Magicite
avatar 20/09/2020 @ 07:13:34
(ou pluies)

L’orage tonnait, il n’avait que ça à faire. Eût-il chanté la Marseillaise que personne ne l’aurait cru.
Il tonnait fort.

Yoshi courrait sous la pluie, les larmes sur ses joues. Mariko aimait Takeda son meilleur ami. Il les surpris alors qu’il voulait aller lui déclarer son amour dans la cour de l’école. C’est Mariko qui avait fait le premier pas. Il était masqué par un arbre et avait entendu leur conversation. Takeda savait bien qu’il craquait pour elle depuis le primaire. Il s’étaient éloignés, ce sale type avait passé le bras sur les épaules de Mariko. Chaque mois ou presque il avait une copine différente, il sait bien Yoshi que son ami, ancien ami, plaisait aux filles. Il était grand et avait cette coupe de gaijin qui le faisait ressembler à un chef de gang(les loubards du japon se teignent souvent les cheveux en blond ou adopte une coupe banane, certains et à l’époque du récit en tout cas). Lui n’avait jamais eu de petite copine, il n’arrivait même pas à parler aux filles. Avec Mariko il s’entendait bien mais il se sentait toujours incapable de lui avouer ses sentiments. Jusqu’à ce soir. Alors il passa devant le konbini(supérette ouverte 24h sur 24) et acheta un manga(BD japonaise inspiré de l’art de l’esquisse) et une bouteille de soda. Il rentra chez lui et après avoir feuilleté quelques pages se mit à dessiner toute la nuit. Et le lendemain aussi jusqu’à s’épuiser de fatigue.
Plus tard il devint un auteur de BD(mangaka) et eut du succès. Il dessinait des histoires de jeunes écolières en jupe qui plaisait aux garçons avec des romances et forcément des drames.
Des jeunes filles fanatiques scandaient son prénom lors de conventions artistiques populaires suivies de séances de dédicaces. Sa femme le surveillait en retrait pour essayer qu’il garde la tête froide et ne se fasse pas d’idées sur son charme. C’était impossible Yoshi parlait avec elles et faisait souvent le coq. Il n’avait pas encore 40 ans et était fier de l’aura que son talent et travail lui apporte.

Les nuages masquaient la nuit en plus sombre. Se déversant en tombant régulièrement vers le bas sans joie mais avec application, bruit sourd monotone et crépitant noirci au gris entrecoupé d'éclairs invisibles et assourdissants.

C’était un anniversaire bizarre, celui de ses douleurs dans le pied. En fait c’était en juin il y a déjà 5 ans, une cassure de fatigue cela s’appelait. Un anniversaire bizarre pas le genre à fêter mais pas non plus qu’il pouvait éviter.
La douleur était là, même assis. Il avait un truc à porter donc il n’avait pas le nom qui l’empêchait de devoir mettre tout son poids sur le pied mais dans ce cas c’était la hanche qui l’élançait. Le machin ressemblait à une sandale au talon épais blindée comme un tank et avec une armature qui remontait sur le tibias.
Un autre anniversaire non souhaité...peut on souhaiter de s’approcher de la date fatidique, de prendre chaque révolution de la terre autour du soleil de plein fouet comme preuve du vieillissement cellulaire et du raccourcissement des télomères?
Tout les anniversaires sont bizarres mais celui là l’empêchait de se déplacer sans souffrance, alors pour le reste il n’y comptait pas. Il devait attendre que ça passe, chaque année lui rappelant la souffrance de ses os. En plus il y avait ce maudit pâté, vraiment infâme. Il l’avalait le plus vite possible en essayant de ne pas garder le goût dans la bouche. Kiki le petit chien d’une race qui le faisait ressembler à une saucisse quadrupède grimpa sur la chaise et se mit à japper amoureusement les deux pattes sur la table. Lui il avait finit son pâté sans faire le difficile et sans en laisser une miette en nettoyant la gamelle efficacement de sa petite langue rose. Quand même ce pâté avait des gros morceaux difficiles à avaler encore plus dégueux que le reste. Il saisit et tourna la boîte pour voir l’étiquette histoire de plus acheter cette boîte. « Ragoutoutou ». Saperlotte de sagouin de saleté de sapajou..! Il avait échangé les deux boîtes et donné au toutou son pâté, bien sûr il avait rien dit Kiki.
« T’as rien dit Kiki. » Tiens double ration s’écria t’il en gloussant d’une voix grave puis partit d’un rire aigu tandis qu’il frottait le pelage affectueusement de l’animal.
« T’as rien dit Kiki » rigolait il en se répétant mentalement la phrase.
C’est vrai que quand on nomme son chien Kiki juste pour dire à ses invités « Regardez mon Kiki poilu. » on peut rire de tout voire avec n'importe qui, même soi-même.

