Sissi

avatar 13/07/2012 @ 11:21:37


Alors c'était peut-être un gros menteur, en attendant il n'y a aucun rapport avec "Lolita" et la surexcitation sexuelle qui s'en dégage.


Le rapport c'est que Humbert présente Dante comme quelqu'un qui a aimé une fille très jeune et il se sert de cet exemple pour se déculpabiliser


Evidemment que cette comparaison est mal venue. HH est pervers, franchement taré, mais malgré tout il culpabilise, a conscience de ces travers malsains, alors il ressent le besoin de de dédouaner, de se trouver des excuses, de se justifier etc...quitte à trouver des arguments aussi peu valables que sa santé mentale.

Sissi

avatar 13/07/2012 @ 11:25:43
Il me semble lire plus de procureurs que de lecteurs!
.


Tu as raison, revenons-en au texte!

Moi je suis surprise de l'humour qui s'en dégage.
Une phrase qui m'a fait rire "son autobiographie s'avéra aussi peu intéressante que l'eût été son autopsie."

Pour l'instant Lolita n'est pas là (en camp de vacances), donc je ne peux pas en dire plus pour l'instant sur son personnage.
Mais celui de HH est vraiment très bien dépeint, on est mal à l'aise comme lui doit l'être!

Dirlandaise

avatar 13/07/2012 @ 11:52:15
Bonjour,


D'ailleurs je trouve que le rôle de Lolita est sous-estimé dans vos commentaires, Dolores est loin d'être innocente...


En effet, Dolores est loin d'être innocente, c'est même une gamine sacrément dépravée ce qui donne au roman une toute autre tournure. Du coup, on la prend moins en pitié et on s'inquiète beaucoup moins pour elle. Humbert devient moins menaçant et on le perçoit comme un pauvre mac aux prises avec une petite harpie qui le tyrannise ce qui rend la drame moins "dramatique"... ouille !

J'en suis à la moitié du livre et l'interminable voyage à travers les USA me donne la nausée. Cependant, je dois admettre que l'auteur a su bien décrire la côté touristique racoleur et vulgaire de ce pays.

Dirlandaise

avatar 13/07/2012 @ 11:53:57
Un pauvre mec...

Avada

avatar 13/07/2012 @ 13:15:17
Je souligne ici que mon pseudo n'a pas du tout été choisi suite à la lecture de la description de la nymphette par Mr. H.H. mais bel & bien en pensant aux petites lutines ailées & taquines façon Loisel...

p46 de l'édition Folio Poche, Traduction de M COUTURIER

" ."


Lol.

Pucksimberg
avatar 13/07/2012 @ 14:00:20
p.364 : RAPPEL : post à ne pas lire si vous n'avez pas dépassé la page indiquée.

La fin de la première partie est très prenante et souligne l'emprise de HH sur Lolita. On se sent un peu impuissant :

" - Parce que, répondis-je, ta mère est morte.
( ... )
A l'hôtel, nous prîmes des chambres séparées, mais au milieu de la nuit, elle vient me rejoindre dans la mienne en sanglotant, et nous nous réconciliâmes fort gentiment. Elle n'avait, voyez-vous, absolument nulle part où aller."

Je trouve la dernière phrase très dure.


Je suis assez surpris par le tournant que prend la deuxième partie. C'est un véritable road movie dans les Etats-Unis. Un peu glauque parfois. Dans cette partie, on oublie un peu que Lolita est une ado. j'ai eu le sentiment d'avoir sous les yeux un couple en cavale.

La force de ce roman est de reposer sur l'emploi du "je". On ne sait pas si ce que Humbert craint est justifié car il devient paranoïaque et inquiet. Le lecteur est tenu en haleine.


Pourtant, j'avais le souvenir d'un personnage tout aussi pervers que HH dont elle connaît la turpitude et qu'elle manipule si bien qu'on ne sait plus vraiment qui est le chat et qui est la souris dans cette relation, non ?


@ Stavro : oui, tu as raison d'utiliser la métaphore du chat et de la souris, parce que dans la seconde partie on sent que le bonheur de HH dépend de Lolita, c'est pour cette raison qu'il la couvre de cadeaux et fait souvent du chantage. Elle n'est pas en position de force, mais elle lui est indispensable et par ce biais-là elle aurait une ascendance sur lui. Assez consciente de ce fait, elle n'hésite pas à l'insulter ou à lui faire des scènes.

Pucksimberg
avatar 13/07/2012 @ 14:04:40
Je souligne ici que mon pseudo n'a pas du tout été choisi suite à la lecture de la description de la nymphette par Mr. H.H. mais bel & bien en pensant aux petites lutines ailées & taquines façon Loisel...

p46 de l'édition Folio Poche, Traduction de M COUTURIER

" ."

Lol.


Je m'étais interrogé aussi ! ;-)

Saule

avatar 13/07/2012 @ 15:23:59
je viens d'acheter l'édition Folio (imprimé en Espagne, ouf!, pas en Chine), je me réjouis de vous rejoindre.

