Page 1 de 1
Il a toujours voulu vivre dans une île, une île de paix, une île de rêve...
Une île ronde comme la lune, comme un petit tour du monde facile à parcourir.
Une île où il pourrait monter, descendre, glisser, se rattraper, écouter les mouvements de la mer et la rumeur du vent, les cris des bêtes et le chant des oiseaux, le crissement des pas sur le sable et sur la terre, regarder le balancement des palmes et les couleurs du jour.
Une île où il apprivoiserait le temps qui passe, avec la durée singulière des milieux tropicaux où la nuit tombe si vite.
Une île où il admirerait le ciel et les étoiles, une île comme un tapis qu'il ferait bon de dérouler par terre pour dormir, pour prendre corps avec le sol, pour sentir qu'on vient de la terre et qu'on y retournera un jour.
Une île où il fabriquerait de l'inédit et du familier, où il chercherait du banal et de l'inconnu, où il trouverait l'intimité parfaite loin du vacarme des villes.
Une île où se construire, où se trouver, où s'illuminer.
À quinze ans, avec son ami de cœur, il avait imaginé cette île.
Tous deux l'avaient dessinée au fil des jours, dans tous ses détails : ils avaient créé ses contours, ses côtes, ses caps, ses baies, ses promontoires et falaises, ses collines et ses montagnes, ses rivières et ses lacs, ses plaines et ses forêts...
Ils l'avaient progressivement embellie et peuplée. Ils avaient inventé leurs vies, construit leurs cabanes, mangé les fruits de la terre et de la mer.
Ils avaient même songé à l'amour, avaient déniché des femmes au parfum généreux, à la franche douceur, à l'œil vif, qui leur donnaient de beaux enfants, des enfants de feuillage et de vent, dans l'éclat sans pareil de la liberté du corps et de l'esprit.
Ils avaient aussi prévu qu'ils y vieilliraient, ils avaient choisi le lieu de leur sépulture, chacun sous son arbre préféré, où les rejoindrait un jour la femme aimée, puisqu'on disait que la femme vit plus longtemps que l'homme !
Ah oui, comme ils avaient rêvé tous deux, dans le parc de l'internat du lycée, pendant les longs loisirs des jeudis et des dimanches.
Aujourd'hui pourtant, tout cela lui paraît si proche, maintenant qu'il est au bord de cet océan chaleureux, sous les cocotiers éblouis de soleil, les yeux fermés, écoutant le flot des vagues qui lui chantent les rêves du passé et qui dessinent un pont par-dessus les lignes de la vie.
Une île ronde comme la lune, comme un petit tour du monde facile à parcourir.
Une île où il pourrait monter, descendre, glisser, se rattraper, écouter les mouvements de la mer et la rumeur du vent, les cris des bêtes et le chant des oiseaux, le crissement des pas sur le sable et sur la terre, regarder le balancement des palmes et les couleurs du jour.
Une île où il apprivoiserait le temps qui passe, avec la durée singulière des milieux tropicaux où la nuit tombe si vite.
Une île où il admirerait le ciel et les étoiles, une île comme un tapis qu'il ferait bon de dérouler par terre pour dormir, pour prendre corps avec le sol, pour sentir qu'on vient de la terre et qu'on y retournera un jour.
Une île où il fabriquerait de l'inédit et du familier, où il chercherait du banal et de l'inconnu, où il trouverait l'intimité parfaite loin du vacarme des villes.
Une île où se construire, où se trouver, où s'illuminer.
À quinze ans, avec son ami de cœur, il avait imaginé cette île.
Tous deux l'avaient dessinée au fil des jours, dans tous ses détails : ils avaient créé ses contours, ses côtes, ses caps, ses baies, ses promontoires et falaises, ses collines et ses montagnes, ses rivières et ses lacs, ses plaines et ses forêts...
Ils l'avaient progressivement embellie et peuplée. Ils avaient inventé leurs vies, construit leurs cabanes, mangé les fruits de la terre et de la mer.
Ils avaient même songé à l'amour, avaient déniché des femmes au parfum généreux, à la franche douceur, à l'œil vif, qui leur donnaient de beaux enfants, des enfants de feuillage et de vent, dans l'éclat sans pareil de la liberté du corps et de l'esprit.
Ils avaient aussi prévu qu'ils y vieilliraient, ils avaient choisi le lieu de leur sépulture, chacun sous son arbre préféré, où les rejoindrait un jour la femme aimée, puisqu'on disait que la femme vit plus longtemps que l'homme !
Ah oui, comme ils avaient rêvé tous deux, dans le parc de l'internat du lycée, pendant les longs loisirs des jeudis et des dimanches.
Aujourd'hui pourtant, tout cela lui paraît si proche, maintenant qu'il est au bord de cet océan chaleureux, sous les cocotiers éblouis de soleil, les yeux fermés, écoutant le flot des vagues qui lui chantent les rêves du passé et qui dessinent un pont par-dessus les lignes de la vie.
Du mal à croire pourtant qu'une île tropicale, si longtemps après, puisse puisse procurer réminiscence de si jolis souvenirs, mais ...
Un peu le fantasme de l'île tropicale, c'est ce dont il est question. La réalité est tellement plus violents généralement ...
Un peu le fantasme de l'île tropicale, c'est ce dont il est question. La réalité est tellement plus violents généralement ...
Oui, on est dans le fantasme, dans la légende, dès qu'on parle de soi et de ses souvenirs... Rousseau le premier, dans "Les confessions" a créé sa légende !
Le texte est remarquablement écrit, bravo Cyclo, l'imagination est au rendez-vous.
Mais, pour le fond, personnellement, c'est un fantasme que je n'ai jamais compris.
Ma hantise serait de me retrouver seul sur une île déserte comme Robinson Creusoë.
Mais, pour le fond, personnellement, c'est un fantasme que je n'ai jamais compris.
Ma hantise serait de me retrouver seul sur une île déserte comme Robinson Creusoë.
justement, dans notre esprit, on n'était pas seuls !
J'ai vécu et travaillé par la suite 3 ans en Guadeloupe : j'ai pu y constater que là, il n'y avait pas un endroit où l'on pouvait s'isoler ! Toujours quelqu'un dans les parages !
J'ai vécu et travaillé par la suite 3 ans en Guadeloupe : j'ai pu y constater que là, il n'y avait pas un endroit où l'on pouvait s'isoler ! Toujours quelqu'un dans les parages !
Cette île rêvée, fait rêver. La décrire, la dessiner, voilà qui me plait !
J'avais envie de répondre : "merci, mon pote", mais je vois que tu es une femme... Alors, disons, "ma pote" !
Comme on a rêvé, sur cette île, toutes les histoires qu'on a inventées, j'avais 14 ans et lui 15... Amitié d'adolescence, les plus fortes, je crois...
Comme on a rêvé, sur cette île, toutes les histoires qu'on a inventées, j'avais 14 ans et lui 15... Amitié d'adolescence, les plus fortes, je crois...
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre