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Forums  :  Vos écrits  :  L'envie d'écrire

Nathafi
avatar 24/11/2015 @ 21:58:41
Depuis ma plus petite enfance, j'ai écrit... D'abord des enquêtes policières, prolongation de mes lectures de l'époque, "Le Club des Cinq", "Alice", "Mouche", ça tenait sur quatre pages, et puis la suite ne venait pas.
Un peu plus tard, j'ai découvert les poètes. Ah ! La poésie m'a rapidement entraînée, si belle, si lyrique, je m'essayais aux quatrains, alexandrins, pour ma communion j'avais fait un poème très long, qu'on pouvait chanter aussi, qui parlait du mariage de la reine des roses avec le jasmin... Mais je ne montrais pas mes écrits, ou très peu, un peu honteuse.

Les premiers émois, amoureux et autres, ont provoqué chez moi une succession de poèmes, la misère dans le Monde, les guerres, les injustices, tout ça se retrouvait couché sur le papier, en rimes presque toujours, je ne savais pas écrire autre chose. J'ai continué avec la passion, la douleur, la trahison. La vie n'est pas facile, il faut s'armer, mon arme c'était mon stylo. Je regardais ces centaines de poèmes sans rien pouvoir en faire, parfois je souffrais trop de les relire, certains se sont trouvés déchirés, d'autres assemblés dans un petit recueil que j'ai eu plaisir à faire imprimer.

Puis ma vie a changé, autre région, autre travail, je me suis trouvée pendant plus de huit ans sans écrire une ligne. Pourtant je sentais que j'avais des choses à dire, mais rien ne venait. La lecture uniquement me libérait de contraintes et autres difficultés. Rien de dramatique cependant, mais un besoin de me libérer, pour un temps, de la vie quotidienne.

Quand je suis arrivée ici il y a quatre ans, le forum "Vos écrits" m'a fait de l'oeil. Donc j'ai écrit beaucoup, souvent sur des sujets précis, mon ressenti pour diverses choses, mon incompréhension d'autres, et les commentaires des CLiens m'ont beaucoup réconfortée. Les exo aussi, j'aime bien. Là j'essaie d'écrire de la fiction, chose que j'étais incapable de faire. Les résultats me contentent plus ou moins, parfois c'est tiré par les cheveux, mais je m'amuse.

J'avoue ne plus pouvoir parler de moi, ni de mes sentiments, de mes colères, de mes douleurs. C'est que le Monde d'aujourd'hui m'effraie fortement, je suis comme tétanisée par ce qui se passe, et rien ne sort plus de ma plume. J'attends des jours meilleurs, prostrée parfois, anxieuse toujours, je m'interroge beaucoup pour mes enfants, alors, qu'amèneraient toutes ces pensées sur le papier, sinon la douleur de lire et relire encore.

Darius avait proposé cet exercice, j'avais promis d'y participer, histoire de décrypter cette envie d'écrire qui me poursuit depuis tout ce temps ; voilà qui est fait, un peu retardée par les tristes événements qui se succèdent.

J'espère connaître à nouveau la plume qui file, sans heurt et de manière spontanée. Pour l'heure, je lis seulement, des choses magnifiques, des écritures parfois ardues, d'autres plus accessibles, j'écoute les auteurs et ce qu'ils veulent bien nous raconter. Je les en remercie...

Darius
avatar 25/11/2015 @ 08:51:10
merci Nath de m'avoir suivie dans ce projet...en te lisant, je m'aperçois que j'ai occulté pas mal de choses, des choses que toi tu as dites dans ton texte, la poésie, du temps de nos jeunesses, "nos écrits" aussi....

Oui, c'est vrai que monde effraie fortement comme tu dis et il devient dur de parler de soi, j'ai des paroles "dures" envers ce qui s'y passe.. c'est pour cela qu'un atelier d'écriture permet de s'envoler vers des choses plus légères..

Encore merci :-)

Magicite
avatar 25/11/2015 @ 12:03:13
C'est marrant de lire ce qui nous rapproche et ce qui nous différencie, moi aussi le club des 5.

Je me rappelles que je devais dire tout petit que la (collection) bibliothèque rose où était publié les romans d'Enid Blyton ce n'est pas que pour le filles et que les aventures de Bob Morane(bibliothèque verte) m'ennuyais avec son héros archétypal(c'est aussi qu'avec l'argent de poche je préférais compléter ma série du club des 5 que d'en entamer une autre).