Dirlandaise

avatar 13/07/2012 @ 16:14:42
je viens d'acheter l'édition Folio (imprimé en Espagne, ouf!, pas en Chine), je me réjouis de vous rejoindre.


Tiens, j'ai hâte de lire tes impressions. J'ai aussi l'édition Folio imprimée en 1997 mais en France et mes pauvres yeux en prennent un sacré coup. Les pages ont jauni et le texte est souvent mal imprimé avec carrément des blancs. Je n'en reviens pas de la part de Gallimard de sortir de telle éditions d'aussi mauvaise qualité. Le traducteur est un certain E.H. Kahane. J'ai ce livre depuis un certain temps, il était sous une pile de livres que j'ai dû rééquilibrer avec d'autres bouquins pour ne pas qu'elle s'écroule mais c'est hors sujet.

Une petite touche d'humour m'a fait sourire pour la première fois lorsque l'auteur décrit les auto-stoppeurs. J'ai bien aimé la justesse de ses descriptions en particulier le trio de Mexicains optimistes et le modeste militaire. On retrouve cet extrait en page 252 de mon édition.

Marvic

avatar 13/07/2012 @ 17:28:31
Merci Merrybelle pour tes recherches!
Cela m'évitera de confondre l'auteur et son héros!
Dans ce cas, la violence de mon dégoût à la lecture de certaines scènes est à la hauteur du talent de l'écrivain! J'en ai oublié que je lisais une oeuvre de fiction...

Quelques dizaines de pages m'ont paru ennuyeuses: la traversée des états-unis à la recherche de toutes les visites touristiques possibles mais sans grand intérêt, pour ma part.
Suit l'année de scolarisation de Lolita. Je n'arrive pas à décider si Lolita est une petite fille capricieuse, une adolescente sans repère ou une jeune fille perverse.

Quant à l'auteur, il est toujours aussi fort pour maintenir l'ambiguité dans les situations comme dans les mots:
"Connaissant trop bien la toute-puissante magie de sa bouche moelleuse, elle parvint -...- à élever le montant de sa prime pour telle caresse spéciale jusqu'à trois ou même quatre dollars. Oh, mon lecteur, ne riez point, vous qui m'imaginez, cloué par la torture du plaisir, en train de dégorger des piécettes de dix ou vingt-cinq cents et des dollars d'argent, comme quelque machine carillonnante et affolée vomissant son pactole; et elle serrait farouchement dans sa petite main une grosse poignée de monnaie..."

Mais si j'ai des doutes sur la totale perversité de Lolita, aucun sur l'exaltation du héros qui prévoit de faire un enfant à Lolita pour pouvoir profiter d'une Lolita 2 et même de profiter d'une petite fille qui serait sa Lolita 3! Il faut dire qu'il trouve qu'à 14 ans, "sa nymphette est déjà vieillissante"!

Nymphette

avatar 13/07/2012 @ 19:16:10
@Marvic:

Lolita perverse? Hum, il faut dire que sa mère était gratinée, et que son "aventure" avec H.H. avait tout pour la déconnecter complètement du "rôle" de petite fille...

Pucksimberg
avatar 13/07/2012 @ 23:30:56
p.363 :

Notre personnage principal est tout de même cultivé. Il fait de nombreuses références à des oeuvres littéraires sans doute pour se dédouaner.

J'apprécie aussi le choix de certains noms propres qui ne sont pas anodins ( nom des divers motels dans la seconde partie ). Il y a une certaine ironie de ces termes qui est plaisante, comme si le cadre était en accord avec l'état mental de HH et pointait du doigt les agissements du "pervers". Cela justifie sans doute aussi sa paranoïa !

Pucksimberg
avatar 14/07/2012 @ 08:36:12
ne pas lire "de ces termes" mais " dans ces termes"

Nymphette

avatar 14/07/2012 @ 18:40:02
J'ai peu avancé (p.120 environ): j'ai trouvé les "pages du journal" d'H.H. un peu lourdes: j'ai toujours du mal avec les envolées lyriques.

Mais le passage qui suit et sa première "extase" est atroce à lire. Quand on pense à cette gamine certes prétentieuse mais innocente...


On peut dire que NABOKOV donne corps aux deux "monstres": H.H le terrible et sa victime naïve dont on sait que l'adolescence va être profondément blessée.

Quand on y pense: incroyable que lolita soit devenu un terme commun pour désigner les petites un peu aguicheuses!

Saule

avatar 14/07/2012 @ 20:38:32
J'aime beaucoup l'écriture de Nabokov, c'est très visuel je trouve, certaines descriptions (les scènes dans le jardin ou les descriptions de la rue) sont pleines de lumière, quand il décrit le reflet du soleil sur la capot d'une voiture ou l'ombrage de l'orme par exemple.

