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Forums  :  Vos écrits  :  Essai poétique .

Pierrot
avatar 26/02/2015 @ 18:52:50
Ballade à la Feyssine.

C’est un petit layon calleux
Qui longe un bras du Rhône,
Où des postérieurs tout crayeux
S'y entrecroisent dès l'aube.
Au bout de ce sentier débouche,
Un pré plein de bosquets,
Où des figures plus où moins louches,
S’abandonnent au hoquet.
Huit hauts arbres en gerbe proposent,
A deux yeux grands ouverts.
Une bucolique leçon de choses,
Sous un ciel découvert.
Au loin, deux creux en diapason,
Bordés d'arbres en arceau,
Où s’égosillent de gais pinsons
Sous l’astre tout en faisceau.

Seule une jolie fleur avilie
S’adonne à s’oublier
Dans le mitan creusé du lit
Au gré du sablier.
Et le courant qui la transporte,
Ne donne qu'une vague idée,
De l'endroit, ou du pas-de-porte,
Où elle risque d'échouer.

C'est un sentier qui déambule,
Le long d’un bras du Rhône,
Qui a conduit au crépuscule,
Cette fleur salie, dès l'aube.

Cédelor 27/02/2015 @ 00:02:10
Il n'est pas bien certain de ce que vous voulez dire. La Feyssine, c'est à Lyon, n'est-ce pas ? C'est un parc. Donc ce poème donne des indications de lieux, d'endroits (bras du rhône, pré plein de bosquets, sentier) situé dans ce parc. Mais qu'y s'y passe-t-il ? Des postérieurs tout crayeux qu s'y entrecroisent dès l'aube (des joggeurs, des éboueurs, des fêtards sortant de boîtes de nuits ?), des figures plus ou moins louches s'abandonnent au hoquet (?) (des buveurs finissant leurs dernières pintes de bières ou tirant sur leurs dernières cigarettes de shit ?), des arbres qui proposent à deux yeux grands ouverts une bucolique leçon de choses (laquelle ?) tout cela aux milieux d'arbres et de pinsons... Ce n'est pas bien clair.

Et une jolie fleur avilie (par quoi ? par qui ? un rapport avec les figures louches ou les yeux grand ouverts ?) s'adonne à s'oublier ? Un sentier qui déambule le long d'un bras du Rhône la conduit au crépuscule cette fleur salie dès l'aube alors que dans le quatrain précédent, c'est le courant qui la transporte.

Et tout cela se passe en plein jour, de l'aube au crépuscule. Non, pas clair pour le lecteur que je suis. Mais un poème à le droit d'être obscur depuis Mallarmé ! ;-)

Et pour finir, les rimes concordent presque toujours mais la mesure y est toujours inégale entre les vers.

Voilà ce que j'en pense !

Pieronnelle

avatar 27/02/2015 @ 00:39:43
Moi j'y ai vu quelque chose d'effrayant concernant cette fleur "avilie"...

Pierrot
avatar 27/02/2015 @ 09:10:42
Bonjour Cédelor.

Effectivement c’est le parc de la Feyssine où dès potron-minet, l’on peut y voir des lapins aux derrières tout blancs se croiser.

J’utilisais le mot fleur pour jeune fille …

Et le Rhône Cédeleau …humour

Merci de vos lectures et de vos critiques .

Myrco

avatar 27/02/2015 @ 09:17:15
J'ai souvent aimé les textes de Pierrot par l'atmosphère qui s'en dégageait. Pour être franche, je n'ai pas retrouvé cela ici...le balancement de la phrase n'y était pas: rythme heurté ou absent.
Comme Cédelor, le propos m'est resté sibyllin...c'est pratiquement toujours le cas avec Pierrot (qui ne nous livre jamais aucune clé)mais en général, je m'en fais ma propre interprétation. Seule l'image de la fleur avilie a suscité, je suppose, la même évocation que Piero (?): le cadavre d'une jeune femme souillée.

Myrco

avatar 27/02/2015 @ 09:20:46
Ah! Bonjour Pierrot
Je n'avais pas encore ton post quand j'ai écrit le mien!
C'est gentil pour une fois de nous donner quelques clés...

Pieronnelle

avatar 27/02/2015 @ 10:52:21
Oui Myrco nous avons eu la même interprétation sur la jeune femme souillée.

Fanou03
avatar 01/03/2015 @ 09:17:59
C'est vrai que ce poème ne diffuse pas la même ambiance que tes textes habituels, Pierrot. Il y a à la fois quelque chose de populaire, de bucolique et d'effrayant. Le sens direct nous est caché, c'est ce qui rend aussi ce poème très intriguant, au rythme c'est vrai un peu moins fluide peut-être que les précédent.

Cédelor 01/03/2015 @ 22:52:09
Bonjour Cédelor.

