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« J’ai acheté une vache, une vache à cinq cents francs, et je l’envoyai paître, paître dans les champs
Elle a du sentiment ma vache, elle a du sentiment !
Et je l’envoyai paître, paître dans les champs, quand elle fut arrêtée par cinq ou six agents
Elle a du sentiment ma vache, elle a du sentiment ! »
Je m’approchai du brigadier qui devait être le chef :
- Bonjour brigadier.
- Bonjour, vous ne savez pas qu’il est interdit de paître ici ? Terrain militaire.
- Ah, pardon, je l’ignorais. Mais on vient d’arriver, ma vache ne peut pas avoir pu beaucoup.
- Avoir pu ? Avoir pu quoi ?
- Eh bien… l’herbe.
- Et qu’est ce qu’elle n’a pas pu, l’herbe ?
- Oui, c’est ça, ma vache. Elle ne doit pas avoir pu, enfin, pas énormément.
- Vous vous fouteriez pas un peu de ma gueule ? Elle n’a pas pu quoi, ce n’est quand même pas sorcier comme question !
- Bééé… l’herbe ! Je ne sais pas moi ! la pâture, le pré, le champ, je ne sais pas comment on appelle ça… Ma vache, je vous le répète, ne peut pas avoir pu. Elle n’a pas vraiment eu le temps.
- Et moi je crois que je vais bientôt pouvoir prendre le temps d’avoir pu vous coller au poste, et ça va être vite fait si vous ne répondez pas à ma question !
- Excusez-moi, je n’ai pas l’habitude, c’est que… c’est ma première vache et je ne sais pas trop où l’envoyer paître. Pour cette fois, j’en appelle à votre mansuétude : elle pait un coup et ensuite vous ne nous verrez plus.
- Elle paie un coup…
- C’est ça, elle pait un coup, ni vu ni connu et on n’en parle plus. Après tout, vous êtes gardiens de la paix ah ah ah.
- Vous entendez ça, les gars, ce monsieur qui vient pâturer un terrain militaire pense s’en tirer avec deux muscadets et trois pastis ! Et on ne saurait résister à l’aubaine parce qu’on est gardiens de la paix ! Non mais je rêve ! Il paie un coup et on n’en parle plus, c’est de la corruption !
- Mais non, enfin ! Pas moi, ma vache !
- Foutez-vous de moi en plus. Corruption je dis, vos papiers !
- De la corruption, non mais franchement… elle pait un coup et c’est tout, basta, au revoir. Voir de la corruption là-dedans… Vous n’avez pas mieux à faire que d’emmerder les vaches ! Allez-donc plutôt vous occuper du Crime !
- Dans le cas présent, le crime est consommé.
- Vous plaisantez j’espère ! Le crime ne pait pas…
- Tout à fait ! Le crime ne paie pas, ni un coup, ni plusieurs ! Et sur un terrain militaire ! Vous avez pensé aux conséquences en termes de gaz ? Vous voulez voir les gars bivouaquer en combinaison NBC à cause du taux de méthane dans l’air ? Car elle pétera, y avez-vous au moins réfléchi ?
- Elle paîtra, elle paîtra… bien sûr qu’elle paîtra, c’est une vache ! Elle paîtra encore et encore. Mais elle paîtra ailleurs ! Je vous demande juste, pour une petite fois, qu’elle puisse paître ici.
- Pas question ! Si je la laisse paître ici, elle pétera ici, c’est évident.
- Une fois, une seule fois, vous pouvez comprendre ça ou pas ? Elle paîtra une seule fois, et après je l’emmène et vous ne nous revoyez plus.
- Je voudrais bien vous laisser faire, tiens, rien que pour voir le tableau. Vous allez attendre le signal du départ au pied de la queue, et au premier pet prendre vos cliques et vos claques ? Je n’ai jamais rien entendu de plus idiot ! Elle pète un coup et on s’en va, ah ah ah !
- Tiens, vous faites la liaison ? Elle n’est pas très heureuse.
- Qui n’est pas très heureuse ?
- La liaison. Elle pait-t-un coup, à l’oreille c’est un peu ambigu et pas très gracieux.
- Mais figurez-vous que ça n’est pas gracieux, monsieur. Vous faites un sacré vacher, vous ! Que voudriez-vous que je dise ?
- Eh bien par exemple, elle pait un coup, sans T.
- Elle paie un coup, santé ? C’est une idée fixe chez vous ! Allez, on l’embarque.
Elle a du sentiment ma vache, elle a du sentiment !
Et je l’envoyai paître, paître dans les champs, quand elle fut arrêtée par cinq ou six agents
Elle a du sentiment ma vache, elle a du sentiment ! »
Je m’approchai du brigadier qui devait être le chef :
- Bonjour brigadier.
- Bonjour, vous ne savez pas qu’il est interdit de paître ici ? Terrain militaire.
