Shelton
avatar 09/09/2019 @ 09:41:27
Lundi 9 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et parfois je vous propose des albums de bande dessinée très spécialisés dans l’aéronautique. Il faut dire que j’aime beaucoup ces histoires d’avions, de pilotes et de troisième dimension, domaine que j’ai découvert assez jeune avec les aventures de Tanguy et Laverdure que je trouvais dans le magazine Pilote puisque j’avais la chance de le voir arriver à la maison…

Après Michel Tanguy et Ernest Laverdure, il y eut Dan Cooper, puis Buck Dany, puis Adler… Après je suis passé à d’autres genres délaissant quelque peu les avions… J’y suis revenu avec quelques bons albums de reprise dans les séries Tanguy et Laverdure et Buck Dany. C’est ce qui m’a poussé, doucement mais surement, vers des séries comme Team Rafale, série majeure des éditions Zéphyr…

De la même façon que les aventures de Michel Tanguy et Ernest Laverdure devinrent l’emblème papier des avions Mirage, Team Rafale, comme le nom l’indique, porte l’avion Rafale. Ne me demandez pas de faire la publicité de cet avion, avant tout système d’armes et objet de guerre, mais plutôt de vous dire qu’au-delà de l’aspect armement, cette série développe des personnages profonds et très humains. Le personnage central, Tom est certes un pilote de chasse digne de ses grands prédécesseurs mais aussi un père séparé qui doit jongler avec les moments où il peut voir sa fille. Ces moments sont toujours trop courts car la vie de pilote n’est jamais un long fleuve tranquille d’où le divorce d’ailleurs…

Depuis peu, Tom est affecté sur le porte-avions De Gaulle et j’ai le sentiment que la série s’épaissit encore un peu plus. Il faut dire que le porte-avions c’est comme une ville sur une petite île, c’est comme un huis-clos océanique et donc les relations entre les personnages semblent plus fortes, plus radicales, plus profondes…

Dans le tome précédent, le porte-avions fait escale dans l’Océanie où Tom arrive à prendre un peu de repos en voyant sa fille. Mais l’avion qui la ramène en France disparait des radars de contrôle… Le drame absolu… Il s’avère que l’avion a peut-être été détourné et Tom va vouloir sauver sa fille…

Je ne peux pas en dire beaucoup plus car le lecteur appréciera de garder des éléments de l’histoire à découvrir et il ira probablement de surprise en surprise… Dans cet album, peu de scènes aériennes, beaucoup plus de jungle, de combats politiques, ethniques ou militaires… Les commandos sont plus à l’honneur que les pilotes même si…

Le lecteur va réellement trembler mais sa lecture sera jubilatoire et il ne pourra jamais reposer l’album avant de savoir ce qui est advenu de cet avion de ligne et si, bien sûr, le combat potentiellement très dangereux de Tom et ses amis aura servi à quelque chose : trouvera-t-il sa fille vivante ?

Le dessin d’Olivier Jolivet, qui a repris le dessin de la série à partir du tome 9, s’améliore de page en page et c’est un véritable plaisir de découvrir sa maitrise du dessin dans des milieux aussi différents que la mer, l’air, la jungle ou même un simple bureau de dictateur…

Signalons encore que les albums de cette série sont toujours enrichis de quelques pages sur la réalité des avions, des porte-avions, des femmes et des hommes qui exercent ces métiers au service de la France.

J’ai donc bien apprécié cet album, Portés disparus, qui termine l’histoire commencée avec Le vol AF414 a disparu, et il ne nous reste plus qu’à attendre de voir ou le scénariste Frédéric Zumbiehl décidera de nous emmener la prochaine fois !

En attendant, puisque l’été c’est fait pour lire, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 10/09/2019 @ 06:48:00
Mardi 10 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et quand on lit beaucoup, en particulier des bandes dessinées historiques, on réalise que les Croisades occupent beaucoup de place dans notre imaginaire collectif. Certes, parfois c’est pour parler de l’aventure, de cette guerre contre ceux qui avaient osé prendre le tombeau du Christ, pour glorifier ces héros qui partirent à l’aventure en laissant femmes, enfants, fortunes, terres derrière eux et souvent, sans espoir de retour, du moins à court terme !

Mais, il y a aussi ceux qui voient dans ces guerres et combats sanglants mille raisons de voir la violence des religions, la volonté de conquérir le monde portée par les hommes blancs, bref, la source du colonialisme qui va ravager le monde au fil des siècles…

Les plus fins et retors analystes de l’histoire et des motivations humaines voient dans les croisades de grandes manipulations. En effet, si le moteur lié à la foi est bien mis en avant, force est de constater que très rapidement les Croisades seront poussées par les ressort économiques, politiques, financiers, militaires et dominateurs. De très nombreux nobles poussent les croisés à partir au combat en espérant bien récupérer les fruits de ces guerres : royaume, duchés et autres conquêtes sont là pour enrichir, asseoir l’autorité et consoler d’échecs connus ailleurs en Europe…

Il ne faudrait d’ailleurs pas oublier que bien souvent, Chrétiens d’Orient et d’Occident se sont plus affrontés que Chrétiens et Musulmans et c’est ce dernier aspect qui est mis en valeur avec cette nouvelle série, La croix sanglante, de Stojanovic, Kovacevic, Ianos et Desko, aux éditions Delcourt.

Dans le tome 1, Guerre sainte, le seul sorti en librairie à cette date, On comprend très vite les éléments majeurs de cette histoire. Nous sommes à un moment clef de l’histoire des Croisades, la quatrième croisade pour être précis. Innocent III est arrivé sur le trône pontifical en 1198 et il a décidé de relancer l’esprit des croisades. Il se base sur l’écriture et cela donne, du moins à son avis, tous les droits : Si je t’oublie, Jérusalem… Nous sommes donc maintenant en 1204 alors que la croisade a été prêchée et que les croisés sont prêts à partir…

Comme une bande dessinée n’est pas simplement là pour raconter l’histoire générale, on va suivre un certain Philippe de Crécy. Son père qui a connu la croisade et son lot de cruautés, tente bien de l’empêcher, mais la jeunesse n’a pas d’oreille dans de telles situations… On va très rapidement mesurer les problèmes qui vont se poser car le croisé est avant tout un aventurier qui part dans l’inconnu…

La croisade, on revient à la grande Histoire, est bloquée à Venise pour de sordides questions d’argent et des calculs politiques des uns et des autres et on sent bien que cette croisade va aller de Charybde en Scylla et qu’elle verra des affrontements entre chrétiens… Oui, ce sera une croisade sanglante d’où le nom de la série, La croix sanglante…

Les auteurs se lancent donc dans une aventure presque aussi périlleuse que la croisade car réaliser une bande dessinée historique sur un tel sujet n’est pas sans risque et danger… La rigueur semble être là, la qualité graphique indiscutable et le lecteur plonge dans le récit avec plaisir malgré les explications indispensables qui peuvent parfois alourdir le discours, les dialogues, les cases…

J’ai beaucoup aimé ce premier album et j’attends avec une réelle impatience la suite en l’espérant à la hauteur. Les auteurs sont originaires d’Europe de l’Est – pour parler avec nos mots d’autrefois – et je trouve qu’ils apportent une véritable qualité à ce récit qui mérite toute notre attention par son dynamisme graphique et son fond historique… Un épisode important de ces croisades et une cruauté qu’il faut avoir en tête quand on parle de ces guerres incroyables…

Pour compléter cette série, on peut aussi retrouver la vision globale des croisades avec Histoire des Croisades de Jean Richard, un excellent ouvrage de synthèse sur le sujet… et que l’on a la possibilité de trouver encore en librairie en format poche (enfin, grosses poches quand même !).

