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Je tire cet apologue du livre de Primo Levi, "Maintenant ou jamais" (10/18, 1995, p.200/201) dont je viens de faire la critique:
Pavel l'interrompit:
- Je vais t'expliquer par un exemple, moi, ce que c'st que le Talmud. Écoute-bien: deux ramoneurs tombent dans une cheminée, l'un d'eux s'en tire couvert de suie, l'autre tout propre. Quel est celui des deux qui va se laver?
Soupçonnant un piège, Piotr regarda autour de lui comme pour chercher de l'aide. Puis il s'arma de courage er répondit:
- Celui qui est couvert de suie.
- Erreur, dit Pavel. Celui qui est couvert de suie voit le visage de l'autre, qui est tout propre, et croit l'être aussi. Alors que celui qui est propre voit la suie sur le visage de l'autre, croit être sale et va se laver. Tu as compris?
- Oui, j'ai compris, c'est bien raisonné.
- Attends l'exemple continue. Je vais te poser une deuxième question. Les deus ramoneurs tombent une deuxième fois dans la même cheminée, et une fois encore l'un est sale et pas l'autre. Quel est celui qui va se laver?
- Je te l'ai dit que j'avais compris. C'est la ramoneur qui est propre qui va se laver.
- Erreur, dit Pavel impitoyable. En se lavant après la première chute, celui qui était propre avait remarqué que l'eau de la cuvette ne devenait pas sale, tandis que celui qui était sale avait compris la raison pour laquelle celui qui était propre était allé se laver. Aussi, cette fois, c'est le ramoneur sale qui va se laver.
Piotr écoutait, bouche bée, mi-effrayé, mi-intrigué.
- Et maintenant, troisième question. Les deux ramoneurs tombent une troisième fois dans la cheminée. Quel est celui des deux qui va se laver?
- Dorénavant, je dirai que c'est celui qui est sale qui va se laver.
- Encore une erreur. Tu as déjà vu, toi, que deux types tombent dans la même cheminée, et que l'un soit propre et l'autre sale. Voilà le Talmud, c'est un peu comme ça.
Piotr demeura abasourdi pendant quelques secondes, puis il se secoua comme un chien qui sort de l'eau et, timidement, dit: ...............................................
Pavel l'interrompit:
- Je vais t'expliquer par un exemple, moi, ce que c'st que le Talmud. Écoute-bien: deux ramoneurs tombent dans une cheminée, l'un d'eux s'en tire couvert de suie, l'autre tout propre. Quel est celui des deux qui va se laver?
Soupçonnant un piège, Piotr regarda autour de lui comme pour chercher de l'aide. Puis il s'arma de courage er répondit:
- Celui qui est couvert de suie.
- Erreur, dit Pavel. Celui qui est couvert de suie voit le visage de l'autre, qui est tout propre, et croit l'être aussi. Alors que celui qui est propre voit la suie sur le visage de l'autre, croit être sale et va se laver. Tu as compris?
- Oui, j'ai compris, c'est bien raisonné.
- Attends l'exemple continue. Je vais te poser une deuxième question. Les deus ramoneurs tombent une deuxième fois dans la même cheminée, et une fois encore l'un est sale et pas l'autre. Quel est celui qui va se laver?
- Je te l'ai dit que j'avais compris. C'est la ramoneur qui est propre qui va se laver.
- Erreur, dit Pavel impitoyable. En se lavant après la première chute, celui qui était propre avait remarqué que l'eau de la cuvette ne devenait pas sale, tandis que celui qui était sale avait compris la raison pour laquelle celui qui était propre était allé se laver. Aussi, cette fois, c'est le ramoneur sale qui va se laver.
Piotr écoutait, bouche bée, mi-effrayé, mi-intrigué.
- Et maintenant, troisième question. Les deux ramoneurs tombent une troisième fois dans la cheminée. Quel est celui des deux qui va se laver?
- Dorénavant, je dirai que c'est celui qui est sale qui va se laver.
- Encore une erreur. Tu as déjà vu, toi, que deux types tombent dans la même cheminée, et que l'un soit propre et l'autre sale. Voilà le Talmud, c'est un peu comme ça.
Piotr demeura abasourdi pendant quelques secondes, puis il se secoua comme un chien qui sort de l'eau et, timidement, dit: ...............................................
J’adore
Super!
Franchement c’est excellent ! ;-))
J'avais dans le temps un collègue juif qui m'a toujours indiqué à la fois l'extrême intelligence que procurait l'étude de ces textes et l'inanité des discussions infinies qu'elle procurait. J'ai trouvé que Primo Levi en donnait un bon exemple et. je suis heureux qu'il soit apprécié.
J'avais dans le temps un collègue juif qui m'a toujours indiqué à la fois l'extrême intelligence que procurait l'étude de ces textes et l'inanité des discussions infinies qu'elle procurait.
Tout à fait d'accord: si cela vous intéresse "Le livre brûlé" de Marc-Alain Ouaknin (https://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/57753) donne une bonne idée de ce vertige intellectuel.
Merci pour l'indication.
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