Feint

avatar 21/12/2010 @ 13:47:09
C'est difficile d'enseigner la littérature, mais je crois qu'il faut le faire. En revanche, je suis contre les œuvres imposées au programme au lycée ; c'est bien mieux de travailler sur des textes choisis par le professeur plutôt que par le ministère.

Inversement j'ai étudié "En attendant Godot" en 1ère, ce fut un grand moment de souffrance, et de Beckett et de l'absurde, je n'ai plus jamais voulu entendre parler....( et c'est sans doute une grosse erreur..mais voilà, fini, blocage,basta, adieu, ras le bol...).
Ma prof de français (et malheureusement je me la suis coltinée deux ou trois ans) était une vieille mégère acariâtre, et si je n'avais pas eu un goût très prononcé pour la littérature, il est fort à parier qu'elle m'en aurait dégoûtée définitivement.
Moi j'ai étudié Fin de partie, en première, et c'est là que j'ai découvert Beckett - ça a bouleversé ma vie. Il faut dire que j'avais pour professeur une jeune femme passionnée et passionnante, à l'enseignement généreux ; c'est un merveilleux souvenir et je lui dois beaucoup.

Feint

avatar 21/12/2010 @ 13:48:55
Par contre j'ai lu quelques Giono mais apparemment, d'après ce que tu dis, pas les meilleurs. Le dernier "Hortense ou l'eau vive" fait tout de même un peu littérature de terroir.
Lis Noé, tu vas être surpris !

Sissi

avatar 21/12/2010 @ 15:13:59

Moi j'ai étudié Fin de partie, en première, et c'est là que j'ai découvert Beckett - ça a bouleversé ma vie. Il faut dire que j'avais pour professeur une jeune femme passionnée et passionnante, à l'enseignement généreux ; c'est un merveilleux souvenir .


Et oui, forcément....ça change tout...

D'accord complètement sur le fait qu'il faille enseigner la littérature, c'est indispensable, et il n'y pas à transiger là dessus, mais après ça dépend comment.
Il ne serait jamais venu à l'esprit de la mégère de nous transmettre ne serait-ce qu'un peu de son amour pour certains livres et certains auteurs.
Je passe sur le fait qu'à aucun moment nous n'ayions eu le droit de nous prononcer sur ce qu'elle nous imposait de lire....

Aria
avatar 21/12/2010 @ 15:20:38
Tous ces témoignages sur les livres imposés me paraissent hallucinants.
J'ai vraiment l'impression que nous avons affaire à une génération qui refuse tout ce qui n'est pas utile immédiatement.
Alors, on se sent bien obligé d'apprendre ses math ou ses cours de physique sinon on est largué. Le reste, on s'en tape

Je crois que les parents sont très fautifs. Ils font des gosses et après ils les mettent devant la télé ou bien leur console vidéo fait du baby-sitting.
L'amour des livres se transmet essentiellement par l'exemple.
Je vois mon fils qui, à un an à peine, feuilletait des magazines, pendant que mon mari et moi lisions. En revanche, les livres pour enfants cartonnés, c'est moi qui les regardais avec lui et c'était un grand moment de complicité.

Je plains sincèrement les profs de français qui se trouvent face à des jeunes incapables de lire un roman de G. Sand, un Giono, sauf parce que "Le hussard sur le toit", on l'a vu au cinéma...

Sissi

avatar 21/12/2010 @ 15:21:27
Globalement, je suis passé à côté d'à peu près tous les classiques qu'on a voulu me faire lire à l'école mais comme mes études secondaires ont été plus que légères, je ne suis pas un exemple représentatif. Je ne lisais même pas les ouvrages étudiés !


Pas bien! :-)

Sissi

avatar 21/12/2010 @ 15:32:35
C'est que tu n'as pas compris Aria ce que je voulais dire.
Je ne suis pas favorable à ce que les élèves fassent ce qu'ils veulent.....(demande à mes enfants!!!). :-)

L'amour des livres se transmet par l'exemple?
Complètement d'accord.
Alors que les profs de français montrent l'exemple, et donnent envie de lire ou au moins essaient.

Ma prof de français a fait exactement tout le contraire.

Je découvre la poésie à mon âge...que de temps perdu!
Parce que la poésie pour moi à l'époque ce n'était pas la musicalité des mots et un langage d'évocation, non c'était décortiquer des vers auquel je ne comprenais rien (le bateau ivre),pendant des heures, et les réciter par coeur devant toute la classe.....un vrai cauchemar.

Et si on avait lu oralement différents poèmes, en disant ce que ça évoquait en nous, en essayant de choisir ceux qui nous plaisaient le plus, en expliquant pourquoi etc...ça n'aurait pas été mieux?


Le programme, les commentaires composés tout ça c'est bien beau....mais qu'en reste-t-il finalement?

Aria
avatar 21/12/2010 @ 17:32:06
Ce que je disais, Sissi, n'était pas une réponse qui t'était destinée personnellement, mais un sentiment que j'ai depuis des années.

Mais taper sur les profs de français, là je ne suis pas d'accord ! Ce que ton prof faisait ne te correspondait peut-être pas, mais correspondait à d'autres...

Bon, je n'ai pas été admirative d'aucun de mes profs de français, mais me plonger dans l'oeuvre qu'on nous proposait me suffisait. Je rajoute que ma génération était habituée à obéir au doigt et à l'oeil aux parents, aux profs, à tout adulte.
Ce n'est pas pour rien qu'on a fait mai 68 !!!

