Merci Tistou. Pour les loups, c'est très rare de les voir parait-il, car en effet ils ont peur de l'homme. Par contre j'ai vu des aigles ici, enfin on me dit que ce sont des aigles mais ils ne me paraissent pas bien grand par rapport à ceux que j'avais vu en Afrique.
J'ai rencontré plusieurs personnes qui ce sont perdues comme moi dans les pyrénées, ça m'a un peu consolé. En fait le col qui passe par la montagne est interdit par mauvais temps mais c'est très mal indiqué. Alors si on se trompe, on arrive à un moment ou la route s'arrete et devient une prairie, Avec la neige et le brouillard tout est blanc et il est très difficile de trouver le chemin. J'ai discuté avec deux argentins qui sont passés un peu après moi, un des deux m'a dit qu'il était tellement épuisé qu'il s'était arrêté pour se laisser mourir mais que son compagnon l'a forcé à continuer.
En fait moi aussi, en arrivant là-haut, dans cet océan blanc, j'ai eu la tentation de continuer, une sorte de suicide car j'étais épuisé et je n'avais aucune chance de trouver le chemin. Puis j'ai pensé à Tolstoi et à sa nouvelle "Le maitre et le serviteur" et je me suis dit que mourir de froid c'était pas marrant, alors je me suis tapé le descente, au pas de course, pour fuir la neige et la nuit qui tombait. Mais je me suis perdu en descendant...
Bref je me sens mieux dans la plaine que dans la montagne, c'est sur.
J'ai rencontré plusieurs personnes qui ce sont perdues comme moi dans les pyrénées, ça m'a un peu consolé. En fait le col qui passe par la montagne est interdit par mauvais temps mais c'est très mal indiqué. Alors si on se trompe, on arrive à un moment ou la route s'arrete et devient une prairie, Avec la neige et le brouillard tout est blanc et il est très difficile de trouver le chemin. J'ai discuté avec deux argentins qui sont passés un peu après moi, un des deux m'a dit qu'il était tellement épuisé qu'il s'était arrêté pour se laisser mourir mais que son compagnon l'a forcé à continuer.
En fait moi aussi, en arrivant là-haut, dans cet océan blanc, j'ai eu la tentation de continuer, une sorte de suicide car j'étais épuisé et je n'avais aucune chance de trouver le chemin. Puis j'ai pensé à Tolstoi et à sa nouvelle "Le maitre et le serviteur" et je me suis dit que mourir de froid c'était pas marrant, alors je me suis tapé le descente, au pas de course, pour fuir la neige et la nuit qui tombait. Mais je me suis perdu en descendant...
Bref je me sens mieux dans la plaine que dans la montagne, c'est sur.
Je te le confirme Saule, mourir de froid, c'est pas marrant! Et il est heureux que tu aies eu le réflexe de fuir à toutes jambes la tentation. Seul, qui sait ce qui peut arriver?
Ceci dit j'ai discuté avec un Polonais et il m'a dit que dans son pays mourir de froid était considéré comme une belle mort : on se laisse aller et on s'endort doucement.
Mais je crois que quand on est vraiment épuisé, la volonté nous abandonne. Moi je n'étais pas encore à un tel niveau d'épuisement et j'ai refoulé la tentation relativement facilement.
Ce qui m'étonne c'est que la veille j'avais fait plein de rêves vraiment très marquants et que je suis partis dans un drôle état d'esprit, comme si je marchais vers mon destin. A postériori j'ai presque l'impression que mon erreur au début n'était pas si anodine.
Mais je crois que quand on est vraiment épuisé, la volonté nous abandonne. Moi je n'étais pas encore à un tel niveau d'épuisement et j'ai refoulé la tentation relativement facilement.
Ce qui m'étonne c'est que la veille j'avais fait plein de rêves vraiment très marquants et que je suis partis dans un drôle état d'esprit, comme si je marchais vers mon destin. A postériori j'ai presque l'impression que mon erreur au début n'était pas si anodine.
Bonjour Saule, moi aussi j'ai entendu dire que mourir de froid était une mort douce où l'on s'assoupit. Mais ce n'est pas une raison pour s'en contenter quand on peut vivre.
"Maître et serviteur" Evidemment! La littérature est partout. Elle nous sauvera.