- Ah, pardon, je l’ignorais. Mais on vient d’arriver, ma vache ne peut pas avoir pu beaucoup.
- Avoir pu ? Avoir pu quoi ?
- Eh bien… l’herbe.
- Et qu’est ce qu’elle n’a pas pu, l’herbe ?
- Oui, c’est ça, ma vache. Elle ne doit pas avoir pu, enfin, pas énormément.
- Vous vous fouteriez pas un peu de ma gueule ? Elle n’a pas pu quoi, ce n’est quand même pas sorcier comme question !
- Bééé… l’herbe ! Je ne sais pas moi ! la pâture, le pré, le champ, je ne sais pas comment on appelle ça… Ma vache, je vous le répète, ne peut pas avoir pu. Elle n’a pas vraiment eu le temps.
- Et moi je crois que je vais bientôt pouvoir prendre le temps d’avoir pu vous coller au poste, et ça va être vite fait si vous ne répondez pas à ma question !
- Excusez-moi, je n’ai pas l’habitude, c’est que… c’est ma première vache et je ne sais pas trop où l’envoyer paître. Pour cette fois, j’en appelle à votre mansuétude : elle pait un coup et ensuite vous ne nous verrez plus.
- Elle paie un coup…
- C’est ça, elle pait un coup, ni vu ni connu et on n’en parle plus. Après tout, vous êtes gardiens de la paix ah ah ah.
- Vous entendez ça, les gars, ce monsieur qui vient pâturer un terrain militaire pense s’en tirer avec deux muscadets et trois pastis ! Et on ne saurait résister à l’aubaine parce qu’on est gardiens de la paix ! Non mais je rêve ! Il paie un coup et on n’en parle plus, c’est de la corruption !
- Mais non, enfin ! Pas moi, ma vache !
- Foutez-vous de moi en plus. Corruption je dis, vos papiers !
- De la corruption, non mais franchement… elle pait un coup et c’est tout, basta, au revoir. Voir de la corruption là-dedans… Vous n’avez pas mieux à faire que d’emmerder les vaches ! Allez-donc plutôt vous occuper du Crime !
- Dans le cas présent, le crime est consommé.
- Vous plaisantez j’espère ! Le crime ne pait pas…
- Tout à fait ! Le crime ne paie pas, ni un coup, ni plusieurs ! Et sur un terrain militaire ! Vous avez pensé aux conséquences en termes de gaz ? Vous voulez voir les gars bivouaquer en combinaison NBC à cause du taux de méthane dans l’air ? Car elle pétera, y avez-vous au moins réfléchi ?
- Elle paîtra, elle paîtra… bien sûr qu’elle paîtra, c’est une vache ! Elle paîtra encore et encore. Mais elle paîtra ailleurs ! Je vous demande juste, pour une petite fois, qu’elle puisse paître ici.
- Pas question ! Si je la laisse paître ici, elle pétera ici, c’est évident.
- Une fois, une seule fois, vous pouvez comprendre ça ou pas ? Elle paîtra une seule fois, et après je l’emmène et vous ne nous revoyez plus.
- Je voudrais bien vous laisser faire, tiens, rien que pour voir le tableau. Vous allez attendre le signal du départ au pied de la queue, et au premier pet prendre vos cliques et vos claques ? Je n’ai jamais rien entendu de plus idiot ! Elle pète un coup et on s’en va, ah ah ah !
- Tiens, vous faites la liaison ? Elle n’est pas très heureuse.
- Qui n’est pas très heureuse ?
- La liaison. Elle pait-t-un coup, à l’oreille c’est un peu ambigu et pas très gracieux.
- Mais figurez-vous que ça n’est pas gracieux, monsieur. Vous faites un sacré vacher, vous ! Que voudriez-vous que je dise ?
- Eh bien par exemple, elle pait un coup, sans T.
- Elle paie un coup, santé ? C’est une idée fixe chez vous ! Allez, on l’embarque.
Très amusant ton texte Guigomas… L'art de la parole et la communication ! Visiblement le courant ne passe pas, quel imbroglio !
Tu m'as fais penser à Raymond Devos, j'espère que tu nous aviseras pour ton premier One Man Show !
Merci pour ce très bon moment !
Oui, très drôle, tout à fait dans l'esprit de Devos; c'est aussi ce à quoi j'avais pensé en lisant ce texte. Tu es doué Guigomas ! Tu pourrais peut-être fournir des sketches à certains humoristes d'aujourd'hui qui manquent un peu de talent ! Si j'étais vache,je dirais que c'est peut-être un peu trop subtil pour eux cet art de manier la langue!;-)
Original, bien trouvé. C'est si bon de rire. Merci Guigomas.
Super, nulle part j'ai décroché car tous les jeux de mots sont bien trouvés. Je dirais bien mort aux vaches mais je préfère la paix!
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