Magicite
avatar 08/05/2020 @ 10:42:33
Un épaulard ce n’est pas bavard.
Il sentait de très loin le sillage d’un bateau de pêche industrielle des mers du pacifique.
Du poisson qu’il n’aurait pas. Tant mieux il préférait le calmar. Celui là il fallait le chercher plus en profondeur où la lumière se raréfiait et sa grande stature lui permettait de résister au froid.
Enfin il mangeait du poisson et peu préféraient le calmar même si quand on a une bouche comme celle de leur espèce n’importe quoi qui se mouvait dans l’océan faisait figure de repas.
Ou presque. Il était âgé.
Il reste peu de leur espèce dans les océans du globe.
S’il avait écouté et compris des histoires il saurait que certains de ses congénères avait étés capturés pour être mis dans des baignoires et donnés en spectacle, enfin de grandes baignoires mais des gouttes par rapport à la taille d’un océan.
Il n’avait pas besoin de savoir écouter ou de comprendre aucun langage pour savoir qu’il restait peu de son espèce.
Les polluants et les trafics de pétrole lui laissait un arrière goût qu’il fuyait comme il pouvait.
Les rencontres étaient rares, dans sa jeunesse il aurait coursé la femelle orque probablement mais celles ci se faisaient rares dans leurs robes blanche et noire.
L’avenir des jeunes semblait plutôt compromis.
Sa passion pour aller en profondeur de l’eau lui avait fait éviter facilement le contact avec les bateaux, avec les humains ce qui était aussi une bonne chose pour lui.
Cette fois ci il y avait un bateau, plutôt large et long même quand on fait 8 mètres d’envergure.
C’était un de ces grands paquebots de croisière.
A sa poupe, accotés au bastingage deux jeunes hommes et une dame âgée.
L’embarquement pour la croisière leur avaient coûtés toutes leurs économies.
L’un des hommes souleva une relique de métal devant l’horizon.
Il ouvrit son couvercle et une poudre s’en déversa, voletant au vent avant de sombrer dans l’océan.
Sous l’eau, invisible et retenant sa respiration comme il en était capable, l’orque marin regarda une gemme qui reflétait la lumière s’enfoncer dans les profondeurs des océans.
L’eau semblait purifiée par le chatoiement du joyau. Ses yeux savaient bien que ce n’était pas les écailles d’un poisson comestible qu’il contemplait mais il se sentit rempli de joie à cette vision.

À la surface la vieille dame dit:
«C’est ce qu’elle aurait voulue, voyager les voyages qu’elle n’a fait que rêver pour toujours.»
Le chant et les battements des mains d’une tribu sembla résonner dans l’air subrepticement avant de disparaître tout à fait dans les profondeurs insondables de l’océan.
Une jeune orque croisa la route du vieil épaulard, sa mère dans son sillage, il la reconnue et bien loin des bateaux ils dansèrent comme des figures immenses entre le ciel et la mer.

Tistou 10/08/2020 @ 15:38:33
Bizarre tout ça. Notamment la fin que j'ai du mal à rattacher à ce qui précède.

Sinon, c'est vrai : un épaulard, ce n'est pas bavard. Mais ça n'en a pas non plus besoin pour en imposer ! Et au fait, il a raison ; le calmar c'est tellement bon !

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