Marvic

avatar 18/11/2017 @ 16:55:10
Mon choix :
Après le silence, Didier Castino
La houlette, Kamil Hatimi
Les enfants de Sal Mal Lane, Ru Freeman
Ma belle-mère russe et autres catastrophes, Alexandra Fröhlich
Tête dure, Francesco Pittau
Vers l'ouest, Xavier Jaillard

Koudoux

avatar 18/11/2017 @ 19:49:26
Mon choix:
1.Charognards, Stéphane Vanderhaeghe (Quidam – France) – Ellane
2.Dans le bleu de ses silences, Marie Celentin (Luce Wilquin – Belgique) – Patman
3.La houlette, Kamil Hatimi (Elyzad – Maroc) – Ellane
4. zu Düttingdorf (Les escales – Allemagne) – Shan_Ze
5.La quête de Wynne, Aaron Gwyn (Gallmeister – USA) – LesieG
6. Ostende 1936 : Un été avec Stefan Zweig, Volker Weidermann (Piranha – Allemagne) – Patman
7.Today we live, Emmanuelle Pirotte (Cherche-Midi – Belgique) – Ellane
8.Vers l'ouest, Xavier Jaillard (Scrinéo – France) – Ellane



Ludmilla
avatar 18/11/2017 @ 20:58:48
Koudoux,

Je suppose que 4. zu Düttingdorf (Les escales – Allemagne) – Shan_Ze, c'est bien
La mélodie du passé, Hans Meyer zu Düttingdorf

Saule

avatar 18/11/2017 @ 21:57:50
Ma liste:

Dans le bleu de ses silences, Marie Celentin (Luce Wilquin – Belgique)
La mélodie du passé, Hans Meyer zu Düttingdorf (Les escales – Allemagne)
Today we live, Emmanuelle Pirotte (Cherche-Midi – Belgique)
Ma belle-mère russe et autres catastrophes, Alexandra Fröhlich (Piranha – Allemagne)
Charognards, Stéphane Vanderhaeghe (Quidam – France)

Myrco

avatar 19/11/2017 @ 09:28:49
En l'état actuel de la liste proposée, j'ai sélectionné:
-Booming/Mika Biermann/Anacharsis/France (Fanou)
-Charognards/Stéphane Vanderhaeghe/Quidam/France (Ellane)
-Dans le bleu de ses silences/Marie Celentin/Luce Wilquin/Belgique (Patman)
-Djibouti/Pierre Deram/Buchet Chastel/France (Fanou)
-La Houlette/Kamel Hatimi/Elysad/Maroc (Ellane)
-La quête de Wynne/Aaron Gwyn/Gallmeister/USA (Lesie)

(Le Weidermann n'a pas l'air d'être un roman)

Koudoux

avatar 19/11/2017 @ 10:07:19
Koudoux,

Je suppose que 4. zu Düttingdorf (Les escales – Allemagne) – Shan_Ze, c'est bien
La mélodie du passé, Hans Meyer zu Düttingdorf

oui, un petit problème de recopiage

Ludmilla
avatar 19/11/2017 @ 11:40:47
Ma sélection:

Ma belle-mère russe et autres catastrophes, Alexandra Fröhlich (Piranha – Allemagne) – Fanou, Patman
Today we live, Emmanuelle Pirotte (Cherche-Midi – Belgique) – Ellane
Vers l'ouest, Xavier Jaillard (Scrinéo – France) – Ellane
A l'aube de soi, Michèle M. Gharios (La cheminante – France/Liban) – Patman
La quête de Wynne, Aaron Gwyn (Gallmeister – USA) – LesieG
La mélodie du passé, Hans Meyer zu Düttingdorf (Les escales – Allemagne) – Shan_Ze
Les enfants de Sal Mal Lane, Ru Freeman (Zoé – USA / Sri Lanka) – Shan_Ze

Mandarine

avatar 19/11/2017 @ 14:48:09
Ma sélection

La quête de Wynne, Aaron Gwyn
Vers l'ouest, Xavier Jaillard
La mélodie du passé, Hans Meyer zu Düttingdorf
Ma belle-mère russe et autres catastrophes, Alexandra Fröhlich
Today we live, Emmanuelle Pirotte

Shelton
avatar 19/11/2017 @ 17:11:42
Merci à celle qui a fait les calculs pour le roman policier/thriller. Voici donc les titres sélectionnés pour le vote suivant. On a gardé 13 titres car certains romans ne pouvaient pas être départagés...

1-Tu tueras le Père, Sandrone Dazieri
2-Ils savent tout de vous, Iain Levison
3-Amelia, Kimberly McCreight
4-L'innocence des bourreaux, Barbara Abel
5-Les sirènes noires, Jean-Marc Souvira
6-De mort naturelle, James Oswald
7-Une vraie famille, Valentin Musso
8-Les loups à leur porte, Jérémy Fel
9-Concerto pour 4 mains, Paul Colize
10-Je suis lasse des ombres, Alan Bradley
11-Cette nuit-là, Chevy Stevens
12-Les assassins de la 5e B, Kanae Minato
13-La lumière de la nuit, Keigo Higashino

En même temps, 13 titres pour déclencher la peur... ce serait presque crédible !

Patman
avatar 20/11/2017 @ 10:37:35
A l'aube de soi, Michèle M. Gharios
Tête dure, Francesco Pittau
Dans le bleu de ses silences, Marie Celentin
Ma belle-mère russe et autres catastrophes, Alexandra Fröhlich
Charognards, Stéphane Vanderhaeghe
Today we live, Emmanuelle Pirotte
Ostende 1936 : Un été avec Stefan Zweig, Volker Weidermann


Patman
avatar 20/11/2017 @ 10:39:19


(Le Weidermann n'a pas l'air d'être un roman)


S'en est pourtant bien un... l'auteur imagine une rencontre entre exilés à Ostende à l'été 36, Zweig, Roth et Koestler...

