Cyclo
avatar 25/02/2019 @ 10:51:49
J'avoue avoir du mal à écrire ou dire auteur, autrice, écrivaine : sans doute parce que leur apparition est récente.
Par conte, j'écrivais volontiers poétesse, parce que l'usage en est ancien.
Et pourtant, voyez comme sont les choses : j'ai plusieurs amies qui écrivent et ont publié des poèmes (de dix à vingt recueils tout de même, elles sont connues dans le petit monde de la poésie), elles se reconnaissent comme poètes et détestent le mot "poétesse" ! Depuis, j'use du terme "poète" pour les désigner. Elles ne semblent pas apprécier auteure et écrivaine et encore moins autrice !!!
Et vous ?

Frunny
avatar 25/02/2019 @ 11:01:24
Tout cela appartient au même folklore hypocrite sur l'égalité Homme/Femme.
Au nom de cette égalité (qui ne doit en aucun cas être remis en cause dans le fond), on EXIGE que dans tous les compartiments de la société, il y ait autant de femmes que d'hommes, autant de mots féminins que masculins.
Heureusement pour la connerie, les Hommes ont trop d'avance et les femmes ne cherchent pas la parité !

Saule

avatar 25/02/2019 @ 11:34:19
La nouvelle manière de faire maintenant c'est une ponctuation particulière, par exemple on écrira maintenant "écrivain.e". Je trouve ça très dérangeant mais ça devient obligatoire dans certains media. Elyà utilise ça aussi.

Je me souviens que Feint avait expliqué que la revendication féministe était basée sur une mauvaise connaissance du français; en fait les gens ignorent que le neutre existe et que un auteur est neutre er non pas masculin. Donc il n'y a aucune raison de dire une auteure surtout que c'est laid.

Ludmilla
avatar 25/02/2019 @ 11:52:10
La nouvelle manière de faire maintenant c'est une ponctuation particulière, par exemple on écrira maintenant "écrivain.e". Je trouve ça très dérangeant mais ça devient obligatoire dans certains media. Elyà utilise ça aussi.

Je me souviens que Feint avait expliqué que la revendication féministe était basée sur une mauvaise connaissance du français; en fait les gens ignorent que le neutre existe et que un auteur est neutre er non pas masculin. Donc il n'y a aucune raison de dire une auteure surtout que c'est laid.
En français ancien, l'accord de proximité permettait d'accorder l'adjectif en genre et en nombre, avec le dernier nom, qu'il soit féminin ou masculin, singulier ou pluriel. Ce n'est qu'au XVIIe siècle que l'accord avec le masculin, quelle que soit sa place, s'est imposé...

Est-ce qu'on ne trouve pas la sonorité d'un mot laide principalement parce qu'on n'y est pas habitué?

Saule

avatar 25/02/2019 @ 12:03:58
Je ne comprend pas de quoi tu parles Ludmilla: poète, écrivain, auteur, ... ce sont des noms. Tu as un exemple d'accord d'adjectif ?

Et oui, je crois qu'on trouve la sonorité de poétesse laide car on n'y a pas habitué.

Ludmilla
avatar 25/02/2019 @ 12:34:07
Je ne comprend pas de quoi tu parles Ludmilla: poète, écrivain, auteur, ... ce sont des noms. Tu as un exemple d'accord d'adjectif ?

Accord "masculin"
L’étudiant et l’étudiante inscrits

Accord de proximité
L’étudiant et l’étudiante inscrites
L’étudiante et l’étudiant inscrits


SpaceCadet
avatar 25/02/2019 @ 13:06:15
Cela me rappelle une nouvelle que j'ai lue l'an dernier (en anglais), dans laquelle l'auteur avait pris le parti de faire employer le 'nous' et le pluriel correspondant par le narrateur du récit qui lui/elle était un personnage transgenre. J'avoue avoir mis un petit moment avant de comprendre le sens de ce 'nous' employé bien souvent dans un contexte où une seule personne se trouvait impliquée... Puis après, je me suis posé la question de savoir comment on fait avec la langue pour inclure ou ne pas exclure sans tomber dans la confusion ou le ridicule?

Parce que si l'on doit ajuster la langue en sorte que tout un chacun y soit représenté, ça va finir par devenir compliqué. Du reste on va se retrouver avec beaucoup de petits points et d'ajouts de voyelles au bout des noms que nous employons!