Alors, puisque l’été c’est fait pour lire et que nous sommes encore en été, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 10/09/2019 @ 07:45:17
L’été c’est fait pour lire et puisque je vous ai parlé de croisades dans ma chronique du jour je voulais juste élargir quelque peu le sujet avec l’ouvrage de Martin Aurell, historien d’origine espagnole et élève de Georges Duby, qui a permis une approche complémentaire des croisades en montrant certains opposants à ces guerres lointaines…

En effet, on peut croire que ces croisades demandées par les papes, prêchées par les plus grands religieux de cette époque, étaient des actions unanimement acceptées par les clercs, les religieux, les intellectuels. Or ce ne fut pas du tout le cas !

Certes, les opposants n’étaient pas majoritaires, mais ils existaient bien, se faisaient entendre et parfois ils appartenaient à l’élite religieuse de leur époque… L’ouvrage de Martin Aurell, Des chrétiens contre les croisades, XII°-XIII° siècle, montre que des chrétiens se sont opposés aux croisades dès le XII° siècle. Non, il n’y avait pas de consensus autour de ces guerres sanglantes appelées croisades ! Des princes, des prêtres, des moines, de saints hommes et même des troubadours ont osé braver la parole des grands de ce monde, celle du pape en tout premier lieu !

L’auteur montre que pour alimenter cette « rébellion » contre l’Eglise en place, les contemporains furent rassasiés par le récit des massacres de musulmans et chrétiens d’Orient, par l’enrichissement des ordres religieux combattants comme les Templiers, les exactions des chevaliers chrétiens prêts à tout pour s’enrichir et les coucheries violentes où les femmes de toutes les origines furent maltraitées… Or ; ces faits connus dès le départ ou presque ont fait réagir des chrétiens qui ont ainsi tenté de mettre en application un Evangile que les autres avaient oublié…

Un très bon livre à lire et pas seulement en été !

Shelton
avatar 11/09/2019 @ 07:15:07
Mercredi 11 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et quand on croise en librairie une collection qui porte le nom de « … à la plage », je ne peux que faire une halte, ouvrir, lire quelques lignes et repartir avec un nouvel opus à aller déguster sur le sable fin… Bon, tout cela n’est valable que si on est en bordure de mer ou de lac et s’il y a du soleil ! Sinon, on se contentera de son fauteuil, de la cheminée, de son lit chaud et douillet… Enfin, vous avec le choix de lire où vous voulez, on ne va quand même pas régenter votre vie !

Donc, contemplant cette collection de vulgarisation que je ne connaissais pas avant cet été, j’ai décidé de repartir avec trois ouvrages, ceux consacrés à des auteurs que je ne connaissais pas ou presque pas… Kant à la plage, la raison pure dans un transat, Proust à la plage, la recherche du temps perdu dans un transat, Darwin à la plage, l’évolution dans un transat. J’ai oublié Colette, Marx, Einstein… car j’ai choisi réellement ceux pour lesquels j’étais prêt à la grande découverte !

Je reviendrai certainement, un jour, sur chacun de ces ouvrages en détails mais je voulais, dès maintenant, traiter du bien-fondé de cette collection et de l’utilité absolue d’avoir à disposition une bonne collection de vulgarisation. Une fois, j’ai rencontré une personne dans le monde du spectacle qui croyait que je méprisais son spectacle en disant qu’il s’agissait d’une bonne vulgarisation… Elle ne savait pas que la vulgarisation était bien autre chose qu’une version avec des gros mots !

Il ne peut pas y avoir de bonnes recherches, de grandes sciences et de magnifiques découvertes sans qu’il y ait aussi une bonne vulgarisation, c'est-à-dire une mise à disposition de ces éléments souvent complexes au grand public. Le grand public n’est pas non plus un gros mot, c’est nous tous d’une façon générale…

Prenons, par exemple, les philosophes. Dans nos vies quotidiennes, nous n’avons pas besoin de tout savoir sur les travaux de tous ces grands philosophes. Par contre, comprendre ce que Socrate, Sénèque, Thomas d’Aquin, Kant ou Simone Weil peuvent nous apporter lors de nos grandes interrogations humaines, oui, cela est utile, même indispensable ! Puis, après, si besoin est, si nous sommes curieux, si nous voulons aller plus loin, alors, on pourra lire des ouvrages plus complexes de ces auteurs eux-mêmes…

Cet échelon d’accessibilité devrait être assumé par l’enseignement. C’est ce que j’ai toujours tenté de faire depuis quelques décennies mais je reconnais que parfois c’est délicat car nos étudiants n’ont pas toutes les bases nécessaires. J’ai eu des étudiants qui n’avaient jamais lu un livre en entier, certains n’avaient vu qu’un seul spectacle vivant de leur vie et d’autres estimaient de bonne foi que lire était perdre son temps… C’est tout petit qu’il faut commencer à prendre les bonnes habitudes : réfléchir par soi-même, se donner des objectifs, lire, échanger avec les autres, ne pas suivre le mouvement sans s’être posé des questions…

L’avantage de cette collection, c’est avant tout de ne pas s’adresser spécifiquement à des lecteurs confirmés d’ouvrages complexes. Vous avez entendu parler de Kant, de Proust, de Darwin… vous voulez juste savoir de quoi il s’agit ? Alors, c’est pour vous ! C’était aussi pour moi !

Kant était un philosophe que je ne connaissais pas du tout, je l’avais bien croisé dans l’année de terminale mais il ne m’avait laissé aucun souvenir précis si ce n’est ce titre « Critique de la raison pure » (1781). Peut-être ne pensais-je pas être capable d’une raison pure, allez savoir ! Mais maintenant, j’en ai compris les grandes lignes, je vois où il se situe dans la pensée humaine et son questionnement est bien arrivé jusqu’à moi… Du coup, moi aussi, j’aurais bien aimé croiser dans la rue son serviteur, être invité à manger et échanger avec le maître… Ma liberté aurait été alors d’accepter ou pas… Bon, nous reviendrons sur tout cela un jour…

Ce qui est certain, c’est que maintenant j’ai compris ce personnage et sa pensée, j’ai envie de reprendre mes essais de lecture de Proust et Darwin n’est plus un mystère complet… Comme quoi, lire sur la plage ou sur un transat n’est peut-être pas si inutile que cela ?

Alors, comme l’été c’est fait pour lire, comme l’été n’est pas terminé, bonne lecture à tous !

Nota Bene : il se pourrait bien que l’on puisse lire aussi durant l’automne, non ?

