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Forums  :  Vos écrits  :  Je me souviens...

Saule

avatar 28/05/2015 @ 22:27:06
J'avais les larmes aux yeux en voyant le sujet au journal parlé ce soir. C'était vraiment honteux, de la part des supporters, des organisateurs, des joueurs qui ont joué, des téléspectateurs qui ont regardé... je crois qu'en direct on n'avait pas bien pris la mesure de la catastrophe.

Nathafi
avatar 28/05/2015 @ 23:47:21
Je m'en souviens aussi, j'avais insisté pour regarder ce match, ma pauvre Maman avait cédé, pour une fois, et puis... Ce fut l'horreur, l'incompréhension et une grande tristesse... Les images défilaient, on ne comprenait pas très bien, au départ, ce qu'il se passait. Soirée mémorable, soirée de grande tristesse qui m'a marquée...

Par contre je ne comprends pas le sentiment de honte qu'évoque SJB...
Le drame de Furiani en Corse, sept ans plus tard je crois, était aussi déplorable.
Des infrastructures construites à la hâte, ou peu adaptées à ce genre d'événements, ont provoqué l'horreur. Des esprits échauffés, des supporters alcoolisés, des hooligans, plusieurs facteurs ont engendré ces tragédies hélas, alors que ce sport devrait plutôt véhiculer la joie, la liesse, le plaisir de voir évoluer les joueurs et nos équipes fétiches.
Je crois que depuis ces drames tout a été mis en oeuvre pour qu'on n'en connaisse plus, notamment au niveau du filtrage et de la sécurité, et des stades beaucoup mieux adaptés.

Saint Jean-Baptiste 29/05/2015 @ 15:27:12

Par contre je ne comprends pas le sentiment de honte qu'évoque SJB...

@Nathafi
Je crois me souvenir que les Bruxellois avait l'impression qu'ils avaient eux-mêmes organisé la fête, et c'est pour ça qu'ils avaient après coup ce sentiment de honte, mais je peux me tromper.

Je me souviens que les amateurs de football avaient fait mousser les choses. On avait toujours fait des paris sur les grands matches mais, pour l'occasion, cette mode des paris s'était répandue dans toutes les grandes firmes et administrations de Bruxelles. A cette époque, les grosses imprimeries étaient concentrées dans un quartier très proche du centre-ville, où se trouvaient aussi tous les ministères et les grosses administrations. Toutes ces firmes avaient organisé des paris sur le match et même ceux qui ne s'intéressaient pas, avaient parié ; le tarif était toujours 50 frs (ça doit correspondre à 5 € d'aujourd'hui). Et, en fait, on devait parier le score.
Quand on donnait un coup de téléphone, à n'importe qui, c'était toujours : qu'avez-vous parié ?

Il faisait très beau et tout Bruxelles était en fête ; on voyait arriver par autocars entiers des Anglais et des Italiens ; les terrasses de la Grand-place étaient pleines et tout le monde ne parlait que du match. Au début, tout se passait bien...

Et après, le drame est arrivé par manque d'organisation : la police n'avait pas reçu d'ordre, les policiers étaient devant leur télévision depuis le début de l'après-midi. Les téléphones internes de la gendarmeries ne fonctionnaient pas, les gendarmes ont attendu les ordres toute la journée, ils téléphonaient au ministère de l'Intérieur et ça ne répondait pas.

Il n'y avait aucun service d'ordre, ni autour, ni dans le stade.
On avait montré à la TV des trous dans les grillages et des gens qui entraient sans payer.
Et puis on avait vu le bourgmestre de Bruxelles qui titubait, on devait le soutenir tellement il était saoul ; et on lui avait tendu un micro... c'était horrible !
Je crois que c'est tout ça qui avait rendu les Bruxellois honteux. On se disait que tout ça s'était passé devant les yeux du monde entier...
Pour finir, l'ordre a été rétabli pour la sortie du match, sur initiative personnelle des pompiers et des ambulanciers des hôpitaux qui avaient pris les choses en mains.