Fanou03
avatar 21/11/2017 @ 10:47:04
Coucou à tous ! Voici ma sélection:

Booming, Mika Biermann
Charognards, Stéphane Vanderhaeghe
Dans le bleu de ses silences, Marie Celentin
Djibouti, Pierre Deram
Ma belle-mère russe et autres catastrophes
Tête dure, Francesco Pittau
Today we live, Emmanuelle Pirotte
Vers l'ouest, Xavier Jaillard

Shan_Ze

avatar 21/11/2017 @ 12:24:39
Hello, voici mon choix :

La mélodie du passé, Hans Meyer zu Düttingdorf (Les escales – Allemagne)
Les enfants de Sal Mal Lane, Ru Freeman (Zoé – USA / Sri Lanka)
Ma belle-mère russe et autres catastrophes, Alexandra Fröhlich (Piranha – Allemagne)
Today we live, Emmanuelle Pirotte (Cherche-Midi – Belgique)
Dans le bleu de ses silences, Marie Celentin (Luce Wilquin – Belgique)
La houlette, Kamil Hatimi (Elyzad – Maroc)
La quête de Wynne, Aaron Gwyn (Gallmeister – USA)
A l'aube de soi, Michèle M. Gharios (La cheminante – France/Liban)

Ellane92

avatar 21/11/2017 @ 17:52:13
Bonjour,

Désolée de mon silence, je suis partie en weekend prolongé...
Voici ma sélection :
A l'aube de soi, Michèle M. Gharios
Booming, Mika Biermann
Djibouti, Pierre Deram
La houlette, Kamil Hatimi
La mélodie du passé, Hans Meyer zu Düttingdorf
Ma belle-mère russe et autres catastrophes, Alexandra Fröhlich
Today we live, Emmanuelle Pirotte
Vers l'ouest, Xavier Jaillard

Ellane92

avatar 21/11/2017 @ 18:03:45
Merci à tous !


Voici la liste des 11 titres qui se sont démarqués pour l’élection des finalistes plus tard :

A l'aube de soi, Michèle M. Gharios
Booming, Mika Biermann
Charognards, Stéphane Vanderhaeghe
Dans le bleu de ses silences, Marie Celentin
Djibouti, Pierre Deram
La houlette, Kamil Hatimi
La mélodie du passé, Hans Meyer zu Düttingdorf
La quête de Wynne, Aaron Gwyn
Ma belle-mère russe et autres catastrophes, Alexandra Fröhlich
Today we live, Emmanuelle Pirotte
Vers l'ouest, Xavier Jaillard

Ellane92

avatar 22/11/2017 @ 05:32:25
PRIX CL 2017 – Élection des finalistes

Voici le moment de faire entendre votre voix ici afin d’élire les finalistes qui seront au programme de lecture l’année prochaine.

Vous devez faire une liste de 4 titres par ordre de préférence!

Les 4 titres ayant obtenus de la part des participants le plus de points au total seront retenus comme dernière sélection.

Le scrutin de cette catégorie est ouvert jusqu’au 25 novembre 18h.


Catégorie Romans Traduits :

A la guerre comme à la guerre, Aleksandar Gatalica (Serbie)

Belfond 570p / 10X18 678p
Résumé: De Sarajevo à Berlin, en passant par la France ou la Hongrie, une épopée totale de la Première Guerre mondiale. 80 personnages sont réunis dans une fresque épique teintée de fantastique, comme une démonstration de l'horreur de la Grande Guerre.
Fiche CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/47389
Fiche éditeur : http://belfond.fr/livre/litterature-contemporaine/…
Extrait: [Prologue]
«Pour le médecin Mehmed Graho la Grande Guerre commença un jour de canicule, en juin, lorsqu'on l'informa sans plus d'explications qu'on allait apporter à la morgue deux «corps importants». Cependant, pour le docteur Graho, vieillard voûté mais encore vigoureux, la tête chauve au sinciput singulièrement grand et plat, il n'y avait pas, à vrai dire, de corps importants. Tous les cadavres qui arrivaient sous son scalpel étaient blêmes comme la cire, la bouche désespérément ouverte, les yeux exorbités, le regard absent aux pupilles fixes cherchant à saisir un dernier rayon de lumière. Le plus souvent on n'avait pas eu le temps ou l'autorisation de leur fermer les paupières.
Mais cela ne troublait pas le docteur Graho. Depuis 1874, il revêtait sa blouse blanche, chaussait ses lunettes rondes, enfilait ses longs gants de chirurgien et faisait son travail dans la morgue de Sarajevo. Il s'évertuait à arracher les coeurs des poitrines aux côtes brisées par les tortures de la police et trouvait dans les estomacs des cadavres des arêtes de poisson et des restes de derniers repas.
Cette fois-ci on lui apportait des «corps importants» alors que le médecin légiste n'était pas encore au courant des événements qui s'étaient déroulés dans la ville. Non, il ne savait pas que la voiture de l'archiduc s'était lentement engagée dans la rue Franz-Joseph et que là, à l'angle de l'immeuble de la Société d'assurances Kroacija, un petit jeune homme avait tiré trois coups de feu sur le prince héritier et l'archiduchesse de Hohenberg. Il n'apprit que bien plus tard comment les choses s'étaient passées : tous, dans le cortège, avaient d'abord cru que les balles n'avaient pas atteint le couple princier, que l'archiduc avait juste tourné un peu la tête en direction de la foule et, selon l'impression générale, l'archiduchesse ressemblait à une de ces poupées que l'on voit dans les vitrines des boutiques viennoises. On ne s'aperçut qu'après coup que sa robe était ensanglantée et que du sang giclait de la bouche de François-Ferdinand vers sa moustache soigneusement noircie.»