Shelton
avatar 12/09/2019 @ 06:41:38
Jeudi 12 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire, de l’histoire et de la bande dessinée, par exemple. Je sais bien que certains pensent encore – ils ne doivent pas assez me rencontrer – que l’uchronie est une simple fantaisie et que ce n’est pas sérieux… Mais ils devraient venir en lire un peu et leur avis changerait certainement…

L’uchronie, c’est jouer avec l’histoire pour aller encore plus loin dans la réflexion historique. Prenons un exemple. Nous sommes en 1651, la Fronde des Princes fait rage, le très jeune Louis XIV est menacé et on demande à d’Artagnan, oui le fameux Charles de Batz de Castelmore dit d’Artagnan, le Mousquetaire de Gascogne, d’exfiltrer la famille royale de Paris. Or, la nuit, dans une auberge, des brigands de grands chemins assassinent le jeune Louis XIV et d’Artagnan responsable de la sécurité ne va pas s’en remettre…

Cet assassinat est sorti de l’imagination des scénaristes, je vous le concède, mais Duval et Pécau ne sont pas si farfelus que cela. La Fronde a réellement mis en danger le jeune Louis XIV qui, avant d’être le roi tout puissant a été un héritier balloté par les uns et les autres, rien n’étant gagné pour son avenir. Aller jusqu’à penser qu’il aurait pu être assassiné n’est pas faire preuve de délire, fantasme ou autre folie…

Quant à ce pauvre D’Artagnan, si pareille mésaventure lui était arrivée, imaginez quelle aurait pu être son abattement, sa dépression, son désespoir… Dans l’album Le dernier Mousquetaire, les auteurs vont décrire comment les Princes frondeurs vont se partager le royaume, comment Espagne et Angleterre vont se comporter, comment Mazarin tentera de tout faire pour sauver le royaume et comment, Vingt ans après, d’Artagnan se trouvera encore pris dans l’histoire de cette belle France…

C’est bien là que l’uchronie devient Histoire avec un grand H car après avoir choisi un point de rupture qui lui relève bien de la fiction – je rassure tout le monde Louis XIV n’a pas été assassiné et il est bien devenu le Roi Soleil – ils font évoluer les personnages historiques avec la logique scientifique, avec tous les éléments connus du moment. C’est un peu comme lorsque les scientifiques reproduisent une expérience en laboratoire pour confirmer une hypothèse, valider une loi…

Là, on mesure la fragilité initiale du jeune roi, les dangers qui guettent la France et on comprend mieux pourquoi Louis XIV va regrouper les grands du royaume à Versailles pour les avoir sous la main sans risque…

Cette histoire du Dernier Mousquetaire sera en deux volumes et c’est le premier qui vient de sortir. C’est dessiné par Vladimir Aleksic dont j’ai beaucoup apprécié la narration graphique, la précision du dessin et la façon de donner chair à ce personnage d’Artagnan qui appartient à notre imaginaire collectif depuis que le grand Alexandre Dumas lui avait redonné vie…

J’ai beaucoup aimé cette bande dessinée qui d’ailleurs, soit dit en passant, est probablement beaucoup moins farfelue que le roman Les trois Mousquetaires… D’ailleurs, ces autres mousquetaires feront-ils partie du récit ? A vous de le découvrir !

Alors puisque l’été c’est fait pour lire, durant encore une dizaine de jours, profitons-en ! Bonne lecture à tous !

Donatien
avatar 13/09/2019 @ 08:55:53
Je tente , depuis quelques semaines, une exploration du monde de la bande dessinée.J'ai, comme tout le monde, dévoré les Tintins, Buck Danny, Gaston, etc... jusqu'à l'adolescence. Et ce jusqu'au moment de ma découverte de grands livres de la littérature française, comme Zola, Maupassant, Giono, Céline....Ces textes me semblaient plus riches ne fût-ce que par la richesse de la langue française et son utilisation par ces grands auteurs.......................
Par contre, j'ai toujours été sensibles aux dessins humoristiques , poétiques et politiques avec ou sans légende.Par exemple ceux de Peynet, Sempé, Bosc, Chaval, Gottlieb, Siné, Cabu......Je ne trouve pas d'albums de ces artistes dans les magasins spécialisés!!!Sont-ils classés dans un catégorie spéciale ou ne sont-ils pas considérés comme auteurs de BD?
Je compte poursuivre mes recherches à la foire BD du Parc de Bruxelles ce weekend!
Merci d'avance.

Shelton
avatar 13/09/2019 @ 09:50:18
Tout d'abord, Donatien, bonne foire BD de Bruxelles !!!

Je ne sais pas si tous ces dessinateurs existent en album, mais pour Sempé, Gottlieb, Cabu... j'en ai, donc ils existent mais sont-ils encore disponibles, c'est une toute autre question !

Je vais essayer d'être plus précis dans ma réponse d'ici quelques jours !

Fanou03
avatar 13/09/2019 @ 18:31:21
L’ouvrage de Martin Aurell, Des chrétiens contre les croisades, XII°-XIII° siècle, montre que des chrétiens se sont opposés aux croisades dès le XII° siècle. Non, il n’y avait pas de consensus autour de ces guerres sanglantes appelées croisades ! Des princes, des prêtres, des moines, de saints hommes et même des troubadours ont osé braver la parole des grands de ce monde, celle du pape en tout premier lieu !


Merci Shelton de cette chronique sur "Des chrétiens contre les croisades" car je l'avais noté en référence, l'ayant croisé à la boutique de la (belle) abbaye de Noirlac: cette approche atypique sur les croisades m'avait interpellé. Savoir que tu as apprécié l'ouvrage me renforce dans mon envie de lire moi aussi un jour !

Shelton
avatar 13/09/2019 @ 23:03:22
Vendredi 13 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et quand on arrive à la fin de l’été on est aussi confronté à la pile majestueuse des livres de la rentrée. Alors, puisque l’un de ces romans est le petit nouveau d’Amélie Nothomb dont tout le monde s’accorde à dire et penser qu’il s’agit un bon cru, je me suis souvenu de cette femme que j’ai eu la chance de rencontrer dès son premier roman… Puis, d’année en année, durant sept ou huit, nous nous sommes retrouvés lors de ce salon que l’on aimait bien, Le livre sur la place de Nancy… Amélie Nothomb a une forme d’écriture boulimique puisqu’elle publie un livre par an depuis son premier roman, Hygiène de l’assassin !

Au début de nos rencontres, je la trouvais tout simplement sympathique, accessible, naturelle. Puis, j’ai senti qu’elle se fabriquait un personnage, une image, un look… J’avais le sentiment qu’elle cherchait à se protéger comme si elle était timide et qu’elle voulait échapper à la médiatisation excessive de sa personne. Du coup, elle donnait en pâture son personnage et restait cachée dans l’ombre… Vous croyez savoir qui elle est et en fait peu la connaisse en profondeur…

J’entends souvent beaucoup de mal de son écriture, de la facilité dans laquelle elle se complairait, des thèmes récurrents qu’elle utilise jusqu’à saturer les pauvres lecteurs. Littérature facile signifierait-il mauvais ouvrage ? Non, en fait, tout dépend de ce que vous attendez de la lecture du livre. Si vous avez envie de trouver un roman estival, agréable à lire sans provoquer des céphalées infernales, Amélie Nothomb peut vous offrir ce bonheur de lecture que vous recherchez et vous n’avez pas à en rougir. Vous avez même le droit de considérer qu’un roman qui vous apporterait cela serait un bon roman, tout simplement.