Pour l'anecdote, ce qui a le plus écœuré tous les Belges, c'est que le ministre de l'Intérieur claironnait sur tous les médias qu'il n'avait rien à se reprocher...
Mais quelques semaines plus tard, le gouvernement a dû démissionner sous la pression de l'opinion.

Aujourd'hui on va nous repasser toutes ces horribles images à la TV toute la soirée. Je trouve que c'est exagéré, c'est du voyeurisme malsain ! Le souvenir est gravé dans nos mémoires à jamais, et ça suffit !

Saint Jean-Baptiste 20/04/2019 @ 11:01:01
Je ranime ce forum « je me souviens... » en pensant que ça réjouira peut-être tous ceux qui se souviennent.
Amateurs d’écriture, à vos plumes ! L’entrée est libre et ce sera d’autant plus beau que c’est inutile… et que ça ne rapporte rien.
Je pense que le plaisir d’écrire c’est d’abord d’écrire et il n’importe pas tellement d’être lu.

J’y avais commis, il y a dix ans, un petit – enfin plutôt long, c’est en quatre épisodes – scribouillage sur une visite de cathédrale qui nous avait laissé un souvenir pour la vie.

http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
4/06/2009 à 22.12.18 h.

Patman
avatar 25/04/2019 @ 10:16:56
Je me souviens d'un rendez-vous matinal sur le Parvis de Notre-Dame avec Blue, Saule et Mino....

Saint Jean-Baptiste 25/04/2019 @ 12:14:20
Je me souviens d'un rendez-vous matinal sur le Parvis de Notre-Dame avec Blue, Saule et Mino....
... et encore
;-))

Magicite
avatar 06/05/2019 @ 19:38:26
Je me souviens mon premier verre de bière brune dans un bar près de la gare de Lyon, je me souviens qu'il pleuvait un rideau fin et gris; forcément à Paris
je me souviens le rose des lèvres de la première fille qui me souris comme une femme et qu'elle aimait la poésie
je me souviens des étoiles et d’un jeune pommier qui seul m’ont vues écrire, pleurer et rire l’amour sans queue ni tête des poètes
je me souviens des amis qui rient, qui pleurent et qui dansent, apparus et disparus comme des sourires, certains sans savoir s’ils sont proches ou lointains, comme les souvenirs de loin en loin
je me souviens mamie et ses chiens, les poules, lapins et oies, le blanc de ses cheveux et le rose de ses joues, de son jardin et des jeux avec ma sœur dans les cerisiers remplis de fruits
je me souviens du papier ocre de livres cartonnés plein d’aventuriers et de d’aventures
je me souviens des troncs de la forêt serrée d’ombres et lumières kaléidoscopiques rouge, jaune, brun, vert des feuilles d’arbres
je me souviens le bleu de la mer et les miettes de pan-bagnat tombant sur les rochers, des petits crabes qui courent chamboulés par chaque vague
je me souviens d’enfants mécréants zonant en, skate à roulettes, en carriole faite de bric et de broc , d’un Saint-Bernard aussi copain que baveux
Je me souviens les portes qui claquent, les mots et les souffrances, le tumulte des grilles secouées des portes fermées, cri désespéré
je me souviens avoir remis à demain, c’était hier
Je me souviens la crêpe qui s’accroche au plafond, la cheminée qui prend feu, les souris dans le placard de la cuisine, les charançons dans le paquet, avoir creusé pour détourner les inondations, éteindre les incendies à coups de pelle ou de torchons trempés agités dans la fumée suifant
Je me souviens alors demain c’est pas finit non plus

