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Bonjour à tous,
Il y a quelques mois paraissait chez Fayard une nouvelle traduction de "La Montagne Magique" de Thomas Mann, par Claire de Oliveira. La précédente (et unique) datait de 1931. Les critiques sont dithyrambiques, mais je suis à peu près certain que tous ses éloges viennent de journalistes qui n'ont pas lu plus de trois pages de cette nouvelle version. Alors j'aimerais savoir si l'un ou l'une d'entre vous s'est aventuré dans la relecture de ce chef d'oeuvre, et si cette traduction apporte vraiment un nouvel éclairage sur les aventures de Hans Castorp. Je suis d'autant plus circonspect que le Dostoïevski version Markowicz, tant vanté, m'avait infiniment déçu (c'était vraiment pénible à lire, et à peine français par endroit.)
Il y a quelques mois paraissait chez Fayard une nouvelle traduction de "La Montagne Magique" de Thomas Mann, par Claire de Oliveira. La précédente (et unique) datait de 1931. Les critiques sont dithyrambiques, mais je suis à peu près certain que tous ses éloges viennent de journalistes qui n'ont pas lu plus de trois pages de cette nouvelle version. Alors j'aimerais savoir si l'un ou l'une d'entre vous s'est aventuré dans la relecture de ce chef d'oeuvre, et si cette traduction apporte vraiment un nouvel éclairage sur les aventures de Hans Castorp. Je suis d'autant plus circonspect que le Dostoïevski version Markowicz, tant vanté, m'avait infiniment déçu (c'était vraiment pénible à lire, et à peine français par endroit.)
Je ne connais pas le russe, mais il paraît que la traduction de Markowicz est plus fidèle au style de Dostoievski. Ceci étant dit, je continue à le lire dans les traductions anciennes, qui me semblent bonnes - en français.
Quant à Thomas Mann, je me demandais pourquoi il n'était pas encore en Pléiade, c'est parce que Gallimard n'a pas les droits, il ne tombera dans le domaine public qu'en 2025; Et alors, on pourra le retraduire sans payer de droits:!
Quant à Thomas Mann, je me demandais pourquoi il n'était pas encore en Pléiade, c'est parce que Gallimard n'a pas les droits, il ne tombera dans le domaine public qu'en 2025; Et alors, on pourra le retraduire sans payer de droits:!
On a eu une longue discussion au sujet de Markowicz récemment (http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…)
J'étais pas vraiment attiré par ses traductions mais quand j'ai lu cet article sur son blog j'ai changé d'avis
http://larepubliquedeslivres.com/une-repentir-sur-…
Je regrette juste qu'il n'y ait pas plus de note en bas de page pour expliquer ses choix.
Je n'ai quasiment rien lu de Thomas Mann, je ne peux rien dire pour sa traduction.
J'étais pas vraiment attiré par ses traductions mais quand j'ai lu cet article sur son blog j'ai changé d'avis
http://larepubliquedeslivres.com/une-repentir-sur-…
Je regrette juste qu'il n'y ait pas plus de note en bas de page pour expliquer ses choix.
Je n'ai quasiment rien lu de Thomas Mann, je ne peux rien dire pour sa traduction.
Loin de moi l'idée de vouloir déconsidérer le travail de Markowicz, que j'ai rencontré et qui m'est apparu comme un homme animé d'une véritable passion pour la traduction ; et le voudrais-je seulement qu'il me serait impossible de tacher sa réputation. Ceci dit, ce style indescriptible est peut-être proche du russe, mais il est fort éloigné du français. Vouloir retranscrire le génie d'une langue dans une autre, incorporer la liberté que prend Dostoïevski avec sa langue dans une autre, me semble une gageure. Il faut accepter la perte d'une espèce de folie pour conserver l'essentiel, la nature même de la langue française, qui ne peut se plier à l'excentricité de la même manière que le russe. C'est pour cela que je n'associe pas comme certains la traduction de Markowicz à du Céline : ce dernier a, avec un labeur titanesque, extrait une musicalité, un rythme, certes parfois discordant, mais un rythme tout de même, qui n'existe pas chez le Dostoïevski de Markowicz, qui a voulu faire du russe avec le français, et qui a finit par produire un monstre.
Enfin, si quelqu'un a la moindre opinion sur Thomas Mann...
Enfin, si quelqu'un a la moindre opinion sur Thomas Mann...
Don Quichotte, le libraire PTYX (bien connu sur ce site) répond à ta question :
http://librairie-ptyx.be/la-montagne-magique-de-th…
Ca vaut la peine de suivre ce blog via le feed RSS, c'est toujours très intéressant !
http://librairie-ptyx.be/la-montagne-magique-de-th…
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Voici un avis trouvé sur Le Temps.ch
....«La Montagne magique», ce monument de la littérature mondiale, comparé à «La Recherche du temps perdu» de Marcel Proust, Thomas Mann a mis près de 10 ans à l’écrire. Le prix Nobel de littérature le publia en 1924. Il s’était notamment inspiré de ses propres visites à Davos, où sa femme Katia était soignée pour une maladie des poumons.
