Cédelor 02/02/2016 @ 10:58:31
Je ne pus en sortir seulement lorsque je sentis que tout était calme autour de moi. Alors je m’arrêtai et considérai les alentours. Je reconnus m’être très excentrée de la ville, car j’étais dans un faubourg, avec déjà des allées plantées d’arbres et de haies et des parcs, et au-delà, je savais que commencerait bientôt le vert de la campagne. Encore aujourd’hui, je me demande comment j’ai pu arriver jusque là sans encombres, sans s’être faite écraser par la foule paniquée, touchée par une torche volante, arrêtée ou abattue par quelques patrouilles allemandes… Je tiens cela pour du miracle. Tout était calme, même le grondement du front s’était interrompu. Et le vacarme consécutif à l’explosion du zeppelin s’était tu. J’éprouvais un sentiment d’irréalité face à ce silence, comme si j’étais extraite d’un coup au dehors d’une usine métallurgique pour être mise dans une bulle d’ouate. Je tendis même l’oreille dans l’espoir un peu fol de percevoir un chant de rouge-gorge ou de pinson. Ce n’est pas cela que j’entendis (et j’oubliai cet espoir aussitôt) mais une sorte de ahanement ténu, comme quelqu’un qui aurait respiré avec difficulté. Me dirigeant au son, j’arrivais devant une petite rue pavée de vielles pierres aux interstices herbeuses, perpendiculaire à la grande allée où je me trouvais. J’y tournai donc et j’y vis tout de suite qu’un homme était là, à 4 pattes, à pas 5 mètres devant moi, et qui respirait bruyamment, avec des râles profonds que je percevais distinctement. Je suivis mon impulsion naturelle et je pénétrai dans la ruelle pavée dans l’intention de lui porter secours. Du coin de l’œil, très vite, en passant, j’eus le temps de remarquer, par sa singularité, une plaque beige sale à moitié décrochée et qui m’avait frappée par son nom en lettres de fer vertes de rouille : « rue de la Poésie ».

Je m’approchai de l’homme avec plus de circonspection qu’à ma première impulsion. Comme je ne voyais pas son visage, je le contournais, en lui demandant s’il allait bien ; ayant dû m’entendre, il se retourna en s’asseyant sur ses fesses et je le reconnu d’un cri, ma main à la bouche de surprise : « Monsieur le Maire ! ». Et mon cri mourut devant l’aspect que je lui découvrais : le visage et les mains tous noirs de suie et rouges de brûlures diverses.

- Monsieur le Maire, que vous est-il arrivé ? » demandai-je dans un souffle de consternation.
- Cela se voit, non ? J’ai été brûlé en tentant d’échapper à l’explosion du zeppelin. »
- Vous… vous avez mal ? »
- Je le crois bien » répondit-il dans une grimace de sourire. Puis une quinte de toux le prit.
- Monsieur le Maire ! »
- C’est bon, ça ira » en levant impatiemment une main pleine de cloques, sa toux finissante. Puis il essaya de se relever.
- Monsieur le Maire, permettez que je vous aide ! » et je le pris par un bras sous l’aisselle.
- Ouch ! » fit-il en me repoussant brutalement, « vous m’avez fait mal ! Je dois avoir aussi des brûlures aux bras, au dos, bref un peu partout.. »
- Pardon ! Je suis désolée, Monsieur le Maire »
- C’est bon, c’est bon… »
- Vous avez été brûlé lors de l’explosion ? »
- Ça, oui ! Ça a été si vite ! J’ai vu cette saloperie de ballon être touchée par un obus… Bravo les français ! Et dès que je l’ai vu prendre feu de toutes parts, j’ai tourné casaque et pris mes jambes à mon coup. »
- C’était un obus français qui a touché le zeppelin ? »
- Ça, dame, oui ! Ce qui s’appelle avoir touché une belle cible ! »
- Je n’ai pas vu d’obus mais j’ai vu qu’il s’est écrasé… » portant de nouveau ma main à ma bouche à l’effroi de cette réminiscence. « Et que s’est-il passé pour vous ? »
- Il s’est passé que je n’étais pas assez loin pour en réchapper vraiment mais que je l’étais assez pour que par chance, le mur de l’immeuble qui me protégeai de l’explosion a tenu bon et ne s’est pas écroulé sur moi… Mais cette saloperie m’a quand même eu de ses retours de flammes… » ajouta-t-il en levant sous nos yeux ses mains noircis et cloqués. Puis il continua : « La seule chose à faire était de fuir le plus loin possible de cet enfer et n’ai plus pensé qu’à venir ici, où j’ai ma résidence de quartier » dit-il en se tournant vers les belles résidences disposées à gauche de la vieille ruelle, toutes crevées de trous d’obus et de pans de murs écroulés.