A toi, Claudia Pineiro (Argentine)
Actes sud 192p / Babel 176p
Résumé: Un cœur dessiné au rouge à lèvres, transpercé d'un "je t'aime" et signé "A toi". II n'en faut pas davantage à la perspicace Inés pour découvrir que son mari la trompe. Drapée dans sa dignité, elle sauve les apparences mais n'en exerce pas moins une surveillance active. C'est ainsi qu'elle assiste, impuissante (et soulagée ?), à l'assassinat dont se rend coupable son doux et d'ordinaire si prévisible Ernesto sur la personne de sa secrétaire et présumée maîtresse. Dès lors, Inés est prête à toutes les audaces pour éviter l'humiliation publique des femmes bafouées et, surtout, ne pas ressembler à sa pitoyable mère. Pendant qu'elle sillonne la ville de Buenos Aires, subtilisant sans vergogne des pièces à conviction ou interrogeant habilement de présumés témoins, sa fille adolescente semble de bien méchante humeur. Se pourrait-il qu'elle ait des soucis autrement plus préoccupants ? Un thriller tragicomique au vitriol sur les vicissitudes de la vie domestique dans la classe moyenne argentine.
Fiche éditeur : https://actes-sud.fr/catalogue/…
Extrait: (premières lignes)
«Ernesto ne me faisait plus l'amour depuis plus d'un mois. Ou même deux, je ne sais plus trop. Ce n'était pas une chose à laquelle j'accordais énormément d'importance. Je tombe de fatigue, quand vient le soir. On ne dirait pas, mais les tâches ménagères, c'est épuisant si vous voulez que tout soit impeccable. Si cela ne tenait qu'à moi, je fermerais les yeux dès que je pose la tête sur mon oreiller. Mais je sais bien que, lorsque votre mari reste aussi longtemps sans vous solliciter, je ne sais pas, moi, il se dit tellement de choses... Je me suis dit qu'il fallait que j'en parle à Ernesto, que je lui demande s'il avait des problèmes. Et j'ai failli le faire. Mais après, j'ai pensé qu'il pouvait m'arriver la même chose qu'à ma mère, qui s'est tiré une balle dans le pied en allant poser des questions à mon père. Comme elle le trouvait un peu étrange, un jour, elle lui a demandé : "Il y a quelque chose qui ne va pas, Roberto ?" Et lui, il lui a répondu : "Oui, ce qui ne va pas, c'est que je ne te supporte plus !" Et là-dessus, il est parti en claquant la porte et nous ne l'avons plus jamais revu. Ma pauvre mère ! Et puis, j'avais ma petite idée sur ce qui n'allait pas chez Ernesto. Il travaillait comme un nègre, à longueur de journée et, dès qu'il avait un peu de temps pour lui, il suivait un stage ou une formation ; dans ces conditions, comment voulez-vous qu'il ne rentre pas épuisé à la maison ? Alors, je me suis dit que, n'étant ni aveugle ni sotte, je n'avais pas à l'accabler de questions. Et à bien y regarder, ce qui m'apparaissait, c'est que nous avions une famille formidable, une fille sur le point de terminer ses études secondaires, une maison que beaucoup nous enviaient. Et qu'Ernesto m'aimait ; ça, personne ne pouvait dire le contraire. Il ne m'avait jamais laissée manquer de rien. Alors, je me suis sentie rassurée, et je me suis dit qu'à un moment ou un autre, le sexe allait bien revenir et qu'avec tout ce que j'avais, je ne devais pas me focaliser sur la seule chose qui me manquait. Surtout que nous ne sommes plus dans les années 1960 ; maintenant, tout le monde sait bien qu'il y a d'autres choses qui sont aussi, voire plus importantes que le sexe. La famille, la spiritualité, la complicité, l'harmonie.»

Bonsoir la rose, Zijian Chi (Chine)
P. Picquier 176p
Résumé: A Harbin, au nord-est de la Chine, la rencontre entre deux personnages que tout semble opposer, mais qui sont liés par un secret. Xiao'e est une jeune fille moderne et Léna une vieille dame juive réfugiée d'URSS après la révolution doctobre. Le roman raconte l'enfance de Xiao'e à la campagne, ses amours ainsi que la vie des réfugiés et l'occupation japonaise.
Fiche éditeur : http://editions-picquier.fr/catalogue/fiche.donut/…=
Extrait:
«Léna Ji fut ma troisième logeuse à Harbin. Elle avait plus de quatre-vingts ans lorsque j'ai fait sa connaissance.
Sa maison se trouve dans le quartier Daoli, tout près de la grand-rue. C'est un petit immeuble de briques et de bois de couleur crème, dans le style des maisons russes traditionnelles. Elle doit dater d'il y a soixante-dix ou quatre-vingts ans. Avec son toit pentu plein de charme, sa terrasse ouverte, ses hautes fenêtres étroites et ses petites marches, elle tranche sur la forêt de béton gris environnante. Elle fait penser à un faon naïf et gauche, vif et espiègle, venu s'abreuver au fleuve en cachette. Un café occupe le rez-de-chaussée et, au-dessus, chacun des deux étages est divisé en trois appartements. Celui de Léna Ji, au deuxième, est orienté au sud-ouest. Le salon et les deux chambres sont vastes, alors que la cuisine, la salle d'eau et la terrasse sont exiguës mais bien agencées, et grâce à la haute charpente on ne s'y sent pas à l'étroit. C'est un appartement lumineux, rempli de plantes fleuries et de légumes magnifiques. Le visage de Léna, en revanche, est aussi desséché que la plaine du Nord en hiver. Il exprime une solitude indicible.
Grande et mince, elle se tient droite et, de dos, on la prendrait facilement pour une jeune fille, du moins quand elle reste immobile. Dès qu'elle se met en mouvement, la démarche lourde et le pas mal assuré révèlent son âge.»

Camanchaca, Diego Zuniga (Chili)
Christian Bourgois 124p
Résumé: De Santiago à Iquique, un jeune homme voyage avec son père, qu'il ne voit que rarement. L'objectif est double : rendre visite à son grand-père et faire soigner à moindres frais, à la frontière péruvienne, sa dentition en piètre état. Ce road-movie, entrecoupé de souvenirs, monologues et visions fantasmagoriques, nous fait traverser le Chili, entre villes, villages et déserts. Un texte intimiste, poétique et plein d'humour sur la relation entre un fils et ses parents.
Fiche éditeur : site KO
Extrait: [Premières lignes]
«La première voiture de papa, ç'a été une Ford Fairlade, de 1971, un cadeau de mon grand-père pour ses quinze ans.
La deuxième, ç'a été une Honda Accord, gris plomb, de 1985.
La troisième, ç'a été une BMW 850i, bleu foncé, de 1990, avec laquelle il a tué mon oncle Neno.
La quatrième est un pick-up Ford Ranger, gris-noir, dans lequel on est en train de traverser le désert de l'Atacama.
Mes parents se sont séparés quand j’avais quatre ans. Maintenant j’en ai vingt. Je vis avec maman à
Santiago. Papa, lui, est resté à Iquique, auprès de sa nouvelle famille. On se voit quelquefois, quand il vient pour ses affaires. Il m’emmène acheter des vêtements ou il me demande de l’accompagner, avec sa nouvelle femme, pour chercher quelques cartons. Je monte dans son pick-up, je mets mes écouteurs, je branche le MP3 et je vais avec lui.

Maintenant il me dit qu’on doit aller à Tacna, parce que sinon je pourrais perdre mes dents, et aussi qu’il connaît une dentiste qui va m’aider à les sauver. C’est ce qu’il m’explique et son fils de dix ans, sur le siège arrière du pick-up, rit aux éclats et dit quelque chose que je n’arrive pas à comprendre. Il rit et la femme de papa lui dit :
Eduardito, tais-toi, mais il ne s’arrête pas de rire. »

D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds, Jon Kalman Stefansson (Islande)
Gallimard 448p / Folio 480p
Résumé: Editeur à Copenhague, Ari a décidé de rentrer en Islande après avoir reçu un colis de souvenirs familiaux dont il dresse l'inventaire. Ainsi, il évoque le rude quotidien de ses grands-parents Oddur, capitaine de pêche, et Margret dans les fjords de l'Est. Puis, il relate son enfance à la fin des années 1970 à Keflavik, ancien port de pêche sinistré. Enfin, il parle de sa vie actuelle.
Fiche CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/47329
Fiche éditeur : http://gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/…
Extrait: [Prélude]
«Le soleil lui-même eût été impuissant à l’éviter, tout autant d’ailleurs que les mots sublimes tels amour ou arc-en-ciel, devenus désormais parfaitement inutiles, et qu’on pouvait sans dommage mettre au rebut — tout cela avait commencé par une mort.
Nous avons tant de choses : Dieu, les prières, les techniques, les sciences, chaque jour apparaissent de nouvelles découvertes, téléphones portables toujours plus sophistiqués, télescopes toujours plus puissants, puis voilà qu’une mort survient et nous n’avons plus rien, nous tendons la main, cherchant Dieu à tâtons, nos doigts se referment sur le vide de la déception, la tasse de cet homme, la brosse où subsistent quelques cheveux de cette femme, et nous conservons tout cela comme une consolation, comme une amulette, comme une larme, comme ce qui jamais ne reviendra.
Que peut-on en dire, rien sans doute, la vie est incompréhensible, et injuste, mais nous la vivons tout de même, incapables de faire autrement, elle est la seule chose que nous ayons avec certitude, à la fois trésor et insignifiance. Sans doute n’est-elle suivie d’aucun après. Et pourtant, tout a commencé par une mort.
Non, cela n’a aucun sens, la mort est la fin de tout, elle est celle qui nous impose le silence, nous arrache le crayon au milieu d’une phrase, éteint l’ordinateur, masque le soleil, consume le ciel, la mort est une impasse absolue, nous ne saurions porter aucun commencement à son crédit ; cela, nous devons nous l’interdire. Elle est l’argument ultime de Dieu, née lorsque, de désespoir sans doute, ce dernier a combiné cruauté et absence, confronté à l’échec manifeste de sa Création. Pourtant, chaque mort porte en son sein une vie nouvelle – »

La confession de la lionne, Mia Couto (Mozambique)
Métailié 240p
Résumé: Lorsque le chasseur Arcanjo Baleiro arrive à Kulumani, il se trouve pris dans des relations complexes et énigmatiques où se mêlent faits, légendes et mythes. L'aventure est racontée par deux voix, celles du chasseur et d’une jeune fille, qui a sa propre théorie sur l'origine et la nature des attaques des bêtes.
Fiche CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/50576
Fiche éditeur : https://editions-metailie.com/livre/…
Extrait: [Premier chapitre]
«Dieu a déjà été femme. Avant de s’exiler loin de sa création et quand il ne s’appelait pas encore Nungu, l’actuel Seigneur de l’Univers ressemblait à toutes les mères de ce monde. En ce temps-là, nous parlions la même langue des mers, de la terre et des cieux. Mon grand-père dit que ce royaume est mort depuis longtemps. Mais il subsiste, quelque part en nous, le souvenir de cette époque lointaine. Survivent les illusions et les certitudes qui, dans notre village de Kulumani, sont transmises de génération en génération. On sait tous, par exemple, que le ciel n’est pas encore achevé. Ce sont les femmes qui, depuis des millénaires, tissent pas à pas ce voile infini. Quand leurs ventres s’arrondissent, une part de ciel se surajoute. À l’inverse, quand elles perdent un enfant, ce morceau de firmament dépérit à nouveau.

