Catinus
avatar 06/04/2020 @ 16:32:47
Dans le roman d’Éric-Emmanuel Schmitt « Ma vie avec Mozart » pp 55-56 :

« Je suis las, Mozart, si las. Les coulisses de l’hôpital n’ont plus de secret pour moi, j’en sais les rites, les horaires, les odeurs, les bruits feutrés, le peuple infatigable des infirmières en galoches, les médecins fugitifs au front barré par les soucis, les chariots chromés avec leurs bimbeloterie de médicaments inefficaces, les râles qui parfois s’échappent des chambres, les familles plombées qui stationnent devant la porte en craignant le malade ; je frissonne au moment où le jour se glisse dans la nuit, quand l’angoisse va saisir les patients et qu’il faudrait se trouver auprès de chacun pour lui tenir la main, le bercer, lui raconter une histoire. Le soir, en gagnant mon appartement obscur, épuisé par les conversations que j’ai dû engager, trop fatigué pour ouvrir un livre, craignant d’allumer la radio ou la télévision qui vomiraient sur moi de nouvelles horreurs, je n’accède plus au repos. Sans doute ai-je peur de m’allonger, de prendre une position qui ressemble à celle des mourants. »

Pieronnelle

avatar 06/04/2020 @ 18:03:47
Tellement d'actualité Catinus ! J'espère que tu vas bien...

Catinus
avatar 06/04/2020 @ 19:30:42
Tellement d'actualité Catinus ! J'espère que tu vas bien...


Merci, Pieronnelle, ça roule. Ce qui me manque le plus ce sont les bistrots et les bibliothèques.
J'espère qu'il en va de même pour toi.

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