Hiram33

avatar 10/04/2021 @ 11:27:02
Qu'en pensez-vous ?

Deux articles pour commencer à réfléchir :

https://courrierinternational.com/article/2013/…

et

Catherine Halphern dans Sciences Humaines (n° 218, 2010)

Invitant le lecteur à une aventure personnelle, la littérature contribue à élargir et approfondir notre expérience morale. Là où les systèmes sont prompts à poser de grands principes abstraits et désincarnés, elle constitue un accès irremplaçable à la complexité de la vie éthique.

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Invitant le lecteur à une aventure personnelle, la littérature contribue à élargir et approfondir notre expérience morale. Là où les systèmes sont prompts à poser de grands principes abstraits et désincarnés, elle constitue un accès irremplaçable à la complexité de la vie éthique.

2
Platon n'y allait pas par quatre chemins : il faut bannir le poète de la cité. Il nuit à la vertu, expliquait-il dans le livre X de la République : « Il flatte la partie de l'âme qui est privée de réflexion (...), il fabrique artificiellement des simulacres, et il se tient absolument à l'écart du vrai. » Littérature et éthique pour Platon ne font pas bon ménage ! Une idée que peu de philosophes aujourd'hui soutiendraient encore. Il est même de bon ton de s'appuyer sur quelques exemples littéraires en classe de philosophie. Citer le Phèdre de Racine pour illustrer un cours sur les passions constitue presque un passage obligé. La littérature est souvent un plaisant faire-valoir pour les philosophes, un réservoir d'exemples grâce auxquels ils peuvent faire habilement montre de leur culture.

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Une vision sans doute réductrice de l'apport de la littérature à la compréhension éthique. Que de nombreux écrivains au cours des siècles se soient targués de faire œuvre de vertu, le fait est bien connu, notamment dans la littérature classique. Les Fables de Jean de La Fontaine sont dans toutes les mémoires. L'abbé Prévost au XVIIIe siècle dans l'« Avis de l'auteur » qui accompagnait son roman, Manon Lescaut, l'affirmait sans détour : « Outre le plaisir d'une lecture agréable, on y trouvera peu d'événements qui ne puissent servir à l'instruction des m?urs ; et c'est rendre, à mon avis, un service considérable au public, que de l'instruire en l'amusant. » Une vision moraliste de la littérature largement déniée, notamment par les théories formalistes refusant d?asservir le texte à toute autre fin que lui-même.

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De récents courants philosophiques entendent pourtant aujourd'hui montrer l'apport de la littérature à la philosophie morale. Non pour édifier, mais pour affiner notre expérience morale. C'est notamment le cas outre-Atlantique de Martha Nussbaum, qui a largement contribué à relancer la réflexion sur les liens unissant philosophie et littérature  [1]
[1]Il convient également de citer Cora Diamond ou Stanley Cavell.
. L'intérêt que porte la philosophe à la littérature est indissociable du travail qu'elle mène pour réhabiliter les émotions.
Les méandres de la vie éthique

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Pour elle, la lecture est une véritable « aventure de la personnalité » qui en ce sens nous procure une éducation morale. M. Nussbaum commente ainsi longuement La Coupe d'or de Henry James  [2]
[2]Martha Nussbaum, « La littérature comme philosophie morale. La…
. Dans ce roman, l'héroïne, Maggie Verver, aspire à une perfection morale sans faille. Elle a épousé un noble italien, le prince Amerigo qui peu avant leur mariage avait fait la rencontre de Charlotte Stants, une ancienne maîtresse. Maggie, ignorant la nature de leurs liens, convainc son père, Adam, d'épouser cette dernière. Mais le père et la fille très liés ne parviennent pas à satisfaire leur conjoint respectif. Les deux anciens amants délaissés finissent donc par céder à l'adultère. L'une des forces de ce roman pour M. Nussbaum est précisément de montrer toute la beauté de la quête morale de Maggie tout en mettant en évidence ses limites. Tant et si bien que l'infidélité apparaît inéluctable. Lorsque Maggie découvre l'adultère, elle pose un autre regard et apprend peu à peu à vivre dans un monde qui n'est pas le monde impossible de la perfection morale, mais un monde déchu où innocence et péché sont intimement liés. Elle décide alors de regagner son époux et persuade son père, auquel elle cache la vérité, de partir pour l'Amérique. « L'idée que nos amours et nos engagements sont liés de telle sorte que l'infidélité et le manque de sensibilité sont des aspects plus ou moins inévitables, même dans les meilleurs exemples d'amour, est une idée qu'un texte philosophique aurait du mal à construire par une argumentation directe. C'est seulement lorsque, comme ici, nous étudions les amours et les attentions d'un esprit finement sensible comme celui de Maggie, au travers de toutes les complexités contingentes d'une vie humaine en mouvement, que la force de ces idées commence à se faire sentir », explique M. Nussbaum. Pour ceux qui refusent de voir dans la morale un système de règles étanches au réel, la littérature apparaît donc comme un outil précieux pour mettre à jour la complexité de la vie éthique qu'un long raisonnement serait incapable de restituer.