Magicite
avatar 20/09/2020 @ 07:21:11
appendice:
pourquoi une chiffre vernaculaire? Parce que septante et plus joli que soixante-dix pour un titre, en tout cas celui là.
J'ai 2 autres parties du même acabit(rassurez vous il n'y en aura pas 70 - quelque soit la façon de le dire - ici le chiffre c'est une image, donc pas littéral*) mais compte en rajouter un peu pour diversifier l'approche du thème et qui doivent s'intercaler avant l'épilogue.

*comme dirait Duplumier maire d'un village caché et médiatisé.

Martin1

avatar 20/09/2020 @ 09:05:35
pour diversifier l'approche du thème et qui doivent s'intercaler avant l'épilogue.


Mais justement, quel est le thème ? Tu en abordes plusieurs (amour déçu, vocation professionnelle, douleur au pied, le chien...) ce qui fait beaucoup dans un texte court

peut on souhaiter de s’approcher de la date fatidique, de prendre chaque révolution de la terre autour du soleil de plein fouet comme preuve du vieillissement cellulaire et du raccourcissement des télomères?

Eh bien non ! Puisque stricto sensu la révolution n'est qu'une unité de compte et le vieillissement cellulaire est la grandeur même que l'on compte ! La révolution ne peut servir de preuve mais seulement de mesure!
Je sais bien que tu le sais déjà, je le dis parce que la phrase m'a amusé.


Le texte s'éparpille un peu mais peut-être cherches-tu à explorer toute facette d'un même personnage. Un jeune étudiant, un peu maladroit, veut devenir mangaka - et le devient. Ce thème (déjà croisé ailleurs?) ne me déplaît pas j'aurais aimé le fouiller encore davantage.
Surtout, j'aime bien aussi la culture japonaise donc j'ai pris plaisir à retrouver certains traits de ce pays.
Je ne sais pas trop où ça va mais si tu postes des suites je les lirai.

Magicite
avatar 21/09/2020 @ 00:22:09
attends la suite ;)
ça va pas tarder, c'est vrai je suis un peu impatient j'aurais peut-être du attendre et poster au complet mais ça fait qques. jours que ça traîne dans les cartons ou plutôt en fichier Libre Office. Pas super bien écrit et parfois un peu foireux :
évidemment pour le connaisseur manga pas inspiré de l'art de l'esquisse mais de l'estampe je pensait au maître de Hokusai(plus son nom en tête) bien que Hokusai soit le 1er à avoir publié ses esquisses sous le nom Manga et certes ce n'est pas le sujet sinon autant parler de Tezuka aussi en plus récent dont l’œuvre inspire encore les auteurs d'aujourd'hui...
Pour Yoshi c'est le mangaka Masakazu Katsura ("spécialisée" en dessin d'écolières)qui m'a inspiré bien que ce ne soit toujours pas le thème( c'était aussi le cas pour "l’anniversaire de Kyoko" que j'avais fait pour les 10 ans de Vos écrits ).
La culture japonaise je la trouve fascinante que ce soit en bien autant qu'en mal mais justement je vais rajouter quelques paragraphes pour justement pas que ce soit le thème qui ressorte.
Content que tu m'a lu et que ça te plaise un peu, j'ai inversé l'ordre des 2 textes(l'histoire du pâté était la première à être pensée) pour mieux entrecouper les histoires parce oui il y aura un suite même si ça paraît finit ces courts paragraphes.