Sans doute pour cette raison ma mère, Hanifa Assulua, n’a-t-elle pas cessé de contempler les nuages pendant l’enterrement de sa fille aînée. Ma sœur, Silência, a été la dernière victime des lions qui, depuis quelques semaines, tourmentent notre communauté.

Parce qu’elle est morte défigurée, on a placé ce qui restait de son corps sur le côté gauche, la tête tournée vers le levant et les pieds vers le sud. Pendant la cérémonie, maman avait l’air de danser : d’innombrables fois, elle s’est inclinée sur une cruche faite de ses propres mains. Elle a aspergé d’eau la terre alentour qu’elle a ensuite tassée de ses pieds, avec le même balancement que celui qui sème.»

La neige noire, Paul Lynch (Irlande)
Albin Michel 320p / Le livre de poche 312p
Résumé: Donegal, 1945. Barnabas Kanes est revenu des Etats-Unis avec sa femme américaine et leur fils, pour participer à la jeune république. L'incendie de son étable dans lequel a péri Matthew Peoples, son ouvrier agricole, le laisse exsangue car la compagnie d'assurance refuse de l'indemniser. Il espère trouver du soutien auprès de sa communauté mais de vives rancoeurs apparaissent chez ses voisins
Fiche éditeur : http://albin-michel.fr/ouvrages/…
Extrait: [Premier chapitre]
«Lorsque Matthew Peoples remarque quelque chose, le soir approche déjà. Sa silhouette massive campée au milieu du champ, un simple tricot de corps gris sale sur le dos, une torsion du bras pour se gratter le creux de l’épaule. Sans rien dire, il s’interroge sur ce qu’il vient de voir. On croirait la queue incurvée d’un chat, mince et grise, comme un peu de fumée que l’on confondrait facilement avec l’étain des nuages. La nuit descend tout doucement et, dans la lumière qui vient avec le déclin du jour, ce frémissement jaune qui enrobe d’une lueur blonde la campagne de Carnavarn, il aurait très bien pu ne pas s’en rendre compte. Trois formes humaines dans le champ, et un trio d’ombres allongées qui s’affinent auprès d’elles. La jument baie s’est apaisée.
Il n’est pas causant du tout, Matthew Peoples, quand il y a de l’ouvrage, et même après il ne dit pas grand-chose, il tire sur sa pipe, carré sur sa chaise, et lance une petite blague, comme ça, discrètement. Le voici qui se racle la gorge pour parler, mais sa voix n’est entendue de personne. Alors il se penche de nouveau sur sa besogne, les poils sur ses mains aussi blancs que le chaume de ses joues, ses yeux usés, enfoncés au creux des orbites, qui le font paraître plus âgé. Mains rougies, la pelle qui soulève des pierres logées là depuis une éternité, étroitement enchâssées dans la terre, et qui gisent à présent en bordure du champ. »


Le quartier américain, Jabbour Douaihy (Liban)
Actes sud 180p
Résumé: À Tripoli, les destins entrecroisés d'Abdel-Karim, enfant d'une grande famille de notables, et d'Ismaïl, né dans le quartier le plus pauvre de la ville, surnommé « le quartier américain ». À travers ces deux personnages, c'est l'histoire récente de toute une ville qui nous est admirablement contée, en même temps que sont restitués les antagonismes de classe, de génération et de culture, la décomposition de l'élite traditionnelle, les élans brisés de la jeunesse et l'irrésistible ascension de l'islamisme radical.
Fiche éditeur : https://actes-sud.fr/catalogue/…
Extrait: [Premier chapitre]
«Ne trouvant pas de quoi se chausser pour se protéger du froid du carrelage, Abdel-Rahmân Bakri est sorti pieds nus de sa chambre et s’est hâté vers les toilettes d’un pas brinquebalant – avec l’âge, ses besoins naturels matinaux se font de plus en plus impérieux. Mais subitement, cédant à la manie qui s’est emparée de lui quand il a acheté ce large téléviseur couleur – manie dont sa femme pense que, sans doute, seule la mort parviendra à la lui ôter –, il s’est arrêté à mi-chemin entre la porte de la chambre et les toilettes, installées sous l’escalier menant à l’étage, et s’est mis à chercher la télécommande en se tournant dans tous les sens, tout en serrant de sa main gauche, à l’entrecuisse, son pantalon de pyjama à rayures, signe que son envie devenait vraiment très pressante.
Abdel-Rahmân, surnommé le Pendu par allusion à quelque anecdote familiale oubliée, vit dans ce quartier dit “américain” en raison d’une école anglicane désaffectée dont, pendant des années, un bureau des redoutés Renseignements de l’armée de l’air a occupé les bâtiments à moitié croulants.
Le quartier surplombe le fleuve traversant la ville.
Pour se rendre chez eux, les habitants n’ont d’autre choix que de gravir les multiples escaliers qui tracent sur la butte des sillons semblables à ces rigoles creusées par la fonte des neiges sur les pentes montagneuses. Ils s’entraident quand il faut transporter des meubles ou des malades, et ceux qui peuvent se le permettre louent les services d’un porteur pour remonter du marché aux légumes installé au pied de la colline. »