6
En France, Jacques Bouveresse est l'un de ceux qui s'attachent avec beaucoup de soin à montrer l'apport de la littérature à la réflexion éthique. Spécialiste de Ludwig Wittgenstein et fin lecteur de l'écrivain Robert Musil, il juge que la littérature permet précisément de mettre à nu les limites d'une certaine philosophie morale : « La meilleure façon dont la littérature puisse servir la cause de la vérité morale est celle qui consiste à combattre le mensonge moral par excellence, autrement dit l'idéalisme moral  [3]
[3]Jacques Bouveresse, « La littérature, la connaissance et la…
. » C'est précisément parce que la morale n'est ni simple ni univoque que la littérature apparaît précieuse. La littérature, explique-t-il, « peut nous apprendre à regarder et à voir - et à regarder et à voir beaucoup plus de choses que nous le permettrait à elle seule la vie réelle - là où nous sommes tentés un peu trop tôt et un peu trop vite de penser  [4]
[4]Ibid.
. » La littérature nous offre un savoir irremplaçable sur les singularités et à ce titre est pour la réflexion éthique bien plus précieuse qu'une théorie bien réglée de propositions universelles.
Une fonction cognitive

7
Mais les philosophes ne sont pas les seuls à vouloir affirmer la proximité de la littérature et de la réflexion éthique. Quelques théoriciens de la littérature les ont rejoints. C'est le cas notamment d'Antoine Compagnon posant à nouveaux frais dans sa leçon inaugurale au Collège de France l'éternelle question : « À quoi sert la littérature ? » Sans l'y réduire, il réaffirme également sa fonction cognitive : « La littérature, exprimant l'exception, procure une connaissance différente de la connaissance savante, mais mieux capable d'éclairer les comportements et les motivations humaines. Elle pense, mais non pas comme la science ou la philosophie. Sa pensée est heuristique (elle ne cesse jamais de chercher), non algorithmique. (...) C'est ainsi qu'un roman nous change la vie sans qu'il y ait une raison assignable à cela, sans que l'effet de la lecture puisse être reconduit à un énoncé de vérité  [5]
[5]Antoine Compagnon, La Littérature, pour quoi faire ?, Collège…
. »

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La littérature nous rend-elle meilleurs ? Le juge américain Richard A. Posner opposait à M. Nussbaum que l'Allemagne des années 1920 était sans nul doute très cultivée mais que cela n'avait guère empêché la montée du nazisme. Assurément, la littérature ne sauvera pas le monde. Il faudrait être bien idéaliste pour le croire. Mais elle peut nous aider à le percevoir et à le comprendre autrement.

Magicite
avatar 10/04/2021 @ 12:31:04
Euh qu'en penser,
début de l'article de courrier international:


Je suppose que vous serez d’accord avec moi pour dire que la fréquentation de fictions littéraires stimulantes pour l’intellect est bonne pour nous.

Bon ça commence par une tautologie: ce qui est bien est bien...
Pas grand chose à penser dessus, c'est le degrè 0 de la pensée à la première phrase.


C’est l’une des raisons pour lesquelles nous déplorons le nivellement par le bas des programmes scolaires et l’essor d’Internet et de sa culture de l’hyperlien.

Phrase suivante premier paragraphe que je découpe en 2:
Déplorer ce qui est mal. Nouvelle tautologie...D'où le rédacteur/journaliste tire il cette info du nivellement par le bas des programmes scolaires?
N'y a t-il pas d'autres causes que les programmes scolaires si baisse des niveaux des élèves et quels sont les chiffres réels sur le sujet?
" l’essor d’Internet et de sa culture de l’hyperlien. "
La bible aussi c'est la culture hypertexte. Comme tout bouquin qui aurait une référence indiquant une note ou un renvoi vers autre chose.

J'en pense que pas mal d'articles foireux dans les médias(presse, Internet , etc...)n'ont qu'un seul but, faire du sensationnel au détriment de la qualité et avec des affirmations péremptoires souvent vide de sens.

