Flo29 06/11/2014 @ 20:34:28
Pourquoi ne pas écouter Proust tout en le lisant? ça peut aider...

DE GOUGE
avatar 06/11/2014 @ 23:40:13
Proust, j'ai essayé plusieurs fois, décidément je n'y arrive pas ! Et pourquoi se forcer quand il y a tant et tant à découvrir ?
Emma BOVARY, un livre de chevet, je l'ai découvert à 17 ans et ne m'en lasse pas !
Par contre, je me dis qu'il faut que je relise l'amour fou de mon adolescence : Dostoïevski. Mais j'ai un peu peur de détruire ce mythe
que j'ai moi même construit ...
Vous connaissez cette crainte ?

Feint

avatar 07/11/2014 @ 00:22:48
Mais qu'est-ce que vous avez tous à appeler ce roman "Emma Bovary", rogntudju !!!

Provisette1 07/11/2014 @ 05:56:09

Par contre, je me dis qu'il faut que je relise l'amour fou de mon adolescence : Dostoïevski. Mais j'ai un peu peur de détruire ce mythe
que j'ai moi même construit ...
Vous connaissez cette crainte ?


Sur ce sujet particulier, je te conseille de lire le dossier du Mag litteraire paru l'ete dernier sur la trahison: passionnant.
Ils evoquent cette "crainte" qu'en fait, nous avons tous plus ou moins.
L'exemple de Proust a propos de ses lectures d'enfance est d'ailleurs tres pertinent.

Provisette1 07/11/2014 @ 06:01:02
Mais qu'est-ce que vous avez tous à appeler ce roman "Emma Bovary", rogntudju !!!


;-)

Cette chere Emma nous est devenue si familiere...
Pourquoi l'appellerait-on "Madame"?
(perso, depuis l'inenarrable texte de Guigomas, je ne l'appelle plus que Labovari!!!!)

Catoate

avatar 07/11/2014 @ 08:59:49
Proust, ça devrait s'écouter comme de la musique, pour bien faire il faudrait le lire tout haut ou, encore mieux, se le faire réciter par une belle voix jeune et mélodieuse...



Pas forcément d'accord avec ça. Il y a une finesse et une intelligence chez Proust (notamment celle des comportements humains) qui nécessitent à mon avis une attention supérieure à celle qu'on a lorsqu'on est simple auditeur. Sans même parler des phrases à rallonge dans lesquelles on ne trouve une principale qu'après relecture.


J'aime profondément la lecture à voix haute. Dans les intonations, dans le rythme de la phrase prononcée, il y a du sens. J'ai lu beaucoup d'ouvrages après les avoir écoutés. Je me souviens par exemple de l'écoute du "Journal d'un fou" de Gogol. C'était en pleine nuit ou plus exactement quelques instants avant l'aube. Mon frère étudiait le texte car il le jouait sur scène alors... Nous avons écouté la voix, dans l'obscurité, juste les clignotements de la chaine stereo. Et la voix, haute dans ce silence, Gogol qui s'élève et qui crit...j'en ai pleuré tout mon sac...et j'ai lu plusieurs fois ensuite l'oeuvre...

Je suis d'accord aussi avec Stavroquine, Proust est exigeant, dans sa syntaxe comme dans son sens. D'un point de vue narratologique, c'est une révolution littéraire. Il y a sans aucun doute un avant et un après Proust...mais rien n'y fait, je l'abandonne trop souvent encore...une question de moment qui n'est pas encore venu...il viendra.

Antinea
avatar 07/11/2014 @ 10:09:52
Mais qu'est-ce que vous avez tous à appeler ce roman "Emma Bovary", rogntudju !!!


T'inquiète, on connaît le titre. Peut-être que certains font une confusion dans le titre avec Emma de Jane Austen ? Mais je crois que c'est juste de la familiarité, comme le dit Provisette, et de la familiarité un peu affective sans doute pour un roman qui fut quand même pour beaucoup de lycéens une obligation de lecture.

Moi je l'appelle La Bovary en ce moment que je redécouvre ce roman. Et je suis charmée par l'écriture ! Mais c'est un effet auquel je m'attendais : j'avais lu ce livre trop jeune, à un moment où lire Agatha Christie m'était encore supportable, mais j'ai toujours su depuis que si je le relisais je serais récompensée par le style. Et c'est exactement ce que je ressens à mesure que je progresse dans les chapitres, c'est bien tourné sans être pédant, c'est parfois grinçant mais toujours juste.

Antinea
avatar 07/11/2014 @ 10:10:36

(perso, depuis l'inenarrable texte de Guigomas, je ne l'appelle plus que Labovari!!!!)


Ah, oui, je me souviens d'un truc comme cela, "où c'est-y ?"

Feint

avatar 07/11/2014 @ 13:46:14
En fait j'aime aussi beaucoup ce titre : "Madame Bovary". Je le trouve terrible (et donc formidable). Un peu comme "Le père Goriot" mais en plus discret, et d'autant plus fort.

Yokyok
avatar 07/11/2014 @ 18:35:41

(perso, depuis l'inenarrable texte de Guigomas, je ne l'appelle plus que Labovari!!!!)



Ah, oui, je me souviens d'un truc comme cela, "où c'est-y ?"


Ici :
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…

DE GOUGE
avatar 07/11/2014 @ 20:00:58
Mais qu'est-ce que vous avez tous à appeler ce roman "Emma Bovary", rogntudju !!!