Myrco

avatar 25/02/2019 @ 15:24:38
Personnellement j'utilise assez couramment "auteure" voire "écrivaine" (pas autrice pcq je ne trouve pas ça joli, mais comme dit Ludmilla ce doit être une question d'habitude car le terme institutrice par exemple ne nous choque pas).
C'est un long débat mais il me semble que conserver la seule forme masculine , c'est un peu comme s'il fallait endosser des habits d'homme pour être valorisée et reconnue dans la fonction et cela concerne souvent des statuts où au départ les femmes étaient rares voire absentes.
Par contre, il ne faut pas tomber non plus dans une radicalité formelle à la limite du grotesque. L'écriture inclusive en est pour moi un exemple et cet usage qui tend à se répandre m'ulcère. Avez-vous essayé de la transposer à l'oral. C'est aussi infaisable qu'illisible à l'écrit. Nos enfants ont déjà beaucoup de difficultés à lire et écrire correctement; j'imagine mal la bouillie que cela donnerait si elle était introduite dans nos écoles!

Pieronnelle

avatar 25/02/2019 @ 16:17:07
Je ne trouve pas que "auteure" et " écrivaine" soient choquantes ni même laides puisque la prononciation est pratiquement identique. Il faudrait vraiment connaître les mots qui seraient neutres et si ce qualificatif est connu de tous...
Sans vouloir systematiquement l'égalité homme/femme dans tous les domaines on peut quand même concevoir qu'un mot ne soit pas uniquement masculin dès lors que le sens qu'il représente concerne aussi bien les femmes que les hommes. Si effectivement le mot institutrice existe je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas inspectrice, autrice (même si pas trés agreable) ainsi que pour tous les noms ayant le pendant masculin en "eur"...
Comme le souligne Ludmilla, jusqu'au XVIIe siècle le feminin , dans la langue , était reconnu dans les accords de proximité et le fait que le masculin ait ensuite été imposé démontre bien une volonté d'imposer une suprématie masculine et non de respecter la langue française.
Donc à part des mots définis comme"neutres" je ne vois pas pourquoi ceux qui concernent les femmes ne pourraient pas avoir leur féminin.
Et personnellement je trouve le mot poétesse trés beau, ça a un côté médiéval qui me plait. Je crains que les femmes qui écrivent des poèmes et refusent le mot poétesse craignent une sorte de dévaluation du fait qu'elles pourraient ne pas vraiment faire de la poésie dès lors qu'elles ne seraient pas classées comme poètes, ce qui est un peu ridicule.

Saule

avatar 25/02/2019 @ 16:52:01
Un article bien fait sur wikipedia; https://fr.wikipedia.org/wiki/…

Et donc si je comprend bien le neutre a disparu quand on est passé du latin au français ( les terminaisons en latin étaient tres proches: us - um).

Finalement c'est une question d'habitude, je n'ai rien contre la féminisation des noms masculins, mais je n'aime pas la pratique de mettre un point ou une barre oblique à l'écrit ( « musicien·ne·s », « motivé·e·s » ), mais même ça on s'y fera.

Saint Jean-Baptiste 25/02/2019 @ 16:58:56
Moi je trouve qu’il n’y a pas de raison à ce qu’on nous dise le sexe de celui qui a écrit un livre. On n’a pas besoin de savoir s’il est grand, gros, blanc ou noir, homme ou femme, jeune, vieux… Je suis contre les discriminations. A la rigueur on ne devrait pas même connaître son nom. On pourrait le désigner par Z, X, ou Y.

Pieronnelle

avatar 25/02/2019 @ 19:30:04
Moi je trouve qu’il n’y a pas de raison à ce qu’on nous dise le sexe de celui qui a écrit un livre. On n’a pas besoin de savoir s’il est grand, gros, blanc ou noir, homme ou femme, jeune, vieux… Je suis contre les discriminations. A la rigueur on ne devrait pas même connaître son nom. On pourrait le désigner par Z, X, ou Y.

Génial pour les droits d'auteurs ! :-)) D'ailleurs les écrivains et écrivaines devraient nous offrir leurs oeuvres ! Déjà bien beau qu'on les lisent ! :-)

Shelton
avatar 26/02/2019 @ 01:19:45
Pour le mot "autrice", que moi j'aime bien, je rappelle que son usage était très courant jadis... enfin, je veux dire, il y a quelques siècles !

Elya
avatar 26/02/2019 @ 03:54:32
Bonjour,
J'ai pris plaisir à lire vos commentaires à ce sujet ! Il me semble qu'effectivement sur CL nous ne sommes encore pas très nombreuses et nombreux à tenter de démasculiniser nos textes. Si certaines revues académiques et scientifiques acceptent de plus en plus de tels procédés, elles sont pour autant bien minoritaires - il semble que ce sujet attise moult réactions conservatrices au niveau de l'usage de langue (cf lien plus bas, à la fin de la page). Pour ma part, mon choix de tendre vers la démasculinisation de mes écrits, sur CL comme ailleurs le plus souvent, s'appuie sur les résultats des travaux de recherche en psychologie, linguistique et histoire menés sur le sujet. J'ai réalisé une interview de Pascal Gygax qui travaille sur ces questions : https://cortecs.org/materiel/…
La démasculinsation ne se limite pas à l'écriture inclusive - ce commenaitre en est la preuve. On peut recourir à d'autres procédés, qui ont d'autres avantages et inconvénients. Quant à l'oral, il est préconisé de lire par exemple le terme "des écrivain·es" "des écrivaines et des écrivains".