Où doit t'on faire un lien avec "la moralité" et le fait de lire...avec pour conclusion, sur le sujet de roman/fictions littéraires:

"Elle rappelle que de récentes recherches en sciences cognitives, en psychologie et dans les neurosciences “
Sources? Trois domaines mais pas un seule étude présenté. Curieux.

"ont montré que la lecture profonde constitue une expérience différente par nature du simple décodage de mots."
Ah décoder des mots et lire un roman(fiction) est donc différent. Surprenant, ou pas...Sauf que des mots forment des phrases et une histoire est souvent formé de phrases composés de mots et que si on les décode pas on arrivera pas à l'histoire. A t('on vraiment besoin de recherches en sciences pour savoir cela?
Lecture profonde? Contre la lecture superficielle, du genre de celle sur Internet (cité avant). Sauf que ça n'a aucun rapport. On ne lit pas des romans sur Internet(ni sur un écran celui ci étant très contrasté et difficile de lire des textes longs) mais justement il est possible par la culture d'Internet des hyperliens de télécharger des livres(et une liseuse électronique c'est bien plus pratique qu'un écran d'ordinateur, même plus pratique pour certains aspects que les livres: le poids et la transportabilité, la possibilité d'acquérir des livres sur le réseau sans avoir besoin d'aller dans une boutique).
Et quand à la lecture superficielle... on doit donc y mettre l'article en question avec?
Bref un article informatif(sur support papier ou Internet) qui est comparé à un roman littéraire ou de la poésie c'est un peu(beaucoup?) inepte.


" Cette immersion est rendue possible par la façon dont le cerveau traite le langage riche en détails, en allusions et en métaphores :"
Donc les sens(significations) de mots. Ça contredit un peu ce qu'il disait sur le décodage des mots.

" en créant une représentation mentale qui fait appel aux zones qui seraient activées si la scène se déroulait dans la vie réelle,"
Ah. Possible mais je pense qu'on peut discuter cela...Une fiction n'est pas non plus la réalité. Il y a du recul par rapport à celle ci. Quand je lit j'ai beau être plongé dans l'histoire je s&ait bien que c'est une fiction, cela s'appelle la suspension volontaire du jugement et existe sur tout ;les médias. Comme dans un film d'action (par exemple) si le héros fait des choses extra-ordinaires et que les voitures explosent au moindre coup de feu je sais que dans la réalité ce n'est pas comme cela...Mais en tant que spectateur / lecteur= je sait bien qu'une fiction reste une fiction.

"[…] augmentant aussi notre capacité d’empathie dans la vie réelle.”"
Ah. Donc les grands lecteurs sont plus empathique? Je veut bien les croire mais qu'est ce qui m'est présenté comme fait sur le sujet?
L'empathie ne dépendrait pas aussi d'autres facteurs.


En conclusion. Même si l'idée est intéressante le papier est un tel torchon de phrases creuses, d'afirmations non étayés que l'ensemble est dénué de tout sens et de la moindre crédibilité.

Surtout avec ce point Goldwin sur le nazisme. Les contre-exemples à leur racontars sont tellement évidents avec un peu de recul.
Lire Mein Kampf ou Lolita rendrait il aussi plus empathique? J'en doute.

C'est probablement le double reproche le plus important que l'on peut faire à cet article:
Parler de moralité comme axe de réflexion principal qui est plutôt quelque chose d'induit par la société.
Ignorer le contenu/message d'une œuvre littéraire pour généraliser à la forme(fiction littéraire/poésie) ses réflexions sur des individus "meilleurs".

Mais en effet je pense que le fait de lire apporte au cerveau des choses. Différentes de ce qu'apporte d'autres médias comme la vidéo, les jeux vidéos, l'illustration etc...
La lecture non littéraire à aussi d'autres avantages sur ces supports. Par exemple dans le cas d’apprentissage les supports textuels par rapports aux supports vidéos sont à privilégier sauf pour des démonstrations manuelles/physiques ou la description par des mots est moins performante.
Pour ce qui concerne le théorique et conceptuel le texte est un très bon support. La possibilité de copier/coller un texte dans le cadre d'un exercice pratique est aussi un avantage.
La diffusion du savoir par Internet et des possibilités offertes est importante et à ne pas négliger.
La littérature et sa lecture comme les arts nombreux qui utilisent les mots(bande dessinée, dialogue de films...) ne doivent pas êtrer résumé à l'emporte pièce.