Un exemple ? Une forme de vie ! Il s’agit d’un roman de 2011 qui existe déjà en format poche ce qui n’est pas un critère de choix mais est toujours bon à prendre par les temps qui courent. Dans les critères qui me pousseraient à choisir ce roman je mettrais la forme. Amélie Nothomb aime jouer avec les formes de ses textes comme elle adore perdre le lecteur avec des personnages qui parfois lui ressemblent, pensent comme elle… Et c’est bien le cas ici. Il s’agit d’un échange épistolaire entre l’auteur et un soldat américain en poste en Irak. Mais c’est aussi un véritable roman car il n’y a pas que les lettres brutes. Roman ? Oui, c’est vrai que l’on n’arrive pas toujours à être certain de la nature des personnages. Cet auteur qui écrit est-ce réellement Amélie Nothomb ? Le doute subsiste jusqu’à la fin… D’ailleurs qu’elle est la marge entre fiction et réalité ? Seul l’auteur le sait… et encore !

Notre soldat américain, enfin celui qui s’adresse à l’Amélie Nothomb du roman, a une particularité. Sa taille, son obésité ! Le stress de la guerre le pousse à manger et ce conflit le transforme en monstre, en baleine échouée sur le sable irakien…

Le dialogue par texte interposé permet à Amélie de traiter, à sa façon, un certain nombre de thèmes qui lui sont chers : la correspondance avec ses lecteurs, l’alimentation, le corps, l’empathie…

Alors bien sûr, Amélie Nothomb va jouer avec le lecteur en provoquant une surprise de taille alors que tout semblait joué et acquis. Je ne vous en dirai pas plus, mais cela va nous faire changer notre regard sur cette correspondance et certains n’hésiteront pas à relire le livre, ce qui sera sans conséquence sur votre vie privée car tout cela se vite et bien…

Le thème de la nourriture chez Amélie Nothomb est récurrent et c’est aussi le signe d’une forme de mal être profond. Non, elle n’a pas encore réglé tous ses problèmes existentiels et elle se soigne en écrivant… C’est du moins ce que je pense en évitant de glisser dans une sorte de thérapie de salle de bain ou de cuisine, certains diraient de comptoir…

Nous voilà donc avec un bon auteur estival, un roman sympathique et ce sera aussi, pour certains, l’occasion de lire, de découvrir d’autres textes d’Amélie Nothomb comme Le sabotage amoureux, Combustibles ou Acide sulfurique… Vous pourriez presque tout lire puisque l’été c’est fait pour lire ! Alors, du coup, n’oubliez pas le petit dernier, Soif !

Bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 14/09/2019 @ 10:22:02
Samedi 14 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et c’est bien normal de vouloir en profiter jusqu’aux dernières lueurs de soleil… D’ailleurs, même quand le soleil est voilé, on a le droit de lire à la chandelle… Et même quand l’automne pointera son nez derrière les nuages, la lecture sera encore d’actualité même si cette rubrique radio et Internet cessera, se mettra en sommeil bien au chaud jusqu’à l’été prochain…

Alors, puisqu’il est encore temps de partager autour des livres, même si je devine bien que l’entreprise est délicate et que l’on me reprochera beaucoup après cette chronique, j’ai envie de vous dire combien pour moi Rabelais et Céline sont des frères d’écriture et probablement même des cousins en humanité d’une certaine manière… Ne criez pas, je m’explique un peu !

C’est par la fin de leurs vies que je commencerai mon propos car c’est là le plus édifiant. Ils n’attendaient plus rien de quiconque, ils doutaient de tout et ils avaient le sentiment d’un certain échec de leurs vies.

Ils étaient tous les deux médecins, l’un avait soigné les plus grands de son époque, du pape aux cardinaux, du roi aux divers princes… L’autre avait arrêté de soigner quand l’humanité l’avait cruellement déçu lors de la Première Guerre mondiale, guerre à laquelle on l’avait fait participer sans trop lui demander son avis…

Tous deux avaient plongé dans l’écriture avec outrance, excès, vulgarité, pour réclamer plus de paix, de justice, de tolérance, d’humanité…

Et là, en fin de vie, ils avaient repris le chemin des patients et de la médecine. L’un soignait les pauvres bougres du côté de Saint-Maur-des-Fossés, l’autre autour de Meudon-la-forêt. Aucun ne se faisait payer, ils estimaient inconsciemment que cela compenserait, peut-être, leurs erreurs, leurs fautes, leurs crimes… et même pourrait racheter leurs âmes ! Mais, tous les deux doutaient de l’existence de ces dernières… alors pourquoi les racheter si ce n’est en affirmant une sorte d’humanisme qui avait survécu à leurs vies chaotiques… Allez savoir !

Les deux hommes ont écrit avec leurs tripes, certains diraient qu’ils éructaient plus qu’ils n’écrivaient, qu’ils hurlaient plus qu’ils ne disaient… et c’est probablement bien la vérité, une vérité qui les a fait bannir de certains manuels et cours de littérature…

Ils n’hésitaient jamais à inventer des mots, des adjectifs, des superlatifs, pour rendre encore plus réels leurs cris du cœur. Cette écriture était bien au-delà de leurs vérités, de leurs existences… D’ailleurs, Rabelais n’était pas plus alcoolique et pornographe que Céline criminel ou même antisémite. Oui, je vous entends hurler contre moi mais je suis peut-être dans la vérité si on regarde les faits avec attention, les mots avec sérieux…

Le Juif chez Céline, le roi ou le chef de guerre, les clercs et religieux, chez Rabelais, sont des êtres particuliers qui sont responsables des malheurs de l’humanité, de tous les malheurs. C’est excessif, irrationnel, injuste… mais cela permet de pointer du doigt ce qui est mauvais dans la société pas de faire un procès aux individus. C’est l’organisation qui est mauvaise pas une caste ou une autre… Les deux auteurs sont chacun à leur façon de grands révolutionnaires, ils veulent changer la société…

Pourtant, les résultats de cette révolution peuvent être délirants et scandaleux. Un roi guillotiné, un Juif brûlé, un catholique massacré par un protestant, un protestant jeté à la Seine par un catholique… tous ces crimes ne sont pas ce que voulaient les deux littérateurs, et, pourtant, les crimes eurent lieu !

Alors, que l’on ne se trompe pas, je ne pardonne rien à Céline mais je réfléchis d’une façon particulière en comparant toujours Rabelais et Céline en tant qu’auteurs. Rabelais était très bien entouré et protégé et cela lui a probablement évité les pires erreurs alors que Céline n’avait pas à ses côtés un Cardinal du Bellay ami de François 1er… C’est peut-être là la seule différence… Qui sait ?

Voilà, je ne veux pas aller plus loin, je voulais juste faire un rapprochement osé et rapide entre ces deux hommes alors que je finis la préparation de ma conférence sur Rabelais… Mais, comme l’été c’est fait pour lire, n’est-ce pas le moment de relire en parallèle les deux ouvrages de références de ces deux auteurs, Gargantua et Voyage au bout de la nuit ? Et on en reparlera plus tard !