Je ne suis pas (pas encore?) emporté par l'histoire, je trouve les monologues de HH un peu longuet par moment. Je ne trouve nul scandale dans ce livre, il n'y a pas la moindre vulgarité ni obscénité. Juste un homme qui souffre de son penchant pour les très jeunes filles (on est vraiment à l'opposé d'une apologie de la pédophilie). Le personnage de HH est intéressant, sa blessure causée par un amour juvénile non-consommé peut expliquer son blocage sur les très jeunes filles. Et puis quel humour et quel auto-dérision ! Difficile de cerner Lolita jusqu'ici, je ne la trouve pas perverse, j'ai plus le sentiment de l'innocence et de l'inconstance enfantine.

Dirlandaise

avatar 14/07/2012 @ 21:43:31

Je ne trouve nul scandale dans ce livre, il n'y a pas la moindre vulgarité ni obscénité.


Alors là, il faudrait indiquer où exactement tu en es dans ta lecture. Nul scandale... si pour toi le fait de tenir une fillette assise sur soi avec le pénis (il n'emploie pas ce mot) bien introduit à l'intérieur de son vagin et de prendre son pied pendant qu'elle lit un magazine avec indifférence à ce qui se passe, qu'est-ce qu'il te faut ?

Dirlandaise

avatar 14/07/2012 @ 21:45:56
Ensuite, l'auteur indique bien que la première fois que Lolita et Humbert font l'amour, c'est elle qui le séduit et le croyant ignorant en matière de sexe, c'est elle qui l'initie à différentes techniques.

Mais je ne veux plus trop intervenir, je préfère lire les commentaires des autres pour l'instant à moins que ce soit trop tentant de le faire. ;-)

Marvic

avatar 14/07/2012 @ 21:53:49
@ Nymphette
En fait, on ne connait de Lolita que ce que HH en dit;
si on cerne mieux la personnalité de la fillette quand elle est chez sa mère, à partir du moment où elle quitte le camp, je trouve que le lecteur est assez libre dans l'interprétation du personnage.
On ne sait rien de sa réaction à l'annonce de la mort de sa mère par exemple; on ne connait que ses caprices par rapport au héros, et quelques rares réactions.
page 452
"... je compris tout à coup que j'ignorais tout des pensées de ma fille, et que derrière la pauvreté de ces clichés puérils il y avait peut-être en elle un jardin, et des crépuscules, et la grille d'un palais, ... dont l'accès m'était délibérément et formellement interdit, avec mes hardes polluées et mes convulsions misérables."

@ Saule
Tu en es où???

Après le dégoût ressenti au début du livre, la détresse du personnage, son humour et sa conscience me le rendent un peu plus touchant.
"Je n'aurai pas l'hypocrisie de dire - ni vous la niaiserie de croire- que le choc que me causa la perte de Lolita parvint à me guérir de la pédophilie. Car même si mon amour pour elle évoluait, ma nature abominable, elle, ne le pouvait point."
Et je me suis enfin surprise à sourire... à la page 411! Je n'avais pas encore été sensible à l'humour et la dérision de HH:
"Elle était si chic, ma Rita, et si bonne fille -je crois bien qu'elle se serait donnée à n'importe quel être ou illusion pathétique, un vieil arbre écuissé ou un porc-épic dans le besoin, par simple réflexe de camaraderie et de compassion."
Arrivée à la fin de ce roman, je suis contente d'avoir "dépassé" ces odieux chapitres et j'avoue que je suis emportée par les dernières pages.

JEyre

avatar 14/07/2012 @ 21:56:04
http://youtu.be/7X5LwFCHNe4

en lien, avec le sujet, un bijou... (le son, pas le clip)

Dirlandaise

avatar 14/07/2012 @ 21:59:03
Une dernière chose que je veux préciser au sujet des remords de Humbert : jamais il ne se plaint d'aimer les jeunes filles, jamais il ne dit vouloir aimer une femme plus âgée et vivre normalement. Je ne crois donc pas qu'il souffre de sa pédophilie au contraire, il en jouit. Il souffre plutôt de son immense jalousie et de son sentiment de possession morbide éprouvés à l'égard de sa jeune amante. Voilà à mon avis le noeud de sa souffrance. Il ne supporte pas que des garçons de son âge l'approche ou alors, il contrôle la situation en organisant des soirées chez lui où il peut alors observer ce qui se passe. Il souffre lorsqu'il ne sait pas où est Lolita ni surtout avec qui elle est. Il souffre lorsqu'un homme quel qu'il soit l'approche et lui parle. Il devient alors soupçonneux à l’extrême et exige qu'elle lui raconte de long en large de quoi il ont discuté ou bien à quel endroit ils sont allés. Mais jamais il ne semble souffrir de son attirance coupable envers une mineure. Il souffre des interdits que la société lui impose et il souffre de devoir se cacher et feindre d'être un bon père de famille aimant sa fille normalement comme tout bon père de famille le fait. Voilà ce que j'ai perçu de lui, je peux me tromper mais je ne crois pas.

Il me reste une centaine de pages à lire. J'ai bien aimé les descriptions lors du deuxième voyage. On dirait que l'écriture est mieux dans la deuxième partie.

Début Précédente Page 7 de 14 Suivante Fin
 
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre

Vous devez être membre pour poster des messages Devenir membre ou S'identifier