Cet article(de courrier international) est pernicieux. Il flatte l'égo du lecteur pour vendre sa feuille de chou en vantant une vision passéiste, rétrograde voire réactionnaire de la littérature et oublie que les technologies du numérique proposent d'autres formes d'arts qui font aussi appel à la conceptualisation et à l'imaginaire. Il semble aussi très peu documenté et très mal rédigé sur la forme(contradictions, tautologies et rhétorique du sophisme/syllogisme plutôt qu'un seul argument valable).

Magicite
avatar 10/04/2021 @ 12:56:40
Autre analyse de texte:

"Une vision sans doute réductrice de l'apport de la littérature à la compréhension éthique. Que de nombreux écrivains au cours des siècles se soient targués de faire œuvre de vertu, le fait est bien connu, notamment dans la littérature classique. Les Fables de Jean de La Fontaine sont dans toutes les mémoires."
Réecrites d'après Ésope...ce qui n'enlève rien à son tallent.
C'est oublier toutes le friponneries et usages courtisans de La Fontaine plutôt réputé pour être "galant" et doué dans de l'art de la petite phrase pour se moquer/ridiculiser autrui. Non seulement parler d'éthique est plus que réducteur car vain et c'est aussi oublier l'apport culturel des œuvres littéraire et leur influence.
Nottament sur les philosophes de l'antiquité et les dramaturges cités précédemment.


" L'abbé Prévost au XVIIIe siècle dans l'« Avis de l'auteur » qui accompagnait son roman, Manon Lescaut, l'affirmait sans détour : « Outre le plaisir d'une lecture agréable, on y trouvera peu d'événements qui ne puissent servir à l'instruction des m?urs ; et c'est rendre, à mon avis, un service considérable au public, que de l'instruire en l'amusant. » Une vision moraliste de la littérature largement déniée, notamment par les théories formalistes refusant d?asservir le texte à toute autre fin que lui-même."
Ah si c'est un abbé ça veut dire quoi? Les religions monothéistes d'inspiration abrahamiques étant l'un des pires nids d'idéologie contradictoires malfaisantes et malsaines, d'irréalité dans la vision du monde(pragmatiquement non concret) c'est plutôt pas terrible de citer un tel personnage. Sa qualité de religieux le disqualifiant de tout discours crédible.

" Pour ceux qui refusent de voir dans la morale un système de règles étanches au réel, la littérature apparaît donc comme un outil précieux pour mettre à jour la complexité de la vie éthique qu'un long raisonnement serait incapable de restituer.
"


Une longue phrase pour dire quoi au juste? que le texte littéraire est un outil qui peut permettre de transmettre une pensée, un vision du monde, des idéologies et réflexions?
On frise la tautologie encore et on est en plein dans l'évidence. Faut il aussi citer les œuvres du marquis de Sade, Les métamorphose d'Ovidie, l'amant de lady Chatterley, Lolita ou Fréderic Dard? Bref ça ne démontre rien à part qu'il y a des livres qui ont des contenus qui amènent à penser, à penser à la pensée de l'auteur.
Est que ça rend meilleur pour autant, avec l'implication d'un jugement moral?

Probablement les expériences de vie des individus le font aussi et beaucoup mieux, elles sont formatrices et concrètes et peuvent nous amener à changer nos façons de vivre, de voir le monde...Autant qu'un mauvais ou bon bouquin une bonne ou mauvaise expérience. Un bonheur intense ou un traumatisme est nettement plus puissant selon moi que n'importe quelle expérience littéraire, amène à l'empathie voire au rejet aussi bien(voire plus) qu'une pensée exprimée dans un livre.

Et toi Hiram33 qu'en penses tu?
La vie hors des livres et la vie dans les livres sont elles comparables?
Lire de la littérature rends il meilleur (quoique meilleur puisse vouloir dire-jugements moraux à 2 balles ici-) et le degré d'empathie peut il être corrélée avec le nombre de livres lu par une personne?

N'y aurait il pas plutôt que leurs conclusions tirées par les cheveux (en tout cas pas vraiment sur des bases solides) d'autres choses à penser sur la littérature et le voyage dans la fiction et l’imaginaire qu'ils peuvent amener(comme d'autres médias et modes d'expressions/jeux qui peuvent plaire à nos esprits)?

Est il utile surtout de tirer des conclusions aussi générales et d'oublier les particularités , des livres, de leur auteurs, de leurs lecteurs?

Tanneguy 10/04/2021 @ 12:57:56
C'est le titre de la discussion qui pose problème
Passons à autre chose....

Hiram33

avatar 10/04/2021 @ 13:23:21
Et toi Hiram33 qu'en penses tu?
La vie hors des livres et la vie dans les livres sont elles comparables?

Eh bien, je crois que la lecture transforme petit à petit une personne et j'ai l'exemple du personnage de "Des fleurs pour Algernon".
Les deux articles que j'ai mis peuvent être un début pour le débat et je pourrai en mettre d'autres si vous voulez.
La vie hors des livres, je ne crois pas que cela existe puisqu'on voit des gens qui lisent dehors et sont donc au contact des autres tout en lisant (dans le métro ou le bus, ce qui peut engendrer des conversations). De plus, une situation vécue au cours du travail, de la vie conjugale ou avec la famille peut faire penser à quelque chose que l'on a lu et parfois, les livres peuvent alors apporter des pistes de réflexions pour résoudre un situation mal vécue.

La vie DANS les livres, c'est un vrai réconfort si on s'y plonge pour être à l'abri du monde extérieur l'espace d'un instant ou pour oublier nos soucis et vivre une vie alternative.

Blue Cat

avatar 10/04/2021 @ 15:30:02
“Les vrais livres doivent être les enfants non du grand jour et de la causerie, mais de l'obscurité et du silence.” Marcel Proust. Je plussoie.

Martin1

avatar 11/04/2021 @ 07:55:21
Lire des livres rendrait meilleur ?
Non.
"ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout petits..."

Saule

avatar 11/04/2021 @ 11:16:08
Ca dépend de ce qu'on entend par "rendre meilleur". Si c'est rendre plus empathique (en lien avec le vécu des autres, en communion avec leur souffrance, etc.) je pense que oui. L'article donne un bel exemple avec Middlemarch de George Elliot (mon grand livre), qui est un livre pétri d'humanité. J'aime bien l'exemple de Hiram avec la coupe d'or de Henri James (que je n'ai pas lu). Je n'ai pas lu Proust mais il m'est difficile de penser qu'une telle lecture ne puisse pas ouvrir des horizons et "rendre meilleur". Et puis comme dit Hiram, la littérature peut soutenir pendant la vie, confronté à une expérience difficile on y trouvera réconfort ou une aide.

Saint Jean-Baptiste 12/04/2021 @ 11:48:38
Ca dépend de ce qu'on entend par "rendre meilleur".
Il faudrait surtout s’entendre sur ce qu’on appelle la littérature.
Les romans qui racontent une histoire ne rendent pas meilleur.
Les romans à thèse enrichissent les connaissances mais ne rendent pas meilleur non plus.

Certains livres rendent meilleurs : les biographies de grands personnages qui d’exemple. Mais d’autres biographies peuvent avoir l’effet contraire, évidemment.

Certaines lectures rendent plus instruit, mais pas meilleur : les livres d’art, de science, de religion, de philosophie… mais est-ce de la littérature ?
La lecture des journaux et des magasines nous rend plus informés et peut développer le sens critique mais ce n’est pas de la littérature et ça ne rend pas meilleur non plus.

Finalement la littérature – si on entend par littérature les livres « classiques » – ne ne rend pas meilleur et ce n’est pas son but.
Ça ne rend pas plus intelligent non plus ; tout le monde connaît des imbéciles qui ont tout lu et des intelligents qui n’ont jamais ouvert un « classique ».
La littérature est comme tous les arts ; ça embellit le monde et les esprits, ça sert la culture et l’érudition, mais ça ne rend ni meilleur ni plus intelligent.

Fanou03
avatar 26/04/2021 @ 16:06:23
Il me semble que la littérature m'a rendu plus indulgent avec les hommes et les femmes: les œuvres sensibles et riches en sentiments, autant que les témoignages biographiques, montrent souvent les tourments, les contradictions et les obsessions qui tendent à nous animer.

Par contre j'aurai pu penser que la lecture de toutes ces œuvres m'auraient rendu plus opérationnels quant à la psychologie de l'espèce humaine.

Hélas je m'aperçois que je suis toujours aussi incapable de rendre les autres indulgents et d'anticiper les conflits relationnels qui peuvent survenir dans mon entourage...sans parler de les apaiser...




Windigo
avatar 28/04/2021 @ 13:51:08
La littérature rend t-elle meilleure ?

Si vous faites la même erreur que moi et que vous lisez Mein Kampf, et que vous prenez cette lecture au pied de la lettre, vous ne serez pas meilleur, vous serez même pire. J'en ai un peu parlé dans ce ce fil : http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…

Mais, si vous lisez des livres qui contribuent à l'élévation de l'intelligence et/ou de l'âme, là c'est une autre histoire.


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