Cyclo
avatar 06/05/2019 @ 22:54:11
Je me souviens de ma découverte de Panaït Istrati. J'étais étudiant à Pau, et vers novembre 1964, on projeta dans un des cinémas de la ville "Codine", d'Henri Colpi, d'après le roman d'Istrati. Le film m'enthousiasma et me donna envie de lire l'auteur. Le seul livre dans le commerce était "Kyra Kyralina", dans Le livre de poche, donc accessible à ma bourse maigrelette. J'en suis sorti bouleversé. puis, peu à peu, à partir des années 70, Istrati sortit de l'oubli injuste dans lequel il était tombé, Mort de tuberculose en 1935, cet écrivain roumain, qui utilisa la langue française avec bonheur, fut découvert par Romain Rolland, alors au sommet de sa gloire, mais malheureusement pour lui,
Istrati fut invité au Xe anniversaire de la Révolution russe en 1927. Il resta seize mois en URSS, sut très rapidement comprendre le russe, et put parler avec les gens, sans les interprètes officiels, et revint avec son journal de voyage "Vers l'autre flamme" où il dénonça les dérives de la Révolution : comme il critiquait devant des officiels ce qu'il voyait, l'un d'eux lui dit : "On ne fait pas d'omelette sans casser des oeus !" Istrati lui répondit : "Je vois les oeufs cassé, mais je ne vois pas l'omette...". Paru en 1929, le livre lui valut la haine d'une intelligentsia française qui faisait la compagne de route du PCF.
Depuis, j'ai tout lu de lui. Et je vous invite à en faire autant.
Je viens de faire un voyage en Roumanie "sur les traces de Panaït Istrati". Vous en trouverez un compte rendu détaillé ici : http://lesamisdepanaitistrati.weebly.com/sur-les-t….

Fanou03
avatar 07/05/2019 @ 19:22:39
Je me souviens de ma découverte de Panaït Istrati.


J'ai découvert l'existence de cet écrivain au nom si chantant dans un article de CQFD, il y a quelques temps déjà, qui lui rendait un hommage appuyé (http://cqfd-journal.org/Panait-Istrati-Vie-et-mots…). Je l'ai rajouté dans ma liste des écrivains à lire !

Quel(s) romans disponibles conseillerais-tu, Cyclo, pour découvrir Panaït Istrati. ?


Eric Eliès
avatar 12/05/2019 @ 00:05:19
@Fanou03 : je ne sais pas si Cyclo confirmera la pertinence du choix mais mon épouse (roumaine) m'incite depuis longtemps à lire Panaït Istrati, en commençant par "Le pèlerin du cœur".

Fanou03
avatar 12/05/2019 @ 08:51:42
@Fanou03 : je ne sais pas si Cyclo confirmera la pertinence du choix mais mon épouse (roumaine) m'incite depuis longtemps à lire Panaït Istrati, en commençant par "Le pèlerin du cœur".


Je prends note Eric, merci !

Tistou 12/05/2019 @ 15:12:46
Je me souviens mon premier verre de bière brune dans un bar près de la gare de Lyon, je me souviens qu'il pleuvait un rideau fin et gris; forcément à Paris
je me souviens le rose des lèvres de la première fille qui me souris comme une femme et qu'elle aimait la poésie
je me souviens des étoiles et d’un jeune pommier qui seul m’ont vues écrire, pleurer et rire l’amour sans queue ni tête des poètes
je me souviens des amis qui rient, qui pleurent et qui dansent, apparus et disparus comme des sourires, certains sans savoir s’ils sont proches ou lointains, comme les souvenirs de loin en loin
je me souviens mamie et ses chiens, les poules, lapins et oies, le blanc de ses cheveux et le rose de ses joues, de son jardin et des jeux avec ma sœur dans les cerisiers remplis de fruits
je me souviens du papier ocre de livres cartonnés plein d’aventuriers et de d’aventures
je me souviens des troncs de la forêt serrée d’ombres et lumières kaléidoscopiques rouge, jaune, brun, vert des feuilles d’arbres
je me souviens le bleu de la mer et les miettes de pan-bagnat tombant sur les rochers, des petits crabes qui courent chamboulés par chaque vague
je me souviens d’enfants mécréants zonant en, skate à roulettes, en carriole faite de bric et de broc , d’un Saint-Bernard aussi copain que baveux
Je me souviens les portes qui claquent, les mots et les souffrances, le tumulte des grilles secouées des portes fermées, cri désespéré
je me souviens avoir remis à demain, c’était hier
Je me souviens la crêpe qui s’accroche au plafond, la cheminée qui prend feu, les souris dans le placard de la cuisine, les charançons dans le paquet, avoir creusé pour détourner les inondations, éteindre les incendies à coups de pelle ou de torchons trempés agités dans la fumée suifant
Je me souviens alors demain c’est pas finit non plus

Ca sent l'enfance quittée à regret, Magicite ...