Les Yeux fardés, Lluis Llach (Espagne)
Actes sud 313p / Babel 384p
Résumé: L'histoire de deux garçons et deux filles nés dans les années 1920 à Barcelone, subissant les affres du franquisme. Avec les premières années de l'âge adultes, les personnalités s'affirment. Mais l'avenir se fait incertain pour les deux garçons quand ils découvrent la passion qui les unit. La guerre civile vient alors bouleverser leur destin.
Fiche éditeur : https://actes-sud.fr/catalogue/…
Extrait: [Premier chapitre]
VOULEZ-VOUS QUE JE VOUS DISE, MONSIEUR LE RÉALISATEUR ?
«Parmi vos confrères, le seul qui aurait pu imaginer le quartier de la Barceloneta à l’époque, qui serait parvenu à toucher la vérité du doigt, à en restituer les odeurs et les couleurs... comment dire... la mystique... c’est ça : la mystique !... n’est autre que Fellini. Le grand Fellini, oui. Sans aucun doute.
Si ce Romain costaud était né à la Barceloneta, il l’aurait racontée à merveille et aurait vraisemblablement signé un nouveau chef-d’œuvre. Vous connaissez Fellini ? Vous êtes si jeune... J’ai visionné Amarcord une bonne centaine de fois. Cette immense œuvre d’art a vu le jour juste alors que je frisais les soixante ans, et chaque fois que je la voyais je pensais à la même chose : ah ! si
cet homme avait vécu dans ma Barceloneta... Je pleurais dans la salle de cinéma, vous savez ? Et même à présent lorsque je la revois, je ne peux pas me maquiller les yeux...
Que voulez-vous, ici, aucun génie n’a su ressusciter la Barceloneta. Pire que ça, nous n’avons pas un seul cinéaste de génie. Personne n’a raconté mon histoire, et lorsque je dis ça, je ne veux pas parler de la mienne en particulier... Vous voyez ce que je veux dire... J’avoue que même si je ne suis qu’un piètre amoureux du cinéma, vu la médiocrité crasse et grandiloquente qui a marqué la narration de l’époque, j’en arrive presque à préférer que personne ne s’y soit consacré... Je suis désolé que ma sincérité frôle l’impolitesse et, connaissant votre projet de le faire, je ne devrais certainement pas parler ainsi. »

Lisbonne mélodies, Joao Tordo (Portugal)
Actes sud 240p
Résumé: De Montréal à Lisbonne, une mélodie rapproche les âmes jumelles de deux musiciens apparemment étrangers l'un à l'autre, Hugo le contrebassiste raté et Luis Stockman, le pianiste reconnu.
Fiche éditeur : https://actes-sud.fr/catalogue/… Extrait: [Première partie]
«Il décida de prendre une année sabbatique, sans rien demander à personne. Il quitterait la ville et, pendant cette période, prévoyait de renoncer à la musique, qu’il pratiquait pourtant en professionnel depuis longtemps. Je veux surtout essayer de ne pas jouer, dit-il à Edouard, qui s’était fait renverser par une voiture la semaine d’avant, d’où la minerve et les béquilles. Ils se trouvaient dans un café bruyant de Côte-des-Neiges. Edouard lui jeta un regard de travers, avant de répliquer que c’était complètement idiot, car l’existence n’était pas si longue qu’on puisse l’amputer comme ça d’une année, une éternité à l’échelle d’une vie. Il ne fit aucun cas de sa remarque ; l’affaire était entendue, il le savait. La semaine suivante, il quitta Montréal ; son avion fit escale à Philadelphie et, après des retards à répétition, après avoir craint pour la vie de sa contrebasse entre les mains des bagagistes, il atterrit au bout de douze heures de vol dans une ville qui était la sienne, mais qu’il fut incapable de reconnaître.
“Lisbonne est sous la pluie”, lui lança quelqu’un, tout à trac, tandis qu’ils attendaient leurs bagages. Il tourna la tête et vit un type de petite taille, lunettes sur le bout du nez et moustaches couleur caramel. Il répondit qu’il s’en fichait, qu’il aimait la pluie. L’homme haussa les épaules et préféra engager la conversation avec un autre passager. Il se rendit compte après coup qu’il avait parlé avec un drôle d’accent, en donnant une inflexion ridicule aux consonnes et en prononçant les voyelles d’une manière efféminée. Chargé de son énorme instrument, il franchit les portes à tambour de l’aéroport et trouva un pays détrempé, sous un ciel plombé, avec un horizon diffus où venait s’accrocher la mélancolique inconsistance des journées d’hiver.»

Miniaturiste, Jessie Burton (Angleterre)
Gallimard 512p / Folio 528p
Résumé: Amsterdam, 1686. Nella, 18 ans, s'installe dans l'opulente demeure que Johannes, le marchand d'âge mûr qu'elle vient d'épouser, partage avec sa soeur. En cadeau de mariage, il lui offre une maison de poupée reproduisant la leur, qu'elle entreprend d'animer grâce à un miniaturiste. Les créations de l'artisan lèvent peu à peu le voile sur les mystères de la maison et de ses occupants. Premier roman.
Fiche CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/49389
Fiche éditeur : http://gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/…
Extrait: [Premier chapitre]
Vieille Église, Amsterdam, mardi 14 janvier 1687

