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Les revenants
A l'entrevue pour avoir un rôle de commédienne, de commédien, enfin d'acteur, d'actrice, dans ce film « L'0urs et la souris », film dont tout le monde avait entendu parler, en bien, en mal, dans les journaux, les revues cinématographiques, à la radio, enfin si ça existait encore, à la télévision, les candidats, les candidates préents discutaient tout azimut dans ce grand bureau du cinéaste Folco, au 12è étage de la Film Godwell à New York. Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes s'agitaient. Soudain on entendit une voix aigue ressortir du bouhaha : « Je ne veux pas d'un second rôle, je suis femme et heureuse de l'être ! » Ainsi s'écriait-elle, presque en hurlant, sa bouche, déjà grande, s'ouvrant démesuremment. Ceux, et celles, qui étaient présents, riaient entre eux, entre elles, se racontaient des blagues, se fendaient la rate. « Oh on la connaît celle-là, toujours prête à faire des histoires, pourvu que Falco ne la prenne pas, elle ne crée que des ennuis, elle ferait pleuvoir hors saison ! Qu'est-ce que ce « femme et heureuse de l'être » vient faire ici, disaient-ils, disaient-elles ? L'agitation était devenue extrême.
Folco, avec ses beaux cheveux blancs-neige, harmoninieusement bouclé, zapé d'un costume veste brune, gilet et patalon rayé gris souris, était-ce de circonstance vu le titre de son film, interrompit le dialogue qu'il tentait d'avoir avec un candidat légèrement vouté et barbu, entre deux âges, qui pourrait peut être convenir pour interpréter le dompteur de bêtes sauvages, lacha son stylo d'énervement, se leva, furieux, et essaya, en vain, de calmer les esprits. Mais, avec sa remarque idiote de rechercher une impossible étoile pour jouer le rôle principal, avait encore rajouté de l'huile sur le feu ! « Comment ça, impossible ! Alors pourquoi nous convoquer, nous rechercher, nous faire venir, passer des annonces d'auditions, discuter avec chacun d'entre nous, si c'est pour représenter une étoile impossible ». Encore un peu, et ils, elles, en seraient venu aux mains, peut être aux poings, si quelqu'un n'était pas monté sur une chaise avec grand fracas et dit : « Ne vous battez pas contre vous-même, oui, à vous même, car ce n'est qu'à vous-même que vous faisez du tord en vous comportant de cette façon, vous êtes pire que des enfants, aux enfants on pardonne, mais à vous, alors non, ça suffit ! » Le ton, l'allure, la tenue de l'homme en imposèrent immédiatement et chacun entendit enfin : « On tourne ! »
Désolée je me suis trompée d'endroit où mettre mon texte...
A l'entrevue pour avoir un rôle de commédienne, de commédien, enfin d'acteur, d'actrice, dans ce film « L'0urs et la souris », film dont tout le monde avait entendu parler, en bien, en mal, dans les journaux, les revues cinématographiques, à la radio, enfin si ça existait encore, à la télévision, les candidats, les candidates préents discutaient tout azimut dans ce grand bureau du cinéaste Folco, au 12è étage de la Film Godwell à New York. Hommes, femmes, jeunes, moins jeunes s'agitaient. Soudain on entendit une voix aigue ressortir du bouhaha : « Je ne veux pas d'un second rôle, je suis femme et heureuse de l'être ! » Ainsi s'écriait-elle, presque en hurlant, sa bouche, déjà grande, s'ouvrant démesuremment. Ceux, et celles, qui étaient présents, riaient entre eux, entre elles, se racontaient des blagues, se fendaient la rate. « Oh on la connaît celle-là, toujours prête à faire des histoires, pourvu que Falco ne la prenne pas, elle ne crée que des ennuis, elle ferait pleuvoir hors saison ! Qu'est-ce que ce « femme et heureuse de l'être » vient faire ici, disaient-ils, disaient-elles ? L'agitation était devenue extrême.
Folco, avec ses beaux cheveux blancs-neige, harmoninieusement bouclé, zapé d'un costume veste brune, gilet et patalon rayé gris souris, était-ce de circonstance vu le titre de son film, interrompit le dialogue qu'il tentait d'avoir avec un candidat légèrement vouté et barbu, entre deux âges, qui pourrait peut être convenir pour interpréter le dompteur de bêtes sauvages, lacha son stylo d'énervement, se leva, furieux, et essaya, en vain, de calmer les esprits. Mais, avec sa remarque idiote de rechercher une impossible étoile pour jouer le rôle principal, avait encore rajouté de l'huile sur le feu ! « Comment ça, impossible ! Alors pourquoi nous convoquer, nous rechercher, nous faire venir, passer des annonces d'auditions, discuter avec chacun d'entre nous, si c'est pour représenter une étoile impossible ». Encore un peu, et ils, elles, en seraient venu aux mains, peut être aux poings, si quelqu'un n'était pas monté sur une chaise avec grand fracas et dit : « Ne vous battez pas contre vous-même, oui, à vous même, car ce n'est qu'à vous-même que vous faisez du tord en vous comportant de cette façon, vous êtes pire que des enfants, aux enfants on pardonne, mais à vous, alors non, ça suffit ! » Le ton, l'allure, la tenue de l'homme en imposèrent immédiatement et chacun entendit enfin : « On tourne ! »
Désolée je me suis trompée d'endroit où mettre mon texte...
Aucun souci Fd, tant qu'il trouve sa place à la fin, c'est un happy end. Dans ton texte aussi, happy end: une intervention providentielle qui dompte le chaos (lui aussi ferait donc un bon dompteur de bêtes sauvages). J'aime bien la façon dont tu précises comédien-comédienne, ceux-celles, ils -elles - est-ce un effet de style ou de l'écriture inclusive? De jolis traits d'humour!