Et comme l’été c’est fait pour lire, c’est le bon moment pour cette entreprise littéraire ! Bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 15/09/2019 @ 11:47:54
Dimanche 15 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire, c’est un fait entendu une fois pour toutes, mais c’est aussi une période où il est aussi agréable d’aller au cinéma. Oui, je dis bien aller au cinéma et non pas regarder un film sur un petit écran riquiqui avec un son filtré dans les oreilles… Oui, je parle d’un cinéma avec un écran de belle taille et un son de qualité qui nous immerge dans un univers, une histoire…

La semaine dernière j’ai eu le plaisir d’aller voir Les hirondelles de Kaboul, merveilleux film d’animation de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec. Je ne vais revenir sur ce film ni sur le roman à l’origine de ce film, un livre de Yasmina Khadra (de son véritable nom Mohammed Moulessehoul) mais en sortant du film j’avais le sentiment d’avoir retrouvé la même ambiance que pour le film Poulet aux prunes de Marjane Satrapi. Certains avaient déjà fait un lien entre Les hirondelles de Kaboul et Persépolis, mais je trouve que le lien est encore plus fort avec Poulet aux prunes d’où l’envie de vous en parler un peu car cette bande dessinée puis ce film sont un peu passés inaperçus et je trouve que c’est bien regrettable !

Nous voici devant le destin de ce pauvre Nasser Ali Khan…

En utilisant une narration atypique, pleine d’allers-retours entre le présent et le passé tout en nous annonçant le futur, Marjane Satrapi nous plonge dans une histoire sans suspense. Nous savons rapidement que Nasser Ali Khan va mourir, il va même se laisser mourir, une sorte de suicide passif. Ses jours sont comptés. Nous sommes à Téhéran, en 1958, et en une semaine tout sera réglé et terminé, les obsèques de Nasser ayant lieu au fameux cimetière Zahiroldoleh de Chémirane au nord de la capitale iranienne… en présence de tous ses amis.

Nasser Ali Khan est un grand musicien, un des derniers virtuoses du Tar. Il s’agit d’un instrument de musique à cordes que l’on pince pour en sortir une musique unique que l’on peut entendre en Iran ou dans quelques autres républiques d’Asie centrale. Or Nasser est à la recherche d’un nouveau Tar car on lui a cassé le sien…

Nasser est coincé entre une musique qui le dévore, une femme un peu trop matérialiste et pragmatique qui prend la musique pour une distraction qui disperse et ne fait pas vivre, des enfants qui empêchent de se concentrer… Mais tout cela n’explique pas le dégout de vivre qui le frappe soudainement.

Nous avons alors comme dans un grand ballet millimétré tous les personnages de la vie de Nasser qui viennent nous rendre visite à commencer par la famille qui n’est pas toujours très agréable…

Plus les pages passent et plus nous entrons dans la complexité de Nasser qui est un artiste torturé, un homme plein d’angoisses et de contradictions, qui traine sa misère sur la terre à la recherche d’un bonheur absolu qui semble lui échapper. Il faudra arriver à la fin de l’histoire pour comprendre comment tout ce drame s’est mis en place et on se dit alors que Marjane Satrapi est encore plus forte que ce que l’on croyait tant elle maitrise et distille avec soin son suspense que l’on pensait naïvement absent…

Le dessin de Marjane Satrapi, ce noir et blanc intense et pur, est pour moi un régal et cela donne à sa narration graphique à la fois une simplicité extraordinaire centrée sur le récit et seulement le récit, tout en offrant au lecteur de disposer ses couleurs selon son bon plaisir, agrémentant le récit de tout ce qu’elle aura seulement évoqué, provoqué, susurré… Un joyau de la bande dessinée que certains pourront lire ou relire avec plaisir en comprenant tout ce que cette grande dame de la bédé a apporté à un univers déjà riche…

Alors, me diront certains, quels liens avec Les hirondelles de Kaboul ? En fait, c’est surtout avant toute chose une question d’ambiance, de fatalisme, d’amour triste, de destinée fatale… Bien sûr, il est question de la position sociale de la femme, de la liberté des êtres, de l’amour en général… mais il y a comme un rythme particulier, une mélancolie terrible, une vie subie et c’est ce qui rapproche les deux œuvres qui pour moi, sur papier et à l’écran, sont deux grandes œuvres pétries d’humanisme !

Alors, merci pour ce Poulet aux prunes dont je reprendrais bien un petit morceau pour la route… et pour ceux qui ne l’on pas encore vu, allez voir ce film Les hirondelles de Kaboul au cinéma et Poulet aux prunes en DVD…

Enfin, n’oubliez pas d’aller les lire les œuvres originales sur papier, avec ou sans dessin ! Bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 16/09/2019 @ 08:44:09
Lundi 16 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et en fin d’été, c’est le moment de prendre connaissance des nouveautés de la bande dessinée qui comme, pour le secteur romanesque, connait sa grande rentrée ! Dans cette avalanche de bandes dessinées, je viens de trouver et lire le premier tome d’une nouvelle série, plus exactement d’un triptyque, qui raconte l’histoire du chevalier d’Eon !

Histoire ? Je ne saurais vous garantir que nous sommes ou pas dans un récit totalement historique ou construit dans les différentes légendes qui ont marqué le personnage… Le fameux chevalier d’Eon, homme ou femme au service du roi de France Louis XV…

Tout d’abord, affirmons les choses avec clarté, le chevalier d’Eon, de son véritable nom Charles-Geneviève-Louis-Auguste-André-Timothée d’Eon de Beaumont a bien réellement existé. Il est né en 1728 à Tonnerre en Bourgogne et il est décédé à Londres en 1810. Il fut à la fois de petite noblesse, espion, diplomate, officier et même d’une certaine façon homme de lettres. Je dis bien Homme de lettres car il subit une autopsie dont le résultat fut formel et attesté, il s’agissait bien d’un homme doté d’un appareil sexuel complet et dit normal…

Certes, la légende s’écroule un peu mais durant ses phases d’espionnage, en Russie en particulier, il se travestissait en femme avec plaisir et efficacité ! Sa réelle influence a été constatée quand la Russie est passée dans le camp français au commencement de la guerre de Sept ans (1756-1763). Cette guerre pourrait presque être considérée comme mondiale car elle eut lieu sur trois continents différents (Europe, Asie, Amérique… et tous les océans).

Mais revenons, si vous le voulez bien à la bande dessinée elle-même ! Dans ce premier volume, on va découvrir le jeune d’Eon quelque peu appauvri et sans avenir rencontrer le cousin du roi et entrer au service du cabinet secret de Louis XV. On va le voir recevoir sa première mission et partir pour la Russie où il doit se faire accepter comme dame de compagnie de la tsarine Elisabeth 1ère.

Pour que tout soit bien compréhensible pour le lecteur, les scénaristes, Simona Mogavino et Arnaud Delalande, sont obligés de glisser de nombreuses bulles de texte dans les cases. Cela alourdit quelque peu la narration graphique mais le dessinateur, Alessio Lapo, en changeant les angles de vue, les perspectives, et le décor, arrive à rendre cela assez vivant malgré tout.

Cette bande dessinée, qui insiste beaucoup sur le contexte historique et les mystères de l’espionnage, montre bien la difficulté de traiter ce thème en bande dessinée. Néanmoins, l’approche historique et humaine du récit est très bien traitée par les auteurs ce qui rend la bande dessinée très agréable à lire !