Et je crois que c'est entièrement ta faute si tu ne découvres la poésie que maintenant ! Désolée !

Je n'étais pas surdouée mais j'ai découvert toute seule la musicalité des mots.
C'est peut-être grâce à mon père qui m'a appris, toute jeune, à lire tout haut tout ce que j'écrivais (dissertations...) et qui me montrait que même une phrase en prose pouvait être gâchée par un mot trop long ou un mot trop court et m'exerçait à trouver des synonymes, par exemple. Il n'y a qu'en lisant à voix haute que l'on entend si une phrase tombe bien ou pas.
Je reconnais que, sans mon père, je n'aurais pas découvert autant de façons d'écrire.

Feint

avatar 21/12/2010 @ 17:51:03
Par contre j'ai lu quelques Giono mais apparemment, d'après ce que tu dis, pas les meilleurs. Le dernier "Hortense ou l'eau vive" fait tout de même un peu littérature de terroir.
Au fait, c'est un roman ? Ce n'est pas juste le scénario du film ? Est-ce que ça a été écrit pour être de la littérature ? A vérifier.

JEyre

avatar 21/12/2010 @ 17:59:04
Moi qui me suis très discrètement lancée à écrire une toute petite critique...

Sissi

avatar 21/12/2010 @ 19:54:12
Mais non je ne tape pas sur les profs de français, franchement pas....(juste sur la mienne!! :-))

Je continue à penser qu'il faut étudier les auteurs qui ont jalonné notre histoire littéraire, mais je trouve que parfois (et un peu trop souvent), on s'y prend mal et que l'effet recherché produit finalement l'effet inverse.
C'est dommage....
(Mais c'est valable pour toutes les disciplines, en fait.)

Mais c'est vrai qu'on s'égare un peu...:-)

Feint

avatar 21/12/2010 @ 20:15:01
(Mais c'est valable pour toutes les disciplines, en fait.)
Tout à fait ; je me disais qu'on aurait pu le dire aussi bien des maths, par exemple. Il ne faut pas perdre de vue que les élèves sont obligés de faire ce qu'on leur dit et qu'il y en aura toujours pour ne pas être contents - maintenant, faire aimer, c'est un métier ; et ce n'est pas facile tous les jours.

Sissi

avatar 21/12/2010 @ 22:57:23
Faire aimer, je dirais que c'est plutôt une vocation, un tempérament (je ne trouve pas le mot juste) et que ça ne s'apprend pas vraiment....les enseignants sont recrutés sur leurs savoir, pas sur leur savoir-faire, et je trouve ça regrettable.

Pour le reste, je suis bien d'accord....ce n'est pas facile tous les jours, et ça le devient de moins en moins..(en celà je rejoins Aria).

Je prends note pour les Giono.

Débézed

avatar 22/12/2010 @ 15:20:18
L'enseignement est quelque chose qui relève plus de l'être que du savoir. J'ai eu un instit merveilleux qui a ébloui deux années de ma vie, j'ai eu l'immense bonheur de le retrouver 40 ans après, c'est toujours un type merveilleux, et maintenant je peux le lui dire car tout la classe de réunit autour de lui une ou deux fois par an.

Laventuriere 22/12/2010 @ 17:25:34
L'enseignement est quelque chose qui relève plus de l'être que du savoir. J'ai eu un instit merveilleux qui a ébloui deux années de ma vie, j'ai eu l'immense bonheur de le retrouver 40 ans après, c'est toujours un type merveilleux, et maintenant je peux le lui dire car tout la classe de réunit autour de lui une ou deux fois par an.


Oui,DBZ,tu as tout à fait raison:c'est,qu'on le veuille ou non,l'enseignant qui est seul capable de nous transmettre la passion,ce feu qui,aujourd'hui,nous "brûle" tous et toutes encore.

Monocle
avatar 11/07/2013 @ 19:58:30
voilà j'ai fini "le hussard sur le toit" et j'ai posé critique.
je voudrais encore lire un Giono mais j'hésite sur lequel !
de préférence pas un qui traite du choléra !
si quelqu'un a de bonnes idées ?

Saint Jean-Baptiste 11/07/2013 @ 21:31:00

je voudrais encore lire un Giono mais j'hésite sur lequel !

si quelqu'un a de bonnes idées ?

Monocle, j'ai lu ta critique et je suis assez d'accord avec toi pour le Hussard : un style répétitif et laborieux, une action qui n'avance pas...
Je ne doute pas que ce soit un chef d’œuvre, mais voilà, parfois on passe à côté.

Tu demandes un conseil pour un autre Giono ? Pour moi, celui qui surclasse tous les autres et qui vaut vraiment la peine d'être lu, c'est Le Grand Troupeau, un vrai classique, un livre qui ne vieilli pas, magnifique.

DE GOUGE
avatar 12/07/2013 @ 20:29:01
Je trouve ton message, Jules et trouve que tu as raison !
J'ai adoré "le Hussard sur le toit" que j'ai lu au moins 5 fois, dans mes plus jeunes années : à relire pour en faire une critique appropriée et adaptée.
En écrivant cette réponse, j'ai sous les yeux SBJ qui parle de style répétitif et laborieux : inverse de mon souvenir pourtant très fort !

J'ai aussi très profondément aimé "Les âmes fortes" dont j'ai fait une critique sur CL et garde un souvenir ému de "Regain".

Non, Giono n'est pas oublié

Monocle
avatar 07/11/2013 @ 19:18:55
Saint Jean-Baptiste
Sur tes conseils j'attaque "Le grand troupeau".
Je te tiens au courant.

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