Ces funérailles devaient être discrètes, car la personne décédée n’avait pas d’amis, mais on est à Amsterdam, où les mots s’écoulent comme l’eau, inondent les oreilles, nourrissent la pourriture, et le coin est de l’église est bondé. Elle regarde la scène se dérouler, en sécurité depuis une stalle du
chœur, tandis que les membres des guildes et leurs épouses encerclent la tombe béante comme des fourmis attirées par le miel. Ils sont bientôt rejoints par des employés de la VOC et des capitaines de navires, des régentes, des pâtissiers — et par lui, toujours coiffé de son chapeau à large bord. Elle tente d’avoir pitié de lui. La pitié, contrairement à la haine, peut être enfermée et mise de côté.
Le plafond peint de l’église—rare élément que les réformistes n’ont pas éliminé—les surplombe. Il a une forme de coque de bateau renversée, miroir de l’âme de la ville. Sur le bois ancien figurent le Christ Juge avec l’épée et le lys, un navire doré qui fend les vagues, la Vierge sur un croissant de lune. Elle relève la vieille miséricorde à côté d’elle et ses doigts effleurent le proverbe sculpté dans le bois. C’est un bas-relief représentant un homme qui chie un sac de pièces, une grimace de douleur gravée sur son visage.
Qu’est-ce qui a changé ? se demande-t‑elle.
Et pourtant.
Les morts font eux aussi partie de l’assistance : les dalles de pierre au sol dissimulent des corps sur des corps, des os sur de la poussière, empilés sous les pieds des personnes endeuillées. Là-dessous, il y a des mâchoires de femmes, des pelvis de commerçants, les côtes enserrant le torse vide d’un notable autrefois gras.»

Plus haut que la mer, Francesca Melandri (Italie)
Gallimard 208p / Folio 224p
Résumé: En 1979, Paolo et Luisa viennent respectivement voir leur fils et leur mari emprisonnés sur une île. L'un est condamné pour des assassinats politiques, l'autre pour des homicides entraînés par la colère. A cause du mistral, ils passent la nuit dans la prison en présence de l'agent Pierfrancesco Nitti, avec qui ils fraternisent. Leur soutien mutuel annonce un renouveau dans leur vie.
Fiche CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/48005
Fiche éditeur : http://gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/…
Extrait: [Premier chapitre]
UN AN AVANT

« L’air épicé, ça non, ils ne s’y attendaient pas. Ils avaient toujours pensé qu’ils arriveraient la nuit et d’ailleurs, quand on vint les prendre dans toutes les prisons d’Italie, le ciel était noir comme une carie. On les amena en Chinook, ta-ta, ta-ta, ta-ta, comme s’ils venaient tout droit du Vietnam et non de Praia a Mare ou de Viterbe. Des militaires hurlaient et des types blonds et rasés, muets comme des pierres, contrôlaient le déroulement de la manœuvre. Ils apprirent par la suite que c’étaient des Américains. Et ils ne s’en étonnèrent même pas.
La peur de mourir était bien là, et pourtant en entrant dans le ventre de l’hélicoptère ils avaient tous levé les yeux vers le ciel. Il était noir de nouvelle lune. On avait veillé à ça aussi en montant l’opération : qu’une mer claire ne révèle pas d’en haut les contours de la côte. Mais les agents secrets de l’impérialisme et du capitalisme n’avaient pas réussi à éteindre les étoiles qui étaient donc là, palpitantes et précises. Certains d’entre eux ne les avaient pas vues depuis des mois, d’autres depuis des années. Qui sait s’ils les reverraient un jour.

Ils avaient décollé depuis un moment lorsqu’un soldat en tenue de camouflage s’adressa à eux l’air jovial : «Maintenant on va ouvrir la trappe et on va vous apprendre à voler. » Comme s’il voulait donner raison à tous ceux qui disaient ces années-là : désormais, l’Italie c’est l’Amérique du Sud. Et puis ils ne jetèrent personne. »

Tout ce qui est solide se dissout dans l'air, Darragh McKeon (Irlande)
Belfond 400p / 10X18 456p
Résumé: Le 26 avril 1986, en URSS. Quatre personnages de divers horizons (un pianiste prodige de 9 ans, une ancienne dissidente devenue ouvrière à la chaîne, un chirurgien malheureux en ménage et un garçon de la campagne) voient leur vie bouleversée par la catastrophe de Tchernobyl. Fiche CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/48252
Fiche éditeur : http://belfond.fr/livre/litterature-contemporaine/…
Extrait: [Premier chapitre]
UN AN AVANT

« IL VIENT À ELLE TOUS LES JOURS, se glisse dans ses pensées entre deux respirations. Elle l’inspire quand elle reprend son souffle tout en pédalant le long du quai de Valmy, elle l’inspire comme elle inspire son nouvel environnement : l’éclat de Paris, l’été, le puzzle d’ombres sur ses bras tandis qu’elle file sous les peupliers.
Elle ne sait jamais ce qui réveille ses souvenirs, ils la prennent toujours par surprise. Peut-être y a-t-il quelque chose de Grigori dans cet homme, cigarette à la bouche, qu’elle vient de dépasser, quelque chose de familier dans la façon dont cet inconnu a approché l’allumette de son visage. Chacune des milliers d’actions minuscules qui se déroulent autour d’elle trouve un écho dans ce qui fut leur histoire.
Son image lui échappe à présent, n’existe plus que sur les photos. Elle ne détecte plus aucune ressemblance, à part dans les mouvements des autres, aussi lorsqu’elle attache son vélo à la rambarde le long du canal et qu’elle s’approche de la terrasse du café, il lui apparaît dans l’homme qui la regarde : pas dans ses traits sombres, bien français, mais dans l’inclinaison de sa tête, ses longs doigts agiles qui s’ouvrent, ses yeux qui se détournent.
Voilà les petites consolations que la mort procure. Son mari parvient toujours à tourner la clé pour ouvrir une chambre inconnue au fond de son cœur. »

Une Antigone à Kandahar, Joydeep Roy-Bhattachary (Inde/USA)
Gallimard 368p / Folio 416p
Résumé: Une femme enveloppée d'une burqa et en fauteuil roulant se rend sur une base américaine de Kandahar afin de réclamer le corps de son frère, chef tribal pachtoun abattu lors d'une offensive contre les Américains. L'état-major se méfie et s'interroge sur ses réelles motivations. L'auteur donne la version des différents protagonistes (la jeune femme, le médecin, l'interprète, les officiers, etc.).
Fiche CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/47440
Fiche éditeur : http://gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/…
Extrait: [Premier chapitre]
ANTIGONE

Un.
Deux.
Trois.
Quatre. Je compte les instants et je récite la basmala dans ma tête.
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux…
C’est à moi d’agir maintenant. J’ai peur : j’ai les mains qui tremblent, la bouche sèche. Je jette un regard en arrière, vers les montagnes où j’ai passé ma vie, où je suis née, où ma famille est morte. Toute ma famille, à l’exception de mon frère Youssouf. Je me souviens de ce que Youssouf a dit avant de partir à l’assaut du fort : Il y a des moments où, pour maîtriser la situation, il faut devenir fou et garder la tête froide en même temps.
Je m’en souviens tout en faisant tourner les roues de ma charrette pour continuer d’avancer sur le sentier qui descend jusqu’au champ carré et au fort. Ils ont tout rasé ici : il n’y a plus un seul arbre, plus de végétation, pas la moindre trace d’ombre ; la terre est sèche et craquelée et déjà brûlante malgré l’heure matinale. La poussière tourbillonne autour de moi ; le soleil incendie la structure terreuse du fort. Le sol est strié d’empreintes de rangers et de nombreuses traces de véhicules. D’un côté des fortifications s’élève un amas de déchets : des bidons de gasoil abandonnés, des poteaux en fer tordus, des sacs en plastique et des seaux. Les seuls signes de vie sont des scintillements métalliques, ici et là, qui reflètent le soleil levant, et un trait vertical de fumée. Ce paysage aride ne pourrait pas être plus différent de la vallée verte et fertile d’où je suis partie. C’est un triste spectacle et pourtant, toute la nuit en traversant les montagnes, j’avais hâte de le contempler.»

Une vie entière, Robert Seethaler (Autriche)
Sabine Wespieser 160p / Folio 416p
Résumé: Andreas Egger est amené de la ville dans les montagnes, où personne ne lui explique le monde. Il est recueilli par une brute qui lui impose sa propre éthique. Lorsqu'il se soustrait à sa tyrannie, il est décidé à marcher la tête haute et est envoyé sur le front de l'Est en 1942.
Fiche CL : http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/46415
Fiche éditeur : https://www.swediteur.com/titre.php?id=159
Extrait: [Premier chapitre]
Par un matin de février de l'année dix-neuf cent trente-trois, Andréas Egger souleva de sa paillasse complètement trempée, à l'odeur un peu rance, le chevrier mourant Jean Kalischka, que les gens de la vallée appelaient Jean des Cornes, et le porta au village sur un sentier de montagne de plus de trois kilomètres, enfoui sous une épaisse couche de neige.
Il était passé à la cabane de Jean des Cornes, mû par un étrange pressentiment, et l'avait trouvé recroquevillé sous un monceau de vieilles peaux de chèvre, derrière le poêle éteint depuis longtemps. Maigre à faire peur et blanc comme un linge, il le fixait du regard dans l'obscurité. Egger comprit que c'était la mort qui se planquait derrière son front. Il le prit dans ses bras comme un enfant et le posa doucement dans la hotte tapissée de mousse sèche où Jean des Cornes avait coltiné, sa vie durant, son bois de chauffage et ses chèvres blessées. Il lui passa une longe autour du corps, l'attacha au châssis et serra les nœuds à faire craquer le bois. Quand il lui demanda s'il avait mal, Jean des Cornes secoua la tête et sa bouche grimaça un sourire, mais Egger savait qu'il mentait.
Les premières semaines de l'année avaient été inhabituellement chaudes. Dans les vallées la neige avait fondu, au village l'eau du dégel glougloutait, clapotait continûment. Mais, depuis quelques jours, il refaisait un froid glacial et la neige tombait dru, moelleuse, omniprésente, avalant le paysage, étouffant tout signe de vie et le moindre bruit. Pendant les premières centaines de mètres, Egger ne parla pas à l'homme qui tremblait sur son dos. Il avait assez à faire avec ce sentier qui descendait à pic devant lui en zigzaguant et qu'il devinait plus qu'il ne le voyait dans cette pluie de flocons.»

Ellane92

avatar 22/11/2017 @ 05:35:53
J'ai eu du mal à choisir... Voici les livres que je sélectionne finalement :
1. La confession de la lionne, Mia Couto
2. Plus haut que la mer, Francesca Melandri
3. Miniaturiste, Jesse Burton
4. Les yeux fardés, Lluis Llach

Koudoux

avatar 22/11/2017 @ 07:35:17
Choix difficile pour moi aussi...

1. La confession de la lionne, Mia Couto
2. Bonsoir la rose, Chi Zijian
3. Miniaturiste, Jesse Burton
4. Plus haut que la mer, Francesca Melandri

Shelton
avatar 22/11/2017 @ 07:50:22
Certains ouvrages me tentent bien et il se pourrait que je participe à cette catégorie...

1 A la guerre comme à la guerre, Aleksandar Gatalica (Serbie)
2 D'ailleurs les poissons n'ont pas de pieds, Jon Kalman Stefansson (Islande)
3 Une Antigone à Kandahar, Joydeep Roy-Bhattachary (Inde/USA)
4 Tout ce qui est solide se dissout dans l'air, Darragh McKeon (Irlande)

Marvic

avatar 22/11/2017 @ 10:24:52
Mon choix :
1. Tout ce qui est solide se dissout dans l'air, Darragh McKeon
2. Miniaturiste, Jessie Burton
3. Plus haut que la mer, Francesca Melandri
4. A toi, Claudia Pineiro

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