Nomade 28/02/2019 @ 14:45:56
La nouvelle manière de faire maintenant c'est une ponctuation particulière, par exemple on écrira maintenant "écrivain.e". Je trouve ça très dérangeant mais ça devient obligatoire dans certains media. Elyà utilise ça aussi.

Je me souviens que Feint avait expliqué que la revendication féministe était basée sur une mauvaise connaissance du français; en fait les gens ignorent que le neutre existe et que un auteur est neutre er non pas masculin. Donc il n'y a aucune raison de dire une auteure surtout que c'est laid.

En français ancien, l'accord de proximité permettait d'accorder l'adjectif en genre et en nombre, avec le dernier nom, qu'il soit féminin ou masculin, singulier ou pluriel. Ce n'est qu'au XVIIe siècle que l'accord avec le masculin, quelle que soit sa place, s'est imposé...

Est-ce qu'on ne trouve pas la sonorité d'un mot laide principalement parce qu'on n'y est pas habitué?
.

Merci Ludmilla d'avoir rappelé cet oubli méconnu ! Il y avait un excellent dossier sur l'écriture inclusive dans le mag Sciences humaines de l'an passé ou d'il y a deux ans.

Nomade 28/02/2019 @ 14:58:15
Moi je trouve qu’il n’y a pas de raison à ce qu’on nous dise le sexe de celui qui a écrit un livre. On n’a pas besoin de savoir s’il est grand, gros, blanc ou noir, homme ou femme, jeune, vieux… Je suis contre les discriminations. A la rigueur on ne devrait pas même connaître son nom. On pourrait le désigner par Z, X, ou Y.


XX = femme
XY = homme

Bien que beaucoup veuillent la parité ou l'égalité, nous restons profondément différents. Sacrée Mère nature. Encore une garce...
Et c'est intéressant de savoir que le masculin de garce est gars. Au sens premier du terme. Sens qui a été supplanté par le deuxième qui est populaire et injurieux. L'évolution de la langues fait bondir certains mais n'oublions pas que le terme "autrice" avait été chassé par l'Académie française au XVIIe siècle. (Acteur, actrice donc auteur, autrice. Chanteur, chanteuse donc professeur, professeuse).


Feint

avatar 28/02/2019 @ 19:07:55
Pour le mot "autrice", que moi j'aime bien, je rappelle que son usage était très courant jadis... enfin, je veux dire, il y a quelques siècles !

C'est vrai qu'"autrice" était très courant autrefois - mais avec une connotation sexiste plutôt péjorative qu'on a tendance à oublier.

Et donc si je comprend bien le neutre a disparu quand on est passé du latin au français ( les terminaisons en latin étaient tres proches: us - um).
En fait non, c'est le masculin qui a disparu quand on est passé du latin au français. En français, il n'y a pas de masculin (de même qu'il n'y a pas de singulier, ni de temps présent). J'explique tout ça ici :
http://hublots2.blogspot.com/2017/11/…

Saule

avatar 28/02/2019 @ 19:25:29
Merci Feint, super intéressant !

Patman
avatar 01/03/2019 @ 10:50:05
Le débat n'est pas si neuf... le 9 décembre 2002 (plus de 16 ans déjà !!!) j'ai organisé et animé à Bruxelles une rencontre intitulée "écrire au féminin" avec 4 écrivain/es ... deux qui étaient de farouches partisanes de la féminisation et deux qui se considéraient comme "écrivain"... ce fut une belle soirée.

Saint Jean-Baptiste 01/03/2019 @ 11:07:15

J'explique tout ça ici :
http://hublots2.blogspot.com/2017/11/…
« ...la marque du féminin, comme celle du pluriel, en s'opposant à une forme simplement non marquée, fonctionne comme un discriminant (au sens neutre du terme). »
« ...est-il bien judicieux de marquer une différence entre un ingénieur et une ingénieure ? Je ne trouve pas.
« ...marquer la différence des sexes est nettement moins inclusif que la suppression de toute marque de genre... »
(dixit Feint)

Merci, Feint pour cette mise au point.
Je trouve aussi que c’est moins inclusif de distinguer les genres, c’est une sorte de discrimination.
Mais comme tu dis, il faudra du temps avant que « la règle soit correctement expliquée et bien comprise par tous. »

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