Contente de te voir mener à bien ton périple. Dis, Pépé, il peut faire des dizaines de km en carburant au vin? Ca coupe les pattes normalement, non?
Bonne route.
"Maître et serviteur" Evidemment! La littérature est partout. Elle nous sauvera.
Contente de te voir mener à bien ton périple. Dis, Pépé, il peut faire des dizaines de km en carburant au vin? Ca coupe les pattes normalement, non?
Bonne route.
Salut Saule et merci pour ces nouvelles que nous attendions avec fébrilité.
Même si la mort par congélation est très douce (si les Polonais le disent ), tu as quand même bien fait de ne pas essayer. (;-))
Et avec les loups, fais attention, même si tu as perdu 10 kilos ! Si tu devais les rencontrer peut-être bien que tu ne pourrais pas revenir pour le raconter Aurais-tu oublié l'histoire de la grand-mère et du petit chaperon rouge ?
Allez, Saule continue, continue, et n'oublie pas de faire de temps en temps quelques pas pour nous, pauvres de nous ! Et que Jacques le bon apôtre te protège.
Même si la mort par congélation est très douce (si les Polonais le disent ), tu as quand même bien fait de ne pas essayer. (;-))
Et avec les loups, fais attention, même si tu as perdu 10 kilos ! Si tu devais les rencontrer peut-être bien que tu ne pourrais pas revenir pour le raconter Aurais-tu oublié l'histoire de la grand-mère et du petit chaperon rouge ?
Allez, Saule continue, continue, et n'oublie pas de faire de temps en temps quelques pas pour nous, pauvres de nous ! Et que Jacques le bon apôtre te protège.
Vraiment chapeau !... Quel périple et quelles forces trouvées en soi-même pour le vaincre !
Après cela, tu ne seras plus jamais le même, tu te connaîtras beaucoup mieux que bien d'autres gens, tu sauras jusqu'où peut aller le corps avec de la volonté et, surtout, jusqu'où peut aller ta volonté.
Le temps mis à faire le voyage ne compte que bien peu, c'est de l'avoir fait qui compte. Rien d'autre !
Après cela, tu ne seras plus jamais le même, tu te connaîtras beaucoup mieux que bien d'autres gens, tu sauras jusqu'où peut aller le corps avec de la volonté et, surtout, jusqu'où peut aller ta volonté.
Le temps mis à faire le voyage ne compte que bien peu, c'est de l'avoir fait qui compte. Rien d'autre !
Bravo Saule et encore merci pour tes beaux récits criants de vérité et de suspense...
Ce couple de Belges qui aurait un mois d'avance sur toi, es-tu sûr qu'il n'a pas alterné dans son parcours marche + bus, ou auto, ou promenade à dos d'âne ?
Mourir de froid, une sinécure ? Personne n'est jamais revenu pour nous le dire ! Alors reste prudent Saule et bon courage pour la fin de ton pélerinage !
Ce couple de Belges qui aurait un mois d'avance sur toi, es-tu sûr qu'il n'a pas alterné dans son parcours marche + bus, ou auto, ou promenade à dos d'âne ?
Mourir de froid, une sinécure ? Personne n'est jamais revenu pour nous le dire ! Alors reste prudent Saule et bon courage pour la fin de ton pélerinage !
Je viens de lire le réçit du voyage de saule, j'ais hate de connaitre le dénouement.Je suis certain qu'il va en retenir,retirer, comprendre et apprendre pleins de choses qui lui serviront
de baton de pelerin et ses pieds il les considérera d'un oeil nouveau et respectueux
Merci pour nous avoir fait partager tout cela
de baton de pelerin et ses pieds il les considérera d'un oeil nouveau et respectueux
Merci pour nous avoir fait partager tout cela
Encore une fois je me suis fait attraper! Je me suis précipité dessus en espérant découvrir un nouveau texte de Saule! Las! C'est un message d'encouragement... Mais il en aura bien besoin!! Courage Saule! Toi qui voulais arriver pour la mi-décembre, tu vas peut-être y arriver!!
Et me voilà attrapée itou... et j'en profite pour déposer aussi un petit mot d'encouragement. C'est la dernière ligne droite, tu y es presque... Courage, Saule!
Allez ! Le cheval sent l'écurie (c'est une expression, évidemment ) profitons-en pour un dernier (?) encouragement avant le sprint final !
