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Al-Quelle heure?
Bob-Deux heures dix.
Al-Encore quatre heures avant la relève. Tu veux un peu de café?
Bob-Non merci. Ca va me donner l'envie de pisser.
Al- Je me demande un peu en quoi cette surveillance pourra faire avancer l'enquête. Depuis presqu'une semaine que nous suivons l'affaire...
Elle traversait à grandes enjambées la forêt de séquoias géants. Fuir par là. Tel était le plan qu'ils avaient établi. Après, de l'autre côté de la forêt, l'attendait un autre Etat, où elle assumerait une nouvelle identité et le tour était joué. Quant à Paul, son fiancé, il avait promis, le moment venu, il irait la rejoindre et tous deux partiraient. Loin. Loin de ce maudit pays.
Il faisait un froid de canard, mais le rythme de la marche et l'angoisse qui lui serrait les entrailles contraient toute sensation. Marcher. Marcher encore un petit moment. Droit devant. Seule balise, seul repère sur lequel elle pouvait s'appuyer, cet étang, au milieu de la forêt, qui d'ailleurs ne devrait ne plus tarder à se manifester. Après l'étang, encore quelques centaines de mètres et elle y serait. Ainsi, lorsqu'elle sentit l'humidité, lorsqu'elle senti ce parfum de terre mouillée, elle sut qu'elle approchait du but.
"L'odeur de l'eau, ça c'est quelque chose de fabuleux!". L'enthousiasme lui fit redoubler le rythme.
Tout se déroulait comme prévu. Restait à voir si Paul... Ils avaient tout prévu, Paul devait aller se planquer quelques jours chez un pote à lui. Un gars sur lequel il pouvait compter. Il attendrait tranquillement que les choses se calment, que les pistes se brouillent et que les poulets...
Depuis quelques jours il vivait au grenier. Le butin comme oreiller. Allongé sur un tas de couvertures, parmi les toiles d'araignées, les objets usés, la poussière accumulée, les bruits de la cour lui parvenaient, diffus. La cuisine d'un restaurant donnait par là. En tendant un peu l'oreille, Paul pouvait même deviner quelques bribes de conversations: '... je te dis pas, moi qu'est-ce que je ferais avec un pareil magot! Cinq millions, t'imagines un peu! '. 'Mouais, tu peux rêver. Moi je dis, c'est bien l'oseille, mais vivre avec la crainte d'être repéré, c'est autre chose!'. Puis à l'heure des repas...
On sentait l'ail et le basilic. Paul avait faim. Son pote, son fameux pote, s'était transformé en courant d'air. Plus rien à bouffer. Il ne lui restait plus qu'une demie bouteille d'eau. Du reste, d'ici peu, quelques heures peut-être, il était bon...
Al- Tu veux un sandwich?
Bob- Oui, je veux bien. Merci.
Al- Cinq heures. Y en n'a plus pour longtemps. Au fait, ta dernière planque de nuit elle date de quand au juste?
Bob-Je sais plus. Un mois peut-être? Pourquoi?
Al-Vous faisiez quoi cette nuit-là?
Bob-...
Al-Hey! Regarde un peu par là. Là, sur l'angle de l'immeuble. Tu ne vois pas quelque chose bouger?
Bob-Deux heures dix.
Al-Encore quatre heures avant la relève. Tu veux un peu de café?
Bob-Non merci. Ca va me donner l'envie de pisser.
Al- Je me demande un peu en quoi cette surveillance pourra faire avancer l'enquête. Depuis presqu'une semaine que nous suivons l'affaire...
Elle traversait à grandes enjambées la forêt de séquoias géants. Fuir par là. Tel était le plan qu'ils avaient établi. Après, de l'autre côté de la forêt, l'attendait un autre Etat, où elle assumerait une nouvelle identité et le tour était joué. Quant à Paul, son fiancé, il avait promis, le moment venu, il irait la rejoindre et tous deux partiraient. Loin. Loin de ce maudit pays.
Il faisait un froid de canard, mais le rythme de la marche et l'angoisse qui lui serrait les entrailles contraient toute sensation. Marcher. Marcher encore un petit moment. Droit devant. Seule balise, seul repère sur lequel elle pouvait s'appuyer, cet étang, au milieu de la forêt, qui d'ailleurs ne devrait ne plus tarder à se manifester. Après l'étang, encore quelques centaines de mètres et elle y serait. Ainsi, lorsqu'elle sentit l'humidité, lorsqu'elle senti ce parfum de terre mouillée, elle sut qu'elle approchait du but.
"L'odeur de l'eau, ça c'est quelque chose de fabuleux!". L'enthousiasme lui fit redoubler le rythme.
Tout se déroulait comme prévu. Restait à voir si Paul... Ils avaient tout prévu, Paul devait aller se planquer quelques jours chez un pote à lui. Un gars sur lequel il pouvait compter. Il attendrait tranquillement que les choses se calment, que les pistes se brouillent et que les poulets...
Depuis quelques jours il vivait au grenier. Le butin comme oreiller. Allongé sur un tas de couvertures, parmi les toiles d'araignées, les objets usés, la poussière accumulée, les bruits de la cour lui parvenaient, diffus. La cuisine d'un restaurant donnait par là. En tendant un peu l'oreille, Paul pouvait même deviner quelques bribes de conversations: '... je te dis pas, moi qu'est-ce que je ferais avec un pareil magot! Cinq millions, t'imagines un peu! '. 'Mouais, tu peux rêver. Moi je dis, c'est bien l'oseille, mais vivre avec la crainte d'être repéré, c'est autre chose!'. Puis à l'heure des repas...
On sentait l'ail et le basilic. Paul avait faim. Son pote, son fameux pote, s'était transformé en courant d'air. Plus rien à bouffer. Il ne lui restait plus qu'une demie bouteille d'eau. Du reste, d'ici peu, quelques heures peut-être, il était bon...
Al- Tu veux un sandwich?
Bob- Oui, je veux bien. Merci.
Al- Cinq heures. Y en n'a plus pour longtemps. Au fait, ta dernière planque de nuit elle date de quand au juste?
Bob-Je sais plus. Un mois peut-être? Pourquoi?
Al-Vous faisiez quoi cette nuit-là?
Bob-...
Al-Hey! Regarde un peu par là. Là, sur l'angle de l'immeuble. Tu ne vois pas quelque chose bouger?
Joli suspense. Pas très gai, mais mon histoire non plus !!!
Ah, Paul, il est cuit on dirait ! Sa Marguerite va toujours pouvoir l'attendre dans le pays au-delà des séquoias ! ;)
On dirait un scenario, enfin lire ce texte c'est comme voir le film. Style d'écriture très visuel ! On dirait que tu t'es joué des contraintes toi aussi. Faire une histoire cohérente avec les contraintes pareilles, chapeau !
On dirait un scenario, enfin lire ce texte c'est comme voir le film. Style d'écriture très visuel ! On dirait que tu t'es joué des contraintes toi aussi. Faire une histoire cohérente avec les contraintes pareilles, chapeau !
Scène de film oui, ou BD aussi, avec les dessins à l'appui, ce serait d'un beau rendu !
J'adore la nonchalance des enquêteurs, j'imagine même leurs visages, c'est tout dire :-)
Bien vu SpaceCadet, et merci de nous avoir rejoints à pareille heure !
très visuel, un vrai scénario en construction...
Oui, bon polar, de ceux qui laissent perler l'humanité des personnages...ceux dans lesquels on préfère que les voleurs gagnent :-)
Bons enchaînements, avec une fin en suspend, après tout qui dit que Paul ne leur échappera pas, ils ont pas l'air bien performants ces poulets :-)
Tu n'écrirais pas des scénaris par hasard ? Et puis les cinq phrases...difficile tu avais dit, vraiment ? :-)
Bons enchaînements, avec une fin en suspend, après tout qui dit que Paul ne leur échappera pas, ils ont pas l'air bien performants ces poulets :-)
Tu n'écrirais pas des scénaris par hasard ? Et puis les cinq phrases...difficile tu avais dit, vraiment ? :-)
SpaceCadet 1) a fait l'effort de se joindre à point d'heure pour sa résidence (enfin c'est ce que j'ai cru comprendre ?) 2) a lâché la rime pour la prose. Qu'il en soit remercié (pas d'avoir lâché la rime, hein !).
Texte avec une bonne dynamique. C'est vrai qui fait un peu scénario. Avec un Paul et une ... une quoi au fait ? ... qu'on aimerait bien voir réussir leur cavale. Même si ça sent le pâté. Et même que des qu'on voudrait voir réussir des cavales ça va devenir de plus en plus courant avec les temps qui se profilent. Qui a dit que "nous vivons une époque formidable" ?
Encore une fois cohérence maximale à partir de cinq phrases surgies de nulle part (enfin si ! de CL).
Texte avec une bonne dynamique. C'est vrai qui fait un peu scénario. Avec un Paul et une ... une quoi au fait ? ... qu'on aimerait bien voir réussir leur cavale. Même si ça sent le pâté. Et même que des qu'on voudrait voir réussir des cavales ça va devenir de plus en plus courant avec les temps qui se profilent. Qui a dit que "nous vivons une époque formidable" ?
Encore une fois cohérence maximale à partir de cinq phrases surgies de nulle part (enfin si ! de CL).
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