Martin1

avatar 21/09/2020 @ 17:18:28
C'est justement cela qui me surprend c'est que je n'arrive pas à faire de lien entre les deux parties et le fait que tu parles de 2 textes inversés confirme cette séparation. C'est la première partie qui m'a plutôt bien branché
Katsukawa Shunshō (le maître de Hokusai) : je ne le connaissais pas mais c'est ce que vient de me dire mon ami Wikipedia. J'ai été regardé parce qu'il suffit d'invoquer une référence un tant soit peu historique pour susciter ma curiosité!
Il fut un temps où j'avais voulu apprendre la prononcation des deux syllabaires japonais, mais finalement je l'ai rajouté sur ma liste des 1000 choses inutiles que je n'aurai probablement jamais le temps de faire ou d'apprendre dans ma vie... sauf un séjour futur et hypothétique (et improbable) au Japon :-)

Magicite
avatar 22/09/2020 @ 00:13:26
ah ce n'est pas à Shunshô que je pensait. Ce doit être son inspirateur alors qui est bien moins connut(que Hokusai). Quand je serait plus en forme et cohérent(manque de repos) je chercherait j'avais vu une exposition de ses toiles/estampes avec toute l'historique (contexte colonial français qui explique que certaines de ses œuvres se trouvent dans un musée français ).
Un peu falabraque et décousu mon texte mais si tu cherche un lien entre les deux histoires il n'y en a pas, à part le titre: cela se passe en septembre et les personnages ont des raisons de se plaindre. Bon pas très correct mon écriture (aïe la non-concordance des temps) , pas assez travaillé certes mais quand l'idée jaillit je suis obligé de laisser coule(celui là ça fait des jours qu'il m'inonde). En espérant que mon thème ressorte pour vous qui me faites l'honneur d'un public. Bon ce n'était pas ce que je voulais (en fait j'en savait rien j'avais cette idée et ce titre, le reste c'est ma fatigue qui a pris le dessus et libéré le dedans en dehors) et c'est encore moins raccord...mais l'épilogue est assez jolie et doit démontrer mon idée, d'ailleurs elle n'est pas de moi.
Finit de blattérer voici le reste, affreusement pas équilibré mais c'est ce qui arrive quand on essaie de diriger un flot jaillissant:

Magicite
avatar 22/09/2020 @ 00:15:32
C’est vrai que quand on nomme son chien Kiki juste pour dire à ses invités « Regardez mon Kiki poilu. » on peut rire de tout voire avec n'importe qui, même soi-même.


Il courut sur le quai rendu glissant par l’eau. Le dernier train s’éloignait nonchalamment alors que les rames crissaient un peu.
L’orage tonnait des visages difformes d’éclairs sur les reliefs lointains.
Il n’avait pas d’habits prévus pour la pluie et sûrement pas passé la nuit dans la froidure du dehors.

Il lança un coup de pied dans le vide en maudissant les gens qui l’ont mis en retard, manqua perdre son équilibre et du s’accroupir pour poser une main au sol et se maintenir le genou ployé, le cul dans la flotte, une eau huileuse et usagée par les pérégrinations de centaines de voyageurs et la pollution citadine. Il se redressa et inspira fort. L’odeur âcre de sa sueur et le celle grise de la pluie sur ses habits humides se mélangeaient. Il souffla pesamment et se dirigea vers le café décidé à s’y réchauffer et prendre une boisson. A part quelques employés affairés à l’entretien la gare était déserte. La buvette sombre et terne sous l’éclairage pâle affichait sur toute sa façade un volet métallique funeste, seuls des détritus trempés de l’eau sale et noirâtre indiquait qu’il y avait eut une vie ici. Une tiédeur maladive parcourut son visage fugacement, émotion entre la colère et les larmes. Il s’avança mollement vers le préau troué espérant un abri.
Contre les colonnes il évitait en partie seulement l’averse. Le banc plastique trempé ne lui proposait aucun répit. Il rentra dans le bâtiment et regarda les départs. Le raffic pour chez lui ne repartait pas de sitôt. La gare elle-même allait fermer et il n’avait sûrement pas de quoi se payer un taxi. Il déambula dans les rues, serrant les murs aux couleurs affadies pour se prémunir des gouttes incessantes. Lassé de la lassitude qui l’étreignait il se mit soudain à presser le pas, courir. Pour où il ne savait as. Pourquoi non plus. Seule comptait l’action. Devant le jardin clos des gens qui criaient et riaient dans un kiosque. Il s’arrêta et regarda hâtivement vers ces personnages. C’en étaient des personnages. Des hommes de tout âge buvant à même leur bouteille à la main. Sans réfléchir il enjamba la grille grillagée et s’approcha de leur réunion. Ils le virent et interpelle.