Je lui demandais laquelle était la sienne et il m’en indiqua une d’un geste vague qui ne me permit pas de la préciser parmi d’autres. Je lui proposai alors de l’accompagner, s’il voulait bien, jusqu’à sa résidence. Il me regarda alors d’un air bizarrement indécis et me demanda :

- Pourquoi vous me proposez cela ? »
- Eh bien… parce que vous êtes notre maire et que vous êtes plutôt mal en point avec vos brûlures à vos mains, et tout et que.. que je veux vous aider… Mais si vous préférez ne pas avoir besoin de mon aide, je peux vous laisser » ajoutai-je timidement.

Il me considéra un moment, puis se radoucit en me disant : « Non, c’est bon, vous avez raison, j’ai besoin d’être soigné et je n’y arriverai pas seul, et puisque vous êtes là… Vous savez, il doit être certain que mon personnel domestique a foutu le camp de ma maison, qui doit être dans un triste état comme les autres. ». Et il commença à s’avancer, sans me demander comment moi, j’étais arrivée ici. Et nous avons marché côte à côte, lui plutôt clopin-clopant avec des grimaces de douleurs intermittentes et moi dans la craintive expectative de le voir tomber et de le rattraper sans faillir, dans cette ruelle ancienne, qui était bordée d’un côté par tout un long mur décrépi et délabré et de l’autre par des maisons qui étaient des résidences pour gens aisés, transformés en ruines, nous l’avons dit, par la guerre.

Et tandis que nous marchions, je remarquais bientôt des inscriptions sur le mur à notre droite. Je reconnus très vite que c’était des poèmes qui ont été écrits dessus, à la craie, au fusain, au pinceau, ou même d’un simple crayon papier. Certains poèmes étaient incomplets, délavés par le temps, et d’autres parce que le mur était trop abîmé de traces de balles et d’obus. Des morceaux entiers de murs étaient arrachés et abattus à terre. Il n’en restait pas moins que certains poèmes restaient entiers et parfaitement lisibles. J’en fis la remarque à Monsieur le Maire. Il me répondit :

- Oui, c’est le vandalisme de quelques garnements, ou de quelques illuminés, que je soupçonne être conduits en sous-main par mes opposants, juste parce que cette rue s’appelle « rue de la Poésie » et qui prétendent que ça a toujours fait partie d’une tradition que d’écrire ces futilités salissantes sur ce mur. Je l’ai pourtant fait repeindre plusieurs fois avec menaces d’amendes si on y écrivait dessus encore, mais rien à faire, ils reviennent toujours. Ah, si j’avais pu, je les aurai tous fait mettre en prison, ces vauriens, ces délinquants, ces jean-foutre ! J’ai même soumis la proposition au Conseil de mairie de débaptiser cette rue pour lui attribuer un autre nom plus convenable mais les riverains, soutenus par l’opposition opportuniste qui ne cherchait à s’opposer que pour s’opposer, les imbéciles ! n’y ont jamais consenti, parce que ca faisait « chic » d’habiter « rue de la Poésie »… Les sots ! »

Etonnée de cette diatribe, j’essayais de lui dire que je trouvais au contraire cette tradition belle et originale, qu’écrire de la poésie sur un mur était apporter de la beauté en plein air à portée de tout le monde qui passerait par cette allée, surtout et plus encore sur un mur appelé la rue de la Poésie. Comme c’est charmant ! Par exemple, regardez celle-ci, qu’on a signé de Rimbaud :

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

- N’est-ce pas spirituel, Monsieur le Maire, sensible, beau en un mot ? »
- Allons donc, ce n’est qu’hypocrite évaporation énamourée d’un pédé. De la merde, en un mot, si vous me permettez de détourner votre expression. »

Encore plus étonnée et même outrée, je ne pus rien répondre dans mon trouble, mais après quelques mètres, lui indiquai un autre morceau de poème sur le mur :

Aimons toujours ! Aimons encore !
Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit.
L'amour, c'est le cri de l'aurore,
L'amour c'est l'hymne de la nuit.

Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l'astre dit aux nuages,
C'est le mot ineffable : Aimons !

L'amour fait songer, vivre et croire.
Il a pour réchauffer le coeur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon c'est le bonheur !