C'est drôle : j'avais oublié que le titre officiel est bel et bien, Madame Bovary !
Comme quoi, elle nous invite dans son intimité

Stradivarius
27/03/2015 @ 17:46:04
Je me rappelle avoir étudié "Madame Bovary" avec le prof de français en seconde pendant une année entière, excellent souvenir , style, vocabulaire , tout a été décortiqué et à jamais imprimer dans ma tête

DE GOUGE
avatar 27/03/2015 @ 20:05:01
Moi aussi, en seconde ! Je l'ai relu depuis au moins 10 fois, toujours avec le même plaisir (j'ai 58 balais ...)
Dans les livres "imposés", je me souviens d'avoir adoré : Lorenzaccio ! De Musset n'est pas mon auteur de prédilection, mais cette œuvre, romantique en diable, m'avait fascinée. Sans doute à relire pour voir, après tant d'années.
Par contre, ce que j'ai pu détester "les rêveries du promeneur solitaire" ! Beurk ! Un tel ennui que je ne retenterai même pas l'expérience...

DE GOUGE
avatar 27/03/2015 @ 20:07:31
"Le hussard sur le toit" fut aussi un grand moment !
Mais chez Giono, je reste une inconditionnelle des "Âmes fortes"

Radetsky 27/03/2015 @ 20:21:17
Comme quoi, elle nous invite dans son intimité
:-))))

Cédelor 31/03/2015 @ 16:41:50
J’ai lu Mme BOVARY quand j’étais un peu jeune, vers 17-20 ans, entre ces eaux-là, et je me souviens que j’éprouvais de l’ennui à lire les états d’âme de cette dame qui s’ennuyait…. Maintenant, à 42 ans, si je devais le relire, je n’aurai certainement pas la même lecture que la 1ère fois. Mais le relirai-je jamais ? Il est plus que probable que non, parce que j’ai pour principe de ne jamais relire un livre déjà lu, pour ne pas perdre de temps à rater de lire ceux que je n’ai encore jamais lus et qui me font envie !

Comme quoi, Emma BOVARY ne fait pas partie de ma liste de mes envies ! ^^ « La Recherche » de Proust est la seule exception, c’est mon seul livre déjà lu que j’aimerai relire. J’avais lu quelque part de quelqu’un qui a dit que si on a lu La Recherche une seule fois, on n’a rien lu. C’est une exagération, bien sûr, mais ce n’est quand même pas loin de la vérité, car l’œuvre est d’une telle richesse, que pour en intégrer la plus large compréhension possible (on ne peut pas se rappeler de tout), plusieurs relectures seraient nécessaires. Mais il faut en avoir le temps vu sa densité, et quand je me rappelle la somme de patiente concentration que j’ai dû requérir de moi-même pour le lire en entier, alors j’attends de me sentir prêt pour m'y replonger, avec délices !

Quant à la question initiale de ce fil, sur les classiques, je dirai pour ma part qu’il n’y a rien de grave à en lire beaucoup, à en lire peu ou à n’en lire jamais ! Ce qui compte, c’est l’envie qu’on a d’en lire. J’ai parmi mes connaissances, un ami qui ne lit pratiquement jamais de classiques mais seulement des romans contemporains (et de SF ). Faut-il lui recommander d’aller consulter un docteur pour ça ? ^^ Il choisit de lire ce qu’il aime, ce qu’il a envie, ce sont ses goûts, sa vie. La vie est trop courte pour s’obliger à lire des trucs dont on n’a pas envie mais qu’on lit « parce ce que ce sont des classiques qu’on doit tous avoir lus ».

Pour mon particulier, je lis pas mal de classiques que j’alterne avec la SF et au final peu de contemporains. Non, ce n’est pas grave, Docteur !

Miracle littéraire 31/03/2015 @ 16:47:46
" C’est une exagération, bien sûr, mais ce n’est quand même pas loin de la vérité, car l’œuvre est d’une telle richesse, que pour en intégrer la plus large compréhension possible (on ne peut pas se rappeler de tout), plusieurs relectures seraient nécessaires. " - comme si vous parlez du roman que je défends tant.
Pour le reste, vous avez également raison, il faut lire ce qui nous plaît, loin des préjugés.

Cédelor 01/04/2015 @ 23:10:40
On a tous référencés dans sa tête une ou quelques œuvres immense(s) qui nous ont touchés, interloqués, confondus, bouleversés, emportés, par leurs richesses, leurs intelligences ou leurs sensibilités, portés à un degré extraordinaire en nous-mêmes parfois plus que chez d’autres qui auront pourtant lu le même livre. Il y a des livres pour chaque lecteur, chacun d’eux susceptible d’entrer en résonnance profonde avec seulement un ou quelques lecteurs. Et une œuvre est jugée grande qu’autant que celle-ci aura été capable d’atteindre le plus grand nombre de lecteurs, et de leur élever l’âme, le cœur ou l’esprit. Ce qu’ils leur en restent, une fois une telle œuvre lue et refermée, c’est l’amour qu’ils ressentent pour ladite œuvre, et le sentiment de reconnaissance pour la grandeur qu’elle leur aura permis de découvrir et d’éprouver.

C’est ce qui s’est passé pour moi avec Proust et sa Recherche. Voyage au bout de la nuit de Céline aussi. Mes deux plus fortes expériences de lecture. Pour MiracleLittéraire, ça a été OE. Pour d’autres, ce sera une œuvre de Dostoïevski, ou une de Stephan Zweig, ou une de Victor Hugo, etc etc.

N’est-il pas merveilleux que ces œuvres existent ? Qu’elles aient pu être écrites ? Et que nous avons été là pour les lire, capables de les apprécier, de les aimer, de s’en souvenir toujours ?

Miracle littéraire 05/04/2015 @ 21:06:52
Tout à fait, cher Cédélor, c'est merveilleux que ces œuvres existent et que nous, les lecteurs talentueux, pouvons les apprécier et les partager avec les autres.

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