Simona Mogavino et Arnaud Delalande travaillent ensemble depuis quelques années (Le premier volume de la série Aliénor, la légende noire, date de 2012) et après Aliénor, ils s’intéressent maintenant à Catherine de Médicis en parallèle avec le Chevalier d’Eon. Quant à Alessio Lapo, c’est tout simplement le mari de Simona Mogavino…

J’ai beaucoup apprécié ce premier album qui donne envie de lire la suite et cela tombe plutôt bien car on annonce une sortie assez rapide des deux volumes complémentaires (novembre 2019 et février 2020)… Mais comme l’été c’est fait pour lire, on peut aussi lire la série complète sur Aliénor (6 volumes), les deux premiers de la série sur Catherine de Médicis et le premier sur le Chevalier d’Eon…

Donc, bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 17/09/2019 @ 07:12:22
Mardi 17 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et c’est aussi, cette activité de la lecture, une magnifique façon de voyager tranquillement en restant chez soi. Finalement, le livre coûte généralement moins cher que le billet d’avion, ça pollue probablement moins et on peut y revenir très souvent…

Dans les villes françaises, je parle des grandes villes française, il y en a que je ne connais quasiment pas. C’est le cas de cette grande ville de Marseille où je n’ai été que quelques fois, très rapidement, et dont je n’ai presque aucun souvenir. Pourtant, quand un Marseillais entre dans votre famille, il me semble important de découvrir cette ville, cette région, cette culture…

Par ma mère d’origine provençale, j’avais bien quelques notions mais cela s’arrêtait à Pagnol et une fameuse partie de cartes… Il était donc temps d’aller un peu plus loin, au moins par les livres dans un premier temps…

Marseille est la plus ancienne ville de France et à l’occasion de ses 2600 ans, sacré anniversaire, Roger Duchêne – historien français qui a enseigné jadis à Bourg-en-Bresse et qui est décédé en 2006 à Marseille où il a été l’un des plus fameux historiens de la ville – et Jean Contrucci – journaliste marseillais et romancier de polars – ont écrit une somme colossale et de référence sur la ville phocéenne. Ce Marseille paru en 1999 est un ouvrage qui contient tout ou presque sur la ville qui est fière de ses siècles d’histoire, d’aventures identitaires et de courses footballistiques… heureusement, dimanche soir l’OM est allé gagner à Monaco, la sérénité familiale persistera… Mais, si le livre est complet, reconnaissons qu’il est assez ardu à lire et coûteux aussi…

J’en ai donc trouvé un second, à peine moins cher mais beaucoup plus accessible, Histoire de Marseille en treize évènements, ouvrage collectif réalisé sous la direction de Philippe Joutard. Ce dernier a été historien à l’université d’Aix en Provence et il est membre honoraire de l’Académie de Nîmes. L’avantage de cet ouvrage est de proposer treize évènements, comme les treize desserts provençaux, sans vouloir être exhaustif et trop scientifique… De plus, il y a de nombreuses illustrations qui accompagnent les récits évènementiels…

Bien sûr, tout commence avec la fondation de la ville par les Phocéens. Ces gens venaient de l’actuelle Turquie, d’une ville grecque, et ils ont fondé tout autour de la mer Méditerranée des villes dont une garde son nom de citée phocéenne, Marseille. Mais on oublie que ces mêmes Phocéens furent à l’origine d’Agde, Avignon, Aléria, Nice, Antibes…

Le grand port fut à l’origine de nombreux départs et arrivées de France et en France mais nous allons nous arrêter quelques instants sur la peste qui au moins deux fois arriva par la mer à partir de ce port de Marseille. La dernière, celle de 1720, va retenir l’attention des auteurs car c’est celle pour laquelle on a le plus de documents… Or, cette peste va probablement toucher la ville entière et sa banlieue en tuant un tiers de sa population… Les échevins de la ville se sont engagés à aller à la messe tous les 28 mai au monastère de la Visitation et l’évêque de Marseille a consacré la ville au Sacré-Cœur… Une église sera construite après la première guerre mondiale, le Sacré Cœur du Prado, en mémoire des victimes de la peste et de la Grande Guerre…

Je ne m’étendrai pas sur Marseille et Napoléon III, le second empire ayant laissé de nombreuses traces d’urbanisation moderne, mais je terminerai par évoquer la face sombre de Marseille, ville de départ pour les guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie, de retour pour les pieds-noirs aussi, n’oublions pas ! Pour beaucoup de Français les souvenirs seront lourds mais la ville a su se remettre d’aplombs après et aujourd’hui, Marseille c’est aussi une grande ville de culture, son Mucem (musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) ayant montré indiscutablement son poids européen…

Voilà comment avec deux ouvrages on part poser ses bagages à Marseille durant quelques heures. Alors que j’avais un a priori contre Marseille, j’avoue avoir envie de retourner là-bas découvrir la ville, la mer, le Mucem, le Château d’If et même la Canebière !

Alors, puisque l’été c’est fait pour lire, prenons le temps de voyager avec des livres !

Shelton
avatar 18/09/2019 @ 05:16:12
Mercredi 18 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et les lectures s’enchainent à grande vitesse surtout quand il s’agit d’une suite… J’ai dis que j’avais été séduit par l’écriture et légère, pleine d’humour et d’humanisme de Rhys Bowen et que je m’étais précipité chez mon libraire pour avoir dès cet été la suite de Son espionne royale mène l’enquête. C’est ainsi que j’ai pu lire, alors que j’étais encore sur le bord de l’océan, Son espionne royale et le mystère bavarois.

Le deuxième roman de cette série est différent du premier avec des points forts et des points faibles. Commençons par le point négatif si on peut dire : il y a moins d’humour ou on s’est peut-être habitué à cet humour qui nous fait moins rire… Je crois qu’en fait, la romancière a pris un cap d’écriture et les thématiques prennent le dessus sur l’ambiance même si le sourire peut être encore là, le rire, non…

Les thématiques se solidifient indiscutablement. En effet, la famille royale, la reine en particulier, est toujours inquiète par la relation entre le Prince de Galles et Mme Simpson. Nous sommes en 1932 et cette liaison avec une femme mariée américaine cause du souci. Il faudrait trouver une femme au Prince de Galles et Georgiana est toujours associée par la reine pour distraire le prince David de sa chérie… Il semblerait que ce soit Mission impossible !

Par ailleurs, Georgie reçoit une seconde mission qui va prendre le dessus dans ce roman, recevoir et prendre en charge une princesse bavaroise, Hanneflore de Bavière… Une très jeune femme de 18 ans qui sort d’un pensionnat de religieuses et qui ne connait rien de la vie… Reconnaissons que cette situation permettra quelques éléments drôles quand même alors que très rapidement les morts suspectes et crimes vont se multiplier autour des deux amies car Hanneflore et Georgie vont bien devenir amies…

Pour ceux qui n’auraient pas suivi la première chronique sur cette série de romans policiers, rappelons que Georgiana appartient à la famille royale mais qu’elle est fauchée, qu’elle n’a pas de mari ni d’amant, qu’elle vit seule dans sa demeure londonienne sans personnel de maison et que son grand-père est un petit roturier. En fait, c’est un ancien policier, simple policier de quartier… Mais sa fille est une grande actrice qui a épousé un duc… d’où la présence de Georgie dans les proches de la reine…

Rhys Bowen – pseudonyme de Janet Quin-Harkin quand elle écrit des policiers – a déjà écrit quatorze titres dans cette série Son espionne royale… Je ne sais pas si le projet existe de tout traduire mais j’espère quand même encore quelques titres car cette série est plaisante et totalement adaptée à une lecture estivale car, comme vous le savez bien maintenant, l’été c’est fait pour lire !!!