Oubli aussi, mais comment pourrais t'on être exhaustif sur nos passions, de dire que c'est de l'amusement l'écriture et que sur CL on s'y amuse bien dans Nos Écrits autant voire plus qu'on y glose sur nos coups de gueules et émois.

Si j'étais peu motivé d'écrire je l'étais plus de vous lire(pour une fois) et c'est bien agréable de voir les rapports que l'on entretient avec le livre, avec nos passions communes et le plaisir et l'envie d'écriture.

"J'espère connaître à nouveau la plume qui file, sans heurt et de manière spontanée. Pour l'heure, je lis seulement, des choses magnifiques, des écritures parfois ardues, d'autres plus accessibles, j'écoute les auteurs et ce qu'ils veulent bien nous raconter. Je les en remercie..."


En espérant que l'inspiration si versatile tu la retrouve. Tes délires ici j'en ai appréciés quelques uns et sais que tu n'en a pas à rougir, alors si ta plume file à nouveau sans heurts ça sera à pas manquer je crois!
Pour écrire il faut du temps à y consacrer et l'impulsion pour larguer les amarres du reste je pense.
Ici l'impulsion on se la transmet comme une secousse électrique par nos fils conducteurs, que vivent les écrivains inspirés ou moins, sur Nos écrits on s'auto-alimente de nos batteries en réseau et c'est ce que j'y apprécie aussi.

Saint Jean-Baptiste 25/11/2015 @ 18:57:32




Pour écrire il faut du temps à y consacrer et l'impulsion pour larguer les amarres du reste je pense.
Ici l'impulsion on se la transmet comme une secousse électrique par nos fils conducteurs, que vivent les écrivains inspirés ou moins, sur Nos écrits on s'auto-alimente de nos batteries en réseau et c'est ce que j'y apprécie aussi.

C'est bien ce que tu écris, Nathafi, et j'aime aussi ce qu'écrit Magicite (repris en vert ici dessus)
Je ne sais plus quelle poétesse, Madame de Staël, peut-être, disait qu'écrire un poème c'est comme ciseler une œuvre d'art : ça demande du temps, beaucoup de temps, il faut trouver le mot juste, la bonne rime, respecter les pieds et, finalement, le tout doit avoir une belle harmonie. Mais, disait-elle, c'est comme sculpter dans un matériel très dur, au bout du compte, on éprouve un vrai plaisir.
Et je pense que c'est vrai : finalement, je crois qu'on écrit d'abord pour se faire plaisir.

Peguy

avatar 26/11/2015 @ 18:42:49
Déchirer ses poèmes mais c'est une hérésie!!! ;)

Si ton besoin de t'exprimer n'est plus comblé par l'écriture peut-être peux-tu te tourner vers d'autres formes d'expression tout aussi "artistisques". (c'est normal d'évoluer)

Débézed

avatar 28/11/2015 @ 10:53:01
Pour avoir lu les poèmes "imprimés" de Nath', je peux dire qu'ils sont très émouvants, on y sent une sincérité sans aucun fard, elle ne cache rien de ses sentiments, de ses états d'âme, de ses douleurs, de ses joies, de ses inquiétudes pour le monde. Certains auteurs publiés n'ont pas son talent. Alors Nath' reprend la plume et vide tes angoisses sur la feuille, nous les partagerons avec toi tout en prenant le plaisir de te lire.

Débézed

avatar 28/11/2015 @ 11:14:43
J'ai eu une grosse envie d'écrire à l'approche de la cinquantaine, reculant sans cesse l'échéance, je m'étais finalement promis d'écrire l'année de mes cinquante ans, évidemment je ne l'ai pas fait, excès de pudeur, j'avais l'impression qu'écrire c'était un peu, et même beaucoup, se dénuder en public.
Et puis, ayant pris beaucoup d'engagements, j'ai laissé sombrer cette envie dans une vie trépidante et mouvementée jusqu'à ce que la retraite me donne quelques morceaux de temps disponibles, l'envie est alors remontée à la surface. A cette époque j'avais déjà beaucoup lu et constaté que tout ceux qui écrivaient n'avaient pas forcément beaucoup de talent et qu'il ne devait pas être bien difficile de faire au moins aussi bien qu'eux. J'avais toutefois l'ambition de faire beaucoup mieux, je crois que j'étais un peu trop prétentieux. Mais passant par-dessus pudibonderie et crainte de l'exposition et du jugement des autres, écoutant la voix de quelques amies m'incitant à essayer, un matin de décembre 2011, j'ai commencé un texte sans très bien savoir où j'allais, je n'avais jamais écrit une ligne de fiction, et j'ai écrit pendant un an, six cent mille caractère, j'ai pris un plaisir fou. Certains ont lu mon texte, ne l'ont pas trouvé abominable, je l'ai envoyé à des éditeurs tout en sachant que je n'avais aucune chance d'être publié, je voulais simplement accomplir le chemin complet de l'écriture à l'édition (qui n'est resté qu'une tentative d'édition pour moi).
Et au cours de mes très nombreuses discussions avec l'ami KInbote, nous collaborons sur son blog "Les Belles phrases" depuis près de six ans maintenant, il m'encourageait à publier mon texte sur la Toile et finalement il m'a ouvert son blog et depuis octobre, je publie chaque semaine un épisode de ce qui prétendait être un roman et qui est devenu une sorte feuilleton. Certains le lisent, j'espère qu'ils y trouvent un peu de plaisir... mais honnêtement, je pense que ça ne valait pas une édition, il y a bien assez de mauvais livres sur les rayons. Je n'ose pas m'imaginer écrire un livre que certains pourraient comparer à un de ces auteurs que je ne peux pas lire, l'horreur !

Nathafi
avatar 28/11/2015 @ 11:48:17
Tu es gentil, Débézed.

J'ai lu ton manuscrit, les épisodes sur "Les belles phrases" méritent des lecteurs, à titre personnel je les trouve très enrichissants, je les relis d'ailleurs et y trouve beaucoup de plaisir et un autre regard sur certaines de mes lectures.

Alors, j'invite tous les CLiens à les découvrir, en attendant peut-être qu'un éditeur audacieux te fasse une proposition.

Débézed

avatar 28/11/2015 @ 12:18:10
Nath', je vais t'embaucher comme agent littéraire mais je crains que mon oeuvre soit achevée. T'est trop gentille !

Provisette1 01/12/2015 @ 13:11:36
C'est très beau Bath et ces mots te ressemblent.

Provisette1 01/12/2015 @ 13:12:26
Bath évidemment:-)

Provisette1 01/12/2015 @ 13:13:05
Bon cette tablette hein.,.:-)

Tistou 02/01/2016 @ 11:27:08
Donc Nathafi, basiquement, c'est plutôt la poésie ... J'ai l'impression qu'il faut sacrément avoir la fibre tournée vers cette forme d'expression pour s'y lancer ?

"J'espère connaître à nouveau la plume qui file, sans heurt et de manière spontanée. Pour l'heure, je lis seulement, des choses magnifiques, des écritures parfois ardues, d'autres plus accessibles, j'écoute les auteurs et ce qu'ils veulent bien nous raconter. Je les en remercie..."

Et si les mots que nous écrivons nous menaient là, justement ? A mieux découvrir les auteurs, à mieux lire ? Ca fait écho à un essai que je lis actuellement, de Zadie Smith, sur la lecture, la critique d'oeuvres, des considérations fort profondes telle celle-ci (elle fait le distinguo entre les conceptions de Bathes et de Nabokov sur l'acte d'écrire :

"Une merveilleuse distinction bathésienne s'établit entre le texte "lisible" et "scriptible". Les textes lisibles demandent peu ou rien de leurs lecteurs : lisses, ils possèdent un sens déterminé, et on peut les lire passivement (le journalisme et la littérature de genre sont de cet acabit). A l'inverse, le texte scriptible affiche ouvertement sa scriptibilité et exige du lecteur un effort important, un engagement créatif ..."

Intuitivement je reprenais cette catégorisation dans certaines critiques de romans, partant plutôt de "scénari" dans le cas des textes "lisibles", lisses, évoqués par Zadie Smith.
La poésie, typiquement, n'est jamais lisse. L'effort, il faut le faire pour rentrer dans un monde d'impressions plus que dans une histoire. Et on y rentre ... ou pas.

Et tu as raison, Nathafi, Vos Ecrits a "accouché" un certain nombre d'entre nous. Il semblerait que la "maternité" soit un peu en déshérence actuellement ...

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