à lire Yourcenar.

Myrco

avatar 22/05/2014 @ 14:18:11
Yourcenar écrit son autobiographie, elle le fait en trois temps est n'apparaît qu'au travers des membres de sa famille. Elle s'inscrit dans une lignée familiale, dévoile des évènements intimes de la vie des ses ascendants (mort de sa mère lors d'un avortement clandestin, liaison de son père avec une femme dont le mari est homosexuel), mais reste toujours en retrait. Elle s'efface et pourtant, en faisant le portrait de ses parents, c'est d'elle-même qu'elle nous parle, du monde dans lequel elle est naît, celui dans lequel elle a grandit et apprit.

A se dissimuler derrière les siens, l'une se dévoile et l'on a l'impression d'appréhender la personne ;


Ceci me paraît très juste concernant Yourcenar. Du "Labyrinthe du monde" je n'ai lu que le premier tome "Souvenirs pieux" consacré à la lignée côté maternel. N'y-a-t-il pas confusion car elle y raconte que sa mère est morte de fièvre puerpérale quelques jours après sa naissance ?
Concernant Gary, je n'ai pas eu l'occasion de mettre le doigt sur cet aspect de sa personnalité, n'ayant lu de lui que les deux livres publiés sous le pseudo d'Ajar et "Les racines du ciel" que je tiens comme Saule pour un chef-d'oeuvre.

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