Shelton
avatar 19/09/2019 @ 21:10:19
Jeudi 19 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et j’aime tout particulièrement plonger de façon régulière dans les univers de fantaisie – on devrait dire Heroic Fantasy – des Terres d’Arran. Alors, oui, il s’agit bien d’un univers fantastique habité par des êtres que vous ne croisez pas tous les jours, Nains, Elfes, Orcs, Gobelins… et maintenant, Mages ! A chaque fois, des auteurs réunis et guidés par le grand maitre Jean-Luc Istin s’en donnent à cœur joie pour nous faire rêver et aussi réfléchir car chacun sait bien que le conte n’est pas fait pour autre chose que de nous faire grandir en humanité…

Bon, c’est fait, tout le monde a compris que j’étais un grand passionné de fantastique. J’ai d’ailleurs, je ne m’en cache pas, commis un ouvrage sur les petits êtres – malheureusement plus en librairie – et j’ai appris à mes enfants à faire attention aux Korrigans chaque fois que nous arpentons la lande bretonne humide et recouverte de brume…

C’est donc sans aucune surprise que je me suis mis à lire le premier album de cette série de quatre ouvrages sur les Mages. On aurait pu avoir quelques réticences sur cette série en se demandant si les scénaristes allaient pouvoir nous transporter au cœur de la vie des Mages sans nous lasser car avec les 25 albums consacrés aux Elfes, les 15 racontant les Nains, les 5 avec Orcs & Gobelins… on commençait à hésiter car le renouvellement, l’énergie, la dynamique s’useraient peut-être…

Alors, soyons nets et directs dès le départ, le premier tome est réussi et on trouve immédiatement du plaisir à lire cette bande dessinée, Aldoran, de Jean-Luc IIstin et Kyko Duarte. On se retrouve dans une ville du grand nord des Terres d’Arran, à Castelek. Là de braves gens vivent en paix avec eux-mêmes, ne craignent rien et ne se préparent jamais à faire la guerre… C’est là que vit une certaine jeune fille, Shannon, une aventurière assez incomprise d’ailleurs par tous ces braves gens…

Comme elle est curieuse, elle observe avec beaucoup d’attention le vieil homme qui s’est installé à l’écart dans une maison quasi abandonnée. Même si cette inconnu de grande taille est assez renfermé et introverti, elle arrive à lui parler, à connaitre son nom, du moins celui qu’il lui donne, Tyrom…

Mais, c’est aussi à ce moment-là que la vie paisible de la ville de Castelek va basculer car le roi Gerald a décidé de reprendre le contrôle de la ville et très vite, par la violence si besoin… Attention, je ne vais pas vous raconter cette histoire en entier puisque je pense que vous pourriez prendre beaucoup de plaisir à la lire… Oui, il y a de grandes chances que ce Tyrom soit un Mage… mais vous le découvrirez bien assez vite… Et pas n’importe quelle sorte de mages, un mage élémentaliste ! Oui, je sais, le mot n’existe pas, mais c’est comme cela, maintenant, il existe, point barre ! Non mais…

En fait, dans les univers fantastiques, un élémentaliste est un être qui arrive à maitriser les éléments voire même les créer ! Mais, vous n’êtes pas obligés de me croire, après tout, on est dans le fantastique et chacun en pense bien ce qu’il veut !

Donc, un très bon album qui donne envie de découvrir les trois autres qui viendront dépeindre les Mages avec leurs particularités spécifiques : Mages runiques, Mages nécromanciens, Mages alchimistes… Donc, ce sera un ensemble moins volumineux que les autres créatures fantastiques…

La narration graphique de cet album est plaisante, le dessin de Kyko Duarte est très précis, méticuleux et j’aime beaucoup l’antre de l’archiviste de la ville que je transformerai facilement en bureau pour moi… et puisque l’été c’est fait pour lire…

Bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 20/09/2019 @ 04:47:49
Vendredi 20 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et parmi les auteurs classiques – je sais bien que ce mot n’a pas un sens très précis mais je vais quand même le garder provisoirement – il y a Antoine de Saint-Exupéry. Je ne sais pas très bien à quel moment s’est fait le déclic ni pourquoi. Par contre, je sais que lorsque j’étais en classe prépa, une des œuvres de l’année était Vol de nuit, un texte qui m’a beaucoup marqué…

Tout cela pour dire que c’est avec beaucoup d’attente que j’ai ouvert le tome 3 d’une série consacrée à Saint-Exupéry. Ce volume porte un nom évocateur : Le compagnon du vent. Par contre je ne connaissais pas la série et je n’avais pas lu les deux premiers tomes ce qui ne m’a pas gêné du tout car chaque album de cette série raconte un chapitre de la vie de Saint-Exupéry et peut être lu seul et quand on aura la série complète on aura un tableau complet…

Dans ce troisième volet, il y a une sorte d’unité de lieu (Amérique du Sud), de temps (1929-1931) et d’action (porter le courrier à tous), comme dans une tragédie classique et on sait bien que la conquête des espaces par l’Aéropostale fut une tragédie… Tout commence donc en 1929 quand Antoine de Saint-Exupéry est nommé à Buenos Aires, chef du trafic avec pour mission spécifique d’étendre la ligne vers le sud, le Grand Sud, la Patagonie…

Ce qui est assez étonnant, c’est que dès que l’on a passé les trois premières pages qui remettent en contexte l’épisode, on oublie que l’on est dans une bande dessinée car les auteurs ont trouvé un ton, une narration graphique et une organisation du récit digne de Saint-Exupéry. On navigue entre Terre des hommes et Vol de nuit, tout en douceur et avec bonheur. J’ai adoré !

Je ne vais pas ici raconter tous les épisodes d’un peu plus de deux ans de la vie de cet homme, de ce pilote, de cet écrivain, car ils sont assez connus comme par exemple la disparition d’Elisée Negrin – avec ce jour là 4 morts – ou celle de Guillaumet qui lui va réussir à rejoindre la vie après avoir marché cinq jours dans la Cordillère des Andes en plein hiver… Tout cela Saint-Exupéry nous l’avait déjà raconté mais cette fois-ci, nous avons en bonus bien sympathique les dessins de Cédric Fernandez et ils sont très réussis !

C’est aussi durant cette période que Saint-Exupéry écrit son roman Vol de Nuit et donc tout ce chapitre se terminera par le prix Femina qu’il obtient en 1931 pour ce roman publié par Gallimard !

Malheureusement pour tous ces pilotes qui se battaient nuit et jour contre les éléments pour que le courrier arrive aux différents destinataires, ce sera aussi la période de la crise boursière qui va entrainer la faillite de leur société Aéropostale… une autre tragédie…

Quand on referme cet album, on est pris d’une envie urgente, celle de relire, une fois encore, Vol de nuit, un livre que j’aime encore et dont je ne me lasse pas… et comme l’été c’est fait pour lire, c’est bien le moment !

Bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 21/09/2019 @ 08:20:15
Samedi 21 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire mais voilà que l’automne arrivant on nous rappelle que nous avons un patrimoine à faire vivre, à conserver, à connaitre… Les journées européennes du patrimoine sont une occasion forte pour penser à ce fameux patrimoine… Mais qu’est-ce que ce patrimoine ?

Le problème c’est que ce n’est pas simple de définir ce qu’est le patrimoine culturel (certains parlent de patrimoine historique, d’autres de patrimoine humain…). Là où maintenant tout le monde semble d’accord c’est que ce patrimoine est à la fois matériel et immatériel, qu’il peut être artistique, historique ou culturel au sens très large (gastronomie, façon de s’habiller, de travailler…). On peut avoir dans ce patrimoine un aspect architectural, industriel, religieux, maritime… Il n’y a presque pas de limites !