Ce fut une nuit étrange. Une nuit dure et magique où il fit connaissance avec de riches excentriques. Riches de joie, de curiosité et de communication. Les clochards du parc étaient à l’abri sous une tonnelle ressemblant à un jardin anglais surtout après quelques lampées. Filous et noceurs, déshérités de tout et partageant leur compagnie et soirée avec lui. Il paya son écot et quelques uns de plus à l’épicerie de nuit du coin et on lui donna même un carton et un bout de mousse lorsque la fatigue de la journée accumulée additionnée à l’ivresse le terrassa.

Quand le lendemain il repartit, ses hôtes avaient disparus avant l’aube comme les lutins ou gnomes des contes, joues rouges identiques. Il retrouva le chemin de la gare. Pris un café en pensant à son aventure d’un soir et aux prénoms et histoires fabuleuses que chacun racontait à qui voulait entendre. Un étrange fourmillement autre que la saleté de ses habits dans lesquels il avait sués et portés toute la journée parcourait son corps comme une décharge. Quelle aventure, quel changement et monde différent de ce qu’il connaissait, de la monotonie de son milieu et de ses patrons qui n’étaient que réprimandes et ordres à tout va. Il chercha le nom de ce qu’avait ses hôtes et qu’aucun dans son monde professionnel fermé n’avait. La liberté, même si le prix que payaient ces gens était élevé il avait oublié que cela pouvait exister.
Que l’on pouvait vivre autre chose que servir les autres à longueur de temps.

Magicite
avatar 22/09/2020 @ 00:16:04
Le tonnerre tonnait toujours. Au dehors de la maison du maître de Kiki, par un soir d’octobre.
La pluie se déversait à flots, les roulements espacés de l’orage s’éloignaient où se rapprochaient au rythme du vacarme dans l’air.

Devant une école, sur le chemin de Yoshi.

La pluie battait le sol et la jeune fille en bicyclette est aussi trempée que le sol, frappée de lances minuscules se brisant en éclats de gouttes, inondant la route et réfléchissant l’éclairage public comme un lac noir. Ses vêtements étaient lourds et elle pédalait aussi vite que possible au risque de chuter à tout moment. Elle avait vu son petit ami avec cette fille aux cheveux courts, habillé en salopette en jeans comme un garçon. Elle avait les cheveux longs et depuis toute petite les manières d’un dame comme lui a enseigné sa mère. Chaque coup de pédale était rageur. Le sol ruisselait, les caoutchouc des pneus fendait le bitume inondé comme une navire l’écume de la tourmente. Son navire brisé. Au croisement elle amorça un virage maladroitement, l’une des roues dérapa et il s’en fut d’un chouïa qu’elle ne se cassa la gueule. Elle mit le pied à terre pour se rééquilibrer de justesse. Glissant et tombant presque, l’autre jambe empêtrée dans le cadre du vélo elle la dégagea instinctivement avec la grâce d’une ballerine en représentation pour un acte final.
Ses vêtements étaient inondés. Elle souffla les mains cramponnés au guidon de son vélo.
La rage qui brûlait en elle se réduisit. Le froid de la soirée l’enlaça d’un rugueux linceul glacial. Seule ses joues étaient encore rose, le reste de son corps pâle et gourd. Elle marcha en poussant son véhicule tandis que ses pieds pataugeaient dans les flaques, les soquettes rendues gluantes, chaque pas comme givré par la saison annonciatrice de l’hiver. Alors que le givre fendait son cœur sa peau et son sang, son corps entier lui faisait écho.
Elle passa devant un espace éclairé du halo jaune de luminaires. Il y avait une cour jouxtant un temple. Sous le toit de tôle un autel. Et des pigeons par dizaines. Chaque gouttes rebondissait en faisant plic et ploc, parfois toc voire tap tap Toum.
Et à chaque son, à chaque rebond de grosses gouttes les volatiles urbains sursautaient en frissonnant. Certains étaient serrés les uns contre les autres, parmi ceux là d’aucuns frottaient leurs têtes plumeuse contre les cous de l’un de leur voisin.
Il y en avait toute une flopée, s’abritant de l’orage.
L’image était saisissante. Mariko éclata de rire. La chaleur reflua dans ses membres tandis qu’elle s’ébrouait. Il y en avait beaucoup abrités de l’orage. Sa colère avait changée et fait fuir la tristesse. Takeda pouvait bien faire ce qu’il veut avec Natsumi il y perdait au change. Il y avait d’autres poulets, d’autres oiseaux dont un qui saurait l’apprécier. Son monde était jeune. Takéda c’était un beau gosse depuis l’enfance toujours avec son copain Yoshi qui passait son temps à dessiner et était un peu dans la lune quand il parlait. D’ailleurs ça faisait longtemps qu’elle ne l’avait plus vu au lycée, s’il continuait à sécher jamais il ne trouvera de travail. C’est un gentil garçon pourtant.