Allez Saule rassemble tout ton courage, tiens bon le cap et tiens bon le vent, Santia-a-a-go !
Allez Saule rassemble tout ton courage, tiens bon le cap et tiens bon le vent, Santia-a-a-go !
Hé, SJB, tu ne voudrais quand même pas que Saule continue à la rame jusqu'au Chili ;-)!
C'est vrai ça ! Faudrait pas lui donner des idées !
Attention Saule : à Santiago de Compostela, tu reviens, hein !
Attention Saule : à Santiago de Compostela, tu reviens, hein !
Courage Saule (et courage aussi, peut-être, pour le retour...oui, je sais, ce n'est pas à pied, mais quand même). Je me rends compte que lorsque je pense à toi, j'ai toujours l'image du bâton sur l'épaule avec un sac noué au bout. Ce ne doit pas être ça.
Et le brin d'herbe entre les dents?
¡Hola!,
Je suis à Sarria, une petite ville de Galice à 110 kilomètres de Santiago. Je termine mon pèlerinage en roue libre, en essayant de me faire à l'idée que c'est la fin et que dans cinq jours je serai à Compostelle.
En quittant León et son immense cathédrale gothique - cathédrale qui est certainement la plus belle de toutes celles que j'ai vues sur le chemin (avec celle de Reims peut-être) - le chemin monte tout doucement vers les cîmes des monts León. Il culmine à la Cruz de Ferro qui est à juste un peu moins de 1500 mètres.
C'est dans cette longue montée que j'ai vu les plus beaux paysages de tout le chemin, avec les montagnes qui étaient couvertes de neige et un temps splendide. Physiquement c'est là aussi que j'ai le plus souffert, à cause d'une sorte de grippe intestinale tenace. J'ai attrapé froid juste après León et pendant plusieurs jours je n'ai rien pu avaler d'autres que des bananes et des oranges. Comme il faisait assez froid, surtout dans la plaine les deux jours ou il y a eu du brouillard, j'ai eu du mal à me débarrasser de cette fièvre. La descente vers Ponferrada, pendant 20 kilomètres, a été particulièrement pénible aussi. En plus de tout ça j'ai eu juste après León une énorme ampoule, ma première, le résultat d'un pansement que le podologue m'avait fait à défaut de me faire des semelles orthopédiques.
En cours d'ascension je suis passé par Astorga, une petite ville qui m'a faite forte impression, par la beauté de ses monuments et la gentillesse de ses gens. Comme mon Espagnol s'est amélioré je parle de plus en plus facilement avec les gens et c'est très agréable.
Je me suis enfin débarrassé de cette grippe à Villafranca, juste avant l'ultime ascension du chemin, le col de Cebreiro qui culmine aussi un peu en desous de 1500 mètres et qui marque l'entrée en Galice. L'ascension ici est tout à fait différente : courte (8 kilomètres seulement), mais excessivement raide. Je suis passé sans aucun mal, il faut dire que depuis Villafranca et la fin de ma fièvre je me sens un peu "porté" et que je termine vraiment en roue libre.
Je suis donc en Galice, à quatre ou cinq jours de Compostelle. Il fait très beau - ce qui est tout à fait inhabituel pour la région - et je fais des courtes étapes qui me permettent de recharger mes batteries et de me préparer à arriver à Santiago. Les auberges sont toutes gratuites, chauffées et quasiment désertes. Il n'y a vraiment que très peu de pèlerins en hiver sur le chemin.
Hasta Luego, et naturellement, pour la dernière fois avant Compostelle : Ultreia!!
Je suis à Sarria, une petite ville de Galice à 110 kilomètres de Santiago. Je termine mon pèlerinage en roue libre, en essayant de me faire à l'idée que c'est la fin et que dans cinq jours je serai à Compostelle.
En quittant León et son immense cathédrale gothique - cathédrale qui est certainement la plus belle de toutes celles que j'ai vues sur le chemin (avec celle de Reims peut-être) - le chemin monte tout doucement vers les cîmes des monts León. Il culmine à la Cruz de Ferro qui est à juste un peu moins de 1500 mètres.