Effectivement c’est le parc de la Feyssine où dès potron-minet, l’on peut y voir des lapins aux derrières tout blancs se croiser.

J’utilisais le mot fleur pour jeune fille …

Et le Rhône Cédeleau …humour

Merci de vos lectures et de vos critiques .


Eh bien, dire "des postérieurs tout crayeux" pour parler de lapins aux derrières tout blanc, c'était pas facile à deviner ! Et moi qui avait pensé à des joggeurs, des éboueurs ou des fêtards, j'étais loin du compte ! Le reste du poème est de la même eau, difficile à pénétrer, nos interprétations ne peuvent être que hasardeuses.

Et si la jolie fleur avilie est une jeune fille, on ne sait toujours pas comment ni par quoi ou par qui. Comme on parle de parc, s'agirait-il d'une prostituée ? Je ne sais pas si le parc de la Feyssine est un lieu connu pour ses rendez-vous galants tarifiés.

La tonalité générale du poème n'est pas des plus joyeuse. 2 des intervenants ont même utilisé le même mot "effrayant". Bien que ça se déroule dans un cadre forestier (le parc), en plein jour sous le soleil (l'astre tout en faisceau) au milieu de gazouillements de pinsons et de lapins qui galopent, ça ne fait pas évoquer le sentiment de la beauté des éléments naturels mais au contraire que ces derniers ne sont que des parures qui, par contraste, révèlent la triste noirceur de certains actes ou situations humaines, dont on ne peut qu'en frissonner d'effroi ou de dégoût.

c'est peut-être là qu'il voulait amener ses lecteurs potentiels, avec son poème à la fois bucolique et sombre !

Oui, le Rhône c'est de l'eau, je le sais, car si c'était de l'or, la région Rhône-Alpes serait la plus riche du monde, et moi aussi, puisque je suis originaire de Lyon ! Mais comme je ne le suis pas, riche, je me contente de boire de l'eau de robinet au lieu de bon vin rouge Côte du Rhône millesimé... ;-)

Lobe
avatar 02/03/2015 @ 21:11:10
C'est ton premier poème qui me porte du début à la fin, j'ai l'impression qu'il n'y a pas de rupture de pieds, je trouve les mots doux, jamais trop grands et en même temps pas tout à fait communs. Pour moi c'est réussi, même sans fleur avilie ç'aurait été.

Minoritaire

avatar 04/03/2015 @ 13:58:28
Je déteste l'analyse poétique depuis l'école secondaire, préférant me laisser porter par le courant, quand je le sens. Évidemment, j'ai tout de suite pensé à "C'est un trou de verdure..." et ça m'a un peu bloqué dans ma lecture ; j'ai donc attendu avant d'y revenir.
Des images parfois un peu absconses, mais une ambiance qui suit le fil du layon (terme nouveau pour moi). Sombre? Je dirais plutôt clair-obscur. Ton texte m'a évoqué un voyage dans un paysage comme on en voit par ici : perdu entre le cours d'eau et la friche industrielle. Des terres et des gens abandonnés, mais l'espoir qui subsiste comme une fleur sauvage. Et oui, parfois la fleur s'étiole, se fane. Mais il y en aura d'autres.
Seuls m'ont vraiment choqué "les gais pinsons". Pourquoi faut-il toujours que les pinsons soient gais?
Et une ponctuation bizarre :
Au bout de ce sentier débouche,
Un pré plein de bosquets,
J'aurais mis la virgule après "sentier" plutôt qu'en fin de ligne. Bof.

Tistou 09/03/2015 @ 22:16:10
Mystérieux, tout le monde l'a dit peu ou prou. C'est vrai qu'en terme de poésie, l'idéal est de se laisser porter. Néanmoins on se laisse plus facilement porter quand un minimum de compréhension permet à des images mentales d'affleurer.
Là j'ai eu du mal à imaginer de quoi tu nous parlais. Pour moi il était surtout question de jeune fille se tournant vers la prostitution ...
Les petits culs blancs des lapineaux, je n'avais pas su les interpréter. Merci de l'explication.
Oui, ça reste largement abscons ...

Myrco

avatar 10/03/2015 @ 09:29:31
Mystérieux, tout le monde l'a dit peu ou prou. C'est vrai qu'en terme de poésie, l'idéal est de se laisser porter. Néanmoins on se laisse plus facilement porter quand un minimum de compréhension permet à des images mentales d'affleurer.
Là j'ai eu du mal à imaginer de quoi tu nous parlais. Pour moi il était surtout question de jeune fille se tournant vers la prostitution ...
Les petits culs blancs des lapineaux, je n'avais pas su les interpréter. Merci de l'explication.
Oui, ça reste largement abscons ...


C'est marrant que Cédélor et toi (des hommes donc) pensiez tout de suite à une prostituée...Perso, je n'ai vu qu'une jeune femme violée et assassinée ;-)

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