- N’est-ce pas magnifique, quand la poésie chante l’amour et rien que l’amour ? »
- Hum… Je m’en voudrais de doucher votre enthousiasme mais sachez que l’amour n’est que mensonge, n’est qu’une vaste fumisterie, qu’un conte de fées pour adultes destiné à les tromper sur leur véritable nature... Et vous s avez quelle la véritable nature de l’homme ? Ce n’est pas l’amour, qui n’existe pas, mais le désir de puissance, la haine, l’égoïsme, la violence, qui est sa véritable nature. Il n’y a qu’à voir cette fichue guerre actuelle pour s’en convaincre. »
- Monsieur le Maire, comment pouvez-vous dire ça ? La haine ne fait pas toute l’humanité. L’amour en fait partie aussi, c’est ce qui rapproche les gens et leur font faire des enfants, c’est parce qu’on s’aime que des enfants naissent ensuite… »
- Allons donc ! Ce n’est pas l’amour, c’est la concupiscence, la luxure, le désir vicieux qui aimante les gens les uns vers les autres. Otez-vous donc ces billevesées sur l’amour de votre petite tête, il serait dommage de trop la gâter, d’autant qu’elle est jolie vous savez. »

Confuse de cette remarque sur mon physique, et abasourdie de ce déni aussi péremptoire d’un sentiment humain pourtant aussi universel et vécu par tous, je ne répliquai rien. Remuée, je continuai à cheminer en silence à ses côtés, mes yeux rasant les morceaux de vers versés sur le mur. J’avisai alors un quatrain et lui dit, en lui montrant du doigt :

- Tenez, que dites-vous de cela :

Ô convoi solennel des soleils magnifiques,
Nouez et dénouez vos vastes masses d'or,
Doucement, tristement, sur de graves musiques,
Menez le deuil très-lent de votre sœur qui dort.

- Ne vous semble-t-il pas plus en accord avec le sentiment de la guerre actuelle et de la tragédie qu’elle fait peser sur l’humanité ? Ca doit se rapprocher de l’idée que vous vous en faites ? »
- Oui, certes, un peu plus, si vous voulez » répondit-il d’un ton railleur.
- Alors par cet exemple, vous ne pouvez nier que la poésie peut même exprimer par la beauté le sentiment le plus triste, le plus amer et même le plus misanthrope que puisse ressentir un homme. »
- Misanthrope, moi ! Vous avez tout faux, il ne s’agit pas de cela, mais juste de voir les choses telles qu’elles sont et non de rêver à des beaux sentiments idéals mais utopiques. En cela, la poésie est pernicieuse et trompeuse, et surtout mauvaise car elle ne cherche qu’à faire ressentir des émotions fausses, inutiles et néfastes aux hommes, leur enlevant tous sens du concret et de l’utile. La poésie est un chemin de perdition. Malheur à ceux qui s’y laissent prendre, ils tomberont dans l’erreur, la rêverie, la faiblesse, la paresse, la pédérastie même, uniquement préoccupé d’eux-mêmes jusqu’à l’anéantissement nombriliste, se rendant par là impropres à vivre en société et n’en devenant qu’une charge improductive et coûteuse au dépens de la collectivité, au lieu de travailler de leurs mains pour produire de quoi nous aider à nourrir tout le monde, à l’habiller, à le loger, à le…

A ces mots, une quinte de toux violente le prit subitement, tellement douloureuse qu’elle l’obligea à se courber en avant jusqu’à mettre mains à terre. Je me précipitais vers pour le soutenir mais il garda cette même position jusqu’à ce que sa toux s’apaise. Alors il se releva et repoussant mes sollicitations empressées, déjà oublieuse des affligeantes paroles qu’il venait de prononcer :

- C’est bon ! Mais laissons là ces inepties, voulez-vous, et avançons, nous sommes presque arrivés. »

Et de fait, après encore quelques pas, il se retourna face à une des bâtisses de plaisance qu’il disait être la sienne. Je me tournai aussi, laissant de dos le mur couvert de vers de la rue de la Poésie. Nous avons contemplé devant nous un tas de gravats avec à peine 4 murs qui tenaient encore debout. Après un silence navré, j’osais l’interroger, d’une toute petite voix désolée :

- C’est la vôtre ? »
- Oui. » qu’il me répondit simplement.
- …
- Ça ne fait rien, ce sont les aléas de la guerre. Dans des temps comme ceux-ci, on ne peut protéger tout ce qu’on possède. A un moment ou à un autre, il est inévitable d’éprouver des pertes matérielles ou physiques. Et puis, remarquez comme il est étrange que ce soit ma maison justement qui soit la plus atteinte, la plus détruite de toutes. Comme si on avait voulu s’acharner exprès sur la résidence de Monsieur le Maire. C’est bien probable et même certain. » ajouta-t-il en relevant la tête et haussant le menton, sans s’en rendre compte, visiblement.

En mon for intérieur, j’approuvais ce qu’il disait sur les pertes causées par la guerre, repensant avec une angoisse chagrine à tout ce que j’ai perdu, ma famille, mon logement, et je compatissais par le mimétisme de ma situation d’avec la sienne, mais le ton de voix détaché, rationalisant, voire même dénué d’émotion qu’il prit pour exprimer sa perte m’effarait. Comment pouvait-on parler de la perte de sa maison sans émotions particulières ? Et cette façon de se désigner la cible principale, sans oser jusqu’à se dire la cause, de ces destructions faites par les bombardements allemands au début de leur invasion de la ville. Cela ne laissait pas d’intriguer. Il reprit :

- Ça ne fait rien. Puisqu’on ne peut pas s’abriter dans cette maison tombée en ruines, on va en prendre une autre. Tenez, celle-ci, un peu plus loin, elle a eu plus de chance ! Elle n’a l’air presque pas atteinte par les obus. Venez, on y va. »
- Mais… Monsieur le Maire, comment ça ? On va pas entrer dans une maison qui ne nous…, enfin, ne vous appartient pas ! »
- Ne vous en faites pas, je connais les propriétaires. Ils ne reviendront plus. Nous pouvons sans crainte utiliser leur demeure. »
- Comment ça ? »
- Ils ont été pris dans une rafle. »
- Comment vous le savez ? »
- Je suis maire, et un maire, ça sait beaucoup de choses, vous savez. » répondit-il énigmatique, en tournant la tête vers moi. « Allons, venez. »

Je répugnais totalement à utiliser le bien d’autrui, encore moins à « squatter » une demeure inconnue qui ne m’appartenait pas. Mais ne sachant que faire, perdue seule loin de tout, déboussolée, effrayée, épuisée par tout ce que cette horrible journée m’avait fait vivre, et la nuit approchante, je me suis décidée pour la plus sage solution, suivre Monsieur le Maire, qui était de plus sérieusement blessé, peut-être plus encore qu’il ne semblait et qui avait besoin d’aide et de soins. J’étais la seule qui pouvait être là pour lui en prodiguer. Alors je l’ai suivie malgré mon fort sentiment de commettre une malhonnêteté, encore que relative aux circonstances. On n’a parfois pas le choix du chemin qui s’offre à vous et qu’il nous faut l’emprunter jusqu’au bout par défaut d’un meilleur choix, jusqu’à l’hallali même.

Lobe
avatar 03/02/2016 @ 21:15:26
La mention des rafles (parties 1 et 2) m'intrigue: y en avait-il vraiment déjà pendant la première guerre mondiale? A cette curiosité née d'une culture générale très perfectible, j'ajoute que l'insertion de poèmes est salutaire pour contrer l'atmosphère de fin du monde qui est celle du texte. Et donner une respiration face à ce maire fort horripilant.

Cédelor 03/02/2016 @ 23:06:59
Sur le point des rafles, non, moi non plus je ne crois pas qu'il y en ait eu dans la Grande Guerre. En fait, mon texte ne doit pas se lire comme une histoire totalement appliquée au réel, mais j'ai surtout emprunté le contexte de cette guerre pour écrire dessus en brodant, en suivant mon idée personnelle plutôt que les véritables faits historiques desquels je m'écarte sur certains points. Il n'en reste pas moins que j'ai voulu aussi que ce soit réaliste et décrire les évènements tels qu'ils doivent s'ensuivre nécessairement d'après les causes. Enfin, j'essaie !

Tistou 04/02/2016 @ 22:10:34
Un maire cloqué, boursouflé, et plutôt particulier.
Drôle de rencontre pour notre héroïne décidément pas au bout de ses (mauvaises) surprises de la journée.
C'est vrai que les rafles évoquent irrésistiblement la guerre suivante alors que le zepellin l'ancre dans la Première. Finalement tu pourrais bien être en avance d'une guerre !
Des éléments de syntaxe pourraient être améliorés.
Ta productivité est impressionnante, Cédelor !

Pieronnelle

avatar 05/02/2016 @ 16:13:41
Je t'avoue Cédélor qu'il y a quelque chose qui me gêne terriblement. Si je t'ai demandé si tu connaissais cette région c'est parce que le récit tel qu'il est construit veut s'inscrire dans le réel et de savoir que tu as tout inventé me choque vis à vis de cette région et des gens qui y ont vécu et vivent encore.
Alors sans indication de lieux ton récit imaginaire s'installerait sans problèmes, même en ayant des accents de réalité ; tu peux alors mélanger les deux guerres et même d'autres pour évoquer LA guerre. Tu possèdes l'art du récit, très vivant ; la belle idée c'est cette rue de la poésie...
Mais je n'ai pu adhérer complètement désolée, même si j'ai aimé beaucoup de choses ; je pense que ta nouvelle pourrait être mise sous un fil séparé,et il me semble un peu repensée, car on a toujours du plaisir à te lire.
J'ai l'air de donner des conseils et je ne suis pas à l'aise avec ça, c'est juste mon ressenti et il vaut ce qu'il vaut :-)

Cédelor 05/02/2016 @ 23:14:44
Pieronnelle, je t'avoue, moi, que je ne comprends pas bien tes scrupules sur la région que j'ai cité et en quoi ça peut te choquer que cette région existe et que des gens y ont vécu et y vivent encore. Est-ce parce que j'ai cité le nom de la région ? J'ai dit la Lorraine comme j'aurai pu dire l'Alsace ou la Champagne, parce que la guerre des tranchées s'y majoritairement déroulé là. Le reste est imaginaire, mais ça ne veut absolument pas dire, je ne sais pas moi, que je manquerai de respect ainsi aux gens de cette région ? On écrit bien des romans ayant pour cadre Paris et l'Occupation, par ex, et qui sont réalistes tout en restant des histoires imaginaires, sans que ça choque les parisiens.

Sinon, oui, je peux supprimer sans problèmes la référence à la Lorraine, ça ne me gêne pas et n'a aucune incidence pour l'histoire.

Enfin, j'aime que tu dises ton opinion nuancée et même critique, j'apprécie beaucoup, tu sais ! Il ne faut pas avoir peur de dire ce qu'on pense, de dire qu'on aime pas ou moyennement ou partiellement, pour telle ou telle raison, si c'est vraiment son ressenti. Quand on écrit et qu'on le poste, on s'expose bien sûr au jugement du lecteur, on s'attend à ce que les autres commentent, disent ce qu'ils en pensent, même sans fard, et c'est cela qu'on recherche, ce par quoi on est intéressé. Alors, je t'en prie, reste à l'aise, tu as bien fait, bien dit et il vaut bien ce qu'il vaut, et je t'en remercie ! :-)

Pour finir, je rajouterai que tu penses que cette nouvelle pourrait mise sur un autre fil, mais sans compter le fait que j'ai mélangé les guerres, pour le reste j'ai suivi les consignes, l'incipit, la rue de la poésie, les résolutions/révolutions. Donc pour moi, il a quand même sa place dans l'exercice. Et la suite va venir !

Pieronnelle

avatar 05/02/2016 @ 23:51:08
Ah mais je suis complètement d'accord Cédélor que tu as respecté toutes les consignes et d'ailleurs ce n'aurait pas été le cas que ça n'enlèverait pas de la valeur à ton texte ! Je trouve simplement que c'est dommage que tu ne fasses pas ressortir cette nouvelle à part dans tes Écrits et dans sa totalité, mais ce n'est que mon opinion. Il m'est arrivé après une participation à un exo d'avoir envie de faire une suite et une nouvelle ; j'ai fait référence dans le deuxième épisode à ce premier écrit et les suites ont été codifiées ensuite sous le nom de la nouvelle. C'est juste une suggestion pour rendre hommage justement à ta prolixe participation...

Pieronnelle

avatar 06/02/2016 @ 00:16:14
Quant à la question de la Lorraine, qu'une histoire imaginaire s'y déroule ne me dérange pas du tout , ça concerne les événements historiques surtout sur la guerre. Bien sûr en choisissant la Lorraine tu ne risques pas grand chose du fait que cette région à bien subi la guerre mais quand on veut faire du vrai il me semble qu''on doit faire des recherches sur ce qui s'est rèellement passé dans cette région afin justement de rendre crédible une histoire imaginaire.
C'est pourquoi le fait aussi de parler de rafles surprend et apporte une sorte de discrédit à ton histoire ce qui est dommage...
Je vois les choses comme ça mais je ne prétends pas avoir raison ; mais quand je lis un roman historique j'aime que le contexte qu'on évoque soit exact sauf bien sûr si ce roman à la vocation d'être intemporel et dans ce cas le cadre historique ne peut être très précis.

Sissi

avatar 07/02/2016 @ 19:17:22
Je suis d'accord avec Pieronnelle, les rafles m'ont franchement fait froncer les sourcils, l'incohérence (avec le premier texte axé sur la 1ère guerre mondiale) est trop flagrante pour qu'on puisse passer outre (et on le peut d'autant moins qu'il s'agit d'un texte réaliste).

C'est dommage parce que sinon le plaidoyer en faveur de la poésie, sous la forme d'un dialogue plutôt musclé, est très réussi!

Sissi

avatar 07/02/2016 @ 19:17:59
Un virgule après sinon.

Nathafi
avatar 08/02/2016 @ 20:55:37
Dis donc, pas sympa, le Maire ! La pauvre, elle est tombée sur un triste sire, qui n'aime pas la poésie, qui n'aime pas l'amour,

"Allons donc, ce n’est qu’hypocrite évaporation énamourée d’un pédé. De la merde, en un mot, si vous me permettez de détourner votre expression."

ça, c'est dur !!!

Un truc qui me fait toujours peur, quand je participe à un exo, c'est l'anachronisme. J'essaie d'éviter ça, c'est même angoissant parfois, je me souviens d'un exo en direct où j'avais passé plus de temps à me documenter qu'à écrire :-)

Tistou 09/02/2016 @ 22:23:45
"Des éléments de syntaxe pourraient être améliorés."

Que voulais-je dire ?
Par exemple :

- "Je ne pus en sortir seulement lorsque je sentis que tout était calme autour de moi."
que lorsque, sinon ...

- "Encore aujourd’hui, je me demande comment j’ai pu arriver jusque là sans encombres, sans s’être faite écraser par la foule paniquée ..."
sans m'être fait.

- "Je reconnus très vite que c’était des poèmes qui ont été écrits dessus, à la craie, au fusain, au pinceau, ou même d’un simple crayon papier."
que c'était des poèmes qui avaient été écrits, me parait plus juste.

- "et je compatissais par le mimétisme de ma situation d’avec la sienne,"
et je compatissais du fait du mimétisme de ma situation ... ?

- "et la nuit approchante"
approchant

- "On n’a parfois pas le choix du chemin qui s’offre à vous et qu’il nous faut l’emprunter jusqu’au bout par défaut d’un meilleur choix, jusqu’à l’hallali même."
et qu'il nous faut emprunter ...

Cédelor 10/02/2016 @ 19:00:06
Pour le mimétisme, il est clair que la phrase est à revoir.

Pour les autres exemples, ce sont des détails qui sont moins évidents à repérer, ou du moins me le paraisse.

"je ne pus en sortir seulement lorsque..." ...que lorsque... oui, évidemment, c'est comme ça que ça colle.

"la nuit approchant", bien sûr. J'ai eu une hésitation ici, féminin ou masculin ?

"sans s'être faite", c'est une coquille pour "m'être", bien sûr, mais "m'être fait", pareil, au féminin ou au masculin pour "fait" ? ah là là

"et qu'il nous faut l'emprunter" ou "emprunter"... Mettre ou pas le l ? parce que chemin est déjà cité précédemment dans la même phrase ? J'aurai cru qu'écrire "L'emprunter" était correct aussi.

Je pense savoir écrire correctement, mais il y a encore quelques subtilités qui m'échappe. Pendant longtemps, j'ai écrit sans personne pour me faire remarquer ces petits défauts. Tu es le premier à les avoir pointés. Il est vrai aussi que si je le remarque chez les autres, à moins qu'ils ne soient vraiment grossiers, je ne vais pas le leur dire, estimant que c'est véniel. Ca n'en reste pas moins intéressant à les reconnaître chez soi. Ca me montre que je reste perfectible dans le français écrit.

Merci Tistou, d'avoir pris le temps de quelques exemples révélateurs. Pour les prochains exo, je t'embauche comme mon correcteur en chef ! :-)

Tistou 10/02/2016 @ 21:28:35
Mais rassure-toi, Cédelor, nous avons tous à progresser. Et puis, plus on écrit, plus on risque de faire des incorrections. Ceux qui n'écrivent rien ...

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