Les lecteurs francophones connaissaient le roman par une traduction de Maurice Betz, bouclée en un temps record, une année seulement, et parue en 1931. Sans être erronée, elle infléchissait l’ironie ravageuse du texte, son intensité et son prosaïsme revendiqué. Elle se montrait tout simplement moins élégante et moins précise que la prose mannienne. 85 ans plus tard, c’est donc à la lecture d’une Montagne magique réenchantée que nous convient les éditions Fayard, grâce à la traductrice Claire de Oliveira. A la relecture, le roman semble avoir acquis une résonance nouvelle. Le style est plus souple, plus affiné. Plus drôle et plus cruel aussi.....
....«La Montagne magique», ce monument de la littérature mondiale, comparé à «La Recherche du temps perdu» de Marcel Proust, Thomas Mann a mis près de 10 ans à l’écrire. Le prix Nobel de littérature le publia en 1924. Il s’était notamment inspiré de ses propres visites à Davos, où sa femme Katia était soignée pour une maladie des poumons.
Les lecteurs francophones connaissaient le roman par une traduction de Maurice Betz, bouclée en un temps record, une année seulement, et parue en 1931. Sans être erronée, elle infléchissait l’ironie ravageuse du texte, son intensité et son prosaïsme revendiqué. Elle se montrait tout simplement moins élégante et moins précise que la prose mannienne. 85 ans plus tard, c’est donc à la lecture d’une Montagne magique réenchantée que nous convient les éditions Fayard, grâce à la traductrice Claire de Oliveira. A la relecture, le roman semble avoir acquis une résonance nouvelle. Le style est plus souple, plus affiné. Plus drôle et plus cruel aussi.....
Je vous remercie pour vos réponses. De mon côté, j'ai trouvé le jugement que portait Thomas Mann sur la traduction française de son oeuvre :
"La nouvelle du décès de Maurice Betz m'a profondément ému, car je lui dois une gratitude infinie pour l'étonnante traduction de La Montagne magique, chef-d’œuvre d'une transcription verbale et spirituelle qu'on ne saurait assez admirer. Je ne veux certes pas être injuste pour mes autres traducteurs, les Français en particulier, qui ont tant fait dans votre pays pour faire connaître mon œuvre. Mais j'ai toujours eu le sentiment que La Montagne magique de Betz appartient aux réussites tout à fait extraordinaires de l'art de la traduction, celles dans lesquelles (comme la traduction allemande de Shakespeare par Schlegel) l'original devient un nouvel original et où il se produit une véritable intégration d'un lien spirituel étranger dans un autre patrimoine littéraire, ici le français. Au reste, le défunt n'avait-il pas précédemment fait chose analogue pour les poèmes de R.M. Rilke? Et aurait-il pu le faire s'il n'avait été lui-même un poète de classe, un esprit créateur et parent de tout ce qui est créateur? Avec vous, avec la France littéraire dont il était un ornement, je pleure de tout mon cœur cet artiste du verbe, aimable et digne d'être aimé."
Bref, à moi de me faire une idée.
"La nouvelle du décès de Maurice Betz m'a profondément ému, car je lui dois une gratitude infinie pour l'étonnante traduction de La Montagne magique, chef-d’œuvre d'une transcription verbale et spirituelle qu'on ne saurait assez admirer. Je ne veux certes pas être injuste pour mes autres traducteurs, les Français en particulier, qui ont tant fait dans votre pays pour faire connaître mon œuvre. Mais j'ai toujours eu le sentiment que La Montagne magique de Betz appartient aux réussites tout à fait extraordinaires de l'art de la traduction, celles dans lesquelles (comme la traduction allemande de Shakespeare par Schlegel) l'original devient un nouvel original et où il se produit une véritable intégration d'un lien spirituel étranger dans un autre patrimoine littéraire, ici le français. Au reste, le défunt n'avait-il pas précédemment fait chose analogue pour les poèmes de R.M. Rilke? Et aurait-il pu le faire s'il n'avait été lui-même un poète de classe, un esprit créateur et parent de tout ce qui est créateur? Avec vous, avec la France littéraire dont il était un ornement, je pleure de tout mon cœur cet artiste du verbe, aimable et digne d'être aimé."
Bref, à moi de me faire une idée.
Voici une interview de la traductrice qui explique que l'ancienne traduction comporte des erreurs, pourquoi et les liens d'amitié qui liaient Mann et le traducteur, ceci expliquant l'opinion de Mann sur la qualité de l'ancienne traduction. Effectivement la confusion du terme goudron avec celui du thé....ne plaide pas en sa faveur
Voici une interview de la traductrice qui explique que l'ancienne traduction comporte des erreurs, pourquoi et les liens d'amitié qui liaient Mann et le traducteur, ceci expliquant l'opinion de Mann sur la qualité de l'ancienne traduction. Effectivement la confusion du terme goudron avec celui du thé....ne plaide pas en sa faveur
Intéressant ...sauf que le lien n'apparaît pas: frustrant;-)
Il suffit de demander????
http://information.tv5monde.com/info/…
http://information.tv5monde.com/info/…
Oups le smiley s'est converti en point d'interrogation ;)
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