En levant les yeux vers le tableau d’affichage des horaires il ne vit que des cases noires et en bout de chaque ligne les lettres de diodes indiquant un mot répété: Annulé.
La voie inondée avait empêché le train de passer. Pire les pylônes avaient été endommagés et les voyageurs bloqués dans un train sans électricités en rase campagne. Les secours étaient intervenus et ils avaient du attendre que le préfet réveillé pour l’occasion décide s’il fallait faire intervenir l’armée. Les pompiers eux-même ayant été demandés à cause de la situation critique et du danger d’électrocution ne pouvait pas faire grand-chose pour autant de monde. Ils avaient fournis des couvertures mais comme d’autres interventions étaient nécessaires ailleurs en raison des intempéries c’est la police qui est venu les observer de loin en attendant la réponse du préfet. Les voyageurs avait passé disaient-ils à la télévision du relais H de la gare la pire nuit de leur vie.
Il sourit largement et fit quelque chose que ses manières et son éducation ne lui permettait pas habituellement. Il s’assit par terre et déplia ses jambes, posa la gobelet de carton du café à côté de lui. Une dame avec un foulard Hermès et des bottines très moche passa près de lui et y laissa 20 euros.

Il lécha les pieds nus de l’homme et cela semblait lui faire du bien. Son haleine sous certains critères étaient une abomination, les filets baveux une pestilence liquide mais ce soir là alors que la pluie ruisselait contre les verre des fenêtres et faisait vaciller les ampoules électriques c’était un baume apaisant.
Le chien Kiki avait si bien mangé qu’il ronfla sur la carpette que son maître place près du lit.
La douleur était partie pur l’homme qui contrairement à certaines nuits où la souffrance le tenait éveillé jusqu’à l’épuisement s’endormit ce soir là comme Kiki après ses fêtes.


Puis vint la nuit d’octobre quand les yeux et l’esprit s’habituent à ce que le jour ne soit plus aussi brillant que les mois de juillet et août vu d’ici.

«Le mal dont j'ai souffert s'est enfui comme un rêve.
Je n'en puis comparer le lointain souvenir
Qu'à ces brouillards légers que l'aurore soulève,
Et qu'avec la rosée on voit s'évanouir. »

A. de Musset La nuit d’octobre

Magicite
avatar 22/09/2020 @ 21:51:39
Utagawa Hiroshige, c'est à lui je pensait. Considéré comme l'instigateur de l'art du manga par ses scènes de villes et villages et nombreux personnages. Il me semble qu'il vient avant Hokusai et qu'on les compare souvent. Tandis que Tesuka puis Otomo(traits de vitesse) ont ramené l'influence du cinéma dans la BD nippone, l'un inspiré par Walt Disney l'autre par les films d'action (et la BD franco-belge comme Moebius...qui décidément à inspiré beaucoup de choses dans la culture).

https://www.qwant.com/?q=Utagawa Hiroshige&t=images

Bon désolé pour les fautes nombreuses et mon étourderie, au moins Musset sait écrire et quand j'ai trouvé son poème il convenait parfaitement à ce que je voulais dire.
Ce que la psychologie appelle la résilience, une vision bouddhiste du monde où c'est l'attachement aux choses et aux émotions qui cause la souffrance -et peu intuitive pour les civilisations d'occident et une certaine vision morale manichéenne qui va avec- ou même encore 'après la pluie le beau temps' en tirant un peu sur la corde. C'est ça le thème plus que les personnages, l'ouverture d'esprit à changer sa vision de nos préceptes et croyances dans un moindre mesure quand il sont cause de souffrance pour s'ouvrir à de nouvelles choses qui seront plus en accord pour un temps mais là c'est plutôt venu par hasard même si c'est une cause qui me tient à cœur: le préjugé contre l'apprentissage/découverte de nouvelles choses ou l'inverse plutôt.