Ce texte-ci aussi me renvoie à une référence : le début du film "Les Grands Ducs" https://www.youtube.com/watch?v=kfK8xo237FQ
Le "On tourne" final laisse imaginer qu'on vient d'assister à une répétition, que tout cela n'était qu'un jeu. Et ça me rappelle aussi autre chose : un film que je n'ai pas (encore) vu mais dont le making of se trouve ici : https://www.youtube.com/watch?v=Ho_xNQ9wAEA&t=793s
Je vois plutôt l'intervenant comme un prophète admonestant la foule.
J'aime beaucoup la faute de frappe : "Harmoninieusement" :-)
Le "On tourne" final laisse imaginer qu'on vient d'assister à une répétition, que tout cela n'était qu'un jeu. Et ça me rappelle aussi autre chose : un film que je n'ai pas (encore) vu mais dont le making of se trouve ici : https://www.youtube.com/watch?v=Ho_xNQ9wAEA&t=793s
Je vois plutôt l'intervenant comme un prophète admonestant la foule.
J'aime beaucoup la faute de frappe : "Harmoninieusement" :-)
jolie comédie sur les comédiens et la dureté des castings. J'aime bien « femme et heureuse de l'être », moi qui ai souvent eu l'impression d'être "un homme de trop"...
La dure loi des castings dans un univers impitoyable (personnellement, je n'y connais rien), mais c'est ce qui m'apparaît à la lecture.
J'aime énormément cette phrase (malgré ses quelques erreurs): "Ne vous battez pas contre vous-même, oui, à vous même, car ce n'est qu'à vous-même que vous faisez du tord en vous comportant de cette façon".
J'aime énormément cette phrase (malgré ses quelques erreurs): "Ne vous battez pas contre vous-même, oui, à vous même, car ce n'est qu'à vous-même que vous faisez du tord en vous comportant de cette façon".
Il me faudrait du temps et encore plus de temps ou avoir le temps de relire ce que j'écris et je regrette de ne pas avoir assez de temps pour pouvoir corriger mes texte avant que vous ne les lisiez :-) :-)
C'est vrai qu'écrire dans un temps imposé aussi court, ne laisse pas le temps de reprendre, ou de corriger son texte.
C'est le jeu...
Et c'est aussi l'une des raisons pour laquelle je ne participe pas, sauf contrainte et forcée :-))
C'est le jeu...
Et c'est aussi l'une des raisons pour laquelle je ne participe pas, sauf contrainte et forcée :-))
Je comprends tes raisons, Marvic, elles ont failli me laisser en rade, mais c'est vrai aussi que ce temps imposé me titille et de fait, je m'amuse en y participant et je passe sur certains commentaires ! :-)) :-))
Au cas où, il n'y a ni mépris ni moquerie dans ma remarque sur "harmoninieusement". Je trouvais que ça sonnait comme un mot-valise entre harmonieusement et ignominieusement :-)
Quant au timing, il faut savoir tricher : On se donne le temps imparti pour écrire, mais avant d'envoyer, on s'offre une tisane ou une Trappiste selon son tempérament, et on pense à autre chose avant de se relire et éventuellement corriger.
J'ai "rendu ma copie" un peu avant minuit et Lobe ne m'a même pas tapé sur les doigts. Tiens? La prochaine fois, j'essaierai de la rendre bien après. :-D
Quant au timing, il faut savoir tricher : On se donne le temps imparti pour écrire, mais avant d'envoyer, on s'offre une tisane ou une Trappiste selon son tempérament, et on pense à autre chose avant de se relire et éventuellement corriger.
J'ai "rendu ma copie" un peu avant minuit et Lobe ne m'a même pas tapé sur les doigts. Tiens? La prochaine fois, j'essaierai de la rendre bien après. :-D
C'est un texte très vivant ! Et les consignes sont bien intégrées ; j'aime bien le personnage qui se lève et, comme avec un baguette magique, interrompt le concert de chamailleries ! C'est vrai que ça faisait un peu cour de récréation mais la petite morale sur se «battre contre soi-même», qui était pas aisée à placer , à été efficace et le «silence on tourne» bien venu...
L'impression d'ensemble me parait très cacophonique. On a l'impression qu'il y a du bruit de partout et que ça ne va aboutir, cette démarche de casting. Puis finalement ce n'est qu'un jeu dans le film, il y a bien une fin. Mais j'ai eu beaucoup de mal à m'y retrouver, tourneboulé que j'étais en outre (une de mes particularités !) par l'abondance des fautes et incorrections vers la fin du texte. Mais tu t'es exprimée là-dessus, regrettant de n'avoir pas assez de temps pour te relire et te corriger. Dont acte ...
Marvic est sur la même ligne sauf ... sauf qu'elle ne participe pas ... Alors merci à toi, Fd, d'être fidèle à ces jeux d'écriture.
Marvic est sur la même ligne sauf ... sauf qu'elle ne participe pas ... Alors merci à toi, Fd, d'être fidèle à ces jeux d'écriture.
Les contraintes sont toutes là, a priori, ce qui n'était pas facile, et l'imagination est au rendez-vous. Ton texte me fait penser à ce que lit mon conjoint en ce moment "tiens ferme ta couronne" de Y Haenel, avec cette description du milieu du cinéma, très impitoyable, ou les combats d'égo sont légion. Enfin pas qu'au cinéma.. partout même… Bref, c'est une autre histoire !
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