C'est dans cette longue montée que j'ai vu les plus beaux paysages de tout le chemin, avec les montagnes qui étaient couvertes de neige et un temps splendide. Physiquement c'est là aussi que j'ai le plus souffert, à cause d'une sorte de grippe intestinale tenace. J'ai attrapé froid juste après León et pendant plusieurs jours je n'ai rien pu avaler d'autres que des bananes et des oranges. Comme il faisait assez froid, surtout dans la plaine les deux jours ou il y a eu du brouillard, j'ai eu du mal à me débarrasser de cette fièvre. La descente vers Ponferrada, pendant 20 kilomètres, a été particulièrement pénible aussi. En plus de tout ça j'ai eu juste après León une énorme ampoule, ma première, le résultat d'un pansement que le podologue m'avait fait à défaut de me faire des semelles orthopédiques.
En cours d'ascension je suis passé par Astorga, une petite ville qui m'a faite forte impression, par la beauté de ses monuments et la gentillesse de ses gens. Comme mon Espagnol s'est amélioré je parle de plus en plus facilement avec les gens et c'est très agréable.
Je me suis enfin débarrassé de cette grippe à Villafranca, juste avant l'ultime ascension du chemin, le col de Cebreiro qui culmine aussi un peu en desous de 1500 mètres et qui marque l'entrée en Galice. L'ascension ici est tout à fait différente : courte (8 kilomètres seulement), mais excessivement raide. Je suis passé sans aucun mal, il faut dire que depuis Villafranca et la fin de ma fièvre je me sens un peu "porté" et que je termine vraiment en roue libre.
Je suis donc en Galice, à quatre ou cinq jours de Compostelle. Il fait très beau - ce qui est tout à fait inhabituel pour la région - et je fais des courtes étapes qui me permettent de recharger mes batteries et de me préparer à arriver à Santiago. Les auberges sont toutes gratuites, chauffées et quasiment désertes. Il n'y a vraiment que très peu de pèlerins en hiver sur le chemin.
Hasta Luego, et naturellement, pour la dernière fois avant Compostelle : Ultreia!!
Je n'était pas très au courant...mais je te souhaite de te redécouvrir.(Il parait que se genre d'excursion et d'efforts permettent de se rapprocher de soi) et je crois que c'est ce que l'on peut souhaiter de meilleur à un CListe entre autres...
A bientôt de te lire.
A bientôt de te lire.
Bravo, Saule, tu arrives au bout. Les oranges et les bananes, pour les vitamines, ça va, mais pour les intestins...
Il faudrait penser à envoyer un petit mot à ce podologue pour le remercier. Les services d'un professionnel, c'est irremplaçable. :-)
Tu resteras combien de temps à Compostelle? Tu passes l'hiver là-bas ?
Et après? Tu reviens à pied? :-)))
Il faudrait penser à envoyer un petit mot à ce podologue pour le remercier. Les services d'un professionnel, c'est irremplaçable. :-)
Tu resteras combien de temps à Compostelle? Tu passes l'hiver là-bas ?
Et après? Tu reviens à pied? :-)))
Bravo Saule ! Ton aventure est formidable et merci de nous avoir communiqué tes impressions au fur et à mesure. Maintenant, nous attendons sans faute ton communiqué de Santiago.
Encore bon courage et à très vite.
Encore bon courage et à très vite.
Oui, bravo Saule !
Nous avons lu ton périple samedi soir avec grand intérêt, on a ri, compati, approuvé, sommes restés rêveur, et on désavoué quand même quelques erreurs ;o))
Mon mari, son cousin et l'épouse du dernier font chaque année depuis 5 ans une semaine du parcours, depuis Le Puy. Ils vont aborder fin Avril les Pyrénées. Ton expérience les a passionnés.
Tu auras réussi ce que tu annonçais, arriver mi Décembre malgré tout. J'ai hâte de lire la conclusion de ton périple.
Nous avons lu ton périple samedi soir avec grand intérêt, on a ri, compati, approuvé, sommes restés rêveur, et on désavoué quand même quelques erreurs ;o))
Mon mari, son cousin et l'épouse du dernier font chaque année depuis 5 ans une semaine du parcours, depuis Le Puy. Ils vont aborder fin Avril les Pyrénées. Ton expérience les a passionnés.
Tu auras réussi ce que tu annonçais, arriver mi Décembre malgré tout. J'ai hâte de lire la conclusion de ton périple.
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