Fanou03
avatar 03/03/2015 @ 17:43:53
Bon, juste pour le plaisir de chipoter, Matheson évoque les "bactériophages" dans son roman, dont il donne la définition suivante:

Lorsque les bactéries ne trouvent pas de nourriture qui leur convienne, leur métabolisme est déséquilibré et elles produisent des bactériophages (des protéines inanimées et autoreproductrices) lesquels détruisent les bactéries.

La définition de Matheson n’est pas complètement erronée. Cependant ce ne sont pas les bactéries qui produisent ex nihilo ces bactériophages, il s'agit en fait d'une catégorie de virus. Voici la définition, longue et précise, mais pas dénuée de poésie, qu'en donne l'excellent Dico de Bio de Romaric Forêt:

Bactériophage

n. m. (de Bactérie et du gr. phagein, manger). [Bacteriophage] Virus infectant les Procaryotes (Eubactéries et Archées) dans lesquels il se reproduit. Leur génome est le plus souvent un ADN bicaténaire mais peut être aussi un ADN monocaténaire ou encore un ARN mono- ou bicaténaire. Les Bactériophages virulents ou lytiques se reproduisent dès leur entrée dans la cellule hôte puis lysent la cellule : c’est le cycle lytique. Chez les Bactériophages tempérés, l’ADN viral s’intègre dans le chromosome de la bactérie, se réplique en même temps que lui et se transmet aux Bactéries filles : c’est le cycle lysogène. L’ADN est alors appelé prophage et transforme la Bactérie en Bactérie lysogène. Les Bactériophages jouent un rôle dans la transmission horizontale de gènes bactériens entre Bactéries (transduction). Les phages sont utilisés en biologie moléculaire, notamment comme vecteurs de clonage pour insérer de l’ADN dans les Bactéries. Ex. : Bactériophage T4. Syn. : Phage (par aphérèse).

DE GOUGE
avatar 04/03/2015 @ 22:44:21
Quoiqu'il en soit, Fanou, tu m'as donné envie de lire ce livre.

A ++ pour la critique

Fanou03
avatar 06/03/2015 @ 17:15:02
Quoiqu'il en soit, Fanou, tu m'as donné envie de lire ce livre.

A ++ pour la critique


De Gouge, j'attends avec curiosité ton avis sur le livre !

Martin1

avatar 07/03/2015 @ 09:26:58
Ce livre m'avait laissé une drôle d'impression.
Sans doute un des meilleurs que j'ai lu sur le vampirisme. Mais, je trouve qu'il y a quand même quelques problèmes de cohérence...

Fanou03
avatar 07/03/2015 @ 10:37:31
Ce livre m'avait laissé une drôle d'impression.
Sans doute un des meilleurs que j'ai lu sur le vampirisme. Mais, je trouve qu'il y a quand même quelques problèmes de cohérence...


Je suis assez d'accord avec toi Martin sur ce point: si on "gratte" un peu le scénario, on trouve effectivement quelques incohérences. Mais je pense que cela est largement compensé - à mon sens - par les autres qualités du livre.

Je me suis demandé d'ailleurs si "Je suis une légende" était le premier roman du genre a abordé la thématique du "dernier survivant humain face à une horde de vampires -de zombies- d’envahisseurs...". Etait-il novateur en ce sens ou bien s'inscrivait-il déjà dans une certaine tradition ?

Antinea
avatar 07/03/2015 @ 10:47:14
Hum... Merci Fanou de cette remise au point sur la définition.

Si vous avez quelques minutes et que le sujet vous intéresse, voici un petit doc minimaliste mais très bien fait : http://www.futuremag.fr/animation/la-phagotherapie

A savoir que ce sont des virus de bactéries qui étaient utilisés dans les années 20 comme antibiotiques naturels. La Géorgie reste le seul pays au monde à avoir conservé sa collection de bactériophages et à en isoler de nouveaux (dans des eaux sales ou naturelles). Ca coûte rien et en France on recommence à s'y intéresser (après que des Instituts de renom se sont débarrassés de leurs collections à la fin des années 1990) parce qu'on est à court d'antibiotiques.

Plusieurs personnes atteintes de gangrènes ont échappé à l'amputation grâce à ces bactériophages. Mais voilà, le traitement n'est pas "autorisé". Il faut faire des tests cliniques coûteux pour que ces traitements soient homologués.

Et puis, autre problème : les bactériophages sont du vivant (virus), et peut-on breveter le vivant ? Non. Alors pas de droits de propriété industrielle sur une "souche" de bactériophage et donc... qui va payer pour développer un traitement sur une bestiole qui ne pourra rien rapporter parce qu'elle ne nous appartient pas ?

Dommage, ce sont des sources de nouveaux antibiotiques, pas chers en plus (et naturels)...

Fanou03
avatar 07/03/2015 @ 13:27:12

A savoir que ce sont des virus de bactéries qui étaient utilisés dans les années 20 comme antibiotiques naturels. La Géorgie reste le seul pays au monde à avoir conservé sa collection de bactériophages et à en isoler de nouveaux (dans des eaux sales ou naturelles). Ca coûte rien et en France on recommence à s'y intéresser (après que des Instituts de renom se sont débarrassés de leurs collections à la fin des années 1990) parce qu'on est à court d'antibiotiques.


J'ignorais que les bactériophages avaient été utilisés à cet fin, Antinea ! Merci aussi pour ce complément très intéressant !

Finalement Matheson ne se trompe pas tout à fait sur la nature des bactériophages ("des protéines inanimées") mais plutôt sur leur "cycle de vie". Mais il faut être aussi indulgent: peut-être que l'état des connaissances sur ce cycle de vie et les mécanismes associés, en 1954, date de publication du livre, était assez sommaire.

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