Martin1

avatar 23/09/2020 @ 19:27:25
Magicite, c'est un peu énigmatique. Je me demande ce qui t'a motivé pour l'écrire mais je ne m'attends pas à ce que tu répondes, j'accepte que la création aie sa part de mystère.
Sur le plan de la forme, il est vrai que certaines fautes m'ont gêné, et que tu devrais relire et réécrire tout cela pour faciliter son abord. Un flot jaillissant, c'est beau, mais il jaillit encore plus haut si on a endigué les deux bords et si on l'a débarrassé de quelques impuretés : il y a un travail en aval à fournir "après l'accouchement" si je puis dire ! Et ton texte vaut la peine que tu fournisses ce travail, vraiment, car il est riche.

Il y a d'intrigantes descriptions - les pigeons du temple, la gare vide, la nuit avec les clochards, la placidité du chien - que tu attaches les unes aux autres. Leur lien n'est pas toujours logique mais ce sont, (et je ne dis pas cela à la légère), de beaux passages, qui nous font accéder aisément à des impressions visuelles, sensorielles, olfactives, suffisamment claires pour que nous soyons immergés.
Immergés, c'est le cas de le dire. Ton texte est très humide. Partout, le champ lexical de l'averse : la sueur, la bicyclette trempée, de l'odeur de pluie (si caractéristique), le dérapage, l'électrocution, les filets baveux, les doigts gourds. Sincèrement, ton texte a été suffisamment efficace pour que j'aie moi-même l'impression d'être trempé.
Impression moyennement agréable, mais littérairement impressionnante.

Tu cites Musset. Je suis éperdument amoureux de la littérature du XIXe : s'il y avait une époque littéraire à choisir, ce serait celle-là. J'aime beaucoup Musset, je le lisais enfant déjà, il m'émerveillait.
Ce sont ici quatre beaux vers qui parlent de l'éloignement subtil, au-delà de toute perception, l'éloignement du mal et de la douleur. Tu y mêles cette atmosphère aqueuse. J'ignore ce que tu as vraiment voulu dire mais il me semble qu'au contact froid, battant de la pluie de l'automne, il en sort peut-être une brutalité épidermique qui nous envahit suffisamment pour faire disparaître les états précédents : la douleur (au pied), la colère ou le chagrin (pour Mariko).

Comme je l'ai dit je ne suis pas certain que tu aies voulu dire cela, mais c'est ce que j'ai cru comprendre et cela m'a vraiment plu. Bravo.

Je suis sceptique sur ton commentaire laissé à la fin : "changer sa vision de nos préceptes et croyances dans un moindre mesure quand il sont cause de souffrance pour s'ouvrir à de nouvelles choses". D'une part en matière de croyances et de principes je ne m'intéresse pas en premier lieu aux choix subjectifs des gens mais plutôt à l'objectivité du monde. Pour dire les choses simplement, je ne félicite pas les gens de changer, ni de rester les mêmes, mais je les félicite de rechercher la vérité, de questionner le réel, et ce même si cette vérité est source de souffrance, de conformisme, de dégoût. Pour moi aussi, trop aimer la vérité est quelque chose qui peut faire souffrir : et cette souffrance n'a pas à servir de justification pour s'en détourner. Tu comprends ici pourquoi j'ai du mal à embrasser cette cause qui dis-tu, te tient à coeur, du moins telle que tu l'as décrite.
Mais surtout d'autre part, je ne vois pas exactement pourquoi ton texte défend cette cause ; ce n'est pas évident.

Magicite
avatar 28/09/2020 @ 16:09:17
Et bien je ne tenait pas particulièrement à parler des raisons de ce texte mais par égard pour ton intérêt je vais en faire part.
Essentiellement les premières pluies de septembre baissant la température de l'épilogue de l'été.
J'ai plusieurs infirmités dont certaines liés à des polytraumatismes orthopédiques(le terme médical) qui m'empêchent de courir plus de 5 mètres sans que les appuis me fassent ressentir de la douleur dans les creux et les bosses de mes os (ainsi que l'usure de cartilages subséquent à la chirurgie de renforts métalliques et de leurs retraits au fil des années qui suivirent).
Donc à l'origine il y eut cette semaine où 4 jours de pluies alternés à des jours sans pluie m'empêchent de dormir. N'étant pas amateur d'avaler des pilules anti-douleur ad æternam je m'en passe. L'âge n'allant que dans un sens et la pratique de sports dans les limites de mon ressentit n'ayant pas vraiment amélioré la situation il y eut cette nuit où fatigué d'insomnie je commençait l'écriture de ce texte, l'idée et le titre ayant été trouvés.
Je suis donc ce personnage avec son chien. Mon "chien" métaphorique du moment étant probablement mon écriture même si j'ai aussi d'autres voies pour ne pas penser à mes ennuis physiques. Tout comme les autres épisodes et personnages s'inspirent d'expériences ou de vécus, l'idée de base pouvant être résumée même si de façon peu adéquate par : Après la pluie le beau temps, toutes nos petites misères seront passagères. L'histoire sise au japon étant une romance (ou plusieurs histoires) liées je ne voulais pas que cela puisse détourner du thème choisit. Ainsi je cherchait un bonheur après une déception qui fut différent des autres et ce fut l'histoire d'une nuit d'errance après avoir raté un train. Elle est probablement pas celle que j'aurais voulu et porte d'autres sujets mais s'est imposée d'elle même et je ne la repoussait pas. Parmi ces sujets est la subjectivité de notre vision du monde conditionné par notre environnement, ici le "monde" de la rue qui comme tout les microcosme vu de l'extérieur est différent et implique d'autres raisonnements/valeurs que ceux du quotidien de la plupart des gens. Pour résumer sans m'y étaler c'est quelque chose que je connut après avoir vécu un quotidien d'ouvrier non qualifié pénible, c'est là le fondement de cette partie
Bien sûr comme tu l'a fait remarqué Martin1 les histoires n'ont pas de rapport entre elles, si ce n'est de partir d'un déception/peine/ennui pour finir à un apaisement ou bonheur nouveau; le renoncement inconscient à la souffrance étant porteur de mieux. Pour' la personne qui rate son train c'est la découverte de personne l'accueillant dans son naufrage(se retrouver coincé dans une ville la nuit loin de chez soi), pour l'homme et son chien c'est l'oubli de s'apitoyer sur son sort qui va aider à mettre la souffrance de côté, pour Yoshi c'est une nouvelle passion qui remplace l'autre, pour Mariko c'est la prise de conscience de sa valeur après un abandon.
Voilà dont de lien il n'y a pas car chacune des histoires à ses propres règles et solutions(certes on peut pas supprimer une douleur osseuse ou de l'arthrose en y pensant mais ne pas s'y lamenter est déjà une aide).

Quant à Musset je découvrit son poème au détour de recherches(chap lexical) pour écrire ce texte. Il me semblait évident qu'il devait conclure les différentes histoires proposées ici. C'est vrai que ses pièces ainsi que son roman autobiographique (la confession d'un enfant du siècle) ainsi que son écriture me firent grandes impression aussi, j'avais autour de 25 ans quand je les découvrit.
Voilà je n'ai pas d'excuse pour le manque de soin apporté à ce texte après le premier jet mais ce sont les raisons et le contexte, les muses et les motivations.

Tistou 05/03/2021 @ 11:08:09
Bon. Même après avoir lu vos échanges à Minoritaire et toi-même, je reste, manifestement à l'instar de Minoritaire, plus que dubitatif.
L'impression d'un immense fourre-tout, d'une immense envie de traiter d'un (?, de plusieurs ?) sujet, de le faire dans une certaine urgence mais sans la discipline nécessaire pour rendre tes idées accessibles au lecteur.
Comme le dit Minoritaire, de beaux passages, bien évocateurs, de l'hypotypose (j'adore ce terme pour ce qu'il me rappelle - et là désolé il n'y a que moi qui puisse comprendre !), mais des beaux passages sans suite, et c'est dommage.
A nouveau davantage de petites fautes d'étourderie (il me semblait que tu avais un peu réglé ce problème ces derniers temps, mais peut-être l'urgence ... ?) et puis des concordances de temps plutôt discordantes qui me font trébucher dans la lecture. Du mélange d'imparfait, de passé simple, mal à propos souvent. Brr , désolé, mais pas positif sur la forme. Et le fond malheureusement est décousu , dommage il y a de beaux passages.
Au bilan, un texte compliqué qui ne figurera pas parmi mes préférés des tiens.

Martin1

avatar 08/03/2021 @ 21:08:17
à Tistou : tu cites trois fois Minoritaire mais il n'est pas intervenu sur ce forum ;-)

Tistou 09/03/2021 @ 11:26:09
à Tistou : tu cites trois fois Minoritaire mais il n'est pas intervenu sur ce forum ;-)

Autant pour moi (et qu'on ne me parle pas de "Au temps" que je ne supporte pas), je rends à César ce qui est à César, je voulais parler de tes échanges, Martin1, avec Magicite.

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