Personne ne sera étonné que je privilégie quant à moi le patrimoine historique et livresque, les deux pouvant se croiser sans aucune difficulté comme je vais vous le montrer dès maintenant ! En effet, depuis mon plus jeune âge, j’ai été initié à la visite des monuments historiques de toute nature. Quand nous nous déplacions – je rappelle qu’à l’époque pour aller en Bretagne il fallait faire escale quelque part – mon père choisissait toujours un lieu spécifique à visiter : château, abbaye, vieux village, gorges d’une rivière… et même ancienne manufacture ! Tout y est passé et j’en garde un excellent souvenir ! Souvent, d’ailleurs, le repas du soir dans une auberge était ponctué de spécialités gastronomiques locales qui elles-aussi sont encore bien ancrées dans les souvenirs gustatifs !

Seulement, à cette époque, j’étais déjà passionné d’histoire et tout ce que je voyais, entendais, visitais, goûtais… venait se glisser dans ma mémoire historique avec des dates, des faits, des lieux, des repères… Je me suis ainsi, grâce aux us familiaux, créé une mémoire multi sensorielle et patrimoniale ! J’ai essayé de transmettre cela à mes enfants, puis maintenant à mes petits enfants, mais j’avoue que ce n’est pas si simple car les repères manquent : peu de dates de référence, aucune préfecture, département ou capitale régionale en tête, peu de curiosité culinaire… bref, pas simple !

Je ne me plains pas quand même mais quand on visite un château comme Langeais et que l’on ne connait pas Charles VIII et Anne de Bretagne, on part de loin et il faut expliquer beaucoup avant de pouvoir commencer la visite ! Finalement, c’est avec la gastronomie que j’ai le moins de problème car partir à l’aventure culinaire fait souvent moins peur que de vouloir comprendre un ordre monastique…

Mais comme l’été c’est fait pour lire, revenons au lien patrimoine-livre. Puisque je suis en train de préparer une conférence sur Rabelais, c’est vers les régions de la Loire que mon regard se tourne. Rappelons en effet que Rabelais est né probablement vers 1483 (ou même en 1494 car ce n’est pas très précis selon les uns ou les autres) à Seuilly, petit village en Indre-et-Loire. Il est né dans la Devinière qui est devenue assez récemment le musée Rabelais. C’est tout proche de Chinon… Et donc, j’ai choisi le livre Les châteaux de la Loire de Jean des Cars…

Pourquoi cet ouvrage et cet auteur ? Justement, parce que cela me semble la meilleure incarnation du combat pour le patrimoine. L’ouvrage traite des châteaux de la Loire, mais ce n’est pas un guide touristique (aucun élément sur les prix, les horaires et autres choses de ce genre), ce n’est pas un véritable guide historique avec tous les éléments sur l’architecture, le contexte historique, les personnages… Non, en fait, il choisit de façon personnelle dix châteaux pour lui représentatifs de cette vallée merveilleuse (Angers, Chinon, Ambroise, Blois, Azay-le-Rideau, Le Clos-Lucé, Chambord, Chenonceau, Cheverny et Villandry) et pour chacun il écrit une évocation à partir de quelques temps forts sans vouloir être exhaustif. Cela crée de l’émotion, de l’envie, du savoir, de la curiosité… Quand on a terminé l’ouvrage, on a envie de visiter celui ou ceux que l’on ne connait pas encore (pour moi Villandry et Azay-le-Rideau), de lire quelques ouvrages complémentaires pour mieux connaitre Henri II Plantagenet, Henri duc de Guise ou Marie de Médicis…

Il s’agit d’un très bon livre de vulgarisation, très accessible et qui constitue la meilleure introduction pour votre voyage en Val de Loire, vous savez, celui que vous avez prévu en été 2020 avec la visite de plusieurs châteaux…

Mais, en attendant, comme l’été c’est fait pour lire, bonnes journées du patrimoine et bonne lecture à tous !

Shelton
avatar 22/09/2019 @ 08:15:47
Dimanche 22 septembre 2019

L’été c’est fait pour lire et j’espère que vous en avez bien profité ! De l’été bien sûr, car pour la lecture, même si l’été c’est fait pour lire, il n’est pas déconseillé de lire en automne, en hiver ou au printemps… Il ne s’agissait que d’une chronique Internet et d’une émission de radio, pour le reste nous continuerons à deviser ensemble de livres, de lectures, de bandes dessinées… et même de cuisine !

J’utilise cette expression L’été c’est fait pour lire car en radio c’est plutôt efficace d’avoir une sorte de slogan pour marquer les esprits. Heureusement, je lis tous les jours où presque avec la même joie et un dynamisme sans cesse renouvelé par ces auteurs qui enchantent nos vies !

D’ailleurs, c’est tout au long de l’année que j’écris mes chroniques et pas seulement l’été. C’est presque comme si dès maintenant je commençais à mettre quelques livres de côté pour l’été prochain… car, si Dieu me prête vie jusqu’à l’été prochain, l’été c’est fait pour lire reviendra !

Une telle chronique estivale représente quand même un peu plus de cent chroniques et c’est quand même assez contraignant surtout que je les mets en ligne sur trois sites différents et les enregistre pour trois radios… Quand l’automne arrive, c’est un peu comme si c’était les vacances… d’autant plus que mes activités professionnelles vont fortement diminuer à partir de maintenant… Cela me donnera plus de temps pour lire et m’occuper de mes petits-enfants !

Bien sûr, pour les amateurs de bandes dessinées, ce sera l’occasion de prendre le temps d’écouter le Kiosque à BD sur RCF en Bourgogne qui, cette année, est inclus dans le rendez-vous littéraire de l’antenne, tous les jours à 11h15. C’est une émission de 15 minutes et je vous parlerai bédé deux fois par semaine, les jeudi et vendredis ! Bien sûr, on parlera bédé aussi sur vivre-a-chalon, critiques libres et Facebook et ces chroniques écrites seront aussi diffusées en radio sur Déclic Toul et RCF-Jérico-Moselle !

Mais, c’est aussi lors de conférences avec l’université pour tous de Bourgogne (UTB) que nous parlerons aussi de livres car cette année, je m’attaque aussi à François Rabelais et aux lectures de rois de France ! Tout un programme !

Chaque année, cette chronique estivale me permet de relire quelques textes, ouvrages que j’avais perdus de vue, des livres oubliés ou que je n’avais pas appréciés à leur juste valeur. Là, relecture, écriture, méditation et digestion livresque font que je reprends de l’appétence pour certains pans de ma bibliothèque et c’est une excellente chose même si cela ne facilite pas le travail d’élagage régulier. De plus, ce temps de relecture empêche parfois la découverte de certaines nouveautés…

Mais, pour finir cette saison, je vous conseille de relire (ou lire pour certains) un livre de François Rabelais, je pense que Gargantua est celui à prendre en priorité, et ainsi, vous pourrez venir à la conférence Oser lire Rabelais de l’UTB de Chalon ou du Creusot…

En attendant de comprendre par l’expérience le génie rabelaisien, je vous souhaite une bonne fin d’été et bonne lecture !

Début Précédente Page 7 de 7
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier