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Vous faisiez quoi cette nuit-là ? Cette nuit où la petite Mary fut portée disparue par sa maman. Elles étaient parties après le goûter vers la forêt, au prétexte de chercher des champignons. Une cure d’apaisement, de régénération, propre à l’atmosphère sereine de la forêt, des troncs bienveillants plantés au hasard qui faisaient comme une arche protectrice, de la végétation rase au sol qui rendait les pas toujours plus souples. Mary adorait cette forêt, sa maman appréciait ces sorties apaisantes …
Il faisait un froid de canard. Même si le commun des mortels pense qu’il fait toujours chaud en Californie, en cette saison, à cette heure, au nord de la Californie sur le versant Pacifique de la Sierra Nevada, Mary et sa maman auraient pu vous dire qu’il valait mieux être couvert ! Et justement, c’est pour aller récupérer les pulls dans la voiture laissée à l’entrée de la forêt, tout près encore, que Mary avait été laissée seule par sa maman, avec pour mission de rester sagement au pied d’un magnifique et paisible séquoia. A l’attendre le temps qu’elle ramène les pulls …
Elle traversait à grandes enjambées la forêt de séquoias géants. Elle n’avait pas attendu sa maman. Elle la connaissait la forêt, Mary. Elle aurait pu donner le nom des arbres. Au moins le nom qu’elle leur donnait. Elle aurait été bien en peine de dire pourquoi elle n’avait pas attendu, pourquoi elle s’était éloignée … et à grandes enjambées encore ! La lumière tamisée tombant des hautes futaies était apaisante, à l’instar de la lumière traversant les vitraux de la petite église où sa maman aimait l’emmener aussi. Impression de sécurité du petit animal en liberté dans un milieu familier. Mais la nuit tombait tôt en hiver, en Californie aussi, et Mary aurait tout à coup bien voulu enfiler le pull que sa maman était partie chercher. Et puis elle aurait bien aimé lui prendre la main aussi mais elle n’avait pas entendu les cris désespérés de sa maman. Et elle avait continué. Elle croyait revenir en arrière …
L’odeur de l’eau, ça c’est quelque chose de fabuleux. Mary se surprenait à trouver une odeur à l’eau. L’eau ! Quoi de plus insipide, pensait-elle jusqu’à maintenant ! Rien à voir avec une limonade bien citronnée ou un coca. Mais Mary avait eu soif en même temps qu’elle commençait à avoir sérieusement peur des ombres qui tombaient des cimes. Et c’est l’odeur d’une humidité moussue qui l’avait guidée entre des troncs plus bas et plus serrés vers un filet d’eau bienfaisant qui sourdait d’entre deux rochers. Boire l’avait comme rassurée. Un peu au moins. A défaut de retrouver la présence protectrice de sa mère, pouvoir satisfaire, toute seule, un besoin aussi vital que boire lui avait apporté un début de réconfort. Elle ne pleurait pas encore d’ailleurs. Et pourtant il faisait nuit maintenant. Bien noir.
On sentait l’ail et le basilic. L’ail et le basilic que sa maman employait à merveille pour parfumer les plats. C’était ce qu’elle ressentait dans son rêve jusqu’à ce que le froid de la nuit la sorte de son rêve, petit corps roulé en boule au pied d’un séquoia particulièrement bienveillant. Le froid ou la faim peut-être ? Elle n’aurait su dire parce qu’après avoir ouvert un œil incrédule, frissonné et doucement gémi lorsque sa situation lui était apparue, le séquoia avait tout tenté pour la conforter, la rassurer. Au moins avait-il tout fait pour qu’elle se rendorme et qu’elle ne s’aperçoive même pas qu’elle avait faim. Que faisiez-vous cette nuit-là quand toutes les forces vives de la petite ville s’étaient réparties dans la forêt pour la ratisser. Méticuleusement. Jusqu’à trouver Mary, encore endormie, au petit matin. Personne ne l’avait perçu mais le séquoia avait poussé un ouf de soulagement. Il y a des souffles dans les branches que l’on prend pour du vent …
Il faisait un froid de canard. Même si le commun des mortels pense qu’il fait toujours chaud en Californie, en cette saison, à cette heure, au nord de la Californie sur le versant Pacifique de la Sierra Nevada, Mary et sa maman auraient pu vous dire qu’il valait mieux être couvert ! Et justement, c’est pour aller récupérer les pulls dans la voiture laissée à l’entrée de la forêt, tout près encore, que Mary avait été laissée seule par sa maman, avec pour mission de rester sagement au pied d’un magnifique et paisible séquoia. A l’attendre le temps qu’elle ramène les pulls …
Elle traversait à grandes enjambées la forêt de séquoias géants. Elle n’avait pas attendu sa maman. Elle la connaissait la forêt, Mary. Elle aurait pu donner le nom des arbres. Au moins le nom qu’elle leur donnait. Elle aurait été bien en peine de dire pourquoi elle n’avait pas attendu, pourquoi elle s’était éloignée … et à grandes enjambées encore ! La lumière tamisée tombant des hautes futaies était apaisante, à l’instar de la lumière traversant les vitraux de la petite église où sa maman aimait l’emmener aussi. Impression de sécurité du petit animal en liberté dans un milieu familier. Mais la nuit tombait tôt en hiver, en Californie aussi, et Mary aurait tout à coup bien voulu enfiler le pull que sa maman était partie chercher. Et puis elle aurait bien aimé lui prendre la main aussi mais elle n’avait pas entendu les cris désespérés de sa maman. Et elle avait continué. Elle croyait revenir en arrière …
L’odeur de l’eau, ça c’est quelque chose de fabuleux. Mary se surprenait à trouver une odeur à l’eau. L’eau ! Quoi de plus insipide, pensait-elle jusqu’à maintenant ! Rien à voir avec une limonade bien citronnée ou un coca. Mais Mary avait eu soif en même temps qu’elle commençait à avoir sérieusement peur des ombres qui tombaient des cimes. Et c’est l’odeur d’une humidité moussue qui l’avait guidée entre des troncs plus bas et plus serrés vers un filet d’eau bienfaisant qui sourdait d’entre deux rochers. Boire l’avait comme rassurée. Un peu au moins. A défaut de retrouver la présence protectrice de sa mère, pouvoir satisfaire, toute seule, un besoin aussi vital que boire lui avait apporté un début de réconfort. Elle ne pleurait pas encore d’ailleurs. Et pourtant il faisait nuit maintenant. Bien noir.
On sentait l’ail et le basilic. L’ail et le basilic que sa maman employait à merveille pour parfumer les plats. C’était ce qu’elle ressentait dans son rêve jusqu’à ce que le froid de la nuit la sorte de son rêve, petit corps roulé en boule au pied d’un séquoia particulièrement bienveillant. Le froid ou la faim peut-être ? Elle n’aurait su dire parce qu’après avoir ouvert un œil incrédule, frissonné et doucement gémi lorsque sa situation lui était apparue, le séquoia avait tout tenté pour la conforter, la rassurer. Au moins avait-il tout fait pour qu’elle se rendorme et qu’elle ne s’aperçoive même pas qu’elle avait faim. Que faisiez-vous cette nuit-là quand toutes les forces vives de la petite ville s’étaient réparties dans la forêt pour la ratisser. Méticuleusement. Jusqu’à trouver Mary, encore endormie, au petit matin. Personne ne l’avait perçu mais le séquoia avait poussé un ouf de soulagement. Il y a des souffles dans les branches que l’on prend pour du vent …
Belle histoire à demi-fantastique, où l'arbre protecteur trouve une belle place. Tout se tient, c'est peut-être un rêve que fait la petite fille ? Comme celle du Petit Poucet, on aime se perdre dans la forêt, telle semble la "leçon" de ce conte !
Une histoire qui m'a fait frissonner. A un moment, on imagine le pire et... heureusement, il y a la source, l'arbre et la nature qui deviennent des protecteurs. L'ambiance est bien dessinée; la lumière, le sol, l'agencement des arbres, etc, cela se marie bien avec l'esprit dans lequel évolue la petite fille. Mais en même temps, on sent le danger. Je ne suis pas sûr de tout bien comprendre... comme le texte s'ouvre par une question et à quelques phrases près, se termine par la même question, est-ce intentionnel?
Oui, à un moment je me suis dit que le dénouement ne serait pas joyeux. Mais ouf ! L'arbre était là, protecteur. La nature bienveillante. Un réconfort.
Une histoire très bien menée, bien racontée. Les contraintes n'en n'ont pas été pour toi, Tistou !
Une histoire très bien menée, bien racontée. Les contraintes n'en n'ont pas été pour toi, Tistou !
J'adore !!! Forcément ! Une petite fille, un arbre protecteur, la nature conciliante, tout pour me plaire !
Je n'ai pas vraiment reconnu Tistou, si les textes avaient été anonymes, je pense que je me serais trompée de rédacteur.
Je trouve ce texte charmant, poétique même, et "fondant".
çà commence comme un polar, mais au long du récit, cela s'apaise et on se doute que la fin va être rassurante..
Comme SpaceCadet j'ai frissonné au début ; et puis je me suis dit «non impossible, Tistou ne ferai pas ça »:-) ! Alors j'ai continué, inquiète quand même tout au long de cette escapade ; sacrée Mary ! Et puis la rencontre avec l'arbre protecteur, quelle belle idée !
Par contre moi aussi je n'ai pas très bien compris à qui s'adressait la phrase « vous faisiez quoi...» ?
Mais pas d'importance car Mary a été sauvée ! Comme dans le film d'animation «Mia et le Migou» ,le Migou étant un arbre magique...
Par contre moi aussi je n'ai pas très bien compris à qui s'adressait la phrase « vous faisiez quoi...» ?
Mais pas d'importance car Mary a été sauvée ! Comme dans le film d'animation «Mia et le Migou» ,le Migou étant un arbre magique...
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