Magicite
avatar 18/05/2019 @ 15:20:37
Tistou:

Ca sent l'enfance quittée à regret, Magicite ...

Ah... je ne pensais pas ce n'était pas mon but. Je suis parti de souvenirs et l'un amenant l'autre je sius resté sur des souvenirs de périodes proches.
à regret??? non j'ai laisse tombé ce genre de trucs comme les regrets. Celui qui dit d'ailleurs que j'ai pas 12 ans "tarte sa gueule à la récré!!!"

Enfin je voulais(certes maladroitement) évoquer la faculté à se souvenir et à créer de nouveaux souvenirs (dernières phrases)avec une évocation que nos difficultés et nos luttes en font parties, tourner non pas vers la nostalgie du passé mais vers l'espoir futur même s'il est fourré de galères il apporte aussi ses bons souvenirs.
Je me souviens avoir écrit un texte pour ce fil de discussion il y a bien longtemps et ne pas l'avoir mis...voilà quand j'ai vu ressurgir ce sujet j'ai mis mes pattes en essayant de coller aux premières pages que j'ai appréciés.

Saint Jean-Baptiste 21/05/2019 @ 11:01:28
Je me souviens…
C’était juste après la guerre. Ma mère nous avait conduit en ville, ma jeune sœur et moi. Nous étions descendus du tram à l’arrêt « Mont-Saint-Martin », au dessus de la rue Saint-Michel, une petite rue qui descend tout droit sur la place Verte. Sur cette place, il y avait une foule de gens qui vociféraient. Devant eux il y a avait une estrade et sur cette estrade il y avait des jeunes femmes qui pleuraient. Des hommes leur coupaient les cheveux.

Ma mère nous disait : « ne regardez pas, les enfants ! vous ne pouvez pas comprendre ! allez, venez, venez vite ! vous ne devez pas voir ça ! ». Mais nous n’étions plus des bébés, j’avais neuf ans et ma sœur en avait un de moins. Nous regardions.

Ces pauvres filles cachaient leur visage dans leurs mains. Alors un homme est monté sur l’estrade et leur a lié les mains derrière le dos. Un autre homme les rasait avec un grand couteau de coiffeur. Leur tête était pleine de sang. Et puis des jeunes garçons ont sauté sur l’estrade et leur ont déchiré leurs vêtements. La foule hurlait sa haine et des hommes, plus vieux, se sont rapprochés et ont craché…

Depuis ce jour là, je sais que l’homme est la plus sale bête de toutes les sales bêtes. Et, depuis lors, tous les raisins de la colère m’ont toujours dit que j’avais raison.

Magicite
avatar 21/05/2019 @ 12:15:13
souvenir marquant certainement... damnatio ad bestias
merci de le partager, je n'était pas à ce moment là et voit souvent cette guerre comme une blessure de l'Europe et du monde. Heureusement il reste le silence de la mer.

Felixlechat

avatar 23/05/2019 @ 01:50:03
Comment oublier nos belles pensées? À toi l'Aventurière devenue une roturière ou toi ami de mes jours que je ne connais encore? Les temps de ce monde laissent à nos sens quelques envies que je reconnais parfois. Ils sont les merveilles de nos évasions. Comme un écrit qui me transporte ou une vie qu'une muse me propose, j'envoie vers vous amis de mes jours mes pensées les plus profondes. Vous connaissez Dante et les beautés de ses enfers tout autant que les contes des mille et une nuits qui délivrent un Sultan de l'Arabie de ses pires soucis.
Shérazade a donné en nos coeurs l'avenir de la vie.
À nos amours mes amis.

Felixlechat

avatar 28/05/2019 @ 02:49:07
C'est beau le désert. Au loin une caravane passe dans le silence des dunes et j'entends Duke Ellington.

Felixlechat

avatar 28/05/2019 @ 02:51:50

Provisette1 04/06/2019 @ 13:20:33
À toi l'Aventurière devenue une roturière


Ah? Big smiley!

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