AmauryWatremez

avatar 21/11/2014 @ 16:31:52
Bien que la crédibilité ne soit pas respectée entièrement dans les romans de Simenon, en effet, Maigret ne serait jamais sorti de son bureau dans la réalité et ses méthodes ressemblent plus à celles d’un « privé » que d’un fonctionnaire de police, il faut lire le récit de ses enquêtes pour effectuer grâce à lui, une plongée dans les tréfonds, les moins respectables et les autres, de l’être humain en général à la bourgeoisie, petite, moyenne et grande, en particulier, ses secrets sales mal cachés, sa bêtise, son intolérance. Maigret n’est pas un flic comme les autres, il lui arrive de laisser partir les coupables, de leur laisser une chance aussi. Il rejoint les classiques par sa descritption des passions et des futilités humaines.
Le Paris des enquêtes de Maigret est plus réel que d’autres, pas de clichés pour touristes, pas de plans ou d’images retouchées comme dans « Amélie Poulain », qui ne se voulait pas réaliste il est vrai. La musique de Tiersen, à l’acordéon et au piano, peut rappeler de mauvais souvenirs, des souvenirs de misère qui n’avaient rien de pittoresques. Les immeubles sentent le chou cramé, le Guerlain du couple chic du deuxième, on entend les enfants pleurer. Les vieux s’ennuient derrière les rideaux en espionnant leur voisinage. C’est le Paris populaire, celui aussi de Céline et Bardamu, celui de Tardi. Il suffit aussi d’aller prendre un verre de rouge, ou un café, dans un bistro tôt le matin. On y croisera les putes fatiguées, les travestis de la chanson de Dutronc, les bureaucrates, les ouvriers, les balayeurs africains loins de leur pays. Il ne faut pas avoir peur de Simenon. Il en dit plus que beaucoup de doctes ouvrages de sociologie ou d’histoire, comme Proust sur la bourgeoisie début de siècle.

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